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Bien connaître les principales interdictions

En matière de pêche, aussi, nul n’est censé ignorer la loi. Mieux vaut se renseigner pour éviter tout désagrément… 

Crédit photo Laurent Madelon
En avril dernier, un lecteur nous interrogeait sur une pratique autrefois interdite mais depuis longtemps autorisée. Cela montrait que les évolutions légales ne sont pas toujours suffisamment portées à la connaissance des pêcheurs. Voici donc un tour d’horizon de ce qui est réellement interdit.

Il est impossible bien sûr de lister ici l’intégralité des interdictions qui concernent les pêcheurs: il y en a trop, et nombre d’entre elles, très pointues, ne concernent pas vraiment leur quotidien. Il est bien plus intéressant d’indiquer comment trouver des informations fiables au moindre doute.

National ou local

S’agissant des interdictions générales, c’est-à-dire celles qui s’appliquent sur tout le territoire national, il faut regarder dans la loi. Toutes ces interdictions sont en effet inscrites dans le Code de l’environnement. Il suffit donc de se rendre sur le site www.legifrance.gouv.fr, de choisir ce Code, de vérifier que la date indiquée en haut à droite est bien celle du jour (pour ne pas tomber sur d’anciens textes abrogés…) puis de consulter les articles R436-30 et suivants. Au niveau local, la recherche est plus simple : le site de la fédération de pêche reprend généralement les diverses interdictions qui peuvent être en place dans un département. Ces interdictions ne sont pas nécessairement les mêmes qu’au niveau national. Le Code de l’environnement permet en effet, dans chaque département, des ajustements qui prennent en compte particularité des lieux, pratiques locales, populations piscicoles, etc.

Un flou artistique persiste autour de l’utilisation du clonk qui est autorisé parfois mais en fait pas partout.
Crédit photo : DR

Les engins

Il faut donc prendre garde à ne pas partir du principe qu’une technique est autorisée ou interdite partout parce qu’elle est inscrite dans la loi. Enfin, il faut toujours bien distinguer les interdictions concernant les cours d’eau selon qu’ils sont de première ou de seconde catégorie. Les premières interdictions visées par la loi concernent la pêche au filet qui introduit certaines nuances: l’article R436-30 indique que la pêche aux filets traînants est interdite mais qu’à partir du moment où le filet est animé par l’action du courant et manœuvré par l’homme, la pratique n’est pas proscrite mais heureusement peu courante. En revanche, l’été, la pêche à la nasse l’est plus, souvent avec des nasses de fortune… qui n’en demeurent pas moins des nasses au sens de la loi. Dans ce cas, il faut bien distinguer domaine public fluvial et domaine privé. Le domaine public (5% des cours d’eau) implique, pour le pêcheur, une adhésion supplémentaire à une association agréée de pêche aux engins. En revanche, pour le domaine privé, il suffit d’être membre d’une AAPPMA, donc être titulaire d’une carte de pêche, pour avoir le droit de pratiquer ainsi.

Utiliser ces jolis petits brochetons comme vifs est totalement interdit. 
Crédit photo : Laurent Madelon

La pêche au vif

Pour la pêche au vif, la loi précise que l’on ne doit pas utiliser un poisson protégé par une taille légale de capture ou classé dans la liste des espèces considérées comme nuisibles. Pour les premiers, c’est l’article R436-35 qui l’interdit (amende de 450€). Pour les nuisibles, c’est l’article L432-10 mais aussi un raisonnement logique, un nuisible capturé devant être immédiatement détruit. Impensable donc de le remettre à l’eau, même avec un triple fiché dans le corps.

Pêcher les goujons les pieds dans l’eau, approche idéale pour initier des enfants, est parfaitement autorisé.
Crédit photo : DR

Quid des goujons ?

Dans le même registre, on lit régulièrement que la pêche à gratter, pratique estivale à souhait qui consiste à entrer dans l’eau jusqu’aux genoux, à soulever le limon avec les pieds afin d’attirer les goujons, serait interdite. Pour le coup, on peut difficilement faire plus clair : l’article R436-32 interdit effectivement de troubler l’eau afin de pêcher, sauf pour la pêche du goujon, expressément autorisée puisque « toutefois, pour la pêche à la ligne du goujon, le pilonnage effectué par le pêcheur lui-même est autorisé ». Aucune ambiguïté ici donc.

L’asticot est une esche efficace certes mais absolument prohibée en première catégorie. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

Pas d'asticot !

L’usage de l’asticot dans les eaux de première catégorie, et de toute larve de diptère en général, est interdit, que ce soit en tant qu’appât ou pour réaliser un amorçage. Pendant longtemps, il se disait que c’était parce que les asticots « rongeaient » les truites de l’intérieur ! Explication totalement infondée, bien sûr. La véritable raison de cette interdiction était l’efficacité trop évidente de l’amorçage, notamment sur les ombres. Cette interdiction est donc bel et bien toujours d’actualité. Reconnaissons néanmoins que tous les textes de loi ne sont pas si clairs… C’est le cas par exemple de l’article R436-31. Il indique qu’il est interdit d’avoir recours à des appareils pour rassembler ou faciliter la capture du poisson. Il est aussi indiqué qu’il est interdit « d’effectuer des manœuvres, de battre la surface de l’eau en vue de rassembler le poisson afin d’en faciliter la capture ». Il faudrait déjà déterminer ce que sont ces dites «manœuvres », notion large et imprécise. Cette interdiction nationale et totale ferme un peu la porte au clonk, cet accessoire dont on sait bien qu’il génère justement un bruit qui a pour but d’attirer les silures vers le pêcheur qui le manie. Le texte mentionné date de 2005 et, à sa lecture, on peut se demander si cette pratique n’est pas purement et simplement illicite depuis, mais tolérée en raison d’une diffusion en fait assez confidentielle des textes applicables. Depuis une dizaine d’années, certaines fédérations tendent cependant à interdire cet accessoire.

Se balader en kayak est très agréable mais il n’est pas question de laisser traîner un leurre derrière l’embarcation. 
Crédit photo : Michel Tarragnat

On ne traîne pas

Au cours de l’été, l’usage du kayak pourrait donner envie de laisser un leurre traîner, accroché à l’embarcation. Seulement, cette pratique est rigoureusement interdite dans l’immense majorité des départements. L’article R436-32 du Code de l’environnement interdit par principe tout usage d’une ligne de traîne. Dans certains départements, le préfet peut néanmoins autoriser ou aménager la pêche à la traîne. Bien se renseigner donc, sur le site de la fédération concernée.

Les œufs des poissons

Dans toutes les eaux de notre territoire, que ce soit en première ou en seconde catégorie du domaine public, utiliser des œufs de poissons (de mer comme d’eau douce) en tant qu’appât ou pour amorcer est rigoureusement interdit, que ces œufs soient frais ou proposés en conserve.

 

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