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La pêche du black-bass l'été au topwater

L’I-Jack de Megabass pêche juste sous la surface. Il permet de prospecter de grandes zones assez rapidement et des bordures d’herbiers comme en témoigne ce beau black capturé par Jean-Christophe David.

Crédit photo David Dubreuil
À l’image de la couche d’eau dans laquelle ils évoluent, les leurres de surface, aussi appelés topwaters, se situent tout en haut de l’estime des passionnés de black-bass ! Cette technique de pêche est liée à ce poisson dans l’imaginaire des amoureux de l’achigan. Voici les conseils de David !

Parce que l’on contrôle parfaitement son leurre de visu et que l’on voit le carnassier attaquer, la pêche en surface est pour de nombreux « bassers » la technique ultime, la plus agréable et la plus intense en émotions. On comprend alors aisément pourquoi certains pêcheurs usent et abusent de cette pratique, parfois par snobisme, ou par nostalgie positive, même lorsque les conditions ne s’y prêtent guère. Voyons pourquoi.

Cette grenouille équipée d’un hameçon double protégé par le corps souple du leurre afin de limiter les accrocs dans la végétation est bien rangée au fond de la gueule de ce joli black-bass !
Crédit photo : David Dubreuil

Terriblement efficace

Il ne faut pas croire pour autant que la pêche de surface n’est que ludique. Elle est dans certains cas la plus rentable, parfois même la plus à même de sélectionner les plus beaux sujets. On devrait d’ailleurs parler des pêches de surface tellement l’appellation englobe tout un tas de techniques différentes. Que l’on utilise un leurre souple en buzzing, une grenouille, un popper ou un stickbait, voire un wake bait, le choix du leurre dépendra toujours du type de poste et de son degré de végétalisation.

Le bon équipement

Canne, moulinet et corps de ligne différent si vous utilisez des leurres équipés d’hameçons triples ou simples.

Les leurres équipés de triples Ils nécessitent une canne d’environ 2,10 m d’action regular-fast, c’est-à-dire pas trop raide, ni trop molle, capable d’expédier facilement, grâce à sa souplesse en pointe, des leurres flottants, légers et peu denses. Comme ils n’ont pas de bavette la plupart du temps, ces leurres se lancent relativement loin quand même. Un moulinet comportant un ratio aux alentours de 6,4/1 est parfait, car avec sa récupération moyenne, il permettra des animations variées sans trop enrouler de bannière ce qui briderait les longues glissades de ces leurres. Pour la ligne, un bon vieux Nylon de 0,25 à 0,33 mm est ce qu’il y a de plus adapté. Flottant, à la différence du fluorocarbone, élastique et permettant de longs lancers, il convient bien à la technique. Vous pouvez utiliser de la tresse si et seulement si le milieu aquatique est très végétalisé et qu’il faut « tirer » sur le poisson pour ne pas qu’il se réfugie dans les herbes.

Les leurres équipés d’hameçon simple Si vous utilisez des grenouilles et des buzzing grubs parce que le lieu est fortement végétalisé, du fond jusqu’en surface. Il faudra « brider très sévèrement » vos prises pour ne pas qu’elles restent « tanquées » dans les herbes et les massifs de nénuphars. La canne doit être plus puissante avec juste une petite flexibilité en pointe pour permettre de lancer ces leurres peu denses. Avec environ 2,10 m et une action rapide (fast), on est paré. Le ratio du moulinet doit être très rapide, de 7,5/1 jusqu’à 10,1/1 si nécessaire toujours pour brider le poisson et le forcer à venir vers vous. La ligne sera obligatoirement constituée de tresse en 4 brins plus résistante à l’abrasion que la 8 brins, en 0,30 à 0,40 mm, jamais en dessous ! Ça peut paraître gros, mais ça va sauver la vie de votre leurre et de votre poisson! On pêche en tresse directement, sans bas de ligne, le nœud de raccord se prendrait systématiquement dans la végétation flottante.

Le popper permet de pêcher lentement un poste bien marqué. On peut lui faire faire des pauses entre deux animations bruyantes, un atout pour déclencher des touches de poissons un peu apathiques. 
Crédit photo : David Dubreuil

L'eau libre

Si les herbiers affleurent en surface, il sera impossible d’utiliser les leurres possédant un armement exposé comme des triples qui pendent sous le corps. Exit donc poppers, crawler, stickbaits et wakebaits ! En automne, les feuilles mortes flottent en surface, la situation est la même sauf qu’un wakebait pourra lui bien mieux s’en sortir. Avec une végétation affleurante et non-recouvrante, les leurres souples en buzzing, le buzzbait, ou les frogs actives (popping frog, crawler frog de type Basirisky) seront adaptés. Si la végétation forme un tapis avec seulement quelques ouvertures, les grenouilles seront alors les reines. Le choix du leurre est presque toujours dicté par le milieu et la présence ou non d’eau libre. Si votre leurre pêche mal ou ne pêche pas, s’il ramène de l’herbe ou des feuilles, c’est qu’il faut le changer ! Simple non ?

