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Conseils pour la pêche du sandre du bord en canal

Parmi la grande variété de plans d’eau permettant la pêche du sandre, les canaux offrent sans nul doute une opportunité particulièrement intéressante. Avec ses nombreux kilomètres de berge rectiligne facilement accessibles, ils se révèlent une véritable aubaine pour les pêcheurs, et plus spécialement pour ceux qui pratiquent depuis la berge. Si la configuration des canaux semble monotone et donne le sentiment que tout se ressemble, dans la réalité, on peut constater que ce n’est pas vraiment le cas. Décrypter les bonnes zones, utiliser un équipement approprié, adapter la technique de prospection à l’endroit… je vous propose de passer en revue les ingrédients d’une belle balade au bord des canaux. 

À un moment où la situation sanitaire nous impose à juste titre de nombreuses contraintes et restrictions, la plupart d’entre nous ont dû adapter leur programme de pêche en fonction de l’évolution de la situation. Souvent, cela signifie que nous devons limiter les voyages à l’étranger, la sortie du bateau ou, de manière générale, de faire de nombreux kilomètres pour pêcher à notre endroit favori. Ces circonstances ont poussé certains pêcheurs à découvrir ou à renouer avec une pêche de proximité comme celle sur les canaux de leur région. Pour d’autres, ce fut simplement le moyen de continuer à pratiquer « simplement » dans un environnement propice dans le but de passer une belle journée, une matinée ou juste quelques heures de pêche pour taquiner le sandre.

Les canaux font partie du paysage

Construits par l’homme pour permettre le transport maritime, les canaux font ainsi partie de l’environnement en traversant les villes, les sites industriels et les campagnes. Leur tracé est généralement entrecoupé d’écluses permettant la gestion du niveau d’eau et le flux maritime, formant ainsi plusieurs tronçons appelés biefs. Si, par définition, il n’y a pas de courant dans les canaux, le fonctionnement des écluses provoque des mouvements d’eau plus ou moins forts en fonction du trafic. On peut constater que les canaux peuvent être conçus de manières différentes selon leur époque et leur gabarit. Ils ont néanmoins toujours un point commun, c’est de posséder des trajectoires rectilignes et un chemin de halage qui borde chaque berge. Cette configuration a l’avantage d’offrir des kilomètres de berge à exploiter et un biotope favorable au développement des poissons blancs (gardons, brèmes) et des sandres, présents en bon nombre. Elle impose cependant une réflexion sur la manière d’aborder la pêche, car s’il y a potentiellement du poisson partout et que l’on peut le prendre avec un matériel aléatoire, adopter une approche réfléchie va éviter de nombreuses désillusions sur les canaux !

Optez pour une canne longue ou rien

Dans la majorité des cas, la configuration des berges ne permet pas au pêcheur de se positionner au ras de l’eau et oblige celui-ci à se maintenir en retrait, souvent en position surélevée. Dans ces conditions, bannissez les cannes courtes au profit d’une canne plus longue qui s’avère ici vraiment supérieure. Si elle permet d’augmenter la distance de lancer, elle est surtout nécessaire pour maintenir le plus possible le montage écarté du bord. Cela permet de maîtriser parfaitement l’animation dans les derniers mètres et, par la même occasion, de limiter les accrochages. Un modèle de 2,70 m comme la Shimano Yasei LTD Zander Finesse, qui dispose d’une action Fast avec une puissance de 10 à 35 g, représente à mes yeux le choix parfait pour aborder la pêche du sandre en canal. Un moulinet en taille 2500 ou 3000 garni d’une bonne tresse 8 brins de 0,12 mm est le complément parfait pour obtenir un ensemble performant et ultra-confortable.

Repérez les bons indicateurs pour évaluer une zone potentielle

Repérer un changement de structure ou tout autre élément qui crée une rupture sur une longue berge régulière annonce un endroit méritant une prospection ciblée. L’érosion de la berge réparée par un amas de cailloux, un escalier, un rejet d’eau industrielle turbide qui regroupe la blanchaille… Observer les berges révèle le type de structure et le niveau d’encombrement qui permet de choisir le type de montage le plus approprié à la zone. On peut de cette manière s’orienter davantage vers un montage classique tête plombée ou vers un montage texan, qui limitent fortement les accrochages provoqués par les amas de cailloux et les interstices de l’empierrement dans les bordures. En réalisant quelques lancers à l’aide d’une ligne surplombée, il est possible de localiser la partie descendante de la marche, la position des paliers et le début du chenal où la profondeur se stabilise. Ces indicateurs sont des informations précieuses pour connaître l’endroit précis des différents niveaux où les sandres seront susceptibles d’évoluer au fil de la journée. Face à une configuration A, sachez que la pente des parois latérales est généralement recouverte d’un tapis végétal composé d’algues et de mousse, ce qui laisse peu de chance au passage d’une tête plombée classique !

