J’y avais alors réalisé une très jolie pêche de sortie d’hiver et puis une compétition à l’automne regroupant tout le gratin de la discipline. Pour ces occasions, avec Pierre Nauleau, nous avons réalisé plusieurs vidéos que l’on peut visionner sur ma chaîne Youtube : « A la pêche avec Nico ». Et puis, la magie ayant ressurgit, je n’ai pu m’empêcher d’y revenir régulièrement comme au mois de juin dernier où c’est Freddy qui m’a accueilli sympathiquement car Éric a pris sa retraite, lassé du chant des oiseaux, des grenouilles, des canards, de l’odeur de l’humus et surtout des histoires des carpistes car comme vous le savez, un pêcheur égal deux menteurs !
Présentation
L’Étang de la Poitevinière était autrefois utilisé comme une source d’approvisionnement en minerai de fer pour la fabrication de boulets de canon à l’époque de Napoléon. Depuis sa création, l’Étang n’a jamais été entièrement vidés et les carpes qui y vivent sont en grande partie originaire du lac. On y constate presque chaque année de la reproduction naturelle, de cette manière, les petites qui grossissent très vite remplacent les plus vieilles qui ne sont pas éternelles et la population reste très conséquente.
Cet espace privé a été ouvert à la pêche de la carpe à partir de 1995. Sa superficie est de 78 hectares pour 3 kilomètres de long et 400 mètres de large. Il dispose d’une profondeur moyenne de 2,20 mètres avec quelques fosses qui atteignent les 3,5 à 5 mètres. Il est situé au Nord Est de Nantes, en Loire Atlantique (44), sur la commune de Riaillé. L’Etang de la Poitevinière est un haut lieu français où de nombreuses personnalités de la pêche de la carpe ont foulé ses berges comme Ken Townley. Chacun des 32 postes de l’étang est équipé d’un ponton en bois pour accueillir les carpistes qui viennent séjourner sur le plan d’eau et leur offrir les meilleures conditions pour exploiter le poste qu’ils auront choisi.
Ces pontons permettent une avancée des plus confortables pour pratiquer votre pêche et contempler les lieux. Toutefois, ils peuvent devenir glissant en cas de pluie ! Le bois mouillé n’a jamais eu la réputation du bitume alors il est judicieux de prévoir du sable que l’on jettera à la volée afin d’éviter la « zapette » ! Un morceau de moquette fait aussi très bien l’affaire ou le job comme on dit. La pièce d’eau se décompose en 4 zones distinctes : d’abord, le côté Sud qui offre 20 postes du n°1 au n°19 ainsi que 2 postes supplémentaires, le 32 et le 33 plus vers la queue de l’étang.
Ils sont alignés et permettent généralement de pêcher le lit du chenal d’origine, à des distances de pêche raisonnables. Ensuite, on trouve le poste 0 qui est situé en pleine eau, à proximité du système de vidange. Ce poste isolé offre des possibilités de pêche très intéressantes pour ceux qui ne lanceront pas leurs cannes au hasard ! En sondant, on pourra trouver d’anciens murets qui sont très souvent visités par les carpes. C’est le poste incontournable par vent d’Est !
Puis le côté Nord aussi appelé le côté du château propose 10 postes, du n°20 au n°27 plus les postes 30 et 31. Eux aussi sont proches de la queue de l’étang qui est très intéressante au printemps quand les poissons recherchent les petites profondeurs ou alors quand un fort vent d’Ouest y pousse les carpes ! A noter que ces 2 derniers postes vous proposeront des espaces de pêche plus étendus et un côté sauvage remarquable pour un plan d’eau privé. Certains postes sont vraiment magnifiques et leurs aménagements appréciés de tous. Et puis il y a l’ile et ses deux postes, le 28 et le 29 qui sont uniquement accessible en bateau. Ce dernier est mis à disposition des pêcheurs. L’île offre une vue à 360 degrés de l’étang et elle reste une zone très intéressante située au milieu de l’étang. Il s’y réalise régulièrement de très belles captures.
Un cheptel magnifique
Le plan d’eau bénéficie depuis longue date d’une très bonne réputation en termes de gros poissons. Il y a même eu une période où il ne se prenait que des poissons d’un poids moyen supérieur à 13 à 14 kilos. Aujourd’hui, les choses ont changé et l’étang offre un cheptel beaucoup plus important avec une plage de capture très large, allant de 3kg à 31kg pour le record actuel ! La dernière vidange a eu lieu en 2018, ils avaient été pêchés la bagatelle de 25 tonnes de carpes dans les 78 hectares d’eau ! Une tonne des plus petites avaient été retiré et mise en grossissement dans une autre pièce d’eau avant que tout reparte dans l’étang. Les brèmes ainsi qu’une partie des gardons ont aussi été enlevées ce qui laisse davantage de nourriture naturelle aux carpes et évite les captures indésirées.
