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Les secrets des champions de la pêche du silure

Pour Sylvain et Jérémy, un bouchon, un plomb, et quelques vers, et voilà le résultat ! Même en compétition, la simplicité peut payer.

Crédit photo Lilian Fautrelle
Lorsque l’on pratique la compétition, tout silure maillé est une prise ô combien précieuse. Quatre champions nous livrent ici quelques-unes de leurs meilleures astuces qui permettent de prendre des silures assez régulièrement, un peu partout en France.

La compétition est une pratique à part dans la pêche du silure en France. Son principe est simple : plusieurs équipages s’affrontent sur un même parcours à la poursuite d’un même objectif dans le même temps imparti. Il s’agit de capturer puis relâcher en bonne santé le plus de silures ou les plus grands possible. Un cadre bien particulier donc, propice à l’émulation et à la mise en lumière de ce qui est efficace ou pas tel jour à tel endroit. Des informations dont nous pouvons tous, nous aussi, compétiteur ou pas, tirer parti pour progresser tout au long de la saison.

Sylvain Giraut et Jérémy Josserand, les champions de France 2018.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Une remise en question

Pratiquer la compétition implique de changer de régions et de biotopes de nombreuses fois dans la saison. Le compétiteur doit sans cesse se remettre en question, s’adapter, essayer de comprendre pour capturer des silures en tous lieux et en toutes circonstances. C’est toujours mon état d’esprit sur un secteur nouveau ou que je n’ai pas pêché depuis longtemps. Tout siluriste est à l’aise sur ses parcours de prédilection et avec ses techniques favorites. Logique, le suivi annuel d’un milieu a déjà délivré bien des réponses… Mais la diversité est très grande en France et lorsqu’il s’agit d’aborder un nouveau milieu, les choses peuvent se compliquer. Pour les champions de France 2018, Sylvain Giraud et Jérémy Josserand, la phase d’exploration d’un parcours inconnu ne doit jamais être négligée. « Quelques heures ou quelques jours avant une compétition, il est important de réunir toutes les informations possibles sur le milieu et nos observations de terrain, rapporte Sylvain. Nous les confrontons alors à nos connaissances techniques et à nos expériences antérieures pour élaborer nos premiers plans. » Après avoir catégorisé le type et l’état du biotope (eau libre ou close, rivière ou fleuve, sauvage ou canalisé, linéaire ou méandreux, etc.), la première sortie est donc surtout une récolte d’infos factuelles et circonstanciées permettant de retracer l’évolution des conditions des jours qui ont précédé.

Sur le bateau, synergie et complémentarité sont indispensables.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Bon pour l’expérience

L’un des charmes des compétitions, c’est la convivialité et les échanges à l’issue des manches. Outre autoriser de belles rencontres entre passionnés, ces moments enrichissent l’expérience. Lorsque l’on pense avoir tout tenté, sans grand succès, on comprend comment d’autres ont réussi avec des solutions inenvisagées ou inconnues. Le contexte permet d’obtenir quelques éléments de réponse à l’équation du jour. Hors compétition, on rentrerait chez soi en incriminant la pression atmosphérique ou cette satanée baisse de débit… ou l’eau, vraiment trop mouillée ce jour-là

Toutes techniques

Opportuniste avec des facultés d’adaptation hors norme, le silure est l’espèce qui offre le plus de variété dans l’approche technique. « Les règlements des compétitions en France imposent bien sûr des pêches itinérantes embarquées, aux appâts naturels ou artificiels, typiques des carnassiers, rappellent nos compétiteurs. Mais hors compétition, le silure se capture aussi aux pellets comme une carpe, au fouet comme un salmonidé, au coup à la grande canne ou au feeder comme les gros poissons blancs ! » Pour progresser, Sylvain et Jérémy estiment qu’il est impératif de pratiquer régulièrement toutes les techniques : fireball, monture maniée, flotteur, leurre et souple avec toutes les palettes de montages, verticale, linéaire, etc. Seule l’analyse de la situation à l’instant T doit déterminer le choix de telle ou telle technique en compétition, en aucun cas une préférence personnelle. Il faut bien entendu disposer de tout à portée de main, en matière de matériel, pour pouvoir la mettre en œuvre. Mais sans trop exagérer bien sûr, le mieux étant comme souvent l’ennemi du bien.

