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Silure : une sortie incroyable au cassant sur la Loire

Julien et Jérémy en compagnie de deux des sept silures capturés ce jour-là, une sortie dont les deux compères se souviennent bien !

Crédit photo Julien Mathien
Avec ses fonds sableux en perpétuel mouvement et ses eaux peu profondes et translucides à la belle saison, la Loire impose aux pêcheurs d’approcher les poissons à distance. La pêche au cassant est alors l’une des techniques les plus redoutables. Démonstration musclée avec Jérémy Bougon.

Une sortie en Loire, ça ne s’improvise pas et Jérémy l’a bien compris, c’est pourquoi il prépare chacune de ses sessions en effectuant quelques repérages avant le jour J. En ce début d’automne, le fleuve est encore à l’étiage mais la pluie est de retour. Un coup d’œil sur le site Vigicrue permet à Jérémy de constater un niveau légèrement en hausse depuis quelques jours, des conditions propices à l’activité alimentaire des silures. Il repère quelques postes via le site Internet Maps et profite de son passage dans le secteur pour vérifier sur place la configuration des lieux et choisir le poste le plus propice.

Jérémy est très organisé au bord de l’eau. Le camp est vite installé et les montages sont réalisés méticuleusement. 
Crédit photo : Julien Mathien

Mise en place

Je le retrouve aux aurores à la cale de mise à l’eau la plus proche, la mise en place est une étape longue et il faut faire vite pour ne pas louper le coup du matin. La première étape consiste à gonfler le bateau pneumatique puis à le charger pour transférer le matériel sur poste. Nous échouons sur la plage qui fait face à la zone de pêche, les vifs sont tout de suite placés en bourriche pour profiter de l’oxygène de la rivière et Jérémy monte en quelques minutes un abri en cas de pluie. Jérémy organise chaque chose de manière stratégique, les pinces et les gants sont posés près des porte-cannes, le pneumatique est remis à l’eau prêt à partir et équipé du sondeur et les boîtes contenant les accessoires de montage sont placées sous l’abri.

Équipés de gros émerillon rolling pour éviter que la ligne ne vrille avec les mouvements du vif les relais permettent de surélever la tresse hors de l’eau.
Crédit photo : Julien Mathien

Postes et stratégies

Jérémy saisit la pochette de relais et m’invite à monter sur le bateau, nous rejoignons la rive d’en face, en amont, pour réaliser une première dérive d’observation. Au départ d’une pile de pont, le courant principal longe une longue berge creuse et rocheuse sur plus de 200 m, on y repère des zones encombrées de bois morts et la présence d’une légère pointe de cailloux qui forme une petite zone d’amorti. Grâce au sondeur, nous constatons que la profondeur varie entre deux et 4 m à seulement un ou 2 m du bord. Au fil de la dérive, Jérémy navigue de gauche à droite pour vérifier les variations de profondeur et pour analyser la configuration du fond et des structures, il cherche à comprendre où sont les points de passage logiques des silures pour positionner stratégiquement ses lignes à proximité tout en exploitant la zone sur toute sa longueur et avec différentes techniques pour multiplier nos chances.

Les lignes sont tendues au bord de la veine d’eau principale à l’aide de relais fixés dans les branches d’arbres sur la rive. 
Crédit photo : Julien Mathien

À toutes les hauteurs

Ainsi, il décide qu’il va positionner un premier vif en amont à une dizaine de mètres de la bordure et de la pile de pont, le vif évoluera à mi-hauteur grâce à un flotteur, le second sera positionné 40 m en aval à 2 m du bord et à la limite de l’amorti de courant et de sa reprise, il évoluera juste sous la surface à l’aide d’une ligne plombée, le troisième sera positionné encore plus 1 bas en aval, à 2 m du bord et sur le passage du lit principal, il évoluera sur le fond à l’aide d’un flotteur sous-marin relié à une pierre cassante. Enfin, le dernier vif sera positionné en fin de dérive, à 4 m du bord et proche d’un tas de bois immergés, il évoluera à 1 m sous la surface à l’aide d’une ligne plombée.