Cependant les tanches ont été remises et c’est régulièrement que des spécimens de 3 ou 4 kg se font prendre ! Deux ans après sa remise en eau, l’étang a connu une fraie exceptionnelle ! Plein de petites carpes ont vu le jour, beaucoup d’entre elles ont des notes de couleurs puisque les gènes des 50 carpes koïs du lac ont été transmis à certaines d’entre elles. S’il y a deux ans, ces bébés « squatteurs d’amorçage » ne rendaient pas dingues les heureux carpistes qui les touchaient, aujourd’hui, elles ont bien grandi et sont calibrées entre 6 et 8 kg. Les combats qu’elles donnent valent le coup de ligne, elles font aussi le bonheur des spécialistes des pêches de rendement et des compétiteurs qui mettent les bonnes stratégies en place pour les intéresser. Du côté des gros poissons, le lac a aussi de quoi ravir les spécimens hunters puisque que le record atteint 31 kg ! La population du lac est très bien fournie en carpes de 20 à 25 kg aussi bien miroirs que communes. Parmi elles se trouve « Pikachu », une koï jaune qui dépasse les 20 kg !
Après pour ceux qui aiment la couleur, il y a vraiment de quoi se faire plaisir avec une très belle population de poissons avoisinant les 12 kg à la pigmentation diverse et variée. Pour finir, je n’oublie pas de parler d’un petit groupe de golgoths pesant dans les 26, 27 et 28 kg qui fait le bonheur de ceux qui parviennent à les piéger. Le secret de la croissance rapide des poissons de la Poitevinière tient de la génétique mais aussi de deux autres facteurs : la nourriture naturelle très riche essentiellement sous forme de vers de vase et l’apport régulier d’appâts par tous les pêcheurs qui fréquentent le lac. Dans ce beau cheptel, on ne trouve pas d’esturgeons ni de silure ce qui simplifie la pêche.
Une pêche de début de printemps
La première fois que je suis revenu sur l’étang, il me restait de vagues souvenirs de ma précédente session qui datait de plus de 10 ans ! Je ne pouvais donc guère m’en servir pour élaborer ma stratégie. C’était fin mars et la particularité météorologique du moment était une amplitude thermique phénoménale entre la nuit où il gelait et la journée où le mercure atteignait les 19°C ! Autant dire que ce n’est pas le genre de situation qui plaît aux carpes et ses périodes particulières sont rarement propices aux cartons pleins.
La température en bordure avoisinait les 4°C et le matin où je suis tombé malencontreusement à l’eau m’a bien permis de réaliser que ce n’était pas bien chaud ! J’étais comme un poisson dans l’eau au sens propre comme au figuré au bord de l’étang, sur mon ponton où la frappe est la seule technique autoriser pour placer un montage et amorcer ! C’est donc uniquement du bord que l’on peut pêcher la Poitevinière, les bateaux amorceurs et les déposes en bateau étant strictement interdites. Côté forêt, j’avais jeté mon dévolu sur le poste 11 et mon copain Rod Malik arrivé un jour avant moi s’était installé au 12. Son approche 100% bouillettes au tube avait porté ses fruits et plusieurs carpes s’étaient laisser prendre à ramasser une bille par-ci par-là. Un peu plus en retrait que lui, j’avais décidé d’allonger et d’aller chercher les carpes dans les 120 à 130m afin de faire voler du Spomb et de travailler mes lancers en même temps en ce début de saison. La zone retenue était marquée par la présence de fouilles, en sondant, j’aurais la confirmation d’un fond vaseux riche en chironomes puisque j’en ramènerai sur mon plomb ! Avec 3,5m de profondeur, c’est sûr, je tenterais de pêcher au zig tellement les journées ensoleillées et douces m’y invitaient. Pour les lignes au fond, je sélectionnerai des bouillettes de 14mm associées avec un maïs pop-up de couleur fluo pour alléger mes présentations et leur donner une touche de couleur afin que les carpes les trouvent et les engament plus facilement.
