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Pêche du sandre en pélagique ou sharp shooting

Nous allons, dans les lignes qui suivent, traiter d’un sujet qui fait couler beaucoup d’encre. Une pêche qui allie excitation, suspense et frustration. Une technique que je considère comme de la pêche à vue, mais interposée par un écran. Je parle bien sûr de la pêche en pélagique. Appelée aussi « Sharp Shooting »… 

De nos jours, les nouvelles technologies embarquées sur les bateaux sont devenues de vrais atouts. Que ce soit pour repérer des poissons juste sous le bateau, ou même à plusieurs mètres autour. Des poissons qui peuvent évoluer près du fond ou en plein milieu de la couche d’eau. Mais il ne faut pas oublier une chose, on a beau voir un poisson sous le bateau, lui présenter un leurre de la meilleure façon qui soit, et même le plus beau leurre de notre boîte, si le poisson visé n’est pas décidé à mordre, ce sera peine perdue. C’est le côté ingrat de cette pêche, mais qui permet de toujours se remettre en question. Il est pour le coup plus facile de s’adapter aux différents refus et surtout d’essayer de les comprendre.

Il existe plusieurs grandes marques qui ont chacune leurs modèles capables de pêcher en mode « live ».
Crédit photo : Charly Vaudolon

C’est quoi le « sharp shooting » ?

La pêche du sandre en pélagique consiste à localiser les gros poissons en pleine eau, puis à présenter un leurre sur le poisson ciblé. Cela reste une technique passionnante qui se pratique en bateau, float tube, ou kayak et qui demande un certain savoir-faire et une bonne connaissance du comportement de ce poisson. Le sandre, également connu avec son surnom de « vampire », est un prédateur redoutable qui évolue souvent en eau profonde. La base pour pêcher le sandre en pélagique est d’avoir avant tout un sondeur qui offre une bonne résolution et une capacité à détecter les poissons en suspension dans l’eau. Les sondeurs sont capables aujourd’hui de créer leurs propres cartes du fond en traçant des lignes bathymétriques. C’est un précieux atout pour repérer les cassures et les différences de profondeur. Sur le marché, les sondes Live ont fait parler d’elles sur les gros lacs de Savoie avec des prises de brochets records. Pour ceux qui ne connaissent pas ce genre de sonde, le mot « live » veut dire « en direct », c’est à-dire que vous allez pouvoir observer le poisson, suivre votre leurre et sentir la touche à l’instant même où celui-ci se saisit du leurre.

Une attaque visualisée à l’écran, résultat un très beau sandre !
Crédit photo : Charly Vaudolon

Quel sondeur choisir

Il y a plusieurs grandes marques qui ont chacune leurs modèles capables de pêche en mode « live ». Je vais parler des standards qui ont le plus de succès : Garmin et ses écrans Echomap 102 et 122 avec sa sonde Live LVS 34. Humminbird et sa sonde Mega Live et enfin Lowrance avec le HDS 12 Pro et sa sonde Active Target 2. Le tout avec la sonde installée sur une perche, fixée sur le côté du bateau, ou installée sur le moteur électrique avant. Plusieurs choix s’offrent à vous. Pour aborder la façon d’attraper les poissons, il y a deux modes d’orientation de la sonde. Le « down », pour observer ce qui se passe directement sous le bateau. Cette vue va être idéale pour pêcher à la verticale du bateau. La vue « forward » va vous permettre de voir ce qui se passe devant vous. Avec ce mode, il faudra donc avancer à l’aide du moteur électrique sur une dizaine de mètres, s’arrêter et regarder autour du bateau en tournant la perche pour scanner à 360. Dans le cas où un écho suspendu est repéré, essayez de lancer le leurre au plus près de celui-ci. La distance maximale pour repérer et cibler un poisson sera à environ 20 m du bateau. Après plusieurs tentatives, avancez de nouveau de quelques mètres jusqu’à trouver un nouvel écho.

