Ils ont d’ailleurs été conçus pour cette raison et pour répondre en priorité aux besoins des pisciculteurs ! Introduit et utilisé dans les eaux autres que celles destinées à l’élevage du poisson depuis des années, le pellet est devenu un appât roi, comme le ver de terre. Il est très attractif, immédiatement pris et il intéresse tous les poissons surtout si on ne se contente pas uniquement d’amorcer avec mais aussi d’en mettre sur le cheveu.
Un appât aux quamités multiples
Aujourd’hui, c’est incroyable le nombre de pêcheurs qui utilisent des pellets ! Que ce soit des pellets au poisson ou sur des bases végétales comme le baby corn, il est devenu un composant incontournable pour concevoir un bon amorçage. Plusieurs marques l’ont bien compris et le distribuent en gros volumes, avec des formulations différentes, de plusieurs diamètres et dans des sacs de 20 ou 25 kg. Suivant les conditions de pêche et les types d’eau, on préférera des petits diamètres de 2 à 9 mm ou bien des plus gros en 14 ou 20 mm et même parfois du 25 ou du 32 mm plutôt destinés à la pêche du silure. Parmi les techniques de fabrication mises en place pour les concevoir, on retiendra les deux principales : la compression qui produit des granulés qui se délitent rapidement et l’extrusion qui permet d’obtenir des pellets qui ne fondent pas mais qui se ramollissent en se gorgeant d’eau. On pourra les utiliser purs ou mélangés avec d’autres appâts comme les bouillettes et les graines. Les combinaisons possibles sont multiples et infinies. D’un coût largement inférieur aux bouillettes, on pourra l’utiliser en quantité importante et sans se ruiner.
C’est aussi un appât qui peut s’employer sur du long voire sur du très long terme sans risquer de lasser les poissons grâce à la richesse de sa composition et à sa très bonne digestibilité. Il est donc idéal pour les amorçages massifs d’interception, sur de larges zones. Les gouttelettes d’huile qui vont se former dans la colonne d’eau quand le pellet va commencer à travailler ne manqueront pas d’intercepter les poissons en vadrouille dans le secteur. Je pense personnellement que c’est en partie grâce à lui que la croissance des carpes nageant un peu partout en France et ailleurs s’est accélérée de manière exponentielle depuis quelques décennies.
Le choix du diamètre
Pour déterminer le ou les quels des diamètres proposés sur le marché sont les plus intéressants par rapport aux conditions de pêche que vous allez rencontrer durant votre prochaine session, il faudra être allé à la pêche aux informations auparavant ! Le but est de déterminer approximativement quelle est la population en carpes présente sur les lieux ? De quel type d’eau s’agit-il ? Quels sont les indésirables que l’on va rencontrer ? Quelles sont les profondeurs moyennes de pêche et puis quelle va être la température de l’eau au moment où les montages seront en place ? Quand on sait tout cela, les choix pourront suivre une certaine logique que vous voici résumée dans les grandes lignes.
Si les indésirables sont présents et actifs parce que l’eau est tempérée ou chaude comme en été, alors je vais préférer les diamètres supérieurs à 14 mm pour éviter que mes granulés puissent trop facilement être absorbés par la blanchaille ou les brèmes par exemple. Si l’eau est plutôt froide ou qu’il n’y a pas d’indésirables alors je peux amorcer avec du pellet de petit diamètre comme du 6 ou du 8 car malgré un travail plus lent, la quantité de pellets étalée sur le fond est telle que l’attraction est toujours au rendez-vous grâce à une large surface d’échange entre la matière qui compose les granulés et l’eau. Ensuite, si vous pêchez dans un type d’eau plutôt vaste et que de grands bancs de carpes s’y trouvent, il peut être intéressant de mettre en place un amorçage de zone massif avec des petits pellets, ce tapis olfactif qui va marquer l’eau du fond jusqu’à la surface ne manquera pas de capter l’attention des poissons de passage pour les retenir longtemps sur votre amorçage. Les très petits diamètres comme le 2 mm sont intéressants pour la réalisation de sac soluble car ils se tassent bien et grâce à cela on peut confectionner de véritables petits boulets qui se lanceront très loin. Puisque les gros pellets coulent plus vite que les petits, on optera pour les plus gros modèles si les profondeurs pêchées sont importantes afin d’éviter le phénomène de dérive de l’amorçage au moment de sa descente.
Quel type de fabrication ?
