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La ruée vers l’Eure…

Once upon a time in the Camemberts country, il y’avait des carpes…Elles coulaient des jours pépères jusqu’à ce qu’une poignée d’originaux se mirent à vouloir leur planter des hameçons dans le museau … Ne faisant pas partie des précurs’eure (puisque né bien trop tard), il n’en demeure pas moins que c’est ici que j’ai fait mes classes, élémentaires, puis buissonnières, faisant le mur pour aller traquer ces malheureuses…A mi-chemin entre la capitale et la « west-coast » Havraise, le département de l’Eure, son fleuve, tout comme ses affluents et quelques gravières et ballastières, offrent des terrains de jeu riches et variés pour les poinçonneurs de museaux.

La Normandie est d’avantage réputée pour ses records en terme d’alcoolisme que pour la taille de ses carpes. L’Eure étant un des 4 départements normands, il n’échappe pas à cette règle. En dépit de records, il y’a de très nombreuses possibilités pour passer du bon temps au bord de l’eau, que l’on recherche la quiétude, ou l’épuisement d’une session productive…Le far-west bon marché, c’est par là, suivez le guide.

Le grand caniveau (la Seine)

Il serait presque malhonnête de ne pas commencer par la mère nourricière du département : la Seine. On lui découvre deux facettes bien distinctes : la partie Amont (entre Vernon et Poses), et la partie maritime en aval du barrage de Poses.

En amont, on y trouve une rivière classique plutôt large (150 à 200m), avec de belles variétés de topographie. De nombreuses iles, bras courants, bras morts cassent toute sensation de morosité, avec bien souvent des hauts fonds/pentes douces jonchés de nénuphars ou d’herbier, alternant avec des fosses et des bordures abruptes. Au long de son parcours, de nombreuses ballastières (ou darses) ajoutent de la diversité dans son profil. La souche majoritaire est clairement la carpe commune, très typée, allongée, aux couleurs sombres tirant parfois sur le gris, tête « plate » et patate d’enfer. Elles portent souvent les stigmates d’une vie ballotée par les péniches, la pollution et les aléas diverses, avec une belle proportion de carpes atypiques (borgnes, tordues, tachetées, ou avec des pupilles énormes…) que l’on aime nommer les consanguines. Il y’a 25 ans, je découvrais ce poisson dans des conditions plutôt plaisantes, car il était assez facile de réaliser des journées mouvementées à se faire vider les bobines par des poissons calibrés entre 6 et 10 kilos, tomber sur une miroir étant le graal. Aujourd’hui, la donne a changé et les cartons de départs semblent beaucoup plus rares. En revanche, la moyenne de poids a pris un coup de boost, et il devient plus aisé de tomber sur des poissons de la catégorie supérieure, même si la plupart des carpes font moins de 30 kilos. Certaines AAPPMA, comme le Gardon Vernonnais, ont eu le bon goût d’y lancer il y’a plus de 20 ans des ré-empoissonnements très parcimonieux (quelques individus jeunes une fois tous les 4 ans) de miroirs. On apprécie aujourd’hui l’initiative.

En aval du barrage de Poses, la situation est bien différente, puisque le fleuve est soumis aux marées. Son profil est alors beaucoup plus monotone. Les iles, bras, ballastières y sont beaucoup plus rares, et bien peu de choses (hormis épaves échouées, vestiges de chantier, bloc de pierre ou bétonisation) ne parvient à retenir suffisamment les sédiments pour que des hauts fonds s’y créent. Le phénomène d’érosion de l’eau couplée à une navigation de marchandises dense et à un niveau d’eau qui varie en permanence sur quelques mètres de hauteur tendent à « poncer » les berges de manière assez abrupte.

Un élément permet d’établir rapidement le profil des premiers mètres, c’est la qualité de la berge. Une berge terreuse tombe souvent à pic, et sur des linéaires plus minérales, riche en cailloux, la pente est moins prononcée. Dans un cas comme dans l’autre, le chenal est souvent proche de la berge et la pêche se fait à courte distance. Ici, de nombreuses espèces maritimes cohabitent avec les carpes : mulets, lamproies, différents poissons plats, et même parfois des phoques qui n’hésitent pas à remonter jusqu’au barrage de Poses. Avec les marées, l’approche est plus déroutante qu’en Seine amont (peut être aurais l’occasion de développer un article plus technique sur cette pratique particulière dans un prochain numéro de MC), quoi qu’il en soit, une pêche méritante est souvent récompensée par de beaux poissons. La moyenne y est un peu plus élevée, même si là encore, l’immense majorité des carpes pèsent moins de 30 kilos…

