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Les repas du Nomade

Une petite morille pour accompagner le bol de riz

L’envie de parcourir des endroits totalement délaissés, souvent loin des voitures et de toute vie humaine, a nécessité une organisation optimale de mon matériel. C’est moins un défi qu’un mode de vie qui me permet d’être en parfaite harmonie avec l’environnement dans lequel je me trouve, sans artifices, sans technologie (mis à part le téléphone portable pour la sécurité), sans confort particulier… hormis l’eau et la nourriture qui nous permettent tout simplement de survivre. Il a donc fallu s’organiser, apprendre, comprendre… pour être à la fois le plus léger et le plus autonome possible pendant plusieurs jours.

Je ne vais pas être extrême dans mes propos et je vais encore moins comparer ma pêche aux aventures de Mike Horn… Bien que le défi de partir sans eau et sans nourriture me plait bien, je vais, au travers de cet article, proposer des alternatives, sans trop de privation !

Filet de perche fraichement péché
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Le matériel

Pour ce genre d’approche, le matériel utilisé se résume à peu de choses. J’ai opté pour un réchaud à bois de chez Bushcraft. Fini ainsi les cartouches de gaz ou les litres d’essence… Le combustible est dans la nature et pour le coup, il est illimité ! Lorsque la saison estivale arrive, j’opte plus pour des repas froids et minimise le matériel avec un petit réchaud et une petite bouteille de gaz pour assurer l’ébullition de l’eau quand il y a besoin !

S’ajoute à cela une assiette, un Opinel, un petit gobelet en alu et une petite casserole, tout cela bien étudié pour prendre le moins de place et être le plus léger possible… et vous voilà fin prêt ! Vous trouverez largement sur place de quoi constituer une petite table pour avoir le minimum de confort ou un rondin de bois en guise de Level par exemple !

Ambiance sauvage
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L’eau, c’est la vie… et le feu aussi

L’eau, source vitale pour nous, n’est pas à négliger ! Mais vous l’avez compris, partir avec 6 litres d’eau sur le dos, c’est très compliqué ! Lors de notre première expédition (celle qui sert surtout d’expérience et d’ajustement pour la suite), nous sommes partis, mon acolyte et moi, avec 1 litre d’eau chacun pour rejoindre le campement. Il nous a fallu quasiment une heure de marche et nous nous sommes retrouvés très vite à court d’eau... Il a donc fallu en traiter à l’aide des pastilles prévues pour la rendre potable. Mais avec ce procédé l’attente est longue, il est en effet préconisé de laisser reposer une heure avant de boire.

Le Filtre Katadyn pour rendre l’eau potable
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Croyez-moi, quand il fait 30 degrés dehors, que vous êtes fatigués et que vous avez soif, c’est très long ! Par ailleurs, le goût « javellisé » de l’eau n’est pas très agréable ! C’est pourquoi, tant pour boire que pour cuisiner, on m’a offert un filtre Vario Katadyn. Il permet de filtrer un litre d’eau en 2 minutes environ. Il suffit juste de prévoir 2 ou 3 bouteilles vides et compressées pour le transport, afin de pouvoir stocker le volume désiré une fois au bord de l’eau.

J’ajoute à cela une petite boite d’allumette dans mon barda, ou une pierre à feu pour le côté autonome et palpitant, et le tour est joué !

Flacons contenant les liquides et les épices
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Les apports et besoins de l’homme

Il est d’important d’avoir quelques connaissances générales sur les besoins en apports journaliers de l’homme et sur vos propres besoins en particulier !

Ce genre de session n’est pas de tout repos. Si vous comptez la marche pour rejoindre la destination, une éventuelle recherche de bois, l’eau à filtrer, lutter contre le froid et l’humidité et idéalement l’enchaînement de quelques poissons, il faut pouvoir s’alimenter en conséquence pour ne pas vous retrouver à plat au beau milieu de l’aventure !

