Mon approche technique des pêches hivernales diffère sensiblement du reste de l’année. Plusieurs paramètres sont selon moi à prendre obligatoirement en compte.
1- les carpes sont moins mobiles qu’à l’automne, et il est important plus que jamais de pêcher là où elles se trouvent. Une bonne connaissance des spots est donc un atout indispensable, d’autant plus que les signes visibles d’activité sont souvent rares en hiver. Ce n’est donc pas la saison idéale pour se lancer dans la découverte d’une nouvelle destination, et je préfère pêcher des eaux que je connais bien pour plus d’efficacité.
2- les carpes, dont le métabolisme varie en fonction de la température, se nourrissent moins et souvent peu en hiver. L’approche de l’amorçage doit donc en tenir compte, et avoir la main trop lourde est synonyme de capot quasi assuré. La précision est également de mise
3- les « indésirables » (écrevisses, poissons blancs) sont bien mois actifs en hiver. Il est donc possible d’utiliser des esches qui par leur taille et leur nature diffèrent de nos habitudes. C’est le moment parfait pour descendre en taille d’esche et proposer des petites bouchées, en se rappelant que dans la nature l’immense majorité du régime alimentaire de la carpe est composée de très petites particules et organismes. C’est aussi le moment idéal pour tenter les appâts naturels dont la carpe raffole, mais que l’activité des autres espèces (qui en raffolent aussi!) empêche habituellement d’utiliser.
4- le fond est souvent très chargé en débris divers suite à la période automnale, particulièrement en plan d’eau où il n’y a aucun courant, et il faut en tenir compte dans nos présentations. En hiver plus que jamais, il faut être sûr d’optimiser chaque précieuse heure de pêche avec un montage qui ne s’emmêle pas et qui présente au mieux notre esche en toutes circonstances.
En se basant sur ces 4 points, mon approche vise finalement à présenter une esche de taille réduite qui combine des appâts naturels (généralement des asticots) à une pop-up de 14 mm au maximum, légèrement décollé du fond pour assurer visibilité et propreté de l’hameçon sur les fonds sales, en employant un montage global qui ne s’emmêlera jamais, auquel je peux associer un amorçage de précision de type stick soluble. Plusieurs « contraintes » et divers essais donc pour arriver au montage que je trouve finalement idéal car il répond pleinement au cahier des charges !
Une base d'hélicoptère
Adam Penning, grand spécialiste anglais des montages et concepteur de nombreux produits que l’on retrouve souvent dans notre « tackle box », est de son côté arrivé à un montage très similaire à celui que je vous présente aujourd’hui et que j’utilise en hiver depuis plusieurs années. La base de ce système est un classique montage hélicoptère en lead-core, semblable à celui que vous pouvez découvrir en détail dans une des vidéos que j’ai réalisées pour « La Minute Carpe » sur la chaîne YouTube de La Pêche et les Poissons.
L’astuce consiste à réaliser une sorte « d’empile » amovible qui se place à l’avant du montage hélicoptère. Cette empile permet, à l’aide d’une aiguille longue, de monter un stick soluble qui se cale contre le plomb fixé à l’avant. L’empile est ensuite connectée au montage hélicoptère avec le « qwick link » qui sert habituellement à y fixer le plomb. Simple, et diablement efficace !
Différentes tailles
Une fois le tout en place, il ne reste plus qu’à piquer l’hameçon dans le stick pour obtenir un montage parfaitement aérodynamique (tout le poids est à l’avant), qui ne s’emmêle jamais et qui permet un amorçage précis à proximité immédiate de l’esche pour augmenter l’attractivité de notre piège… En variant la taille de l’empile réalisée, on varie la taille ou plutôt la longueur du stick utilisable, selon ses goûts. J’aime personnellement qu’il soit de belle taille, pour offrir un petit « tas » de particules attractives qui est très souvent le seul amorçage que j’utilise en hiver. L’aérodynamisme de ce montage permet de plus d’utiliser des sticks plus gros qu’avec un montage classique.
Quelques astuces
Pour ce qui est du bas de ligne, j’aime en hiver utiliser du fluorocarbone pour sa discrétion en eau claire, mais avec ce système il est tout à fait envisageable d’utiliser une tresse souple car elle ne s’emmêlera jamais. C’est à votre convenance ! L’émerillon à attache-rapide sur le montage hélicoptère permet de toute façon de changer de bas de ligne très simplement. Pour terminer, mon esche de prédilection est composée d’une petite bouillette flottante blanche ou jaune, à laquelle j’associe des asticots dont l’attractivité sur les carpes est exceptionnelle en hiver. Ils peuvent être soit vivants (c’est l’idéal!), soit artificiels comme dans les images du « step by step » si des poissons blancs sont encore actifs. Cela fonctionne très bien avec une belle part d’asticots vivants incorporée au mélange du stick soluble, et l’on est sûr que cela pêche sans souci jusqu’à ce qu’une carpe s’en saisisse… Un boostage est également possible, mais c’est optionnel. Voyons tout ça en images !