Les leurres à hélice, ici un Whopper plopper de River2sea brassent beaucoup d’eau en surface et attirent les poissons de loin. Parfait pour passer au-dessus des herbiers. 
Crédit photo : David Dubreuil

Les meilleures périodes

Dès que la fraie se termine, c’està-dire autour du 15 juin environ selon les régions, les black-bass regagnent leurs zones d’alimentations habituelles. Selon qu’ils choisissent de s’embusquer ou de chasser pleine eau, ils cibleront des proies différentes . L’assortiment décrit plus haut sera à même de correspondre à chaque situation. La saison du topwater commence donc bien à cette époque et va se prolonger jusqu’à la fin de l’automne, voire au début de l’hiver dans certaines conditions. Il faut comprendre que le blackbass chasse principalement à vue, et c’est d’autant plus vrai avec les pêches de surface. Lorsqu’il lève la tête pour attraper une proie, il est à contre-jour, c’est donc une ombre qu’il attaque. Le black-bass ne possède pas de paupières, lors des périodes de grande luminosité (ciel dégagé, soleil en milieu de journée), la lumière directe le gêne considérablement et il est extrêmement rare de le faire monter en pleine eau. Inversement, il sera plus facile de le séduire sur les postes recouverts de végétation (frog sur tapis d’herbes), car il cherche de l’ombre pour se cacher.

Le stickbait Mousty de Sakura est bruyant et s’anime facilement en surface, une valeur sûre mise au point par un passionné de ce poisson, Tanguy Marlin.
Crédit photo : David Dubreuil

Le bon circuit

Concernant la période de la journée, il faut donc bien différencier les pêches sous couvert végétal des autres. Le matin, orientez-vous vers les postes ouverts, avec des poppers, des stickbaits et des wakebaits sur les pentes douces, le long des roselières, sur des hauts-fonds. Au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel, rapprochez-vous des zones d’ombre que constituent les falaises, les pentes raides, les berges ombragées, les arbres penchés, les structures humaines. Une fois le soleil proche de son zénith, c’est vers les tapis de nénuphars, les plantes affleurantes et les roselières denses qu'il faudra vous diriger. Ça, c’est la théorie, car en pratique il se peut que l’on rencontre quelques exceptions avec des poissons postés en profondeur et qui montent sur un popper dans huit mètres d’eau ou un bass qui se promène à la recherche d’ombre et qui attaque votre stickbait en plein soleil. De toute façon, la touche sera explosive et les chandelles nombreuses.

Quelle technique ludique !

La pêche du black-bass en surface, c’est la base. Elle permet au débutant d’apprendre à parfaitement manier ses leurres. Elle permet aussi aux plus anciens de retrouver des sensations fortes, intactes, comme au premier jour et ça leur procure un bien fou. Alors amusez-vous bien avec le black-bass en surface et, s’il vous plait, relâchez vos prises, elles vous remercieront en mordant quelques jours plus tard, probablement sur un autre topwater !


Des leurres variés

  • Poppers : pêchant lentement, ils sont parfaits pour insister sur des postes marqués. Modèles emblématiques : SK Pop de Jackall, Pop X de Megabass.
  • Crawlers : à la manière d’un popper, un crawler va pêcher un peu plus rapidement et s’utilisera en complément de ce dernier. Modèle emblématique : Basirisky de Deps.
  • Stickbaits : prospectant rapidement de larges étendues, ils sont très efficaces sur des poissons dispersés sur des pentes douces. Modèles emblématiques : Spook Jr de Heddon, Mousty 95 de Sakura.
  • Wakebaits : ce leurre crée une vague derrière lui. Il s’agit de gros crankbaits très flottants qui ne plongent quasiment pas. On le récupère canne haute pour qu’il fasse une vague en surface et permet de prospecter rapidement. Modèle emblématique I-Jack de Megabass.
  • Buzzbaits : c’est le topwater le plus violent qui soit! Il est conçu pour réveiller les bass avec le raffut qu’il provoque. Avec lui, c’est tout ou rien, en tout cas, il est parfait pour sélectionner les beaux sujets et prospecter très rapidement. Modèle emblématique : KVD Toadbuzz de Strike King.
  • Buzzing grub : qu’il s’agisse d’un grub (virgule), d’une holo frog (grenouille plate et souple non armée) ou d’un swimbait ramené de manière continue, le buzzing permet de prospecter rapidement les zones où flotte et affleure de la végétation, sans s’y accrocher, grâce à un hameçon texan. Modèle emblématique : One Up Shad de Sawamura.
  • Frogs ou grenouilles : elles s’utilisent sur des tapis d’herbes où aucun autre leurre n’est efficient. Particularité, on peut les skipper, ce qui leur ouvre également les portes des sous-berges.
  • Prop baits : ce sont des leurres à hélices comme le Torpedo de Heddon ou le Whopper plopper de River2sea. Ils créent un sillage de bulles en surface et font beaucoup de bruit.
  • Chuggers : ils sont moins utilisés mais méritent tout de même d’être évoqués à l’image du Rattlin’ Chug Bug de Storm. Ce sont en fait des poppers plus allongés qui peuvent également nager en walking the dog. Plus élancés, ils projettent plus d’eau qu’ils ne poppent réellement.

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