"La pêche est notre passion… Mais elle ne doit pas être le seul vecteur de plaisir. Découvrir une rivière au gré de ses courants, observer son environnement en prenant le temps, se retrouver autour d’un feu le soir, voilà ce qui permet de passer un séjour hors du temps", telle est l’introduction de la partie « nos prestations » du site Internet de Matthieu Gentilhomme, guide de pêche installé sur la Dordogne. Avec lui, vous allez certes apprendre à mieux pêcher, mais vous allez aussi découvrir un territoire, une rivière et ses habitants. Matthieu a commencé à pêcher à la mouche à l’âge de 12 ans puis, diplôme de guide de pêche en poche, il file vers le nord, le grand Nord : l’Alaska. Pendant une quinzaine d’années, il guide au royaume des saumons et des ours! Spécialiste de la mouche, c’est aussi un redoutable pêcheur aux leurres avec une nette préférence pour ceux de surface. On le comprend.
Un aquarium
Nous voilà au bord de la Dordogne, canne en main et prêt à en découdre. L’eau est transparente et les niveaux sont au plus bas, ce qui ne facilitera pas la pêche. Ce ne sont pas les meilleures conditions, mais elles nous offrent un spectacle exceptionnel. Le soleil, allié à nos lunettes polarisantes, accentue cet effet d’aquarium. Et comme dans tout aquarium qui se respecte, il y a des poissons ! En cheminant discrètement sur la berge, nous observons des goujons et des vairons. L’endroit est magnifique, et évoluer dans un tel environnement est un vrai plaisir. Je comprends aisément pourquoi Matthieu organise des bivouacs pour ses clients. On dort au paradis. Mais le guide me prévient : ces niveaux et la limpidité de l’eau ne vont pas nous faciliter la tâche. Et avec toute cette nourriture à disposition, les prédateurs ne sont pas très intéressés par nos leurres.
En surface
Matthieu m’incite à monter un leurre de surface, et plus précisément un popper, son leurre fétiche. Il sait le faire travailler à la perfection. Et comme il m’en parle avec passion, me voilà la tête pleine de belles images et de poissons fendant la surface pour s’en saisir. Quel bonheur de lancer un leurre qui offre un si beau spectacle lors des animations. Quelques tirées et je suis subjugué par les bruits typiques de ce modèle et les belles gerbes d’eau en surface. Si un prédateur est dans le secteur, il ne pourra pas résister à une telle friandise! J’imagine déjà la belle zébrée venant stopper la course du poisson nageur.
Ce n'est pas Ibiza !
Mais pêcher au popper demande un peu de technique, et mon ami m’explique que le but n’est pas de faire des pops en série. Il faut dire que, pris dans mon excitation, je me suis laissé emporter par le plaisir de le faire popper comme un véritable jouet. Matthieu m’arrête dans mon euphorie pleine de fougue et me fait une démonstration canne en main. « Il faut certes faire une animation qui va attirer les poissons en chasse avec les mouvements d’eau et ce son si particulier, mais il ne faut pas que cela se transforme en ambiance digne d’une boîte de nuit à Ibiza. Un tel vacarme à la surface de l’eau effraye tous les poissons du secteur ! Il faut lancer le leurre avec précision, le plus près possible de la berge opposée, et en amont. L’animation va faire travailler le popper perpendiculairement au courant. Deux ou trois tirées sèches suffisent pour rendre le leurre attrayant. Il faut ensuite le laisser dériver sur quelques mètres, puis reprendre cette animation. » Alliant le geste à la parole, Matthieu anime son Feed Popper qui ne tarde pas à disparaître dans une grande éclaboussure dans la gueule d’une perche.
Gros remous
Après ce petit ajustement, j’effectue des animations plus discrètes et le résultat ne tarde pas. C’est un remous derrière le leurre qui m’alerte sur la présence d’un carnassier. Une nageoire dorsale perce la surface et mon popper disparaît. Je sanctionne sans tarder cette attaque et mon puissant ferrage se solde par un loupé ! Matthieu me conseille à nouveau : « Il ne faut pas ferrer quand le poisson attaque, car avec l’excitation, on ferre trop tôt et on lui arrache le leurre de la gueule. Il faut attendre qu’ il ait bien pris le popper en bouche et ne ferrer que quand on sent le poids du poisson dans la canne. » Moins d’une demi-heure plus tard, je perçois une chasse en bordure d’un joli courant. Je suis fin prêt. Comme un mantra, je me répète « Ne ferre pas trop tôt, attends de sentir le poids du poisson dans la canne ». Je lance le leurre avec précision et le second « pop » est à peine terminé qu’une perche furieuse se jette dessus. Cette fois, je décale le ferrage et le poids dans la canne entraîne mon mouvement plein d’énergie.
Une oeuvre d'art
La zébrée est piquée et elle se lance dans le courant, ce n’est pas un gros poisson, mais je le ramène gaiement sur la berge. Je le décroche et prends le temps de l’admirer. Quelle fière allure : sa robe est striée de magnifiques rayures sombres, ses nageoires sont d’un rouge éclatant et, même si elle n’est pas énorme, c’est une vraie merveille de la nature. Comme souvent avec les pêches à vue, la taille des poissons est un élément secondaire, car le plus amusant est de pouvoir observer le prédateur qui attaque et de s’en mettre plein les mirettes ! À vous de jouer !
À l’aventure
Matthieu Gentihomme propose des sessions d’une demi-journée ou une journée, mais aussi une aventure de quelques jours. Il suffit de prendre son seul sac de couchage et Matthieu assure la logistique et fournit tout le matériel: tentes, matelas, nourriture et boissons. Il propose également des descentes de rivière en drift boat, qui permet de pêcher la Dordogne en toute sécurité et de profiter de tous les postes.
- Site Internet : riverwild.fr
- Portable : 07 76 69 86 94
- Adresse e-mail: info@riverwild.fr
La bonne technique
La principale caractéristique d’un popper, c’est sa tête évidée. Lorsque l’on exerce une tirée sèche avec la canne, le leurre plonge un peu la tête sous l’eau en emprisonnant une bulle d’air dans cette cavité, qui viendra par la suite éclater à la surface en provoquant un son sourd tel un « pop »! Certains projetteront même vers l’avant une gerbe d’eau très attractive. C’est le leurre idéal lorsque les carnassiers sont regroupés dans des endroits confinés ou pour pêcher des herbiers. Lancez, poppez une ou deux fois et laissez le leurre immobile quelques instants. Matthieu utilise des modèles haut de gamme, son préféré est le Feed Popper de Tackle house. Ce leurre permet d’atteindre de longues distances au lancer et son « pop » est particulièrement puissant, il ne laisse pas les perches indifférentes ! Il est aussi très efficace sur les black-bass et en mer, dans une plus grande taille, sur les bars.