Préparation des rations d’avant session
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Il est communément admis que pour un homme l’apport est en moyenne de 2000 calories par jour. La moitié doit être composée de glucides, 20% de protides et les 30 derniers pourcents par les lipides. En bivouac, votre consommation en calories sera plus importante. La dépense énergétique est donc forcément plus élevée (et peut le devenir encore plus si les touches se succèdent). De ce fait, il faut s’intéresser à ce qui compose votre alimentation, et optimiser les aliments qui répondent à votre demande ! Une alimentation normale journalière se compose :

- d’une portion de féculent (riz, pâtes, légumes secs, semoule …)

- d’une portion de fruits ou légumes (bananes, kiwis, lentilles, abricots)

- d’une portion de protéines animales ou végétales (viandes, amandes, noisette, flocons d’avoine)

- d’un produit laitier

- de lipide (beurre, huile…)

Prévoir des repas riches en calories dans n’importe quelles conditions
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Mais que prend-on vraiment ?

Vous l’avez compris, fini les petits plats gourmands et bien chargés, place à l’essentiel ! Partons du principe que la durée de la session est de 4 nuits au bord de l’eau.

Pour le petit déjeuné, j’ai mes 4 rations d’un mélange de flocons d’avoines, amandes et noisettes broyées, raisins secs… tout cela sera mélangé avec de l’eau et de la poudre de lait, histoire de commencer la journée en pleine forme ! J’ajoute une petite touche de miel pour augmenter le nombre de calories rapidement et quelques copeaux de chocolat pour égayer les papilles !

Le thym, plante aromatique omniprésente dans le Sud
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Pour les repas, j’ai une portion d’aliment de féculent ou de légumineux secs pour chaque midi et chaque soir. Pour assaisonner le tout, j’ai des petites fioles comprenant de l’huile de noix, des épices diverses (échalotes, oignon, ail, ciboulette, curry, sel…) et j’ai toujours quelques cubes pour bouillons qui ajoutent des lipides mais aussi du goût à votre alimentation.

J’ai également acheté un déshydrateur qui me permet de préparer des fruits secs (bananes, kiwi, poires, pommes…) à la maison. Fini ainsi les fruits qui s’abîment pendant le transport et qui prennent beaucoup de place ! De plus la déshydratation conserve tous les bienfaits des fruits et permet notamment d’avoir les apports quotidiens en vitamines B, en fer et minéraux.

Un petit déjeuné pour faire le plein
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Enfin, pour les encas, tous les oléagineux (noisettes, noix, amandes, pignons…) sont à privilégier car ils apportent les lipides végétaux insaturés mais aussi une part non négligeable de glucides et de protides tout en étant très énergétiques.

J’emmène systématiquement un petit morceau de charcuterie (saucisson, jambon cru, coppa… etc.) en guise d’apéritif ou d’accompagnement. C’est quelque chose qui se trimbale facilement et qui se conserve à l’air libre. C’est toujours agréable d’avoir un petit morceau de viande à consommer car il y n’y a que sous cette forme que nous pouvons en emmener… à moins d’utiliser quelques pièges à petits gibiers, mais je ne me suis pas encore penché sur le sujet pour le moment !

Petit plaisir personnel
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Bien sûr, libre à vous de changer, d’ajouter ou d’enlever certaines denrées. J’ai toujours quelques sucres rapides en cas de besoin, mais avec ce que nous venons de voir vous avez largement de quoi passer un bon moment et d’être opérationnel à tout moment !

J’ajouterai enfin qu’il est important de varier au maximum votre nourriture afin de limiter les éventuelles carences. Par exemple, la vitamine C, indispensable pour l’être humain, se trouve majoritairement dans les aliments frais. C’est pour cela que tous les matins, je prends un comprimé de Vitamines qui me permets d’assurer cet apport.

Voici quelques recettes que j’ai eu l’occasion de déguster au bord de l’eau… Digne d’un restaurant étoilé pour Nomade !

Les fruits secs, source de Fer et de minéraux
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Idée Recettes 1

Plat

- filets de perches fraîchement péchés

- riz précuit

- épices curry

- raisins secs

Dessert

- bananes séchées

Idée Recette 2

Plat

- saucisson Corse

- semoule

- abricots déshydratés

- échalotes

Dessert

- mures cueillies sur place

Idée Recette 3

Plat

- Pâtes aux trompettes de la mort

Dessert

- pomme / poire déshydratées, copeaux de chocolats

Les sachets Lyophilisés

Aujourd’hui, les grands distributeurs proposent des sachets tout prêts, lyophilisés, qui ont juste besoin d’être réchauffés. Je ne suis pas fan, selon les ingrédients le goût est assez « chimique » mais c’est surtout en termes de besoins qu’ils ne répondent pas forcément à mes attentes. En revanche, avec l’explosion des défis physiques et des aventures parfois extrêmes, certains spécialistes (notamment dans le Trekking) proposent des sachets à cuisiner avec tous les apports nécessaires. C’est un moyen assez facile de ne pas se prendre la tête mais c’est aussi bien plus coûteux (comptez 8 à 15 euros la portion !)

