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Baroudeur : le carton printanier de Dylan Boutry

Depuis maintenant plusieurs années, le printemps est de très loin ma saison favorite. C’est donc tout naturellement que j’essaie d’y consacrer un maximum de temps. Entre fleuves et grand lacs, le choix est toujours cornélien car beaucoup de grandes étendues me font rêver. C’est bien souvent une question de feeling, mais pas que…

Nous sommes en mai 2022, le printemps est à son paroxysme, nous sortons d'une pêche riche en poissons sur le Rhône, avec mon pote Nico, mais il est temps de les laisser tranquilles, d’autant plus que ces derniers se sont mis à faire leurs petites affaires. Nico doit rentrer chez lui, c’est le moment parfait pour ma part de switcher de lieu. Le choix n’est pas simple, à cette période, il faut jongler avec le fait que sur pas mal de lieux les poissons sont en pleine fraie. La sélection des lieux se fait en fonction de la météo des semaines précédentes, fontes des neiges, de la température de l’eau, etc. Ce coup-ci direction un grand lac du sud sur lequel j’ai une revanche à prendre de l’automne dernier.

Une grande miroir du fleuve de plus de 26 kg partagée avec mon pote Nico.
Crédit photo : Dylan Boutry

Premier feeling

Une fois arrivé sur les lieux, je découvre le lac au taquet, découpé de multitudes de baies, d’îles, pointes, etc. Que c’est beau, le paradis ! Après avoir dégrossi les zones qui me semblent intéressantes que j’ai repérées sur « Maps », je me rends compte que le secteur où je veux pêcher est déjà pris par deux équipes. Mais ce n’est pas grave, il y a assez de place sur le lac, et comme à mon habitude, je préfère m’éloigner des autres pêcheurs. Je commence ma première semaine sur un linéaire composé de deux petites baies et d’un îlot. Ce qui est parfait pour jongler sur plusieurs postes durant quelques jours pour prendre la température. Durant ces premières nuits, j’attrape une dizaine de poissons, mais rien de très gros, du moins ce n’est pas la partie du cheptel que je suis venu chercher sur ce lieu. Il va falloir bouger et les trouver.

La nuit s'installe, tous les rêves sont permis
Crédit photo : Dylan Boutry

Moments de doutes !

En quittant ma première zone, je décide d’aller jeter un œil sur le premier secteur convoité, pour voir s’il y a eu du mouvement. Sur l’eau je croise l’un des pêcheurs qui occupe le poste qui me fait de l’œil, il m’explique que c’est très compliqué pour eux depuis 4 jours avec seulement un poisson à 3 pêcheurs. Il me dit aussi qu’ils se laissent encore une nuit et ensuite ils décolleront de la zone. Que faire ? Récupérer le poste ou aller voir ailleurs ? Et s’ils ne pêchaient pas la zone correctement ? Est-ce que je tente un coup de poker ? Je ne sais pas vraiment quoi faire. Bref, il me reste une soirée pour réfléchir à tout cela. Et puis ça tombe bien j’ai un anniversaire de prévu ce soir, je charge le camion et décide de quitter le lac. Cela me permettra de réfléchir autour d’un verre, puis deux… Bref vous l’auriez compris, le lendemain je ne suis pas retourné au lac, la fête s’étant terminée tard. C’est donc le surlendemain que je retrouve les berges du lac. Je saute dans le boat, direction le fameux secteur, pour voir si personne n’a décidé de prendre la zone à ma place. Par chance, personne à l’horizon ! C’est peut-être un signe, ou pas… Mon instinct du départ se confirme, je me poste sur ce lieu. De plus j’ai eu mon ami Dam’s au téléphone et il m’a également conseillé d’aller faire un tour sur la zone, car il y a quelques semaines il a eu le plaisir de croiser de nombreux poissons dont une des big du lac. Donc feu !

Des poissons qui montent en poids
Crédit photo : Dylan Boutry

À tableee !!!!

