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Le chatterbait, un sacré leurre pour le silure

Le chatterbait est aujourd’hui bien connu des pêcheurs de carnassiers. Pourtant ce n’est ni une cuiller ni un leurre souple, et encore moins un poisson nageur. Non, c’est un allié unique en son genre. Sa conception et sa nage agressive en font un leurre particulier. Alors, tentez votre chance et partez traquer les silures au chatterbait, car c’est une valeur sûre !

Le chatterbait est loin d’être une nouveauté. Il est même vieux de plusieurs dizaines d’années. Originaire des États-Unis, il était destiné essentiellement à la pêche du black-bass. Arrivé en France dans les années 1990, il a été dans un premier temps utilisé pour traquer les perches et les brochets. Ce sont essentiellement les compétiteurs qui s’en servaient et le cachaient secrètement dans leurs boîtes. Avec le temps, la tête plombée à jupe et sa bavette métallique sont sorties de cette semi-clandestinité. Depuis quelques années, et avec l’arrivée de jeunes générations de pêcheurs, les streetfishers, ce leurre est ressorti des boîtes. À notre grande surprise, il s’est révélé exceptionnel, et notamment pour la traque d’un poisson : le silure.

Avec le chatterbait, les prospections depuis la rive prennent tout leur sens
Crédit photo : Damien Modrak

De grosses vibrations

La première chose qui surprend lorsque l’on utilise un chatterbait, ce sont les vibrations perçues dans la canne. La pression de la palette sur l’eau provoque des mouvements rapides de gauche à droite. Ce sont ces mouvements erratiques qui donnent à ce leurre toute son efficacité sur les silures. Il n’est jamais inutile de rappeler que les silures ne chassent pas à la poursuite mais à l’affût. Si les autres carnassiers foncent sur les poissons blancs pour tenter de les avaler, les silures, eux, restent discrets. Ils tentent une approche en douceur, au ras du fond. Ce n’est qu’au dernier moment qu’ils vont tenter d’aspirer leurs proies. La difficulté de la pêche des silures au leurre est là ! Il va falloir rechercher ces prédateurs opportunistes et surtout insister sur les postes pour réussir à déclencher leur agressivité.

Très polyvalent, le chatterbait est véritablement un leurre de traque
Crédit photo : Damien Modrak

Un leurre à silure, certainement !

Vous le savez, le silure est un animal qui voit mal ; en revanche, il a d’incroyables facultés de détection. C’est grâce à ses sens que ce poisson est capable de repérer des proies, aussi discrètes soient-elles. Vous vous demandez, dans ce cas, pourquoi utiliser un leurre qui brasse autant d’eau et produit des vibrations si intenses ? Tout simplement pour déclencher l’agressivité des silures peu actifs. Il faut l’avouer, un silure en chasse est un poisson relativement facile à capturer. Seuls les poissons en période de repos restent méfiants et craintifs. Il faut alors les agacer et les perturber pour faire naître chez eux une forme de curiosité, voire d’agressivité, qui va les pousser à attaquer. Un instrument de pêche provoque ce genre de comportement : le clonck ! Les ondes que cet outil produit sur la surface perturbent les silures et les poussent à monter dans la couche d’eau. La violence des vibrations du chatterbait produit le même effet sur ces carnassiers. Les silures restent des prédateurs opportunistes, ils n’hésitent pas à se déplacer afin de profiter d’un repas facile. Revenons sur la nage si particulière de ce leurre. En quoi le chatterbait est-il réellement intéressant pour traquer les silures ? Tout vient des vibrations qu’il suscite. Il y a deux paramètres qui font son efficacité. Le premier est la résistance à l’eau du leurre lorsqu’il est récupéré par le pêcheur. La palette ou la bavette métallique étant en opposition à l’axe de traction, elle pousse énormément d’eau. Le second facteur est le mouvement de la palette qui, successivement, part à droite et à gauche de manière frénétique. Ces paramètres réunis provoquent des ondes importantes lors de la nage du leurre. La détection des ondes étant la base principale des sens du silure, il est évident que ce leurre a du succès. En fonction des caractéristiques de fabrication, tous les chatterbaits ne sont pas adaptés au silure. Non pas que le leurre n’ait pas de succès, mais il se peut que lors du combat, il se torde et s’arrache. Il faut alors trouver des modèles spécifiques à la traque des silures ou, à défaut, en avoir conçu pour la pêche des gros poissons.