Après l’épreuve, la rivalité fait place à la convivialité.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

La complémentarité

Pour deux autres excellents compétiteurs, Nicolas Fontbonnat et Lucien Valère, un bon résultat en compétition ne peut être le fait de deux actions de pêche indépendantes mais, au contraire, collectives et complémentaires, mûrement calculées. « Il arrive qu’une solution évidente, à un moment donné, nous saute aux yeux à tous les deux, précise Nicolas. Pourtant, tant qu’aucun poisson n’est rentré à bord, ce serait une erreur d’adopter strictement la même option. » Pari gagnant puisque c’est en procédant ainsi qu’ils ont capturé le plus gros silure jamais validé en compétition en France : un joli bébé de 2,59 m. Il est difficile de dégager des règles générales d’organisation à bord, tributaires des conditions du moment et du milieu abordé. Néanmoins, l’objectif est de pouvoir couvrir un maximum de combinaisons tenant compte de la distance de pêche, de la couche d’eau prospectée et du type d’appât utilisé.

En rouge, les captures non piquées entre la gueule et l’ouïe, déclarées invalides par les pêcheurs : le fair-play est de mise.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

La gestion du stress

« Si par hasard un paramètre semble permanent dans un enchaînement de captures (type d’appât, profondeur, vitesse de présentation particulière, etc.), on l’adopte, complète Nicolas. Cependant, il est extrêmement rare que nous pêchions exactement avec le même pattern au même moment sur le même poste. D’ailleurs, je pense que nous ne l’avons jamais fait ! » Zones clés, stratégies, techniques étant déterminées, il faut tout mettre en place. En compétition, même sans prétention, l’émulation et la prise en compte du résultat engendrent un stress inévitable. Comme chez tout sportif, bien gérer ce stress doit permettre d’augmenter son potentiel de performance, on parle alors de stress optimal. À l’inverse, un stress mal géré ou trop important va affecter l’action, diminuant efficacité et patience. On parle lors d’hyper-stress. Pour maintenir leur niveau de concentration, de motivation, garantissant une véritable efficacité en action en pêche même lorsque les poissons tardent à rentrer, Nicolas et Lucien changent régulièrement de rôle sur le bateau. Lorsqu’ils ont déterminé ensemble leur pattern respectif, Lucien attaque généralement aux leurres tandis que Nicolas est aux appâts naturels quand le règlement le permet.

Éviter la routine

Et même s’ils adoptent un pattern similaire, chacun possède sa gestuelle. Régulièrement, ils changent de place en s’échangeant aussi le matériel. Pas de perte de temps, c’est une véritable synergie. Casser la routine leur donne ainsi un regain de motivation et de concentration. C’est un peu le leitmotiv de ces deux binômes titrés : tout ce qu’ils font est certes simple, mais diablement efficace !

Deux bons conseils

  • Sylvain Giraud : Pour prendre rapidement un silure, quels que soient le lieu ou les conditions, le plus important est de ne jamais se compliquer la vie. Faire dériver un flotteur, un plomb, un bas de ligne, un hameçon triple et quelques vers de terre, par exemple. Il n’y a guère plus simple ni guère plus efficace en toutes circonstances.
  • Nicolas Fontbonnat : Il faut fuir toutes les zones convoitées par les autres pêcheurs. Des silures, il peut toujours y en avoir partout. Quand tout le monde se rue sur la berge d’en face, j’aime regarder discrètement ce que j’ai sous mes pieds ou à proximité… Il y a toujours des zones délaissées mais potentiellement prometteuses.

 

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Magazine n°910 - mars 2021

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