Le lac de Coiselet

Situé à la frontière des départements de l’Ain et du Jura, au nord-ouest d’Oyonnax, le lac de Coiselet est une retenue artificielle de six kilomètres de long, créée en 1970 pour la production hydroélectrique. Il est alimenté par la confluence de deux cours d’eau bien connus des pêcheurs de truites: la rivière d’Ain et la Bienne. D’une superficie de 380 hectares, il s’étend sur le territoire de cinq communes. Les villages de Condes et de Chancia, localisés vers l’amont de la retenue, peuvent constituer, avec leur camping au bord de l’eau, d’excellents camps de base pour un séjour halieutique.

Haut lieu du brochet

Classé en seconde catégorie, le lac de Coiselet est assez peu profond, moins de 9m en moyenne, en dehors du dernier tiers proche du barrage. On y repère d’immenses plateaux herbeux très favorables à la reproduction du brochet. Les eaux sont généralement très claires et la pêche pas toujours facile mais les densités de poissons moyens, entre 40 et 70cm, sont très élevées. Et il n’est pas rare de faire encore dix à vingt brochets par sortie. Heureusement, de très gros sujets de plus du mètre sont également capturés chaque année. Cette destination, moins sous les radars que d’autres, est donc un vrai paradis pour la pêche du brochet. D’ailleurs, les quelques compétitions organisées sur le lac n’ont jamais déçu. La retenue est ouverte à la navigation avec moteur thermique mais la vitesse est limitée à 10km/h. Il existe trois rampes de mise à l’eau, bâties à partir des anciennes routes préexistantes. La principale se situe juste au sud de Condes. La configuration du lac, accessible quasiment partout, relativement peu profond, se prête aussi très bien à la pêche en float-tube ou en canoë. En raison d’une forte fréquentation touristique l’été, mieux vaut en fait éviter la période qui va de mi-juillet à mi-août pour un séjour halieutique.

La zone amont

Les eaux de la rivière d’Ain, sous l’influence du barrage de Vouglans, situé 6 km en amont, sont très fraîches, si bien que les populations de brochets sont faibles vers l’amont du lac. Mais ce secteur abrite en revanche quelques très grosses truites fario. Il faudra toutefois rapidement les pêcher du bord car la navigation n’est autorisée que jusqu’au pont de l’Antenne, soit sur environ un kilomètre. En revanche, la basse Bienne, bien peuplée en carnassiers, peut se remonter assez loin vers l’amont avec une embarcation, quasiment jusqu’au bourg de Dortan. La confluence avec le ruisseau du Merdanson marque le passage en première catégorie. Une excellente alternative quand les brochets roupillent un peu sur la retenue proprement dite.

L’île aux Lapins

On croise un grand plateau, sur un à trois mètres de profondeur, entre l’île aux Lapins et l’arrivée de la Bienne. C’est certainement l’un des meilleurs secteurs du lac. Cette zone retient bien les brochets presque toute l’année, moins l’hiver car les poissons gagnent alors les profondeurs. Elle se pêche bien, notamment au jerkbait. La confluence avec l’Ain et l’entonnoir, situé entre le village de Condes et la presqu’île de Chancia, est également un très bon spot. Ensuite, le secteur, très large (de 600 à 900m) et toujours peu profond, situé au niveau du village de Condes, est probablement le plus fréquenté du lac. C’est un immense plateau herbeux (2,50 à 5m de fond) très bien peuplé. Les pêches au spinnerbait ou au swimbait, au-dessus de la végétation, sont de bonnes options. Le mort-manié fait parfois la différence avec l’augmentation de la fréquentation des pêcheurs aux leurres.

Vers l'aval

Au sud de la pointe du Bas de la Fouge, le lac connaît un premier rétrécissement et les deux berges, longées par deux routes départementales, se différencient alors plus nettement. La rive droite est en pente douce, avec un plateau de bordure plus ou moins étendu. La rive gauche est beaucoup plus pentue avec des tombants, des gros blocs et une importante végétation surplombante. Cette dernière se prête bien à une prospection au shad, en skippant sous les arbres. Les pêches plus statiques, au vif par exemple, près des rochers, donnent aussi d’excellents résultats, surtout quand les eaux refroidissent. On passe ensuite par un second rétrécissement, avec une île et un très haut plateau jonché de bois noyés. Selon le marnage du lac, cette zone n’est pas toujours navigable et le chenal se trouve rive gauche. Cette belle zone de reproduction a en fait assez peu d’intérêt pour la pêche. Sur le dernier tiers de la retenue, sa largeur se réduit alors à moins de 200m mais la profondeur augmente évidemment en approchant du barrage. C’est une zone à ne surtout pas négliger car c’est le plus souvent là que se prennent les plus gros brochets du lac, et ce en toute saison.

Silures et percidés

Au pied du barrage, la profondeur atteint une vingtaine de mètres. Depuis plusieurs années, le silure a colonisé le Coiselet. Difficile à prendre aux leurres, de belles pêches sont cependant possibles au clonk, avec de gros vifs ou des grappes de vers. Les sandres sont certes présents aussi mais peu nombreux. Ceux qui sont capturés le sont le plus souvent en pélagique et sont cela dit toujours d’assez belle taille. La retenue comprend en revanche une très intéressante population de grosses perches. Sur les zones peu profondes, situées au nord du lac, la meilleure période est la fin de l’été. Les pêches de surface sur les chasses, au-dessus des herbiers, peuvent alors être très rentables.

Perche ou brochet ?

Les secteurs pentus avec enrochements, surtout côté Ain, sont aussi très intéressants à prospecter au drop-shot, au jig métallique ou au plomb-palette. L’hiver, c’est plutôt près du barrage et dans le lit de la rivière, là où se concentre le poisson fourrage, qu’il faut traquer les plus belles en verticale. Un dilemme se pose alors concernant le bas de ligne puisqu’à cette période de l’année, c’est aussi la meilleure zone pour piquer les brochets !