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Apprendre à pêcher avec un sondeur : les bases

L’électronique est devenue une partie incontournable de la pêche sportive aux leurres. Il est presque inconcevable de posséder un bateau de nos jours sans avoir dessus ce fameux sondeur. Les float tubes les mieux équipés en sont pourvus et même les pêcheurs du bord ont accès à cette technologie par le biais de sondes « lançables » et d’une application reliée à leur Smartphone.

Si les utilisations sont globalement maîtrisées dans leurs fonctions les plus essentielles par les pêcheurs, il n’est pas toujours facile de faire un choix au moment de s’équiper. En effet, dans un monde où la pêche est de plus en plus asservie aux technologies de pointe (et Dieu sait que les sondeurs n’échappent pas à cette règle), il est compliqué de placer le curseur. Dans ces premières lignes, nous évoquerons les possibilités offertes par les machines telles qu’elles existent depuis maintenant de nombreuses années. Dans un prochain numéro, nous parlerons des derniers développements et des technologies de pointe.

Un beau brochet capturé par Arnaud. Notez en arrière-plan, la cartographie a facilité cette belle prise.
Crédit photo : Arnaud Brière

Les technologies de base

Les technologies de base peuvent déjà rendre d’immenses services et permettent de faire de bien belles pêches. Alors, pour tous ceux à qui les mots paysage et observation veulent encore dire quelque chose, pour tous ceux qui ne veulent pas passer leur partie de pêche les yeux rivés sur un écran, un simple combiné carto/2D est encore un allié précieux ! La toute première fonction d’un sondeur est de vous donner la profondeur sous le bateau et la variation de celle-ci. Le sondeur transmet des impulsions d’ultrasons à l’aide d’une sonde. Ces ondes ultrasonores se réfléchissent sur tous les obstacles et reviennent vers la sonde, puis vers le sondeur qui les analyse. Une sorte de radar en fait. Le processeur transpose ces informations en deux dimensions (2D) sur un écran. Vous pouvez ainsi voir les structures sur le fond et les masses suspendues entre deux eaux : les poissons. Vous saurez dans quelles profondeurs évolue votre leurre et voir des poissons fourrages et même des carnassiers sous votre bateau. Les grandes marques du marché, Lowrance, Humminbird et Garmin, proposent des modèles entrée de gamme simples à installer et très intuitifs au niveau de leur fonctionnement. Le prix de ce type de machine débute à 200 € pour les modèles les plus simples. C’est la taille de votre écran et la définition proposées qui feront ensuite évoluer le prix.

Vue partagée d’un sondeur et cartographie.
Crédit photo : Arnaud Brière

La cartographie

Bien souvent aujourd’hui, ces boîtiers proposent des options additionnelles comme la cartographie. Vous pouvez alors switcher d’une fonction à l’autre et donc passer du mode sondeur au mode « carto ». On parle là de « combiné » carto/2D. Cette cartographie vous permettra de vous situer sur une zone grâce à un GPS intégré dans le sondeur. L’Europe est ainsi découpée en grandes zones géographiques que vous pouvez acheter sur différents supports, comme une carte SD par exemple. Sur cette carto, vous trouverez une carte donnant les cheneaux de navigation, les ports et la bathymétrie, entre autres. Sur cette cartographie se juxtapose la fonction « traceur ». Ce traceur vous permet d’enregistrer vos positions successives (les waypoints) et de dessiner un tracé. Vous voyez donc votre cheminement sur la carte, ce qui vous permet de repasser sur le même chemin et de faire, par exemple, une dérive parallèle à la première. Magique. Vous savez où vous pêchez, où vous passez et vous avez une idée précise de ce qui se passe sous votre coque.

