Les tigers se conservent longtemps aussi bien crues que cuites. En effet, lorsque vous achetez des tigers, plusieurs cas de figure se présentent. Pendant longtemps, on ne les trouvait que dans des grands sacs en toile par 20 ou 25 kg. Il faut dans ce cas les mettre dans une caisse ou un bidon hermétique de manière à éviter les papillons ou autres insectes. Normalement, dans un contenant hermétique conservé dans un environnement à température constante, il n’y a pas de problème.
Le stockage
De plus en plus, on trouve les tigers vendues par cartons : ceux-ci se composent de deux poches plastiques (soit deux fois 12,5 kg, soit deux fois 10 kg). L’avantage, c’est que ces poches sont hermétiques et qu’elles sont traitées à partir d’un produit spécifique : l’Acarisin. Il s'agit d'une combinaison d’éléments naturels totalement inoffensive pour la santé (et même comestible) et qui favorise la conservation face aux insectes. L’Acarisin (ce nom étant déposé) est une manière d’assurer une longue conservation. L’autre avantage des poches plastiques, c’est que vous pouvez les faire cuire par 10 ou 12 kg : quantité à la fois relativement importante, mais pas trop quand même. Les tigers sont aussi disponibles en quantité moins volumineuse (3 à 5 kg) pour les utilisateurs plus occasionnels.
Préparation et cuisson : comme la confiture !
Pour préparer mes tigers, je procède de la façon suivante. C’est la technique la plus classique : il faut d’abord les « laver ». Dans un grand seau plein d’eau, je verse la quantité de tiger voulue et brasse de manière énergique pendant une à deux minutes. Les tigers creuses vont tout de suite flotter : vous pouvez les récupérer (pour équilibrer un eschage par exemple) ou les jeter. Une fois cette opération de nettoyage terminée, je jette l’eau (de manière à évacuer poussières et résidus) et je mets de l’eau propre. Puis je les laisse tremper de 24 à 48 heures. Certains jettent l’eau de trempage au moment de la cuisson. Pour ma part, je prends soin de la conserver et de faire cuire avec. En effet, j’ai remarqué qu’après cuisson et en procédant de cette façon, la fermentation avait lieu bien plus vite (production du fameux gel de la tiger après quelques jours, gel qui est si attractif et si apprécié des carpes et des pêcheurs). Pour cuire de façon optimale et en grande quantité, j’utilise le même dispositif que pour faire cuire des bouillettes : il s’agit du matériel pour faire des conserves ou des confitures (trépied, brûleur, bouteille de gaz avec détendeur et grand faitout). Une fois cet équipement installé, il suffit de faire bouillir les tigers et l’eau de trempage. Le temps de cuisson est variable selon la quantité de tiger et leur taille, mais il faut au moins les faire bouillir entre 30 et 45 minutes, de manière qu’elles gonflent le plus possible et qu’elles soient cuites à cœur. Je rajoute du sucre, un peu avant la cuisson, mais surtout après. J’utilise du sucre pour faire la confiture : vendu en grosse quantité (paquet de 5 ou 10 kg), c’est pour moi (hors inflation), le meilleur rapport qualité-prix. C’est un peu comme dans la pub, plus on en met et plus on en a. En effet, la fermentation recherchée (et l’obtention de ce gel visqueux et si attractif) s’obtient rapidement avec beaucoup de sucre. Une fois les tigers cuites et un peu refroidies, on peut mettre 100 à 200 grammes de sucre par kilo de tiger (voire plus selon la saison). Plus il fait chaud et plus la fermentation aura lieu rapidement. Une autre astuce consiste à mettre les tiger dans un grand seau hermétique, de les recouvrir de Coca-Cola et de les laisser exposées de façon prolongée au soleil ! C’est surprenant, mais elles cuisent également de cette façon et le fort taux de sucre de ce doux breuvage assure une bonne fermentation. En ce qui concerne la conservation des tigers une fois cuites, avec mes amis, nous ne procédons pas du tout de la même façon. En effet, j’ai tendance à faire cuire de grosses quantités de tiger (15 à 25 kg sèches) et à les conserver plusieurs mois, voire plusieurs années. Au bout d’un moment, le gel se transforme en alcool et assure une conservation longue durée. Mon ami Pascal préfère cuire de plus petites quantités et avoir des tigers beaucoup plus « fraîches » : pour lui, la fraîcheur prime dans le cas de la tiger. Nous n’avons jamais vu une énorme différence dans un sens ou dans l’autre. Je vous livre de manière simple et transparente les deux méthodes.
Astuce originale
Il existe une multitude de possibilités pour marier les tigers avec des produits plus ou moins originaux. De tous les essais faits, deux produits sortent du lot : il s’agit de produits épicés, le fameux Robin red et le ras el-hanout. La manière de procéder est la même pour les deux : une fois les tigers cuites et à peu près refroidies, il s’agit de rajouter le Robin red ou le ras el-hanout. La quantité à mettre varie de 80 à 200 grammes par kilos de tiger, en fonction de vos moyens et de vos goûts. Nous privilégions le Robin red l’hiver et au début du printemps, tandis que le ras el-hanout a nos faveurs plutôt de juin à septembre. Les tigers sont ainsi personnalisées et ne ressemblent pas à celles des autres pêcheurs. Nous avons remarqué qu’avec le ras el-hanout, les tigers se coloraient d’un vert fluo, ce qui, pour nous, est du plus bel effet. Il existe sans doute des multiples autres façons de marier les tigers. Une dernière astuce consiste à rajouter de la confiture de prune lorsque les tigers sont en train de fermenter : c’est par pur goût personnel que nous choisissons souvent ce type de confiture. À nos yeux la prune et les tigers se marient très bien et on obtient un taux de sucre important.
Les étapes de la cuisson en 5 photos