1 - Allez à la pêche
S’il y a bien une condition sine qua none pour arriver à prendre une carpe, c’est d’aller à la pêche ! On peut apprendre beaucoup de choses dans les écoles de pêche, dans les livres ou en regardant des vidéos, mais rien ne vaut les mises en situation, la pratique, l’expérience et en particulier la vôtre car c’est vous et vous seul qui pêcherez. Et plus vous irez pêcher, dans des eaux différentes, avec des météos différentes, à des saisons différentes, voire en cherchant des poissons différents etc., plus vous mobiliserez vos acquis et plus vous capitaliserez de cordes à votre arc, qu’elles résistent à l’épreuve du temps ou pas… Car même si vous ne prenez rien au moins vous apprendrez à remettre en question votre approche.
2 - Choisissez le bon créneau météo, ou faites avec !
Le temps joue sur l’humeur des poissons. On dit que les grosses dépressions sont souvent favorables aux gros cartons, comme les premières gelées. A vrai dire j’ai toujours pêché quand je pouvais, sans trop me soucier des aléas de la météo et encore moins de la lune, n’y pouvant pas grand-chose. De toute façon même avec une météo de m**** on a plus de chance de prendre du poisson au bord de l’eau qu’au fond de son canapé. Chaque fois, j’essaie de composer avec les éléments, ce qui passe par un bon équipement (contre la pluie, le froid). Ah si, il n’y a qu’avec le vent que je ne compose pas. J’essaie de l’avoir dans le nez car dans la majorité des cas les poissons le suivent par pur confort (eau plus oxygénée, plus chaude, bouffe en suspension…)
3 - Choisissez la « bonne » eau
Aller pêcher, OK, mais où ? Le champ des possibles est immense, il faut donc choisir quelques critères en fonction de l’importance qu’on y accorde à l’instant t, ceux limitatifs et non négociables en premier, puis ses propres priorités en second. Par exemple la durée de la sortie en fonction du temps dont on dispose, qui conditionne le secteur géographique, la météo passée et à venir qui éliminera de fait les secteurs peu propices car vraiment trop galères. Ou encore choisir entre public ou privé en fonction de ce que vous recherchez, de votre budget, de vos envies etc. C’est à vous de décider, la bonne destination c’est celle qui vous attirera le plus, y compris au feeling. Dans tous les cas prévoyez un plan B. Ce n’est pas indispensable sur un coup du soir très binaire, mais dès qu’on pêche plus d’une journée il peut y avoir beaucoup de raisons pour changer de poste ou de destination.
4 - Trouvez les poissons :
Encore une évidence, mais il vaut mieux pêcher une heure là où ils sont que des jours et des nuits là où ils ne sont pas. L’algorithme pour les trouver s’appuie sur différents paramètres, maintes fois évoqués, que vous allez devoir mobiliser en situation grâce à votre cerveau et à vos sens. Le mieux, en tout cas le plus rassurant c’est de les voir de ses propres yeux en usant éventuellement d’un peu de technologie : jumelles, lunettes polarisantes, échosondeur, drone… Mais pour un poisson vu à côté de combien passe-t-on ? Faites appel à votre sens de l’eau et à votre pif : pêchez où vous le sentez, vous verrez (si je puis dire) c’est plus sympa de les trouver seul qu’à l’aide d’un point GPS refilé ou demain avec chat GPT ou je ne sais quelle Intelligence Artificielle.
5 - Renseignez-vous… ou pas !
Avoir quelques infos de base est plus rassurant que nécessaire. Une carpe c’est une carpe, ici ou à l’autre bout de la planète, et le plaisir de la pêche réside aussi et surtout dans sa propre quête. Sinon je vous dirais bien de passer chez le poissonnier ou le pisciculteur pour y faire une photo. Même niveau cheptel désormais il y a des 20 + un peu partout et sauf si vous êtes un spécimen fisher (auquel cas vous n’avez pas besoin de mes conseils mais de ceux de Stéphane) le mystère a toujours un certain charme et fait partie du jeu.
