LA SÉCURITÉ
Avant toute chose, il faut savoir que la plongée est un sport dangereux. On ne se lance pas dans la plongée du jour au lendemain de façon autodidacte. Pour ma part, j’ai passé le niveau 1 dans un club de plongée à Toulouse et cela m’a coûté environ 400 €. En revanche, soyons clair ! Je dis bien que ce n’est pas suffisant, il s’agit vraiment du strict minimum pour comprendre comment le matériel fonctionne et avoir les bons réflexes en cas de problème.
REPÉRER LES POISSONS
Je ne plonge pas pour essayer de repérer les carpes. Il faut savoir que je plonge en bouteille, le bruit du détendeur n’est pas quelque chose d’habituel pour elles. Elles déguerpissent bien avant mon arrivée et je ne vois que des nuages de matière en suspension me faisant comprendre qu’elles ont fui ma présence.
LA VUE EST AVANT TOUT LE MEILLEUR DES SONARS
J’ai pris pour habitude de plonger au moins une fois sur le secteur que je souhaite convoiter, et à plusieurs reprises cela m’a permis de rectifier des erreurs que j’aurais pu faire dans le placement de mes lignes et dans ma méthode de pêche. Avoir une vue sur les fonds permet de mieux appréhender les substrats, de connaître leur densité et leur épaisseur. Cela permet aussi d’évaluer la présence d’obstacles, que ce soit des blocs rocheux au fond de l’eau, des arbres immergés, des racines, bref, toutes choses qu’il faut forcément prendre en compte pour pêcher correctement et éviter de casser à chaque touche ou à chaque fois qu’on ramène sa ligne.
LE GARDE-MANGER
La plongée permet aussi d’évaluer la quantité de nourriture naturelle ainsi que les zones où elles se trouvent. Parfois, sur plusieurs hectares seuls, un spot de 3 m² permet de capturer du poisson, allez savoir pourquoi. Certes, c’est lié à la présence de nourriture, corbicules, vers de vase… Mais pourquoi cet endroit précis ? Il faudrait selon moi étudier scientifiquement toutes les espèces dont la carpe se nourrit pour comprendre réellement, ou du moins se rapprocher de la vérité concernant ces zones stratégiques d’alimentation. Cependant, visuellement, on les repère bien souvent car le fond a été fraîchement retourné.
SUIVEZ LES TRACES
Dans la plupart des eaux, on retrouve sur le fond un amas de matière verdâtre ou brune de quelques millimètres, ce sont les matières en suspension qui se déposent sur les fonds. Il s’agit du meilleur des indicateurs que l’on peut retrouver sous l’eau. Comme un chasseur qui suit les traces de son gibier dans la terre ou dans la neige, il est possible de repérer les zones où
les carpes se sont alimentées. Et lorsque je parviens à en trouver, j’utilise un petit repère en H que je laisse remonter à la surface, car une fois sous l’eau il est très difficile de savoir où on se trouve. Les avancées technologiques proposeront dans quelques années des GPS subaquatiques, mais pour le moment, ce ne sont que des prototypes. Le repère est donc le seul moyen de retrouver mes spots une fois à la surface et je prends bien soin d’enregistrer chacun de mes spots sur le GPS de mon échosondeur ou de mon téléphone.
POURQUOI SE TRANSFORMER EN GRENOUILLE ?
Vous l’aurez compris, la plongée est un peu un jeu de pisteur… On analyse d’abord le secteur, ensuite on recherche les zones stratégiques. Et on finit par noter les indices. De cette façon, on accroît nos connaissances du milieu aquatique. Cela évite de faire bien des erreurs et parfois cela permet de comprendre où la pêche se passe. Personnellement, je n’ai pas les décennies d’expérience auxquels peuvent prétendre certains de mes partenaires du magazine Média Carpe, mais je pense avoir bénéficié d’une formation accélérée qui me rapproche parfois de leur niveau de compréhension grâce à cette plongée.