La pêche du brochet en rivière en début de saison peut réserver de belles surprises à condition que l’eau ne soit pas trop piquée. En effet, le brochet n’est vraiment pas fan des eaux troubles. En revanche, si l’eau est claire, vous avez alors toutes vos chances de croiser plusieurs poissons lors de votre journée. Le choix du cours d’eau et du secteur a une importance considérable sur le déroulement de votre ouverture. La température de l’eau étant le second facteur à prendre en compte après la turbidité.
L'option canal
Si vous avez le choix entre un canal et une rivière, la première option sera bien souvent la meilleure. Moins profond et avec moins de courant, le canal se réchauffe plus vite et l’eau y est généralement plus claire. Recherchez ceux dans lesquels la navigation est moins présente qu’auparavant. Les herbiers s’y développent plus tôt et en grande quantité, offrant au brochet un lieu idéal pour prospérer. Les techniques de pêche à mettre en œuvre vont surtout dépendre de la hauteur d’eau libre au-dessus des plantes et de la taille moyenne des poissons. D’une manière générale, sur un linéaire donné, les densités peuvent varier énormément, les techniques de prospection rapides comme le spinnerbait, le chatterbait et le jerkbait minnow seront vos meilleurs alliés pour déclencher rapidement des touches et suivis afin de déterminer les zones les plus « chaudes ». Une fois cette portion de canal localisée, vous pouvez la peigner plus lentement à l’aide de leurres souples de type shad ou grenouilles (j’aime particulièrement ce leurre car sa forme « plate » lui permet de se poser à plat sur l’herbier et de planer un maximum à la descente) et autres virgules montées classiquement ou en texan si les densités de végétaux l’exigent.
Un swimbait
Le réalisme des swimbaits souples ou durs sera de rigueur pour déclencher les poissons les plus éduqués. Quel que soit le modèle choisi, j’ai tendance à opter pour des leurres de taille raisonnable pour limiter le bruit de l’impact au moment du posé, en particulier si la profondeur est faible.
En éventail
Comme pour toutes les autres pêches, on commence par des lancers parallèles aux rives et ensuite on se concentre sur les zones d’herbiers et de nénuphars en prenant bien soin de peigner les cassures et les canaux formés par les massifs végétaux. Je vous encourage à observer sur quels types d’herbiers se produisent les touches. Les brochets ont leurs préférences, à vous de concentrer votre pêche sur ces zones pour optimiser vos chances. De même, sur certains canaux, une des deux berges est boisée alors que l’autre est assez nue et bien souvent plus riche en herbiers. Il convient de tester les deux pour savoir laquelle est la plus propice sur le moment. Si vous n’avez pas de canal à proximité et que vous aimez pêcher en rivière, rassurez-vous, il y a toujours moyen de faire des poissons ce jour-là !
Crédit photo : Laurent Madelon
Cherchez les herbiers
Si les débits sont normaux, cherchez les zones sur lesquelles les herbiers sont sortis à savoir les intérieurs de méandres, bras secondaires, darses, ports et têtes d’îles. Support de fraie pour les gardons et les brèmes, ces secteurs sont des postes de premier choix. Si les herbiers ne sont pas encore développés, les bordures boisées sont alors votre meilleure option. Les leurres à utiliser vont dépendre des profondeurs moyennes de vos zones de pêche. Les rivières peuvent avoir plusieurs profils. Certaines peuvent avoir une bordure peu profonde sur plusieurs mètres avec une cassure nette plus au large. Si les eaux sont un peu hautes et légèrement teintées, il y a de fortes chances que les brochets soient « montés » dans les bordures. Montage texan, spinnerbait et chatterbait sont alors tout indiqués. Vous pouvez d’ailleurs utiliser également cette sélection pour les zones herbeuses. Pour prospecter ces secteurs, je vous invite à pêcher ¾ aval, c’est de cette manière que vous allez obtenir la meilleure présentation possible. Si l’eau est claire, il est fréquent que les poissons se postent dans le cassant en retrait de la bordure. Dans le cas de profondeurs moyennes de 1 à 3 m tous les leurres font l’affaire.
En appui sur le courant
En revanche, sur les rivières et fleuves de gabarits plus importants, cette cassure peut atteindre 6 ou 7 m. Dans ce cas de figure, les pêches au leurre souple comme celles que l’on utilise en lac sont de rigueur. Cette fois encore, prenez bien soin de pêcher entre ¼ et ¾ aval. Vous attaquez votre poisson avec un angle idéal et bénéficiez de l’appui du courant sur la ligne pour porter le leurre. Inutile de pêcher petit dans ce cas de figure, des leurres souples de type shad avec ou sans palette entre 14 et 25 cm seront parfaits. Plus il y a de courant, plus le leurre doit être gros, plus la profondeur est importante, plus les têtes plombées seront lourdes. Il est fréquent d’avoir recours à des grammages de 30 voire 40 g sur les leurres de 20 cm. Pendant les pics d’activités, les crankbaits offrent une excellente alternative pour pêcher décalé. Gardez le même angle et prospectez le cassant avec un leurre dont les caractéristiques correspondent à la profondeur en pied de cassant. Si les touches interviennent avant que votre leurre n’ait atteint le fond, vous pouvez en sélectionner un qui descend moins en profondeur.
Mes cannes et ensembles à brochet
- Une canne d’une longueur de 220 cm et d’une puissance de 7 à 30 g (Illex Night Shadow Jungle Blast B 220 MH) équipée d’un Chooten Cut BC 200 garni d’une tresse 4 brins en 0,22 mm fluo pour les pêches de bordures encombrées avec rubber jig, spinnerbait, texan et Deraball
- Une canne d’une longueur de 220 cm et d’une puissance de 12 à 45 g (Illex Night Shadow Cranking Time B220) équipée d’un Chooten Cut BC 200 garni d’une tresse 4 brins en 0,20 mm pour la pêche en pleine eau et cassant aux leurres métalliques, crankbait, lipless.
- Une canne d’une longueur de 220 cm et d’une puissance de 20 à 80 g (Illex The Artist Angel of Darkness B 220H) équipée d’un Chooten BC 200 garni d’une tresse 4 brins en 0,22 mm. Utilisation : swimbait et leurres souples entre 30 et 90 g.
- Une canne d’une longueur de 235 cm et d’une puissance de 28 à 84 g (Gunki Chooten Cut supersize C 235XH+) équipée d’un Chooten BC 300SSZ garni d’une tresse 4 brins en 0,25 m pour les gros leurres de 60 à 130 g.