Vue partagée Down Imaging
Crédit photo : Arnaud Brière

Imaging

En augmentant un peu votre budget, vous aurez accès à des sondes plus performantes qui pourront vous offrir une vue supplémentaire. On parle de la technologie Down Imaging chez Huminbird et Active Imaging chez Lowrance. Vous aurez alors accès à une vue plus photographique du fond qui vous permettra de distinguer avec plus de précision les structures sur lesquelles vous opérez. Là où un 2D classique vous montre un obstacle sous forme de cube (il est parfois difficile de faire la différence entre un groupe de poissons compact, un gros rocher ou toute autre structure), votre vue Down Imaging vous montrera clairement l’arbre immergé couché au fond de la rivière ou… une voiture. Pour aller encore plus loin et plus cher, vous pourrez opter pour les technologies Side Imaging, qui, comme leur nom l’indique en anglais, vous apporteront une vue latérale, à droite et à gauche de votre bateau, avec des portées pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de mètres. Ces sondes agissent comme un projecteur posé sur le fond, qui, en éclairant celui-ci, font apparaître en ombre et en relief toutes les structures se trouvant sur de grandes bandes de part et d’autre de votre bateau. S’ils sont bien réglés, vous pourrez voir de grands poissons isolés, des bancs de poissons fourrages et un tronc immergé 20 mètres à droite de votre bateau. C’est un formidable outil de prospection qui vous donnera une idée précise de la configuration du fond de la zone dans laquelle vous êtes.

Gros plan sur un modèle de sondeur portable.
Crédit photo : Arnaud Brière

Intuitifs et faciles à utiliser

La peur de ne pas savoir régler un sondeur et de ne pas savoir s’en servir est souvent un frein pour ceux qui n’ont pas encore franchi le pas. Pourtant les boîtiers d’aujourd’hui sont intuitifs et simples d’utilisation. On apprend très vite à maîtriser les quelques réglages de base. Les fréquences de votre sonde sont souvent préréglées. Et si vous avez le choix, il n’y en a souvent que trois. Deux différentes qui correspondent à deux largeurs de faisceau pour le 2D (20° cône étroit et 60° cône large) et une autre pour le Down Imaging ; la sensibilité ensuite qui vous permet de jouer sur l’intensité des échos et la puissance de leur rendu. Le contraste enfin qui vous permettra de séparer la couleur des échos. L’idée est d’avoir une image claire qui vous donne un maximum d’informations avec le minimum de parasites. Les fonctions traceur et cartographie sont également très simples à utiliser. On peut très facilement jouer sur l’échelle et se déplacer sur la carto à l’aide de boutons placés directement sur le boîtier. Avec un peu de pratique, c’est à la portée de tout le monde. Notons enfin que, de nos jours, la plupart des sondeurs qui possèdent les fonctions sondeur et carto permettent de réaliser un « autochart », c’est-à-dire sa propre bathymétrie d’un fond qui n’est pas encore proprement cartographié. En effet, les cartographies sont souvent précises dans les grands milieux et à plus forte raison dans les zones navigables. Mais ce n’est pas forcément le cas dans un petit plan d’eau… En mettant en relation la profondeur détectée et la position GPS et en parcourant la zone, votre machine va peu à peu dessiner la topographie du fond. Ainsi, petit à petit apparaîtront nettement les fosses, les hauts-fonds et les tombants, dessinés avec des courbes de niveau. Magique pour savoir où se placer afin de jeter l’ancre ou d’attaquer une dérive.

Refaire une dérive identique à une première qui a donné de belles touches est appréciable.
Crédit photo : Arnaud Brière

Optimiser ses résultats de pêche

Avec tous ces outils, il est déjà possible d’optimiser de façon spectaculaire ses résultats de pêche. Car vous l’aurez bien compris, un sondeur n’est pas juste un outil pour repérer les poissons. Il vous permettra de vous représenter la zone de pêche en 3D, d’identifier les obstacles et, de fait, les strike zones, et donc de ne plus pêcher en aveugle. Les approches et les choix de pêche sont ainsi considérablement optimisés. Ces technologies ont un coût certes, mais il n’est pas si élevé si vous ne multipliez pas les écrans et que vous n’avez pas besoin de grandes « télés ». Avec des investissements relativement modestes, il est possible de s’équiper avec du matériel performant. Quand on sait que ces machines peuvent être fixes mais également portables et passer ainsi d’une barque à un float tube, il serait peut-être dommage de s’en passer. Mais ça, c’est une question de sensibilité et chacun met son plaisir et son argent là où il le veut !

Tarifs approximatifs en fonction des technologies

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