Les réglementations des eaux de première et de deuxième catégories ne présentent que quelques différences, mais de taille. La fermeture en première catégorie pose l’interdiction de toute forme de pêche, celle en deuxième catégorie ne concerne que certaines espèces durant certaines périodes. Ainsi, les eaux de deuxième catégorie sont ouvertes du 1er janvier au 31 décembre. Au cours de l’année, la loi prévoit cependant trois périodes de fermetures : la pêche de l’ombre commun est ouverte du troisième samedi de mai jusqu’au 31 décembre, celle des salmonidés du deuxième samedi de mars au troisième dimanche de septembre inclus. La troisième et dernière période concerne le brochet. Sa pêche est autorisée du 1er janvier au dernier dimanche de janvier et du dernier samedi d’avril au 31 décembre inclus. Se pose donc la question de la technique à employer au cours de la fermeture. Que peut-on faire ?
Des difficultés techniques
La fermeture d'une espèce engendre l’interdiction du prélèvement de celle-ci. C’est une évidence, bonne à rappeler. Là où les complications apparaissent, c’est que l’on risque de piquer un brochet sans le vouloir. Lorsque l’on recherche le sandre ou la perche (la pêche de ces espèces n’est, sauf arrêté préfectoral, jamais fermée), ne pêchons-nous pas aux leurres également ? Évidemment si ! Afin de limiter les risques, l’article R436-33 du Code de l’environnement est né : « Pendant la période d’interdiction spécifique de la pêche du brochet, la pêche au vif, au poisson mort ou artificiel et aux leurres susceptibles de capturer ce poisson de manière non accidentelle est interdite dans les eaux classées en 2e catégorie. »
Une précision relative
La notion de leurres susceptibles de capturer un brochet de manière non accidentelle, pour un juriste, n’inspire pas confiance. L’imprécision de cette notion nuit à la certitude juridique. Plus un texte est imprécis, plus il est sujet à interprétation. Lorsque l’on parle de contraventions et d’amendes, il vaudrait mieux éviter les interprétations ! C’est pourquoi les fédérations et les préfets ont apporté des explications, interdictions et exemples concrets. Chaque année, au mois de janvier, une petite infographie ressort sur les sites des fédérations et détaille quels sont les leurres utilisables sans crainte et ceux qui doivent être écartés. Quelle valeur accorder à ces informations ? Si la fédération a fait préciser au préfet les leurres autorisés (dans son « arrêté pêche »), tout va bien. Sinon, une fédération ne dispose pas de la compétence nécessaire pour dire quel leurre est utilisable et quel leurre ne l’est pas. Méfiance dans cette seconde hypothèse !
Désaccords
Tous les départements ne sont pas raccord sur le sujet. Certains sont plus souples que d’autres. Ainsi, dans le Rhône par exemple, était autorisé l’usage de leurres souples de type worms. À l’inverse, la Gironde en prohibe l’usage. Méfiance donc. D’un côté, il y a un texte national avec l’imprécision qui l’accompagne, de l’autre, se trouvent les gardes fédéraux qui reçoivent des instructions provenant de leur fédération, et pas de la fédération voisine. Ce qui est autorisé dans un département peut ne pas l’être dans un autre ! À vérifier, donc, avant toute chose.