Nos conseils pour débuter au method feeder en carpodrome

Il faut prévoir assez pour ne manquer de rien mais ne pas tomber dans l’excès. Il sera toujours temps de compléter petit à petit l’équipement.

Quel matériel pour débuter au method feeder ?

Ensemble canne et moulinet

La plupart du temps dans la majorité des carpodrome, la pêche se fait à moins de 40 m. Du coup, une canne de 11’ (3,30 m) est le meilleur compromis entre plaisir et efficacité au combat. La plupart des marques du marché ont soit des cannes spéciales method feeder, soit des cannes mixtes Feeder/Method-Feed. Elle doit être parabolique ou semi-parabolique avec une forte réserve de puissance dans le talon. On viendra lui adjoindre un moulinet taille 4 000. Soit frein avant, soit débrayable (et frein avant si possible) qui est un peu plus pratique sur les pêches de carpes. On remplira le moulinet de nylon de 0,22 à 0,25 mm. L’élasticité du nylon est importante pour pêcher des gros poissons.

Siège ou station ?

Le siège a l’avantage d’être moins encombrant et plus lé ger à transporter. En revanche il est un peu moins facile de s’installer confortablement et efficacement comme avec une station, surtout si les berges sont en pente. La station est plus lourde et plus encombrante. Elle permet néanmoins de s’installer plus confortablement et d’être un peu plus efficace en action de pêche. Il est aussi possible sur la plupart des stations de leur adjoindre des roues et ainsi transporter facilement le matériel avec l’ensemble transformé en chariot. Que ce soit avec un siège ou une station, il faudra prévoir un bras feeder avec un support, ainsi qu’un support arrière. Une tablette est également bien pratique pour tout entreposer à portée de main.

Les accessoires indispensables

Une épuisette « typée carpodrome » ainsi qu’un tapis de réception seront également indispensables. Il faudra compléter cet en semble « gros matériel » avec des method feeder (15 à 30 g), des hameçons œillet 10 à 14 et tous les indispensables pour les montages. Quelques appâts et un peu d’amorce, et le tour est joué pour se rendre au bord de l’eau. Nous allons détailler ceci dans les paragraphes suivants.

Les différents plombs amorçoirs

Le principe de la pêche au method feeder est d’amener en permanence (à chaque lancer) de l’amorce ou appât sur son poste. Pour cela, il existe plusieurs types de plomb amorçoir que nous al lons passer en revue.

Les plombs method feeder

Ce sont historiquement les premiers plombs qui ont été créés pour cette pêche spécifique en carpodrome. Ils sont faits pour véhiculer l’amorce ou des pellets mouillés en mettant l’appât esché au milieu. Ils sont faits pour être utilisés avec un moule spécifique (par modèle et/ou marque). L’amorce est serrée de manière homogène avec l’appât dedans et tient bien au lancer. Elle n’est pas trop serrée et travaille vite sur le fond (voire se libère en partie à l’impact de l’eau). Facile à utiliser, ce sont les plombs à privilégier quand on commence cette pêche. Ils sont idéaux pour des pêches dans moins de 2 mètres d’eau.

Les plombs distance method ou method bomb

Ils ressemblent aux précédents mais n’ont pas « d’armature » pour tenir l’amorce. Ils ont été créés pour lancer plus loin que les précédents. Du coup, ils ont une répartition de la « charge en plomb » dans leur forme très différente et sont souvent plus « profilés ». Pour permettre de longs lancers, l’amorce (ou pellets mouillés) n’est pas mise avec un moule mais en la serrant directement sur le plomb à la main. Il est ainsi possible de la serrer plus fortement qu’avec un moule, elle va donc mieux tenir au lancer mais aussi à l’impact du plomb dans l’eau. Le travail de l’amorce sur le poste est différent et moins rapide. On va privilégier ces plombs quand on pêche loin ou dans plus de deux mètres d’eau.

Les pellets feeder

Ils ont été créés pour pouvoir amorcer avec des appâts qui ne collent pas (contrairement aux deux précédents) ou pour vraiment protéger l’amorce/pellets à l’impact et pendant la descente sur le fond. Ils peuvent permettre, comme leur nom l’indique, de charger des pellets non mouillés (mais aussi d’autres esches comme des asticots par exemple). Pour cela, on met en premier les éléments secs et non-collants puis on vient faire un bouchon avec de l’amorce ou des pellets mouillés pour fermer le pellet feeder et y mettre l’hameçon.

Les différents types d'appâts utilisés pour escher au method feeder

La pêche en method feeder en carpodrome permet d’utiliser un grand nombre d’appâts différents. Attardons-nous sur les plus couramment utilisés.

Les bouillettes

Appâts incontournables dans la pêche en method feeder : elles sont attractives, sélectives et faciles à utiliser. On utilisera au method feeder principalement des appâts de petites tailles (10 mm et moins). On en trouve trois sortes.