Tout comme pour sélectionner le bon diamètre de granulé, il est important de connaître les informations vues dans le chapitre précédant afin de choisir des compressés ou des extrudés. On a vu auparavant que les pellets obtenus par compression fondent rapidement et ne laissent sur le fond qu’une petite tache de fines particules, tandis que les extrudés se ramollissent en se gorgeant d’eau et gonflent mais ne se délitent pas. Donc tous les pellets n’ont pas les mêmes qualités et il existe plusieurs écoles quant à leur juste utilisation. Personnellement, je réserve les granulés très solubles pour mes pêches hivernales en eaux froides car de cette façon je suis certain de ne pas risquer de gaver le poisson, ce qui constitue un avantage déterminant durant la saison froide. Puisque les carpes mangent très peu en eaux froides, j’aime leur donner uniquement des choses non consistantes comme les pellets compressés, les baby corn ou des bouillettes solubles. Évidemment, durant la saison chaude, je préfère les pellets extrudés qui vont mieux résister aux attaques des divers indésirables mais certains pêcheurs continuent d’utiliser les compressés en été et cela peut effectivement être un bon choix quand la canicule accable les carpes et que l’oxygène dissout chute. Le constat est unanime, si on me met un sac plastique sur la tête, je n’ai plus faim car mon corps réclame de l’oxygène en priorité avant les nutriments ! Je pense que quand les carpes ressentent une gêne pour respirer comme pendant les épisodes orageux en été, elles cessent ou réduisent fortement leur quête de nourriture, choisir du compressé est alors parfaitement justifié.
Quand éviter l'usage du pellet ?
Même si le pellet est un appât génial qui va fonctionner dans la plupart des situations, il existe tout de même quelques cas où il sera préférable de s’en passer. La grande qualité de ces granulés capable de plaire à tous les poissons constitue en même temps un petit défaut ! Lorsque le type d’eau pratiqué est infesté par les silures, vous pouvez être sûr qu’ils vont adorer squatter et nettoyer votre amorçage ! Cela peut être drôle de combattre ce genre de grosse bête pendant une heure avec du matériel de pêche de la carpe mais personnellement si je peux l’éviter, je ne m’en prive pas, surtout au milieu de la nuit ! En plus de faire place nette, ils ont aussi la fâcheuse tendance de maintenir les carpes à l’écart, c’est encore plus vrai lorsque la moyenne de poids des lieux est basse ! On comprendra facilement le petit poisson de deux ou trois kilos qui ne voudra pas risquer sa peau pour une poignée de pellets ! Quand je pêche au royaume des moustaches, j’évite à tout prix de les attirer que ce soit par la composition de mes appâts ou par les petits poissons qui peuvent s’y intéresser, comme les brèmes. L’autre calamité qui peut ruiner votre coup à base de pellets, c’est le poisson-chat ! Bien sûr, si vous n’êtes pas dans une période où ils sont actifs comme en eaux froides, cela ne sera pas un problème. Cependant, il est vivement déconseillé de les exciter avec des pellets carnés en plein été car ils auront tôt fait de tout nettoyer méticuleusement et de se piquer à vos lignes sans parfois que vous n’enregistriez le moindre bip ! Un vrai bonheur !
À tester en eschage !
Lorsque j’ai introduit des appâts dans l’eau dans le but d’attirer des poissons, de les inciter à se nourrir en confiance avec, pour ensuite faciliter leur capture, j’ai pris l’habitude de proposer la même chose sur mes cheveux ! Cela peut paraître évident mais combien de pêcheurs amorcent avec certains ingrédients et pêchent avec d’autres, complètement différents ! Avec le temps, je suis convaincu que certains poissons se prennent uniquement avec des esches strictement identiques à celles qui composent l’amorçage. Même si au moins une de mes lignes joue toujours la carte du mimétisme parfait, j’aime utiliser une petite touche de couleur sur les autres. C’est le cas avec celles que j’esche d’un pellet, systématiquement accompagné d’un petit chapeau conçu à l’aide d’une demi-pop-up fluo. Certaines marques proposent des pellets pré-percés, ce qui facilite grandement les présentations au cheveu ! Avec ce genre d’appâts, nul besoin d’un foret pour faire un trou avant de pouvoir passer l’aiguille à bouillette. C’est un vrai gain de temps et en plus cette variété de granulés bénéficie d’un nappage très attractif à base d’acides aminés. De quoi rendre la bouchée encore plus irrésistible !
Pour conclure, je vais vous livrer une dernière petite astuce, n’hésitez pas à jouer sur les contrastes avec différentes couleurs de pellets ! La carpe est un poisson qui utilise principalement sa vue pour trouver sa nourriture alors elle détectera plus facilement un tapis odorant et multicolore sur le fond. Les extrudés sont généralement noirs ou de couleur sombre, en les associant avec des granulés rouges à la farine de flétan ou, et jaunes clairs à base de maïs, vous obtenez quelque chose de très intéressant visuellement. Mis à part le risque de capturer des silures et de rendre fou les poissons-chats, cet appât a quand même d’incroyables qualités. Si vous avez opté pour un pellet en esche et que vous rappelez régulièrement pour inciter les carpes à rentrer sur votre coup, je suis sûr que le pellet deviendra encore d’avantage une évidence pour concevoir vos meilleures stratégies pour capturer toujours plus de carpes.