Adoptez une discrétion en fonction des risques

Comme toujours pour le sandre, l’utilisation du fluorocarbone s’impose systématiquement afin d’obtenir un maximum de discrétion. Si deux mètres d’un bon 0,25 mm conviennent parfaitement pour pêcher la plupart des configurations, n’hésitez pas à utiliser un diamètre plus important de 0,30 à 0,35 mm sur les zones de type A, ce qui évite le cisaillement de la ligne sur la crête de la marche lors du travail d’un beau sandre piqué au pied de la pente. La pêche du bord exige un équipement léger indispensable à une bonne mobilité durant des heures. Cela nous force naturellement à faire des choix qui ne sont pas toujours faciles à réaliser. Parmi la profusion de petits matériels, de montages et de leurres, on peut cibler ceux qui sont les plus pertinents, en commençant par déterminer les leurres de chaque famille et ensuite les montages appropriés à la technique que l’on va pratiquer. Pour ma part, le petit matériel se résume assez simplement à des hameçons texans (VMC 7316) 2/0 à 4/0 avec des plombs à agrafe pour le montage articulé Cheburashka, et des balles percées pour les montages carolina rig, des hameçons simples (VMC 7119) de 1 à 2/0 avec quelques plombs pour drop shot, un assortiment de têtes plombées classiques et Rugby Jig (VMC 7440RJ) de 4 à 15 g, du fluoro en 0,25-0,30-0,35 mm, quelques perles et agrafes, et le tout accompagné d’une bonne pince multi-usages et d’un petit pot de colle softbait.

Leurres et montages, ciblez les meilleures combinaisons

Si quelques poissons nageurs de type cranckbait et surtout lipless doivent toujours faire partie de la sélection pour exploiter les pics d’activité des sandres, les leurres souples représentent certainement une grosse partie de la sélection. Parmi celle-ci, les shads, les finesses, les grubs et les créatures ont tous intérêt à se trouver dans les boîtes. Depuis quelque temps, les créatures jouent le rôle de trouble-fête dans la grande famille des souples. Avec des formes et des vibrations atypiques associées à des coloris ternes et foncés, les créatures paraissent souvent irrésistibles pour les sandres, qui n’hésitent pas à les ramasser sur les fonds vaseux du chenal ou les cailloux en bordure. Depuis cette année, j’utilise volontiers le montage Tokyo Rig (VMC 7348TK) qui est un bon moyen pour réaliser la présentation d’une créature, mais également d’un finesse ou d’un shad de forme effilée.

Tête plombée ou montage texan ? Les deux c’est mieux !

Si dans la plupart des cas, les LS s’accommodent bien avec de nombreux types de montage, certaines associations peuvent réellement s’avérer plus efficaces. À titre d’exemple, un shad Teez 5" qui fait partie de mes favoris est excellent sur une TP pour exploiter les zones dégagées, mais sa forme ventrue le rend incompatible avec un montage Texan. A contrario, les créatures très appréciées par les sandres conviennent à merveille sur un hameçon texan, alors que leur conception les rend moins propices à être installées sur une TP. Dans tous les cas, la forme du leurre fixe les limites d’utilisation, avec cependant certains modèles que l’on peut vraiment mettre à toutes les sauces.

Prospection active, adoptez la meilleure approche

Après la sélection d’un poste et d’un shad plombé avec 6 ou 7 g, la prospection idéale consiste à réaliser de longs lancers à 45° par rapport à la berge en réalisant une animation à proximité du fond. Cette méthode permet d’une part d’exploiter tous les étages, mais elle a surtout l’énorme avantage de pouvoir maintenir le montage le plus longtemps possible sur chaque niveau différent. Le fait de « longer » plus longtemps la zone de cassure augmente par la même occasion les chances de croiser la route d’un sandre. Se décaler de quelques mètres lors de chaque lancer sera la meilleure approche pour prospecter correctement une zone de plusieurs centaines de mètres. Lors de cette recherche, l’absence totale de touche est une indication à prendre en compte pour opérer un changement. Passer d’un shad sur TP à un finesse sur Cheburashka, d’une animation soutenue à une animation minimaliste avec pauses prolongées sur le fond sont des réflexes qui peuvent littéralement débloquer le compteur. Au fil de la journée, le fonctionnement des écluses provoque des bassinées qui induisent un léger courant. Celui-ci est suffisant pour conditionner les sandres à mordre uniquement sur des leurres qui évoluent de l’amont vers l’aval en suivant le sens du mouvement d’eau. Ce phénomène, qui peut évidemment se manifester dans les deux sens et se répéter à de nombreuses reprises, doit être pris en compte pour orienter la pêche du bon côté.

