La deuxième ville la plus peuplée du Canada, dans la province de Québec, est un formidable lieu de pêche avec le fleuve Saint-Laurent et son lac Saint-Louis, réputé comme un des meilleurs plans d’eau en Amérique du Nord pour la pêche du maskinongé. Le canal Lachine possède une longue histoire depuis plusieurs siècles. Créé à l’origine pour faciliter le trafic maritime et contourner les rapides de Lachine sur le fleuve Saint-Laurent, il a joué un rôle important dans le développement industriel du Canada. Désormais, il est toujours navigable mais pour la navigation de plaisance tout au long de ses quinze kilomètres en traversant le Sud-Ouest de l’île de Montréal. Avec ses quinze ponts et cinq écluses, ce canal offre une zone très intéressante en streetfishing dans cette grande métropole de presque 2 millions d’habitants. Matias, un jeune Français fraîchement débarqué sur le nouveau continent, en a fait son terrain de jeu favori ; habitant tout proche, c’est là qu’il fait ses armes en streetfishing.
Découverte
Matias Monnier a seize ans, une nouvelle vie et de nouvelles perspectives s’ouvrent à lui depuis que ses parents ont déménagé, il y a deux ans, du Pays basque dans le sud-ouest de la France vers le pays du sirop d’érable et du caribou. Ce jeune pêcheur a su s’adapter à son nouvel environnement. En France, Matias pratiquait la pêche de la carpe, la pêche au leurre, la pêche au coup et la pêche en mer, mais il n’avait pas eu l’occasion de tester le streetfishing. Une occasion idéale pour s’y mettre quand on habite à cinq minutes en vélo d’un canal de quinze kilomètres de long. Un temps d’adaptation a été nécessaire à ce jeune pêcheur, car les espèces de poisson présentes dans le Saint-Laurent et le climat local furent de nouveaux paramètres à prendre en compte.
73 espèces
Les eaux du fleuve canadien abritent 73 espèces de poissons dont certaines ne sont pas présentes en France, comme le black-bass à petite bouche, le maskinongé (une espèce de brochet), le doré, l’esturgeon jaune ou encore le surprenant poisson alligator ou lépisosté. Matias alterne les moments de prospection et la pêche, il a également intégré l’équipe du magasin de pêche Ezoko à Montréal dans lequel il travaille comme vendeur les week-ends. Ce petit job lui permet de se familiariser avec le monde de la pêche et de faire des rencontres avec les pêcheurs locaux, une bonne façon d’apprendre et de s’intégrer. Il arpente les berges du canal en street fishing tout en découvrant de nouveaux spots, cette façon de pêcher dans cette ambiance urbaine est assez nouvelle pour Matias, qui était plutôt habitué aux décors naturels et sauvages. À Montréal, les grands espaces sauvages ne sont jamais très loin et Matias en profite égale ment sur d’autres sessions. Le canal de Lachine n’est pas très profond, avec une moyenne à deux mètres de profondeur. Les herbiers sont assez présents, ce qui offre des spots intéressants à pêcher.
Le street québécois
Le black-bass à petite bouche et à grande bouche occupe les lieux, ce sont les poissons principalement recherchés par Matias en montage léger et polyvalent, mais il n’oublie pas le maskinongé. Le canal abrite de très beaux sujets de cette espèce de brochet et, selon les périodes de l’année, Matias le traque au big bait ou au jerkbait. La pêche du maskinongé est une véritable religion au Canada et particulièrement dans le secteur de Montréal. Le lac Saint-Louis, tout proche, est connu pour être un des meilleurs spots pour prendre des maskinongés. Pour débusquer quelques black-bass, Matias utilise principalement des leurres souples type créatures, écrevisses en Ned Rig et vers monté en wacky, une de ses techniques favorites. Cette pêche en finesse permet de prendre d’autres espèces dans le canal comme des crapets, des gobies et parfois quelques perches. Le black bass à petite bouche est présent en plus grand nombre dans le canal par rapport à son cousin. Le canal est recouvert d’une épaisse couche de glace une bonne partie de l’année, ce qui explique sûrement la moindre présence du black-bass à grande bouche sous ces latitudes, ce poisson préférant les eaux plus chaudes en général. La saison de pêche est un peu plus courte que chez nous du fait de ces hivers rudes et longs que connaît le pays. À la sortie de l’hiver, en avril, les herbiers mettent du temps à se reformer, les eaux se réchauffent lentement et les températures négatives reviennent dès le mois d’octobre.
Près de l’écluse Saint-Gabriel
L’amplitude des températures est assez importante, en allant de -20 °C l’hiver à + 35 °C l’été, la belle saison de pêche est une période attendue avec impatience durant les longs mois d’hiver. Les mois de mai et juin sonnent la reprise de la saison de pêche, tous les poissons sont actifs. Matias longe les rives du canal à vélo après les cours pour profiter un maximum de la saison. Son secteur de pêche habituel se situe au centre du canal vers l’écluse Saint-Gabriel et l’écluse côté Saint-Paul, il habite non loin de là. Au Canada, la pêche est très pratiquée, Matias croise régulièrement des pêcheurs au bord du canal, la pression de pêche existe et il faut savoir tirer son épingle du jeu parfois pour faire bouger les poissons. Matias alterne les techniques de pêche, les animations et les leurres pour décider certains poissons timides. De nombreux ponts enjambent également le canal de Lachine, ce qui en fait autant de postes potentiels et de structures sur les rives. Avec quinze kilomètres de linéaire, ce canal offre un beau terrain de jeu au street fisher et une belle variété de poissons. Quand on est jeune pêcheur sans moyen de locomotion autre que le vélo, ce genre de pêche est idéale, que ce soit au Canada ou en France. Le Canada possède un des territoires les plus riches au monde pour la pêche, mais les distances à parcourir sont souvent très grandes. Le pays est sans commune mesure comparable à la France métropolitaine, le streetfishing est donc un très bon moyen de débuter la pêche au leurre à Montréal.