• Les bouillettes denses. Elles permettent une présentation sur le fond. Elles peuvent s’utiliser avec n’importe quel montage (tresse ou monofilament). On peut éventuellement amorcer aussi avec (fronde ou bait-rocket).
• Les bouillettes flottantes. Elles permettent une présentation décollée dans le nuage d’amorce ou au-dessus. Soit on les utilise bas de ligne décollé entièrement, soit il faut rajouter un lest (chevrotine ou pâte plombée) sur le bas de ligne pour choisir la hauteur à laquelle la bouillette va flotter.
• Les bouillettes « wafter ». Ce sont des bouillettes dites équilibrées. En réalité elles sont très légèrement flottantes et coulent sous le simple poids de l’hameçon une fois eschées. Elles sont parfaites pour des présentations équilibrées quand les poissons sont délicats. Ce sont les appâts que j’utilise le plus en carpodrome.

Les pellets

Très attractifs et proches de la composition de l’amorce (sur tout quand elle comporte tout ou partie de pellets), ils sont indispensables à prévoir lors d’une pêche en carpodrome. Pour les escher, soit ils sont pré-percés et peuvent être eschés classiquement au cheveu. Soient-ils ne le sont pas et le mieux est de les fixer avec un bait-bander (élastique).

Les faux appâts

Les appâts plastiques sont très intéressants car ils tiennent très bien au cheveu. Les couleurs et formes sont également importantes. On en trouve des flottants ou coulants. Les plus utilisés sont les faux maïs et faux asticots. Ils permettent de pêcher efficacement (en étant plus solides que les appâts naturels) quand les petits poissons blancs mangent rapidement les appâts réels sur le cheveu.

Les appâts naturels

• Les graines : la plus utilisée pour escher (par sa taille et son attractivité) est le maïs doux. C’est une graine très attractive, mais fragile quand les petits poissons blancs sont voraces. C’est la seule limite d’utilisation du maïs doux.
• Les esches animales Asticots ou vers de terreau sont des esches de tout premier ordre. Ils sont à escher sur un maggots-clip. Leur limite d’utilisation est, comme pour le maïs doux, le fait d’être rapidement mangés par les petits poissons blancs quand ils sont en nombre et actifs. C’est surtout l’hiver que je les utilise.

Choisir son bas de ligne

Bien choisir son bas de ligne est crucial pour réussir sa partie de pêche au method feeder. En découlent la présentation de l’appât et la résistance terminale de la ligne.

Nylon, fluorocarbone ou tresse ?

Avant de choisir, il convient déjà de bien lire la réglementation du plan d’eau dans lequel vous vous rendez. En effet, dans certains carpodromes ou certaines fisheries, les bas de ligne en tresse sont interdits. Le nylon a l’avantage d’être peu coûteux. Il se noue facilement, est relativement discret et permet une rigidité qui empêche bien des emmêlages. En revanche, il faut le changer souvent car l’étirement subit au moment des combats le fragilise au nœud et au bout de quelques poissons, on risque la casse. La moyenne de diamètre utilisé se situe entre 0,18 et 0,24 mm. Le fluorocarbone reprend les avantages du nylon. Il est aussi utile car invisible dans l’eau et plus résistant à l’abrasion. Ces deux dernières caractéristiques ne sont pas souvent utiles dans la plupart des carpodromes où l’eau est trouble et où il y a peu ou pas d’obstacle. La tresse a pour avantage d’être souple (présentation plus naturelle) et surtout très solide. Elle résiste beaucoup mieux (surtout au niveau des nœuds) aux multiples combats et on n’a pas besoin de changer les bas de ligne en tresse aussi souvent que ceux en nylon ou fluorocarbone. En revanche, sa souplesse peut de venir un inconvénient car elle est plus sujette aux emmêlages.

Le nœud sans nœud

Pour réaliser le nœud de l’hame çon sur le bas de ligne, que ce soit en tresse, nylon ou fluorocarbone, le nœud sans nœud est le plus simple. Attention à toujours commencer le nœud du côté fermé de l’œillet et que le fil passe toujours devant l’œillet à la fin du montage pour bien permettre le basculement de l’hameçon.

Quels système d'attaches sur le cheveu ?  

Plusieurs systèmes d’attache existent pour les pêches en method feeder : cheveu classique terminé par une boucle pour lequel on utilise un stop bouillette ; cheveu terminé par un stop appât rapide ; cheveu terminé par un élastique à pellet (type bait bander) ; cheveu terminé par un maggot-clip quand on veut escher des esches animales ; et cheveu terminé par une vrille métal (bayonet). Au method cette dernière a souvent ma préférence par la simplicité et la rapidité d’exécution.

Comme on peut le voir, la pêche au method feeder reprend pas mal de constantes de la pêche en batterie. C’est surtout au niveau de l’affinage du matériel et des montages qu’on va avoir une grande différence. Les stratégies d’amorçage que nous verrons dans un prochain article sont aussi souvent différentes des stratégies des pêches classiques au posé.