Ajustez la plombée pour coller à la pêche

Sur les canaux dont la profondeur maximum varie généralement de 4 à 8 m, il est tout à fait possible lors de la même journée que les sandres puissent passer de l’étage le plus profond situé au pied du chenal à celui de moins d’un mètre d’eau dans la bordure. Ordinairement, une plombée moyenne de 6 g convient pour commencer la prospection et provoquer les premières touches. Lorsqu’elles se manifestent sur la partie profonde loin du bord, il est parfois judicieux d’augmenter légèrement la plombée pour atteindre plus aisément la « strike zone » et y maintenir davantage le montage. Dans le cas où les touches se manifestent en bordure, on peut réaliser l’opération inverse en utilisant une plombée plus légère qui permettra de mieux ajuster l’animation dans les derniers mètres. Ce petit réglage « anodin » suffit souvent pour multiplier les touches et enchaîner les prises sur le secteur.

Suivez la darse et pêchez le large

Au creux de l’hiver, les darses situées à proximité des zones industrielles sont des endroits vers lesquels migrent et se rassemblent une grande partie des poissons blancs. Sans surprise, les sandres suivent le mouvement pour être au plus près du garde-manger. Sur ces zones totalement dégagées, il est souvent inutile de tenter les bordures, mais bien de prospecter le large avec un shad 5" ou 6" fortement plombé afin d’atteindre les sandres calés sous les bancs de gros gardons. Dans ces conditions, l’utilisation d’une tête plombée d’environ 15 g est idéale pour atteindre les distances importantes et garantir un bon ferrage lors de la touche. Une animation réalisée par un décollement rapide du leurre suivi de deux tours de manivelle avec maintien de la canne haute à 45° lors de la descente est une méthode très efficace. Lors de la touche, n’hésitez surtout pas à réaliser un ferrage énergique et appuyé, ce qui est indispensable pour piquer correctement les gros sandres qui se plaisent dans ces zones.

Fuyez les zones surpeuplées, vous ne serez pas déçus

En général, les zones à proximité des parkings et des accès facilement accessibles sont des endroits prisés par tous les pêcheurs, et plus particulièrement par les pêcheurs au coup qui doivent emporter une grosse quantité de matériel. L’amorçage régulier du poisson blanc maintient les gardons et, par définition, les sandres, qui ont compris l’intérêt de squatter la zone avec les nombreux pêcheurs de carnassiers qui suivent la même logique ! Certes, on prend toujours du poisson sur ces hot spots surpêchés, mais lorsque l’on observe le nombre de prises par rapport au nombre de pêcheurs sur la même zone, je peux vous assurer qu’il est bien plus rentable et surtout plus plaisant de sortir des sentiers battus et de s’orienter vers des zones moins fréquentées, souvent beaucoup plus productives. Avec des kilomètres de berge à prospecter et une densité de sandres qui permet de les cibler avec de bons résultats, les canaux se révèlent de super terrains de jeux pour celui qui prend la peine de les comprendre et de les appréhender. Si les gros cartons ne sont pas vraiment légion, les canaux peuvent offrir un nombre de touches largement suffisant pour combler une belle journée au bord de l’eau. Décider à l’improviste de partir pêcher quelques heures, sans contrainte d’intendance, avec un équipement réduit au minimum sont des paramètres qui font partie du charme de la pêche du bord sur les canaux. Comme je le dis régulièrement : sur les canaux, chaque sandre se mérite, mais chaque prise décuple la satisfaction.

Coup de coeur ! Le Megabass X layer Curly, absolument redoutable pour le sandre, fait partie de cette catégorie « sans limite » où, quel que soit le montage ou le type d’animation, il reste vraiment ultra-performant. Ceux qui ont connu le Mean Dude savent de quoi je parle et seront certainement ravis de pouvoir disposer du X-Layer Curly, notamment lorsque la pêche est difficile.
Crédit photo : Benoît Degraux

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