En effet, en eaux froides, les poissons ont un métabolisme ralenti, ils se nourrissent peu, se déplacent et aspirent la nourriture lentement. Il convient d’adapter son amorçage et ses esches à ce genre de comportement pour mieux dérouler. Le mot d’ordre sera donc parcimonie au niveau de l’amorçage avec pas grand-chose de consistant comme des bouillettes broyées, du baby corn, du chènevis, du maïs doux et un peu de pellets de 8mm au poisson le tout généreusement dippé à l’huile de saumon ainsi qu’un produit traçant contenant de la fluorescéine. Le chènevis préparé sur place sera versé bouillant avec un peu de jus dans le reste du seau d’amorce pour faciliter le travail de celle-ci dans l’eau froide. Chaque soir, à la nuit tombée j’enregistrerais un à deux départs, généralement de jolies communes autour des 15 kg, puis l’étang m’offrait en général un joli cadeau par nuit sous la forme d’une miroir massif de près de 23 kg ou d’une grosse commune accusant les 20 kg. Les journées seront plus calmes et ponctuées par la capture de la jeune génération montante au zig : plusieurs jeunes poissons de 3-4 kg se laissait leurrer par mes bouts de mousse colorés au milieu d’un nuage de particules. Finalement cette session de retrouvaille me laissera un agréable souvenir et un petit goût de reviens-y !
Une autre au début de l’été
Ma dernière escapade sur la Poitevinière date de la fin du mois de juin dernier. J’allais en profiter pour faire connaissance avec Freddy, le successeur d’Éric, mais aussi pour sortir mes cannes à carpe puisque la saison de guidage en mer battant son plein, elles étaient restées au fourreau un peu trop longtemps à mon goût ! En plus de cela, Pascal, le boss de Daïwa avait eu la gentillesse de me faire passer un jeu de canne Emblem afin que je lui fasse remonter mon ressenti sur cette nouvelle mouture. En arrivant sur les lieus, je m’arrêterais discuter avec Jacques, un pêcheur qui occupait le poste 5. Un gars très sympa qui me donnera un coup de main pour prendre les photos de mes prises puisque je déciderais de m’installer près de lui, au 7. Ces résultats depuis quelques jours m’ont incité à m’installer dans le secteur. Cette fois-ci, les conditions sont différentes. L’eau est beaucoup plus chaude car cela fait des semaines que le soleil cogne, l’été est là et l’eau avoisine les 25°C. Le vent N NO sera un allié précieux, les vagues battent ma bordure où je constate le développement de végétation aquatique. Des carpes sautent devant moi à environ 100 mètres, il ne m’en faut pas plus pour me décider à leur lancer 3 montages, enfouis dans un sac soluble garni de petits pellets.
Je n’ai pas le temps de finir de monter le camp à l’ombre des grands arbres de la forêt qui bordent les berges de l’étang qu’un premier départ me confirme que la zone est visitée par les poissons. Cette carpe de 12kg me fait plaisir car cela fait des semaines que je ne touche que des écailles de bars ! Ni une ni deux, je ressers mes 3 cannes vers le secteur qui a produit la touche et commence à expédier un mélange de bouillettes et de pellets au poisson en 14mm au spod. Cette session sera aussi l’occasion de tester les appâts de mon nouveau partenaire : Carp Elementis et notamment la fameuse Ginger Pepper qui a déjà ravi de nombreux utilisateurs comme mon ami Christophe Audureau qui n’en tarit pas d’éloges. Je choisirais donc un type d’eschâge équilibré car le fond de l’étang est vaseux. En associant une bouillette dense avec une petite pop-up violette ou simplement en proposant un wafters de 20mm, je parviendrais à enchaîner de belles séries de touches ! Beaucoup auront lieu durant la nuit, c’est assez classique en été. Une lourde et magnifique miroir à la pigmentation légèrement orangée me mettra le sourire aux lèvres. Aussi, je serais surpris par le fort grossissement des petits poissons que j’avais pris à 3kg il y a deux ans et qui aujourd’hui se situent dans la fourchette des 6-8 kg. Ces jeunes poissons livrent des combats puissants et font souvent croire à des bêtes bien plus grosses ! C’est un peu fatigué par le rythme des touches mais ravi que je quitterais les lieux avec déjà l’envie d’y retourner pour essayer un autre poste.
Une belle pièce d’eau avoisinant les 80ha, entourée de forêts, des postes bien espacés, du calme, une superbe population de carpes qui associe la quantité et la qualité, pas d’indésirables, voici le tableau idyllique qu’offre l’étang de la Poitevinière. Tous les éléments sont réunis pour vous offrir une session de pêche de qualité. Si vous êtes séduit par la proposition et que vous vient l’envie de réserver un poste, il vous suffit de vous rapprocher de Freddy Paillusson, garde assermenté par la préfecture de Loire Atlantique au 06 99 58 28 86 ou par mail GFFA.carpe@gmail.com. Freddy est sur place tous les jours pour vous accueillir et pour que votre séjour se déroule dans les meilleures conditions possibles. Très discret, il sera toutefois se rendre disponible dès que vous le solliciterez. Le site est aussi le théâtre de jolies compétitions de pêche de la carpe, généralement fin octobre-début novembre puis en sortie d’hiver. Pourquoi ne pas en profiter pour découvrir l’étang durant l’un de ces évènements et ainsi pouvoir se rendre compte qu’il est possible de prendre des carpes sur chaque poste ? Ou pourquoi ne pas s’offrir un moment en solitaire, en immersion dans la nature, presque comme en session dans le public. Tout est possible à la Poitevinière.