 Me voilà installé, je me mets en place tranquillement, pas de stress, je suis seul dans la baie, je sais déjà que je vais rester-là. J’ai envie de construire ma pêche sur cette potentielle zone de tenue et de proposer un gros buffet à ces dames ! Comme à mon habitude, avant de partir sur l’eau en bateau, je fais décoller le drone pour avoir une vue d’ensemble du terrain de jeu devant moi. Cela me permet également de voir si des poissons sont sur zone, si des tâches sont retournées, s’il y a d’éventuels couloirs qui peuvent être de potentiel chemin pour ces dames, etc. On ne va pas se mentir, le drone au printemps, c’est quand même un très gros plus !

Postes compliqués, obstacles en abondance, il faut bien étudier la zone de pêche afin d'assurer la sécurité de nos compagnons de jeu.
Crédit photo : Dylan Boutry

L’un des très grands avantages est de voir si les poissons sont sur zone dans les faibles profondeurs, cela évite d’aller les déranger en bateau au risque de les faire fuir des parages… Bon ce coup-ci, rien à signaler, pas de poissons en vue en ce début de soirée. Je monte dans le boat pour aller prospecter sur l’eau à l’écho, et étudier les obstacles qui sont face à moi. J’ai devant moi des forêts de buissons et d’arbres immergés dans 2 à 4 mètres d’eau. Il est primordial d’étudier correctement la zone, afin de sécuriser au maximum ma pêche pour ne pas mettre en danger les poissons. Faire des touches c’est bien, mais les sortir c’est mieux ! Nous ne sommes pas là pour abîmer nos compagnons de jeu. Le no-kill ce n’est pas simplement une épuisette et un bon tapis de réception, c’est tout un processus, et ça commence directement au fond de l’eau. Je trouve important de le rappeler. Revenons-en à nos moutons. Une fois mon poste étudié et mes spots sélectionnés, il est temps de mettre à manger. Je poudre la zone de 30 kg d’appâts constitué de moitié de « Suprême Écrevisse » made in « CookCarpConcept » et de tiger nuts, pour débuter. Pour cette première nuit, aucune canne ira à l’eau. On laisse reposer la zone afin de les mettre en confiance. Après une bonne nuit de sommeil réparatrice sous les trombes d’eau, les conditions sont assez bonnes au réveil, je suis plutôt confiant. En fin d’après-midi je décide de me bouger les fesses du bed et d’aller déposer les cannes avec un rappel de 15 kg d’appâts étalés entre les différents spots. Les freins sont bloqués, et les cannes attachées pour éviter que les poissons aillent se loger dans les obstacles en cas de touche.

L'arme fatale lors de cette session !
Crédit photo : Dylan Boutry

Un démarrage timide !

Cette première soirée est calme. Il faut attendre minuit pour que la première touche vienne me sortir de mon bed ! Le bal est ouvert avec une petite miroir. Mais le reste de la nuit sera calme, beaucoup trop calme à mon goût. Il faut attendre que le jour se lève pour que mon Delkim s’emballe à nouveau pour un combat tout en force avec une jolie miroir. Enfin ! La journée se passe, et un autre poisson vient me rendre visite sur la même canne que les deux précédentes, mais cela reste quand même relativement calme… La soirée s’installe, rien de plus au compteur, que faire ? Sur le papier c’est déjà correct, avec 3 poissons en 24h, mais j’ai le sentiment qu’il y a beaucoup mieux à faire… Et si elles faisaient les timides à ne pas vouloir sortir des obstacles ? J’ai plusieurs amis et connaissances qui sont sur le lac, et le constat est le même pour tout le monde, les poissons sont dans leurs habitats, confort dans les obstacles, et il est difficile de les faire sortir de là… Je décide donc de retourner sur l’eau avant la tombée de la nuit et de remettre 20 kg d’appâts (bouillettes et noix tigrées), cela peut paraître un peu fou pour beaucoup à la vue des faibles résultats avec les appâts déjà mis à l’eau, mais le feeling du moment me laisse croire que les poissons vont sortir de leurs zones de confort grâce aux appâts. La nuit fut de nouveau calme… Il est 4h du mat, je viens de me réveiller, impossible de me rendormir, j’ai les yeux grands ouverts, en remettant toute ma pêche en question avec des dizaines d’interrogations qui fusent dans ma tête. Ai-je fait le bon choix ? Pour le moment on dirait bien que non! Il est temps de boire un café en scrutant les scions de mes cannes avec les premières lueurs du jour et d’étudier la météo pour les prochains jours. De fortes chaleurs sont annoncées, et pas de vent à l’horizon, ça s’annonce vraiment compliqué cette histoire…

Pleine de caractère !
Crédit photo : Dylan Boutry

30 degrés et une mare d'huile !