Pratiquer le trekking pour améliorer son confort et apprendre sur ces besoins
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La nature… un véritable trésor

Dans ma boite de pêche, j’ai toujours de quoi confectionner une ligne pour pécher la petite friture ou quelques perches. Vous connaissez tous les vertus du poisson, surtout quand celui-ci vient d’être pêché !

Au fil des saisons, certains arbres ou arbustes vont également vous offrir leurs trésors ! Source d’eau, de sucres, de protéines, les fruits et les baies vous feront le plus grand bien et vous raviront les papilles ! A l’heure où j’écris ces lignes, quelques châtaignes sont d’ailleurs en train de cuire sur une petite grille !

Il y a aussi la saison des champignons qui pourra vous permettre d’agrémenter vos petits plats pour les rendre gourmands !

Et si vous êtes encore plus curieux, en bordure de chemin ou dans les bois, sachez que beaucoup de plantes sont comestibles. L’ortie par exemple est six fois plus vitaminée que l’orange ! Ses feuilles fraîches sont une source de protéines très importantes… C’est le « Steak végétal » par excellence !

Pépite d’une expédition en mode nomade
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Gérer le Carburant

La gestion du feu est quelque chose de très important en bivouac. Certaines configurations vous obligeront d’utiliser un réchaud à gaz plutôt qu’au bois… De ce fait, il faudra limiter la consommation du gaz et donc le temps des cuissons ! Après m’être renseigné sur les différents modes de cuisson, je me suis rendu compte que certains aliments (semoule, lentilles, pois, soja par exemple) ne nécessitaient pas de temps de cuisson, juste du trempage. Pour les féculents (riz et pâtes en l’occurrence), l’utilisation de la méthode dite parabolique, qui consiste à verser directement les aliments dans l’eau froide jusqu’à ébullition puis de couper le gaz jusqu’à ce que les aliments deviennent Al dente, permet d’économiser le carburant.

Session de 5 jours en totale autonomie
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Anticiper les futurs déchets

Avant même le départ, il est important de penser à la gestion des déchets. Un sac poubelle peut s’avérer être vite contraignant lors d’un retour de session, du fait de la place qu’il peut prendre mais pas seulement. C’est pour cela que tous les aliments de cette session devront être stockés dans des Tupperware ou des sachets refermables et réutilisables, pour éviter au maximum d’avoir des déchets à se trimballer. Nous éviterons par conséquent de polluer les berges qui nous ont si bien accueillies durant la session, ou le chemin du retour si un sac poubelle venait à s’éventrer.

Commune marquée par un environnement hostile
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Faut-il pour autant se priver ?

Non ! Bien évidement. Si la place ne manque pas, libre à vous d’y apporter votre touche personnelle ! Grands friands de sucrerie, un petit sachet de bonbons ou une petite tablette de chocolat me réchauffe le cœur ! Lorsque je suis accompagné d’un ami, j’opte pour une petite fiole de Don Papa (l’abus d’alcool est dangereux pour la santé)… J’apprécie bien plus ce petit plaisir dans ce contexte-là, histoire de finir la journée sur une note positive !

Conclusion

Cet article ne résume pas mon train de vie quotidien ou l’ensemble de mes sessions. J’aime le confort à la maison mais aussi au bord de l’eau ! Préparer une bonne côte de bœuf avec un petit vin rouge est tout aussi plaisant, mais j’ai tout simplement eu l’envie de découvrir des endroits inaccessibles, qui nécessitent une pêche très mobile et obligatoirement le plus « light » possible… Par ailleurs le fait de chercher à être le plus autonome possible nous pousse à vivre pleinement au rythme de la nature, à nous y reconnecter et à comprendre cet environnement qui nous entoure ! Pour beaucoup, une session réussie est une session poissonneuse. Pour ma part, l’autonomie me permet de me ressourcer, de vivre pleinement au rythme de la nature et surtout de la comprendre ! Tout devient source d’inspiration et de logistique pour les prochains moments au bord de l’eau !

 

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