Règlement du Groupement Forestier de la Forêt d’Ancenis
Afin d’assurer la sécurité et la tranquillité de chaque pêcheur ainsi que la protection de nos carpes le Groupement Forestier de la Forêt d’Ancenis a instauré le règlement suivant. :
Article 1 : Le pêcheur doit disposer d’une réservation auprès de Freddy Pailluson, garde assermenté par la Préfecture de Loire-Atlantique.
Téléphone : 06 09 58 28 86 Mail : gffa.carpe@gmail.com. Il est demandé de réserver par sms ou par téléphone entre 8H30 et 18H00 en semaine. Le samedi, entre 8H30 et 12H00.
Article 2 : Seule la pêche de la carpe est autorisée : de jour, de nuit et en NO KILL exclusivement. Le poisson péché le jour doit être remis à l’eau immédiatement. Le poisson péché de nuit peut être mis en sac mais doit impérativement être remis à l’eau une heure maximum après le lever du soleil. Entre le 15 juin et le 15 septembre, le poisson doit être remis à l’eau immédiatement.
Article 3 : Chaque pêcheur est autorisé à utiliser 4 cannes. La pêche se fait sur le ponton uniquement. Le Biwy doit être de couleur Kaki.
Article 4 : Ne sont pas autorisés sur le site :
- Les bateaux télécommandés, les esches vivantes et mortes comme les asticots, les vers de terre, ainsi que les cacahuètes. Les autres graines doivent impérativement être cuites afin d’assurer une bonne assimilation par les poissons.
- Les drones, pour quelque motif que ce soit. Il en serait de même pour la baignade ainsi que la plongée
Article 5 : Cas particulier des postes de l’île : pour se rendre sur les postes de l’île, des bateaux sont mis à disposition. Vous êtes invité à venir avec votre propre moteur électrique. L’utilisation du bateau est strictement limitée au transport du pêcheur et de son matériel de la berge à l’île et de l’île à la berge.
Il est formellement interdit de se servir des bateaux pour :
- Le sondage des postes.
- La dépose des montages.
- L’amorçage ou la pêche.
Article 6 : Sont autorisés pour le montage :
- Les plombs coulissants ou fixes. Ceux-ci doivent impérativement pouvoir se décrocher si la ligne vient à se bloquer sur un obstacle.
- Seuls les hameçons simples sont autorisés (taille 4 maximum). Ils ne doivent pas posséder d’ardillon. La tresse est interdite. La tresse gainée est autorisée pour les bas de lignes.
Article 7 : Faire extrêmement attention en sortant les poissons de l’eau. Respectez une profondeur suffisante pour ne pas mutiler nos spécimens ou les mettre en danger. Le pêcheur doit enlever l’hameçon dans l’épuisette (90 cm d’envergure minimum) et déposer le poisson dans le cradle ou bassine ou sur un tapis de réception réglementaire (70-90 cm et 5 cm d’épaisseur minimum).
Article 8 : Toute mutilation d’un poisson entraînera l’expulsion immédiate et définitive du pêcheur. Le transport de spécimens vivants est strictement prohibé et entraînera des poursuites pénales.
Article 9 : Le pêcheur peut déposer son matériel avec son véhicule devant son poste mais doit le garer sur le parking prévu à cet effet.
Article 10 : Respectez le site ! Pour des raisons évidentes, il est demandé d’utiliser les toilettes du site. Nous nous chargeons des poubelles des pêcheurs venant 7 nuits et plus. Des poubelles sont à leur disposition. Pour tous les autres pécheurs, il est impérativement demandé de repartir avec ses poubelles ménagères et bouteilles vides.
Article 11 : Les chiens sont tolérés et doivent être tenus en laisse.
Article 12 : Les feux de camps sont interdits. Le barbecue au gaz est, SEUL, autorisé.
Article 13 : Les visites sur le site sont interdites. Les accompagnants sont strictement limités au conjoint et enfants.
Article 14 : Arrivée et départ du poste à 10H00. Chaque pêcheur doit signaler son arrivée en contactant Freddy Pailluson (06 99 58 28 86). Aucun mouvement de véhicule entre 20H00 et 8H00.
Article 15 : Le Groupement Forestier décline toute responsabilité en cas d’accident corporel ou matériel, de vol ou d’incendie.
Article 16 : Tout non-respect du règlement constaté par le Garde entraînera une interdiction temporaire ou définitive.