On peut raisonnablement affirmer que l’armature métallique dont bénéficient les wire baits est déterminante dans leur efficacité car elle leur permet soit de détourner l’hameçon des obstacles qu’il rencontre, soit de lui donner une action singulière. Le bras métallique du buzzbait et du spinnerbait permet à ces deux leurres de prospecter les obstacles durs comme les branches, les roseaux, les piquets, les troncs. La boucle métallique qui passe à l’intérieur de la palette du bladed jig crée une action vibratoire, tout en lui permettant de survoler et de s’extirper par le haut des obstacles mous comme les herbes et les petites branches fines.
Un leurre pour chaque cas
En effet, un arbuste noyé, comme un herbier, sera plus souple dans sa partie haute avec les branches fines et les feuilles et plus dure dans sa partie basse comportant le tronc ou les tiges. Par sa trajectoire ascendante particulière et son abrasivité, le bladed jig ou Chatterbait va parfaitement exploiter cette caractéristique physique. Il y a une petite dizaine d’années l’Alabama rig (A. Rig) ou umbrella rig s’est illustré sur les circuits de compétition professionnels américains avant d’en être banni. Il s’agit lui aussi d’un wire bait, mais d’un autre genre. Écartons-le de l’article pour des raisons réglementaires, car il est constitué d’un nombre trop élevé d’hameçons, entre 5 et 10.
Quand utiliser ces 4x4 aquatiques ?
L’automne semble la saison idéale pour les pêches rapides de bordure, nommées power fishing. Les black-bass chassent de manière active des proies variées et très mobiles. La ressemblance est donc secondaire, la vitesse l’élément clé. Un spinnerbait mime grossièrement un petit banc de poissons-proie, le buzzbait surprend des carnassiers embusqués dans peu d’eau et passe au travers des feuilles mortes. Quant au bladed jig, il imite une écrevisse ou un poisson, si vous choisissez la couleur et le trailer adapté.
Le bon corps de ligne
Concernant la pêche du bass, un moulinet rempli de fluorocarbone en 0,30 ou 0,32 mm convient très bien pour le bladed jig et le spinnerbait. Ce fil transparent, coulant, résistant à l’abrasion, plus raide que du Nylon, plus extensible que de la tresse constitue l’outil idéal. Pour le buzzbait, de la tresse 4 brins directe (sans bas de ligne) d’un diamètre d’environ 0,20 à 0,25 mm permet de faire face à toutes les situations et de brider les bass dans les zones peu profondes.
Un classique peu usité : le buzzbait
Pour ce leurre, un plateau ou une pente très douce sur laquelle se sont déposés des amas de branches, parsemées çà et là de souches affleurantes ou non, quelques végétaux durs comme des nénuphars ou des roseaux épars, constituent des zones de choix. Si en plus, une légère brise souffle et que les feuilles mortes sont de la partie, on tient probablement une zone parfaite. Le buzzbait est très efficace, comme tous les topwaters, tôt le matin, tard le soir et sur toutes les zones à l’ombre. Malgré les doutes qu’il suscite chez certains, son efficacité n’est plus à démontrer et sa faculté à prendre des gros poissons unanimement reconnue. Modèles intéressants : Cajun Buzzbait (Sakura), KVD Toad Buzz (Strike King), Buzz (Booyah).
Un leurre délaissé à redécouvrir : le spinnerbait
On peut utiliser ce leurre de deux façons très distinctes. Vous pouvez pêcher très décalé des obstacles voire en pleine eau en le ramenant rapidement de manière linéaire afin de mimer la fuite de petits poissons. Utilisez alors des spinnerbaits avec des palettes willow, feuilles de saule, opposant peu de résistance à la récupération. Le scintillement sera rapide, les pulsations plus douces, ce qui est très efficace dans des eaux relativement claires. Dans de l’eau plus turbide, optez pour des modèles à palettes colorado, plus rondes, peintes ou non, vibrant plus fort, opposant une forte résistance à la récupération et avec lesquels vous pêcherez au plus près des obstacles. Vous pouvez laisser couler le leurre le long des troncs (falling), à la manière d’un hélicoptère qui atterrit. C’est très efficace sur des postes structurés comme des arbres noyés ou des piquets avec une eau trouble. Les palettes indianna dont la forme est à mi-chemin entre la colorado et la willow, permettent de pêcher tantôt en falling (en chute), tantôt de manière linéaire. Modèles intéressants : Cajun Spinnerbait (Sakura), Crusher et Crusher Jr (Illex), High-Pitcher (OSP), Blade Willow (Booyah).
Sous le feu des projecteurs : le bladed jig
Le terme Chatterbait est un nom commercial protégé appartenant à la société américaine Z-Man, qui en a acquis les droits. C’est pour cela que les autres marques utilisent les termes « bladed jig » (jig à lame) ou « vibrating jig » (jig vibrant). Ce leurre s’utilise sur les pentes douces, les faibles profondeurs, les plateaux, autour des îles ou sur des pointes rocheuses. Ces secteurs favorisent la pousse des herbes aquatiques et le chatterbait™ n’a pas son pareil pour les prospecter. Selon les marques et les modèles, on trouve des bladed jig aux caractéristiques différentes et complémentaires. Chez Illex par exemple, les Crazy Crusher possèdent une lame relativement large qui provoque de fortes pulsations mais aussi une remontée rapide à la récupération. Chez Sakura, les Cajun bladed jig possèdent une palette plus petite, ce qui leur permet de pêcher un peu plus creux. Il est important de disposer de modèles différents et complémentaires. Modèles intéressants : Cajun bladed jig (Sakura), Crazy Crusher et Crazy Crusher Jr (Illex), Jack Hammer (EverGreen).