6 - Autant de cannes, autant de chances :
Lorsqu’on choisit un poste on doit se projeter dans la pêche et réfléchir à l’endroit où poser ses montages. Si vous n’avez jamais pêché l’eau ou le poste auparavant, choisissez autant de spots que vous avez de cannes : haut de la cassure, bas de la cassure, un haut fond, la bordure, le lit de la rivière, un plateau, des profondeurs et distances différents, un herbier… Misez sur les grands classiques, une carpe c’est une carpe disais-je. Vous verrez, souvent vous n’aurez pas assez de cannes pour tout pêcher, l’idée c’est juste de faire en sorte d’optimiser les touches et que chaque canne trouve preneur.
7 - Le mieux est parfois l’ennemi du bien :
Pour autant, il vaut mieux une canne qui produit (puis 2, 3) que 4 muettes. En rivière il m’arrive souvent de ne pêcher qu’à 2 cannes partant du constat que c’est très souvent le même spot (ou les deux mêmes) qui génère(nt) les touches. On pourrait se dire que ça ne mange pas de pain d’en mettre 3 ou 4. Oui, je l’ai dit, quand vous avez assez d’espace pour que les cannes ne se coupent les unes les autres, entendez par là que l’une ne bloque pas les poissons aux autres. En cela la stratégie d’une canne en tête chercheuse en single hook-bait ou avec un stick ou un « appâtage » en assiette peut aussi faire la différence. OK, mais que faire si malgré tout, toutes les cannes restent muettes et que vous n’avez pas envie de vous mettre au tricot ?
8 - N'hésitez pas à bouger
Même si on pêche là où les poissons sont ou devraient être en théorie, il n’est pas très compliqué de s’apercevoir qu’il y a un truc qui cloche lorsque les détecteurs restent muets, surtout si les autres pêcheurs déroulent ! Généralement prendre une carpe n’est pas bien compliqué, mais parfois on passe à côté de la pêche pour un détail. Si malgré tout vous êtes sûr de votre choix quant au spot ou qu’au pire vous n’ayez pas d’autre choix (compet, pression de pêche, poste réservé…) persistez mais changer quelque chose, vérifiez vos montages, vos hameçons, mettez une flottante à la place d’une dense ou l’inverse que sais-je, ça vous obligera au moins à relancer ce qui peut parfois suffire à débloquer le compteur. Si vous avez amorcé, cherchez par exemple un poisson en périphérie. Cependant si rien n’y fait et que vous en avez la possibilité, ne vous entêtez pas, changez de poste !
9 - Amorcer si possible plusieurs postes
Il y a deux types d’amorçage. Celui que l’on fait avant la sortie, qui consiste à amorcer en préparation de celle-ci ou d’un changement de poste lors d’une session. Et il y a celui du jour J, qui consiste à battre le rappel avec l’appât, appâter. Les carpes ont une mémoire associative ; si on l’active en amorçant tout en les laissant tranquilles, vous aller rameuter le banc et l’arrière-banc. Vous maximiserez ainsi vos chances le jour J. Quand je peux, je n’hésite pas à amorcer plusieurs postes à l’avance (au-delà de 3 c’est compliqué) pour avoir un plan B sur une même eau. Si vous n’avez ni le temps, ni l’envie, ni la possibilité d’amorcer, le jour J mettez en plutôt peu que trop autour de votre esche et pêcher pour un poisson. Vous aurez toujours possibilité d’en remettre. En session la gestion de l’amorçage c’est quitte ou double : soit vous amorcez beaucoup et vous attendez, soit vous pêchez pour un poisson sur un poste en appâtant, tout en amorçant un autre pour les prochaines 48h par exemple.
10 - Dernier conseil :
Troisième vœu : puis-je avoir 3 autres vœux ? Des conseils on pourrait en donner ou en vouloir des cents et des milles. Je vais vous donner le principal, vous en ferez bien ce que vous voudrez : prenez du plaisir au bord de l’eau ! Faites vous mal si vous êtes plus maso que sado, pêchez avec un pote pour le simple bonheur d’être ensemble, photographiez votre batterie avec vos manivelles repliées si c’est votre kif, bref appréciez chaque instant comme un don du ciel ou de qui vous voulez, car au final qui suis-je pour vous donner des conseils ? C’est vrai, je suis celui qui tient la plume, donc autorisez moi un onzième conseil : lisez Média Carpe !