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Bien choisir son bas de ligne pour la pêche de la carpe

À chaque fois que l’on aborde le sujet des bas de ligne avec mes amis pêcheurs de carpe, les avis sont toujours partagés ! Il y a ceux qui comme moi n’en emploient qu’un seul dans 80% des situations et puis il y a ceux qui en utilisent de toutes les sortes, du D-Rig au Spinner Rig en passant par le Combi-Link et le Blow Back Rig ! En fait, certains adorent avoir une présentation différente par montage afin d’essayer de trouver celui qui déclenchera le plus de départs ou celui qui plaira le plus aux carpes ou aux détaillants d’articles de pêche ! Cela se défend et j’ai envie de dire pourquoi pas, à partir du moment où l’on sait ce que l’on fait et pourquoi !

En effet, il n’y a rien de plus couillon que d’utiliser un type de bas de ligne en particulier seulement parce qu’on l’a vu dans la der nière vidéo YouTube d’une marque à la mode ! Dans cet article, au-delà de discuter de l’intérêt des différentes présentations, je vais aussi aborder le sujet de la longueur des bas de ligne car c’est une question intéressante qui m’est souvent posée au bord de l’eau.

De quoi se préparer quelques D-rig d’avance.
Crédit photo : Nicolas Migeon

Le D-Rig : simple et efficace

Pendant au moins une quinzaine d’années, j’ai utilisé presque exclusivement un bas de ligne combiné. Je l’avais adopté car il pouvait s’adapter à n’importe quelle sorte d’esche. Que cela soit un bonhomme de neige, un wafter, une pop-up ou un appât dense posé sur le fond, il fonctionnait pour tout. Son seul inconvénient était qu’il était un peu long à réaliser car je plaçais des sleeves à l’aide d’une pince pour fixer la partie en gros fluorocarbone, puis il y avait la partie en tresse pour l’hameçon qui prenait aussi du temps pour être finalisée de manière impeccable. Même si cela nécessitait du matériel et du temps, tout cela m’a longtemps convenu, jusqu’au moment où j’ai décidé de mettre l’accent sur la compétition. Je me suis rapidement rendu compte qu’il fallait simplifier les choses et passer sur un bas de ligne rapide à réaliser avec peu de matériel. Mon choix s’est donc porté sur le classique montage D-rig, entièrement réalisé en fluorocarbone avec une petite boucle à son extrémité afin de pouvoir l’enlever et le remettre très vite sur le montage. L’idée étant de pouvoir interchanger un bas de ligne usagé par un neuf en un instant. Maintenant, cela fait environ 6 ans que je pratique presque exclusivement avec un bon vieux D-rig. Il n’y a que pour les présentations faiblement décollées que je lui préfère le Spinner rig. Une pop-up est parfois intéressante à proposer aux carpes, surtout en journée quand ce n’est pas la folie. Avec elle, on cherchera à obtenir un effet leurre et un appât qui se démarque des autres afin de déclencher une touche plus rapidement. Je réalise un bas de ligne mesurant entre 15 et 25 cm, en fonction de la nature des fonds pêchés. Bien sûr, le plus long sera à privilégier si les fonds sont mous ou vaseux.

Le spinner rig est redoutable pour escher une flottante à quelques centimètres du fond. 
Crédit photo : Nicolas Migeon

Le spinner rig : une merveille en pop-up

Je ne reviendrai pas sur sa conception, car il doit y avoir 50 vidéos et autant d’articles de presse qui expliquent comment réaliser ce bas de ligne très à la mode, aussi appelé Ronnie rig. On peut l’employer avec des appâts équilibrés et des appâts denses mais je trouve que sa mécanique est parfaite pour les pêches avec des pop-up. Le concept est imparable, tout peut tourner à 360°, aussi bien l’hameçon que l’appât, grâce à la présence d’émerillons qui permettent les rotations. En suite, la partie rigide en fluorocarbone empêche les emmêlements et aide le bas de ligne à se repositionner de façon optimum lorsqu’il est malmené par les indésirables ou bien qu’une carpe a réussi à recracher ce piège parfait ! J’ai une préférence sur la réalisation d’une boucle de D-rig sur l’hameçon plutôt que d’enfiler un micro-émerillon avec une petite perle en butée sur la hampe du crochet. Je suis convaincu que cela déclenche un peu plus de touche (car la perle caoutchouc peut bouger), mais cela ne reste que mes observations. L’assemblage d’un spinner est très facile et très rapide, ce qui lui vaut un bon point et son classement en seconde position parmi mes montages préférés. Ce que j’apprécie aussi, c’est que l’on peut remplacer rapidement un hameçon émoussé par un nouveau sans avoir à changer tout le bas de ligne. Il suffit de faire glisser la petite gaine silicone qui recouvre et sécurise la fixation du crochet puis de détacher l’hameçon usé de l’agrafe d’émerillon qui le tient. On en met un neuf à la place, on repositionne la gaine et c’est reparti. Avec l’utilisation des flottantes, il sera idéal de parfaire l’équilibre de l’ensemble avec un peu de pâte tungstène moulée sur le nœud du fluoro sur l’émerillon spécial spinner de manière que la pop-up vienne se déposer en douceur sur le fond. Il existe aussi des billes de tungstène conçues pour faire office de lest. Lui aussi sera réalisé dans une fourchette de longueur située entre 15 et 25 cm pour les mêmes raisons que le D-rig.

