Les nouvelles technologies ont intégré le monde de la pêche depuis de nombreuses années, non sans remous ! Les échosondeurs, par exemple, ont été l’objet de débats en leur temps. Certaines institutions récalcitrantes refusaient alors de voir pareils dispositifs sur leurs eaux. Retour au point de départ avec un nouvel outil : la sonde Live, aussi nommée « LiveScope ». De quoi s’agit-il ? Pour être concret, c’est un peu le nec plus ultra de l’échosondeur qui, cette fois, n’indique plus avec latence ce qu’il y a sous l’eau. Comme son nom l’indique, ce dispositif diffuse en temps réel, live, la vie sous la surface haute définition ! En d’autres termes, lorsque vous immergez votre leurre, celui-ci apparaît nettement et sans délai sur votre écran. Les poissons qui se situent aux alentours de votre ligne sont également représentés. On voit clairement la taille de chacun. Il faut bien reconnaître que, vu de l’extérieur, le procédé semble grandement faciliter la pêche ! Il n’est plus seulement question de cartographier un fond, avec cette sonde Live, il est possible de distinguer un poisson en particulier pour lui présenter un leurre. Pratique, non ?
Raisons éthiques
Naturellement, cette avancée fait grincer des dents ! Soit pour des raisons d’éthique, soit pour des raisons piscicoles. Les premiers évoquent une « pêche sur écran », où le regard n’est finalement plus porté que sur la représentation graphique du poisson et du leurre que l’on entend lui présenter, loin de la philosophie initiale de la pêche. Les seconds voient dans la sonde Live le travers que cela suppose en matière d’efficacité de pêche. Celui qui conserve ses prises pourra décider de ne sélectionner que les plus gros spécimens. Fort de ces arguments, certaines institutions (Fédérations ou AAPPMA) ont manifesté leurs réserves à l’égard de cet outil. Mais que peuvent-elles faire ? Pour bien comprendre qui peut faire quoi, reprenons les bases. Les propriétaires riverains de cours d’eau ou plans d’eau non domaniaux ont le monopole du droit de pêche sur leur propriété. Très souvent, ils confient ce droit à l’AAPPMA locale. On dit alors communément que celle-ci devient « titulaire des baux ». À l’inverse, les étendues d’eau domaniales sont gérées par l’État, et ce sont alors les arrêtés préfectoraux qui réglementent la pêche.
Qui fait quoi ?
Au niveau local, donc, une association agréée pourrait interdire, sur les étendues d’eaux dont elle gère les baux, le recours à la sonde Live. Cela ne concerne donc que les étendues d’eau (cours d’eau ou plan d’eau) non domaniales. Au moyen de son règlement intérieur, l’association proscrira cet accessoire. À l’inverse, s’agissant des plans d’eau ou cours d’eau domaniaux, qui relèvent de la compétence de l’État, la sonde Live ne pourrait être limitée ou interdite qu’au moyen d’arrêtés préfectoraux. Soyez également vigilants s’agissant des plans d’eau communaux : ce sont les arrêtés municipaux qui réglementent la pêche.
Carpe en 4K
Certaines caméras de sport, GoPro par exemple, sont étanches et connectées. Elles peuvent diffuser, en direct, l’image qu’elles captent sur smartphone. Certains ont donc exploité le système en posant une caméra en bordure et un appât quelques dizaines de centimètres plus loin. Le pêcheur peut voir le poisson arriver, prendre ou analyser l’éventuel refus. Une pratique qui finira par être elle aussi réglementée si elle venait à se développer...