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Pêche au method feeder : nos conseils pour l'automne

Commune atypique d’une petite gravière publique. 

Crédit photo Mickaël Le Poursot
L’automne est pour toutes les pêches une saison bien particulière. Saison phare pour prendre beaucoup de poissons, mais aussi saison de grandes variations météorologiques qui peuvent entraîner des approches très différentes d’un moment à l’autre. La pêche au method-feeder n’échappe pas à cela.

L’automne, une saison à part. Les pêcheurs de carpes en batterie le savent bien, l’automne est la période privilégiée pour prendre beaucoup de poissons. Bien des pêcheurs de grands lacs ne rateraient pour rien au monde leurs sessions automnales. Les jours rafraîchissent. La chaleur estivale laisse peu à peu place aux premières dépressions. Le vent et les températures qui baissent rafraîchissent l’eau, et l’oxygène dissous y est plus important. L’activité des poissons augmente avec ce paramètre. De plus, les poissons sentant l’hiver arriver, ils se « gavent » afin de maximiser leurs réserves pour aborder la mauvaise saison. La léthargie des chaleurs estivales laisse place aux festins.

Installation pour une compétition en carpodrome en automne. 
Crédit photo : Mickaël Le Poursot

Mais l’automne c’est aussi une saison de contrastes. Contraste entre « l’été indien » du début d’automne et les prémices hivernales parfois déjà bien installées de la fin d’automne. Contraste aussi d’une semaine à l’autre, voire d’un jour à l’autre, et même du petit matin au milieu de journée, où l’on peut passer très vite de fortes gelées à des températures rappelant l’été et vice versa, d’anticyclone à dépression forte. Forcément, tout cela influence l’activité des poissons. Si l’automne est sans conteste une saison très intéressante pour la pêche, elle n’est pas linéaire et constante et il convient en permanence de s’adapter aux conditions et activités des poissons. On comprend donc que certaines journées seront hyper productives au method-feeder quand d’autres seront nettement plus compliquées. Rajoutons à ces paramètres l’évolution de la végétation. Poussées de cyanobactéries en début d’automne qui peuvent affecter grandement les teneurs en oxygène et perturber l’activité des poissons, quand ce n’est pas leur survie. Les herbiers aquatiques qui « meurent » nécessitent beaucoup d’oxygène dissous pour être décomposés, ce qui peut perturber l’alimentation des carpes quelques jours. C’est aussi le cas dans les moments de fortes chutes de feuilles d’arbres pour les mêmes raisons.

Joli poisson de gravière publique. 
Crédit photo : Mickaël Le Poursot

L'automne en carpodrome

Les carpodromes seront abordés de manières différentes en fonction de leur densité en carpes. Paradoxalement et contrairement aux milieux naturels, plus un carpodrome est riche en carpes, plus les amorçages « lourds » sont inutiles voire contre-productifs selon mon expérience. C’est déjà une notion à bien prendre en compte dans votre approche, même en automne quand les poissons mangent beaucoup. En effet, et je trouve que c’est encore plus vrai à la grande canne qu’au method-feeder, plus on amorce, et plus on fait rentrer de poissons sur une zone forcément restreinte puisqu’on ne pêche qu’à une seule canne contrairement à la pêche en batterie, plus cette concurrence alimentaire les rend « folles » au point de manger en soulevant beaucoup les particules du fond et en bougeant rapidement. Du coup, on harponne ou pique très mal les poissons dans ce cas. Il vaut mieux alors amorcer un peu moins pour faire venir les poissons « les uns après les autres » et amorcer précisément à chaque lancer pour bien piquer les poissons qui entrent au fur et à mesure sur l’amorçage.

Asticots et terreaux quand ça se durcit. 
Crédit photo : Mickaël Le Poursot

Dans les périodes les plus privilégiées de l’automne, j’ai tendance à commencer avec un method ou hydrid de taille L pour amener un minimum de nourriture quand même sur le poste car les carpes ont bon appétit. Après l’aspiration d’une carpe sur un method, il ne reste pas grand-chose et à cette période les poissons mangeant franchement, pas de risque qu’il y ait trop de farines ou pellets sur le method pour les empêcher de « prendre » l’appât piégé. Dans le cas où je sens que les poissons commencent à manger un peu n’importe comment ou que je commence à avoir des ratés, je commence déjà par diminuer la taille des method-feeder pour essayer de calmer un peu les poissons. Je les remplis aussi plutôt de pellets que de farines qui vont entretenir ce phénomène de particules. Si le problème persiste, alors je recrée un poste à quelques mètres du premier pour en quelque sorte repartir à zéro sur le spot lui-même. Les poissons de carpodrome sont très mobiles, ils n’hésiteront pas à se déplacer de quelques mètres pour retrouver leur nourriture. Dans ce cas, je commence le nouveau poste avec un petit, method-feeder taille S voire XS, sur lequel je ne vais mettre que du pellet et pas de farine.