Pas le temps de chômer ! Le premier vif est à peine installé sur le poste que la canne plie et le frein du moulinet chante. C’est Julien qui assure le premier ferrage.
Crédit photo : Julien Mathien

Relais et cassants

Jérémy remonte la coulée et fixe les relais qui lui permettront de raccorder ses lignes aux brins cassants et de les surélever pour éviter qu’elles ne chargent les débris et les herbes en dérive. Garnis de tresse en gros diamètre, les relais à grande contenance sont utilisés pour connecter les montages éloignés de la berge tandis que les relais à faible contenance servent uniquement à conserver les bannières hors de l’eau et sont utilisés pour relier les montages positionnés proches de la berge. Jérémy fixe ses relais autour de branches robustes et ajuste leur longueur pour atteindre les zones où il souhaite positionner les vifs. De retour sur la berge, il sort les cannes des fourreaux et réalise ses montages, ses bas de ligne sont préparés à l’avance dans une pochette dédiée. Jérémy a l’habitude de se mettre en place seul, mais procéder à deux est toujours plus efficace, il me demande donc de l’assister pour tendre les lignes rapidement. Nous commençons par poser celles qui ont le plus de chance d’être repérées par les silures en mouvement, positionnées en amont et en aval. Pour chaque ligne, il commence par fixer le vif sur le montage avant de le mettre au vivier puis il relie le brin cassant à la ligne et navigue vers le poste pour y saisir le relais qu’il relie au brin cassant en un geste avant de mettre le vif à l’eau. Une fois le montage posé, il faut venir poser la canne au support tout en gardant la tension dans la ligne pour maintenir la bannière hors de l’eau.

Le silure utilise le courant pour lutter contre le pêcheur. Depuis la rive Jérémy ne peut que contrer les puissants rushs afin de fatiguer le poisson.
Crédit photo : Julien Mathien

Premier départ

Mais alors que Jérémy part seul pour relier la troisième ligne, une première touche brutale fait céder le premier cassant, je saute sur la canne et j’assure plusieurs ferrages autoritaires et tandis que mon complice revient sur la berge, je me fais malmener par un poisson difficile à contrer qui dévale le courant principal. Après quelques minutes de combat, je suis déjà dans le rouge et forcé de faire tourner la canne à mon partenaire du jour qui réalise à son tour qu’il y a un sacré client au bout du fil. Quand le poisson s’échoue enfin sur la plage, nous comprenons que nous sommes face à un vrai géant de Loire et la mesure confirme nos impressions, ce poisson de 2 m 63 est un nouveau record personnel pour lui comme pour moi.

Un vrai géant, 263 cm de muscle pour cette première prise d’une longue série. Jérémy a bien choisi son secteur. 
Crédit photo : Julien Mathien

Pas de répit

Entre-temps, un ami nous a rejoints pour passer la journée avec nous et son aide ne sera pas de trop car après une séance photo rapide et la remise à l’eau de ce poisson exceptionnel, la seule canne tendue restante plie à son tour et un nouveau combat s’engage. Le reste de la journée va d’ailleurs se poursuivre de la même manière et n’est qu’une course effrénée entre tension des lignes, combats musclés et séances photo, si bien qu’à 18 heures, sans jamais avoir pu tendre les quatre lignes en même temps, nous nous retrouvons sans vif et forcés de plier avec un score impressionnant de neuf touches pour sept poissons capturés et d’une taille moyenne supérieure à 2 m 30.

Dernière photo souvenir pour Julien qui va bientôt rendre sa liberté à ce beau silure. La Loire abrite une population florissante de glanes. 
Crédit photo : Julien Mathien


Matériel utilisé

Pêche au cassant

  • Canne : Pro cat 3 m 400 g- Zeck
  • Moulinet : HR20 contenance 400 m de tresse 0,55 mm - Zeck
  • Tresse : Hulk line Zeck 0,55 mm
  • Tête de ligne : Snag leader 1 mm longueur 50 m - Zeck
  • Bas de ligne : Mono leader pro 1,28 mm- Zeck
  • Armement : Hameçon triple treble hook, hameçon simple Mister Waller, tresse Silent leader 1,3 mm - Zeck

Pêche au flotteur sous-marin

  • Canne : The Stone 2,70 m 300 g- Zeck
  • Moulinet : HR20 contenance 400 m de tresse 0,55 mm- Zeck
  • Tresse : Hulk line 0,55 mm- Zeck
  • Tête de ligne : Snag leader 1 mm longueur 50 m- Zeck
  • Bas de ligne : Mono leader pro 1,28 mm- Zeck
  • Flotteur : U-float solid-Zeck

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