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Le lac de la Mouche et le lac de Charmes pour la pêche de la carpe

Nous avons souvent évoqué les nombreux atouts du lac de la Liez, lac très réputé de l’est de la France et ce, depuis de nombreuses années. D’autres lacs ou réservoirs du pays de Langres moins médiatisés ont eux aussi tous leurs intérêts pour notre pêche. Même si leur superficie est moindre par rapport à la Liez, les langrois que sont le lac de la Mouche et le lac de Charmes sont des destinations à découvrir ou à redécouvrir. 

Ces deux lacs sont situés à quelques kilomètres du lac de la Liez et restent souvent, à tort, une destination de second choix lorsque les berges de la Liez sont très fréquentées. Nous commencerons ce coup de projecteur sur Charmes qui reste le plus imposant, après la Liez.

Alain est sans aucun doute l’un des plus grands spécialistes des Langrois et n’est jamais avare de bons tuyaux… 
Crédit photo : Stéphane Gentile

Charmes, la belle moyenne !

Situé à 8 kilomètres au nord de Langres, Charmes couvre une superficie de 197 hectares pour 13,3 kilomètres de rives. Créé au 19e siècle, ce réservoir alimente le canal de la Marne à la Saône. Il est bordé par quatre communes : Charmes, Changey, Bannes et Neuilly-l’Evêque. Sa rive nord est longée sur toute la longueur par la départementale D121, cette rive d’environ 4 kilomètres est donc très accessible. La rive sud, elle, longe une ligne de chemins de fers désaffectée, elle est accessible en bateau ou à pied si vous êtes bon marcheur. Comme pour tout réservoir, le niveau du lac de Charmes fluctue suivant les périodes de l’année. Il est en règle générale à son niveau maximum en juin et couvre environ 110 hectares en septembre. Sa profondeur varie aussi et peut aller de 2 à 5 mètres avec une maximale de 15 mètres au niveau de la digue. La pêche de nuit y est autorisée du 29 mars au 3 novembre sur trois zones bien délimitées, avec des accès plus ou moins faciles et une pression de pêche parfois importante. Comme toujours, sortir des sentiers battus est intéressant. Il peut être plus productif de se tourner vers les zones de pêche de jour, en tout cas il est plus aisé de construire sa propre pêche ainsi, plutôt que de reprendre des postes occupés de longue date où on ne sait pas ce que vos prédécesseurs ont fait en termes d’amorçage. La population de carpes est très intéressante sur le lac de Charmes, on y croise très fréquemment des sujets de plus de 20 kg. La moyenne y est également très haute et avoisine les 15 kg. Autant dire que l’on ne vient pas à Charmes pour effectuer une pêche de « rendement ». Le record du lac homologué était jusqu’à présent de 31,9 kg. Il est toutefois difficile de connaître l’exactitude du cheptel, la dernière vidange partielle du lac remontant à 2001. Cependant, nous pouvons affirmer qu’il nage au lac de Charmes de superbes sujets qui avoisinent et tournent autour de la barre mythique des 30 kg.

Ambiance givrée sur le lac de Charmes.
Crédit photo : Stéphane Gentile

Discrétion de mise

Le lac est divisé en trois bassins, deux uniquement pour la pêche, le troisième en réserve pour la reproduction des poissons. Les topographies différentes d’un bassin à l’autre font que la pêche est relativement technique. Il sera donc primordial de sonder minutieusement votre zone de pêche, ce que vous facilitera l’utilisation d’une embarcation et du moteur électrique puisqu’ils sont autorisés. Les fonds sont très irréguliers, le substrat tout d’abord avec des variations de fonds durs et variés, la présence à certaines périodes de l’année d’herbiers, mais aussi de structures immergées tels que ponts coulés sont autant de hot spots et de zones de tenues. La pêche de bordure et le lit de la rivière sont des zones productives à sélectionner en premier lieu. La pression de pêche est relativement importante en début de saison et en automne, il est donc relativement important, à mon sens, d’observer une grande discrétion et de ne pas passer son temps sur l’eau moteur électrique allumé à longueur de journée. Comme toujours, opérer en toute discrétion et à l’inverse des autres pêcheurs, est souvent gage de réussite.

Un cheptel qui vaut le détour.
Crédit photo : Stéphane Gentile

Attention aux silures

En ce qui concerne les appâts, je ne saurais que trop vous conseiller d’éviter les farines et pellets compte tenu de la forte population de silures, dont certains atteignent les 2 mètres. Une meilleure option est d’amorcer à la bouillette pure ou avec des noix tigrées. Compte tenu de la pression de pêche, il vaut mieux éviter les amorçages massifs et privilégier la pêche au spot, pour un poisson. Cette approche vous permettra certainement de cibler les plus gros sujets qui sont relativement nombreux.

Les niveaux bas vous donnent aussi beaucoup d’indications sur les fonds du lac de la Mouche.
Crédit photo : Stéphane Gentile

La Mouche ou Saint-Ciergues

Beaucoup de lacs français ont un grand intérêt pour la pratique de la pêche de la carpe mais bien souvent ils sont ultra-fréquentés et jouissent d’une trop forte activité touristique, ce qui complique souvent les choses. À côté de ceux-là il existe de véritables petits havres de paix où la nature prime sur les activités de loisirs lucratives, lorsque la baignade et les activités nautiques n’y sont pas autorisées par exemple. On peut alors pratiquer en toute quiétude. Le Lac de la Mouche fait partie de ces petits écrins de verdure où l’homme n’a pas encore trop posé sa patte. Il est pour moi le plus beau des 4 lacs du pays de Langres. Ce réservoir de 94 ha, aussi appelé lac de Saint-Ciergues, alimente le canal de la Marne à la Saône. Il se trouve en bordure des villages de Saint Ciergues et Perrancey-les-Vieux-moulins. Il est construit à la fin du 19e siècle et est mis en eau après plusieurs déboires suite à la fragilité de la digue en 1905. Cette fameuse digue mesure plus de 400 mètres de long et la superficie du lac est d’environ 7 km2.