ACommune sauvage prise dans une petite rivière aux asticots collés.
Crédit photo : Mickaël Le Poursot

Method feeder en milieux naturels

Les stratégies en milieux naturels vont être très différentes des stratégies en carpodromes. Et très différentes d’un milieu naturel à un autre en fonction de la densité en carpes et autres poissons blancs. Je pense d’ailleurs que dans l’ensemble les stratégies de pêche au method-feeder en milieux naturels se rapprochent plus des stratégies en batterie que de celle au method en carpodrome. La principale différence est que souvent on ne pêche qu’à une canne (pour une discrétion accrue) mais rien n’empêche aussi de pêcher à deux cannes au method-feeder dans les grands espaces. Le premier point va déjà être de repérer une zone du plan d’eau où sont présentes des carpes (zone où des herbiers sont encore présents, zones balayées par un vent de face…). Une fois cette zone identifiée, il va falloir sonder précisément pour définir un ou des spots potentiels susceptibles d’accueillir le montage. Viennent ensuite la stratégie d’amorçage et les quantités. Clairement, difficile de généraliser car le choix va être fonction de la densité en carpes, leur taille moyenne, et les autres poissons blancs présents dans le plan d’eau. Contrairement au carpodrome, je n’hésite pas à amorcer plus en milieux naturels. J’utilise soit une canne équipée d’un spomb comme en batterie, soit d’un gros feeder. Le choix varie selon que je veuille étaler « en pluie » des pellets, graines et micro-bouillettes ou si je veux faire un tapis de farines/pellets plus précis. En milieu naturel, il me semble important de créer une concurrence inter et intraspécifique afin de regrouper des carpes sur le poste et les rendre actives. Elles seront plus faciles à piéger. D’ailleurs en automne quand je pêche au method-feeder dans ce type de milieu, mon approche est comparable à celle que je fais dans mes pêches à deux cannes en batterie. Le choix de pêcher au method-feeder se fait souvent en fonction du poste, de la discrétion et de la possibilité d’affiner encore plus nécessitée par certains plans d’eau surpêchés, et aussi par le fait de pouvoir présenter un appât directement dans l’amorce ou les micro-pellets avec un bas de ligne très court. La présentation est du coup différente de celle au posé classique, même avec des petits appâts et chaussette soluble. L’auto-ferrage ne se sera pas le même aussi. Et en recherchant des carpes qui ont l’habitude d’être pêchées, ces points peuvent faire de grosses différences de résultats.

Invité surprise dans un carpodrome. 
Crédit photo : Mickaël Le Poursot

Les quantités d’appâts distribués en amorçage vont être liées aux conditions météorologiques du moment et de l’activité des poissons blancs et carpes. Plus les conditions sont favorables, plus les poissons sont actifs, plus on va amorcer. Une autre stratégie que j’emploie, et particulièrement en automne, comme dans certaines de mes pêches à deux cannes au posé, est d’amorcer et entretenir régulièrement un poste. J’essaie de l’amorcer tous les 2 à 4 jours maximum et venir dès que j’ai quelques heures devant moi le pêcher. Niveau appâts, tant que les conditions ne sont pas trop froides, je vais utiliser en amorçage et eschage, des graines (maïs doux, chènevis…), pellet, micro-bouillettes, farines. En carpodrome ce sera avant tout des farines et des pellets de 2 mm. L’amorçage se fait principalement comme nous l’avons évoqué plus haut directement sur le plomb method ou hybrid. En milieu naturel, l’amorçage se faisant au spomb ou gros feeder, je vais utiliser des graines comme le chènevis ou maïs doux, des pellets jusqu’à 10 mm, des micro-bouillettes jusqu’à 10 mm. Quand les conditions automnales sont les plus favorables et que les poissons sont en très forte activité alimentaire, il m’arrive de monter la taille des pellets et bouillettes jusqu’à 15 mm. Le but est que les poissons blancs ne mangent pas tout l’amorçage pour que les carpes trouvent toujours à manger quand elles viennent sur le coup. Je ne monte jamais au-dessus de 15 mm car c’est difficile d’escher un appât plus gros et de le lancer dans le method-feeder.

Un gros poisson dans l’épuisette. 
Crédit photo : Mickaël Le Poursot

Esches animales pour les froids de la fin de l'automne

Quant à la fin de l’automne les températures deviennent hivernales, que les premières gelées sont bien installées, et que l’activité des poissons réduit nettement, je change mon approche. J’utilise alors des esches animales au maximum en appâts sur la ligne. Soit des asticots, soit des vers de terreaux. Deux approches sont alors possibles.

  • Soit une approche au method-feeder. Dans ce cas, en amorçage soit je garde la farine sur un method-feeder, soit un mélange farine/esches animales (asticots morts ou terreaux coupés) dans un pellet-feeder. Le bas de ligne reste un bas de ligne court (moins de 15 cm) et les appâts sont mis sur un petit « maggot-clip ».
  • Soit une approche au feeder classique. Dans ce cas, j’utilise soit un mélange amorce/esches comme précédemment en amorçage dans le feeder, soit des asticots collés. Le bas de ligne sera un bas de ligne long (50 cm et plus) et les appâts vivants directement eschés sur l’hameçon. Cette approche est un peu moins sélective mais la présentation de l’appât plus naturelle, ce qui peut faire la différence sur des poissons devenus tatillons.

Petite commune lors de premières gelées automnales
Crédit photo : Mickaël Le Poursot

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