Détecter le poisson à l’écran est une chose, le faire mordre en est une autre.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Choix des leurres

Lors de la pêche du sandre en pélagique, le choix des leurres est crucial. Les leurres souples, tels que les shads et finess imitant les proies naturelles du sandre, sont particulièrement effi caces. Optez pour des leurres de taille moyenne de 10 cm jusqu’à 20 cm. Des couleurs naturelles comme le vert, le marron et le noir fonctionnent bien dans des conditions normales, mais n’hésitez pas à expérimenter des couleurs vives et fluorescentes dans des eaux plus sombres ou troubles. J’ai une préférence pour le Prorex V Marley Pelagic shad, qui a été étudié et conçu exclusivement pour ce type de pêche.

Charlie conseille deux ensembles pour la pêche du sandre en pélagique.
Crédit photo : Charly Vaudolon

La plombée…

Entre 21 g et 80 g. Le conseil que je peux vous donner est de ne pas pêcher trop léger. Vous pourrez ainsi descendre rapidement sur le poisson ciblé, surtout s’il y a du vent. Mais attention, car le sandre est un poisson méfiant qui analyse souvent sa proie avant d’attaquer. Il faudra donc trouver le bon grammage en fonction de l’humeur du jour. Concernant les cannes, l’idéal est d’avoir deux ensembles, de préférence en casting. Un ensemble pour pêcher en verticale, avec une canne dans les 2 m pour une puissance de 14/56 g combinée à un moulinet Tatula en taille 100. Pour le deuxième ensemble, il sera utilisé pour lancer. Il faudra une canne un peu plus longue et aussi plus raide. L’idéal, c’est une canne dans les 2,30 m avec une puissance de 28/84 g. Les gammes Prorex XR et E offrent des modèles de qualité et relativement abordables. La taille du moulinet sera en taille 200 pour accueillir une tresse entre 22 et 28 centièmes. Un ensemble qui peut servir également à pêcher le brochet.

La sonde est installée sur une perche, fixée sur le côté du bateau
Crédit photo : Charly Vaudolon

Profondeur de pêche et animation

Il n’y a pas de profondeur bien définie. Le sandre étant un poisson qui peut évoluer en eau profonde comme chasser près de la surface, il est essentiel d’adapter la profondeur de pêche en fonction de son comportement. Cela peut varier en fonction de la saison, de la météo et des conditions locales ou d’un banc de poisson repéré à l’échosondeur. L’animation du leurre est un aspect crucial de la pêche du sandre en pélagique. En verticale, optez pour une animation lente, en imitant le mouvement naturel d’une proie blessée. Personnellement, je ne suis pas fan des mouvements type « Jigging » en relevant et en baissant trop vite la canne pour donner vie au leurre. En général, des animations erratiques risquent de faire fuir le poisson. J’ai beaucoup plus de résultats avec un leurre qui reste immobile le temps que le poisson arrive et le gobe. Pour les pêches à distance, gardez une attention particulière à la descente du leurre qui doit arriver au-dessus du poisson, car de nombreux sandres attaquent pendant cette phase. Il est également important de varier l’animation en fonction de la réaction des poissons. Si vous voyez le poisson suivre pendant un long moment, essayez plutôt d’accélérer afin de lui faire comprendre que son jouet va lui échapper, tels le chat et la souris.  C’est donc une toute nouvelle pêche qui s’offre à vous, de nouvelles choses à comprendre. Voir les poissons refuser, c’est aussi comprendre ce qui ne va pas dans l’animation ou dans le leurre utilisé.

Une expérience stimulante

La pêche du sandre en pélagique est une expérience stimulante qui demande patience et persévérance. En choisissant les bons leurres, en adaptant la profondeur de pêche et en utilisant les bonnes techniques d’animation, vous maximiserez vos chances de réussite. Attention au vent et au courant qui peuvent compliquer la pêche en vue forward, le leurre peut vite sortir du cône de la sonde si le bateau tourne sur lui-même. N’oubliez pas d’être attentif aux conditions locales et d’expérimenter différentes approches pour trouver ce qui fonctionne le mieux dans votre région. Avec un peu de pratique et de détermination, vous serez récompensé par la capture de magnifiques sandres en pélagique.

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