Le combi-link est idéal pour proposer un wafter discret sur le fond, surtout quand les carpes sont méfiantes 
Crédit photo : Nicolas Migeon

Le montage combiné : quand c'est compliqué

Même si j’en ai déjà parlé dans le paragraphe consacré au D-rig, je vais apporter quelques précisions supplémentaires sur ce bas de ligne très efficace, surtout quand les carpes sont pointilleuses et éduquées. La partie en tresse intercalée entre l’hameçon et la partie en fluorocarbone fait office de charnière. Elle apporte une grande liberté de mouvement à l’hameçon qui rendra l’appât beaucoup plus délicat à éjecter par la carpe, sans qu’elle ne finisse par se piquer. Cette articulation pourra être réalisée à l’aide d’un nœud de raccord fluoro/tresse comme le Allbright ou bien avec un émerillon à anneau par exemple. Lorsque je remarque des signes de présence des poissons sur mon amorçage mais que je n’enregistre pas de touches franches et seulement quelques bips, ou bien quand j’ai décroché plusieurs poissons d’affilée, je prends la décision de changer mes habituels D-rig par des montages combinés. Je dois dire que cela s’avère très souvent une bonne solution car, comme par hasard, les premières touches surviennent et les piqûres dans la gueule des carpes sont très propres. J’utilise aussi ce type de montage quand je veux présenter un appât décollé à plusieurs centimètres au-dessus du fond, au-delà de la hauteur de flottaison qu’autorise un spinner rig. Pour que cela fonctionne, il suffit de laisser une longueur de tresse correspondant à la hauteur souhaitée et de placer une bille tungstène ou un morceau de pâte plombée malléable pour contrôler la flottaison du pop-up. L’inconvénient d’un combi-link est qu’il peut par fois s’emmêler lors du lancer, à cause de sa portion souple, c’est pourquoi j’enfile toujours un stick sur ce type de bas de ligne avant de les expédier. En neutralisant momentanément la souplesse de la terminaison, je limite efficacement les risques de touille, surtout sur les lancers très appuyés, à longue distance.

Un montage chod rig prêt à être expédié à longue distance.
Crédit photo : Nicolas Migeon

Le chod rig : distance et fonds mous

Le chod rig c’est ce fameux montage avec ce petit bas de ligne très court, constitué d’un brin de fluorocarbone très raide auquel on a donné une forme courbe. Il ne mesure parfois que quelques centimètres et on le retrouve principalement sur les montages hélicoptères aussi appelés chod rig. Ce bas de ligne se termine en général par un émerillon à anneau pour lui donner une bonne liberté de rotation autour du lead core, mais aussi sur lui-même. En le stockant tendu sur un cylindre de mousse, on obtiendra facilement la courbure de fil souhaitée. Une perle de butée est enfilée en force sur le leadcore de manière à stopper le coulissement du bas de ligne à une hauteur déterminée. Lorsque l’on est en présence d’un fond très vaseux ou d’une couverture d’herbiers, c’est le montage qui est le mieux adapté, car le plomb pourra s’enfoncer dans le substrat tandis que le bas de ligne glissera jusqu’à la perle et restera au-dessus, facilement détectable et accessible pour les carpes. En plus de rester performant sur les fonds meubles, il a une prise au vent très faible et il autorise un gain non négligeable en distance de lancer. On obtient les meilleurs résultats lorsque l’on esche une petite pop-up ou mieux, un petit dumbell, car ce dernier offre une surface de diffusion plus importante pour un diamètre de résistance dans l’air identique à une bouillette ronde. C’est évidemment le rig idéal pour pêcher à la bille perdue, lancée à fond de canne, au milieu de nulle part ! On pourra même exploiter la partie supérieure des herbiers très denses en laissant se déposer en douceur notre appât sur le haut des végétaux tandis que le plomb aura atteint le fond, simplement en ayant remonté la buttée de plusieurs mètres et laissé la bannière détendue après le lancer ou la dépose.