Une nature préservée.
Crédit photo : Stéphane Gentile

La bordure

Le côté très sauvage de ce lac ravira les amateurs de photos, ils y trouveront une nature dense, une flore et une faune omniprésente. Le croassement des très nombreuses grenouilles qui berceront vos nuits à la belle saison. Ici aussi le niveau fluctue. Le lac couvrira sa surface pleine et ses 97 ha en avril et mai, puis ne fera plus que 55 hectares au mois de septembre. Des travaux de réfections du barrage sont en cours car il faut constater que ces dernières années il ne montait plus à sa cote maximale, tout comme celui de la Liez d’ailleurs. Je constate après de nombreuses années d’expérience en réservoir que la pêche dans ce type d’eau est souvent stéréotypée. Elle se passe généralement en bordure et dans les baies lorsque les niveaux sont hauts, alors qu’il est préférable de se rapprocher des barrages lorsque les eaux sont basses. Le reste constituant souvent des zones de passage et des postes d’interception. Ces informations sont importantes car je sais que de nombreux amateurs de réservoirs attendent les périodes où les eaux sont les plus basses et la fin de saison pour pratiquer, la localisation des poissons étant rendue plus facile. Le lac est alimenté par deux rivières et leurs lits seront bien évidemment à exploiter. Deux rampes de mise à l’eau sont proposées. La route départementale 286 longe le lac sur plus de sa moitié, ce qui vous permettra dès votre arrivée de vous imprégner de l’ambiance et avoir un visuel sur votre éventuelle installation. La pêche de nuit est autorisée sur une zone bien délimitée, mais là encore pêcher la nuit n’est pas une obligation puisque la pression de pêche est nettement moins importante que sur les autres lacs langrois. Le cheptel de carpes est très bien représenté, entre communes et miroirs, avec une moyenne de poids de 12 kg, mais aussi de très beaux sujets de plus de 20 kg et quelques très gros spécimens allant jusqu’à 29 kg. La profondeur, lorsque le lac est au plus haut, varie de 3 mètres jusqu’à 22 mètres au barrage. Comme précisé plus haut, la pêche et l’approche privilégiée seront de trouver le lit des rivières et de pêcher à proximité. Les bordures sont également très productives, inutile donc de chercher les longues distances.

L’imposant barrage de la Mouche.
Crédit photo : Stéphane Gentile

Très clair

La topographie des fonds est extrêmement changeante et différente des autres lacs. Nombreux sont les hauts-fonds, changement de substrats, contre-barrages, ponts coulés, roches et herbiers. La qualité de l’eau est exceptionnelle à la Mouche et d’une grande clarté. Cette visibilité exceptionnelle facilite la dépose à vue dans les herbiers surtout que ceux-ci sont très productifs en début de saison. L’approche elle, reste aussi différente des autres lacs et nous pouvons construire une pêche avec des styles d’appâts divers et variés. Ici, pour ceux qui le souhaitent, les graines, sticks, pellets etc. pourront être utilisés à souhait puisque l’on ne décèle aucune présence de silure dans le lac. Différents styles de pêche peuvent donc être pratiqués à la Mouche après avoir sondé la zone choisie. Les embarcations sont autorisées, ainsi que le moteur électrique. Est-il utile de préciser que la discrétion de mise et que dans ces eaux très claires je préfère tant que cela est possible limiter l’utilisation du moteur, au profit des rames.

Une vraie géante du lac de la Mouche.
Crédit photo : Stéphane Gentile

Nature à préserver

Coté législation les lacs langrois sont classés en 2e catégorie, 4 cannes sont donc autorisées. Il faut aussi composer avec les pêcheurs de carnassiers et respecter les distances de pêche. Autre paramètre très important, la nature est bien préservée sur ces 2 lacs et notamment sur la Mouche. Veillez comme ailleurs à bien laisser vos emplacements propres sans le moindre détritus. J’ai trouvé à mon grand regret des sacs-poubelles pleins abandonnés sur les postes à la Liez. En plus du risque de pollution, ce genre d’attitude irrespectueuse que quelques-uns pourraient amener les AAPPMA à supprimer des secteurs de nuits. Pour connaître les niveaux d’eaux et les éventuelles restrictions relatives lors de baisses importantes en cas de sécheresse ou autre, n’hésitez pas à contacter le site internet www.peche52.fr. Le pays de Langres est une belle région. La nature est bien préservée et l’industrialisation n’est pas omniprésente. Les 4 langrois offrent une multitude de possibilités pour les amateurs d’endroits paisibles et sauvages mais aussi pour les amateurs de gros, voire très gros poissons. Vingeanne (le lac de Villegusien) et celui de la liez se situent dans un périmètre relativement proche de La Mouche et de Charmes. C’est un avantage non négligeable lorsque l’on a fait beaucoup de kilomètres pour se rendre dans cette région. S’il y a une forte occupation sur le lac que l’on avait choisi ou si celui-ci est sur « off », seuls quelques kilomètres nous sépareront d’un autre lac tout aussi intéressant. Un moyen de pouvoir faire face aux imprévus que nous réservent parfois les sessions de pêche, et d’organiser une session dans la région en toute quiétude. La Haute-Marne et ses joyaux vous attendent. Bon voyage sur les lacs langrois.

Il y nage de très beaux spécimens sur ces lacs.
Crédit photo : Stéphane Gentile

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