La petite gouttière : l’Eure

L’Eure traverse le département du sud vers le nord avant de se jeter dans la Seine à Martot. C’est une rivière vive, peu profonde (généralement 1m50/2m de profondeur, rarement plus de 3m), mesurant souvent entre 20 et 30m de large. Les berges y sont souvent privées (propriétaire riverains plus ou moins hostiles aux intrus), mais de beaux linéaires permettent d’y faire de très jolies pêches avec des approches adaptées : pêche light et/ ou itinérante, la configuration de la rivière permet rarement une pêche « en batterie ». Quelques beaux poissons y nagent et l’on retrouve régulièrement la souche « consanguine de Seine », mais sur certains secteurs, les miroirs y sont nombreuses et parfois même majoritaires. Encore une fois, la plupart des poissons sont en dessous des 30 kilos. Grace aux crues régulières et aux nombreux étangs privés jonchant les bords de l’Eure, les aléas climatiques offrent des empoissonnements « naturels » (en tout cas, non décidés par l’homme) réguliers sur certains biefs. Lorsque l’eau est translucide (en été, s’il n’y a pas trop de précipitations), il devient possible de traquer a vue, ce qui permet des sorties rapides productives tout en « ciblant une proie ». Hormis certains secteurs très ponctuels, souvent proche des villes, les carpes y vivent des jours paisibles, ne subissant que très peu la pression de pêche. Cette rivière est donc toute indiquée pour les pêcheurs de poissons sauvage, mais ne fera pas le bonheur des spécimen-hunter. Certains linéaires sont ouverts à la pêche de nuit (infos sur eure-peche.com).

Les plans d’eau

Sur les images satellites, on peut voir de nombreuses taches bleues tout le long de la vallée de l’Eure, de la Risle et de la Seine. Nous avons ici une diversité de plan d’eau : gravières, sablières, ballastières, étangs… La plupart sont privés (centre de pêche commerciaux, club de pêche avec actions, CE d’entreprise, plan d’eau « a papy », étangs communaux …), je vais plutôt développer ici ceux qui font partie du domaine public ou qui y sont rattachés.

 

  • Les ballastières :

Les ballastières (ou darses) sont des plans d’eau de 30 à 150 hectares, liées à la Seine par un chenal. Certaines sont encore en extraction, d’autres ouvertes à la pêche sont accessible avec un simple permis (le Drakkar à Tosny, le bassin d’aviron à Poses) d’autres nécessitent d’adhérer à un club privé (Venables) ou d’acheter un timbre supplémentaire à la mairie (Bouafles/Courcelles, sur laquelle la pêche de nuit est autorisée depuis quelques années). Les poissons de Seine pouvant circuler librement entre les plans d’eau et le fleuve, on y trouve donc logiquement les mêmes sauvageonnes qui peuplent la Seine. Il est possible d’y faire des pêches mémorables sur des gros amorçages à l’automne, ou à l’approche du fraie au printemps.

  • Les sablières/gravières :

Elles représentent la majorité des plans d’eau Eurois. La plupart ont été exploitées dans les années 70 à 2000, et sont souvent de petite taille (quelques dizaines d’hectares excédents rarement 5m de fond pour les plus importants volumes). Toutes sont peuplées de carpes de différentes souches, même si l’on y trouve bien souvent quelques « consanguines » typés Seine, avec dans certaines, de très beaux poissons relativement préservés de la pression. Les étangs de Pont-Audemer (plusieurs étangs reliés formants un complexe de 85 hectares d’eau) sont les précurseurs du carpisme Eurois, ayant ouverts leurs parcours à la nuit il y’a bien longtemps déjà. Gérés par une AAPPMA dynamique, ils sont le théâtre d’événements réguliers (enduros, empoissonnements, …). Les plans d’eau de Brionne, Acquigny, Damville, Poses (où la pêche de nuit n’est pas autorisée et où l’accès est limité via des barrières et des heures d’ouverture) laissent place aux fantasmes, avec de faibles pressions de pêche sur des cheptels carpes relativement anciens, non renouvelés par la main de l’homme. Selection naturelle aidant, de véritables surprises y nagent, mais les règles et conditions d’accès ne facilitent pas leur piégeage. Avec ses 400 hectares, le lac de Poses sera sans doute la destination des challengers, mais il faudra composer avec la très forte activité des traqueurs de brochets et des concentrations de bass-boat et float-tube parfois impressionnants (la plupart semblants peu accoutumés à cohabiter avec des carpistes). A noter l’ouverture récente de 5 postes de nuits sur la grande gravière d’Igoville, qui malgré une forte concentration de petite communes, cache forcément quelques trésors anciens… Un plan d’eau où tout reste à découvrir. Les étangs de la Croix St Leufroy sont également ouverts à la pêche de nuit, idéals pour se faire la main sur des petits étangs aux accès faciles avec des postes aménagés.

Vous l’aurez compris, L’Eure n’est pas une destination pour le specimen-hunting…Mais si vous souhaitez vous faire plaisir loin des pressions importantes dont souffrent certaines régions à gros poissons, elle saura vous accueillir et vous faire profiter de sa diversité…En tout cas, il y’a tout ce qu’il faut y forger ses premières armes, transpirer lors de sessions « de rendements » ou courir après un rêve illusoire…Car qui sait, « y’a p’tet’bin une trente qui s’cache què’qu’part…ou p’tet’bin qu’pas ! »

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