Le bas de ligne et le plomb sont enfermés avec les appâts dans le sac soluble. 
Crédit photo : Nicolas Migeon

Bas de ligne method feeder, sacs solubles ou glaçons

Les trois différents bas de ligne que l’on va utiliser pour ce type de techniques de pêche ont deux points communs : ils seront courts, autour des 10 cm, et souples. La souplesse de ce genre de bas de ligne ainsi que leur faible longueur sont nécessaires pour plusieurs raisons comme le fait de pouvoir être replié pour entrer dans un sac soluble ou pour offrir une présentation très naturelle et précise, au cœur d’une petite bouchée d’appâts, comme au milieu d’un glaçon ou d’un plomb method feeder. Il convient aussi que le matériau utilisé pour le bas de ligne destiné à être congelé pour faire un glaçon puisse résister et ne pas se détériorer à cause de la congélation. Certains fluorocarbones perdent une grande partie de leurs qualités lorsqu’ils sont soumis à des températures négatives en étant emprisonné dans la glace. Il conviendra donc de tester le fil que vous utilisez pour la pêche au glaçon ou préférer l’usage de la tresse, quand elle est autorisée en bas de ligne. Dans le domaine public, il n’y a pas de restrictions, cependant c’est tout l’inverse dans le domaine privé. Certains fluorocarbone dit « soft » sont parfaitement adaptés pour remplacer la tresse, que cela soit pour les bas de ligne à emballer dans des sacs solubles ou à mouler sur un plomb method ou un glaçon. J’aime beaucoup utiliser le montage combiné pour ce genre de technique de pêche, car en combinant Nylon et tresse, il permet de répondre à toutes les exigences que réclame une bonne présentation de l’esche quand on utilise une ou plusieurs de ces techniques. Par commodité ou quand il faut aller vite, je les réalise en 100 % tresse, surtout pour les sacs solubles.

Les bas de ligne à zig se stockent sur de gros cylindres de mousse à cause de leur longueur importante.
Crédit photo : Nicolas Migeon

Bas de ligne pour zig rig

Après avoir parlé de l’intérêt de l’emploi des bas de ligne très courts dans le paragraphe précédent, je vais maintenant aborder le sujet des terminaisons très longues, voire très très longues. Ce sont celles que l’on va utiliser lors de la pêche au zig rig. Je considère ce type de présentation au même titre que les autres puisque l’on ne changera pas spécialement de montage. On peut très bien rester sur un clip plomb par exemple et simplement remlacer le bas de ligne servant pour la pêche sur le fond par un autre conçu pour la pêche décollée. Cette technique relativement récente et redoutable sert à capturer les carpes se tenant dans la couche d’eau et se pratique uniquement avec des bas de ligne longs, en Nylon, d’au moins 50 cm à parfois plus de 10 m ! Pour les confectionner, on préférera donc le Nylon qui est moins lourd que le fluorocarbone, ainsi que de petits hameçons légers et à large ouverture. On prendra soin d’en adapter la taille à celle du morceau de mousse utilisé en esche, un peu comme on le fait déjà avec les bouillettes. Le cheveu sera conçu avec l’excédent de Nylon du nœud sans nœud réalisé pour fixer l’hameçon. La qualité principale d’un bon bas de ligne au zig est sa légèreté, donc on préférera un diamètre de nylon assez faible comme du 26/100e pour que les 5 ou 10 m de fil puissent être portés par le pouvoir de flottaison de la mousse utilisée. Bien sûr, d’excellentes qualités de résistance au nœud et à l’abrasion seront recherchées pour le choix de ce fil ! Sans être exhaustif, voici un récapitulatif qui devrait vous permettre de répondre à plusieurs problématiques que l’on peut rencontrer au bord de l’eau. Un bon bas de ligne, bien adapté à ce que l’on a choisi de faire et aux conditions rencontrées, constitue un élément primordial dans la fonctionnalité d’un montage. Comme vous avez pu le constater, le choix des matériaux, leur longueur, le type de présentation, la technique et le montage employé constituent autant de caractéristiques importantes pour que le piège fonctionne correctement. Je pense que l’on peut facilement s’accorder pour dire que la terminaison d’un montage est essentielle et peut influencer la réussite ou l’échec d’une partie de pêche. À nous d’être judicieux pour gagner en efficacité mais surtout en prise de plaisir !

Le résultat d’un montage efficace.
Crédit photo : Nicolas Migeon

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