Un leurre qui provoque d’intenses vibrations.
Crédit photo : Damien Modrak

Les postes spécifiques pour cette traque

En période estivale et tant que la température de l’eau dépasse les 20°C, les meilleures zones de prospection sont celles où le courant est important et l’eau bien oxygénée. Les silures viennent se positionner dans les faibles profondeurs. Il faut malgré tout traquer ces poissons avec des leurres relativement lourds afin de pouvoir les garder près du fond. Dans ces conditions, les modèles allant de 30 à 60 g sont les mieux adaptés. Au lever et au coucher du soleil, les bordures donnent toujours de bons résultats. Cependant, les poids des têtes plombées doivent être revus à la baisse. Les modèles allant de 10 à 30 g sont mieux adaptés à ces pêches de bordures. En revanche, pour prospecter les grandes fosses profondes, notamment lorsque les eaux sont plus fraîches, vous devrez probablement ajouter du poids sur vos leurres. Malheureusement, peu de modèles sont suffisamment lourds pour prospecter dans plus de 10 m d’eau. Tous les types de postes sont donc envisageables en toutes saisons avec ce type de leurre. Vous devrez cependant adapter le poids de la tête du chatterbait pour descendre à la profondeur souhaitée. La force de ce leurre, c’est qu’il permet de battre du terrain. Vous pouvez ainsi prospecter de grandes longueurs de berge à la recherche de silures en maraude. Les combats violents imposent d’utiliser des modèles robustes.

Les combats violents imposent d’utiliser des modèles robustes.
Crédit photo : Damien Modrak

Un matériel adapté

Pour tirer profit au maximum du chatterbait, il est important d’être correctement équipé. Des cannes longues d’environ 2,40 m pour les pêches du bord et de 2,10 m pour celles en bateau vous permettront de bien contrôler le leurre. Il faut cependant des cannes relativement raides afin de pouvoir l’utiliser correctement. En effet, la pression de la palette sur la ligne est relativement importante, il faut pouvoir récupérer la ligne sans que la canne ne courbe trop. Généralement, des cannes de 150 à 200 g de puissance sont parfaitement adaptées à ce type de pêche. Concernant les moulinets, la taille 5 000 est idéale. Avec la bobine garnie de tresse de 30 à 40/100, vous pourrez combattre les plus gros carnassiers. Attention toutefois au diamètre de la tresse, car plus elle est grosse, moins vous lancerez loin. De manière générale, nous vous conseillons de toujours utiliser vos leurres montés sur un bas de ligne en fil fluorocarbone ou sur une tresse de combat. S’agissant du fil fluorocarbone, les diamètres allant du 90/100 et plus sont adaptés à la puissance du silure. Les tresses de combat doivent correspondre à une puissance allant de 70 à 100 kg. Vous ne pourrez plus dire que vous n’étiez pas au courant ! Le chatterbait est un vrai leurre à silure. Si vous doutez encore de son efficacité, testez-le ! Nous sommes sûrs qu’en traquant les silures au chatterbait, vous allez vivre de belles aventures.

Le chatterbait est véritablement un leurre à silures.
Crédit photo : Damien Modrak

L'animation du chatterbait

Le silure ne poursuit pas ses proies ! Il faut donc adapter sa vitesse de récupération afin de faciliter l’attaque du carnassier. Le chatterbait est un leurre qui se récupère de manière linéaire. Toutefois, lorsque l’on traque les silures, il est possible d’effectuer des pauses de quelques secondes. Les glanes, attirés par les vibrations, vont s’approcher. Il n’est alors pas rare d’être attaqué au moment où l’on reprend la récupération du leurre. Il faut changer son animation en passant par des phases en linéaire et par des phases entrecoupées de courtes pauses. Enfin, n’oubliez jamais de relancer plusieurs fois sur la même zone. Souvent, les silures, attirés par les ondes émises, vont chercher la provenance de ces dernières. Quitter le poste trop tôt peut compromettre le résultat de vos pêches.

 

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