Biiiippp, le café vol sur le tapis de sol du biwy, et c’est parti pour un combat tout en muscle, et cette fois-ci c’est une belle coco qui vient ouvrir le bal de la journée ! À peine le temps de faire les photos qu’une autre canne s’emballe. J’enchaîne 6 touches dans la journée, il fait une chaleur de plomb, le thermomètre affiche 28 degrés, le lac est d’huile, quel plaisir de pouvoir profiter de cette belle journée de la sorte. En fin d’après-midi, il est temps d’aller remettre une tournée d’appâts sur zone. La nuit passe, et RIEN ! Rebelote. Mais que se passe-t-il là-dessous ? Le jour se lève et c’est reparti comme la précédente, les touches se font à intervalles réguliers, il fait encore plus chaud que la journée précédente, et c’est encore 6 poissons qui viendront rejoindre le triangle, et par chance, la moyenne de poids augmente petit à petit pour mon plus grand plaisir !

Quelques grosses écailles au milieu de ce festival.
Crédit photo : Dylan Boutry

Pili-pili-pili !

On dirait bien que ces dames apprécient le buffet, et cela semble faire partie de la clef de cette session. Ration journalière de 20 kg en moyenne (Billes + Tigers). Les jours passent et se ressemblent. Aucune touche lors des 5 dernières nuits, mais les journées quant à elles sont mouvementées avec en moyenne 5 à 7 poissons toujours sous un soleil de plomb et un thermomètre flirtant avec les 30 degrés, et vous savez quoi ? Toujours pas un pète de vent. C’est vraiment à ne rien y comprendre… Mais ce n’est pas grave on savoure le moment. De plus en plus de poissons sympas sortent du lot, mais la big n’a pas encore répondu à l’appel… Sur ce coup-là je suis vraiment sur une pêche dite de « camping » pour espérer attraper un wagon de gros poissons, une pêche stéréotypée, il faut être patient pour croiser le fer d’un des poissons que je suis venu chercher. De plus, étant sur les poissons, je ne vois pas l’intérêt de bouger d’ici alors que l’ensemble du lac paraît être très calme. Lors d’une fin d’après-midi mouvementée, je loupe 2 poissons coup sur coup, du reste ce sont pour le moment les deux seuls que j’ai décrochés sur ce poste. Mais je ne vais pas vous mentir que ça m’a mis un bon coup au moral car j’ai l’impression d’avoir loupé 2 jolis fishs ! Ouais je sais, on dit toujours qu’on loupe que les grosses, mais là, j’en suis presque certain ! Et si le fameux wagon était enfin arrivé ? En plus de tout ça, je ne ferais rien de plus de la soirée. Mais vous connaissez la musique maintenant, la nuit fut encore et encore stérile. Mais le lendemain…

Une énorme bicolore de +26 kg avant la tombée de la nuit.
Crédit photo : Dylan Boutry

Journée de rêve

Ce matin-là, je suis sur les starting-blocks ! Je suis également réglé comme une pendule, comme ces dames au fond de l’eau ! Je me réveille juste avant le lever du jour, je m’envoie un bon café pour remettre le facteur sur le vélo en attendant la première touche qui viendra ouvrir le bal de la journée. RUUUUNNNN ! C’est parti, je saute dans le bateau, ça m’a l’air solide ! On est encore sur du lourd ! Après un combat tout en muscle, le verdict tombe, premier spécimen de la journée ! Rebelote une heure plus tard ! On dirait bien que le wagon que j’attendais depuis plusieurs jours est arrivé à destination ! Mon pré-sentiment d’hier soir semble être le bon. C’est toujours sous cette canicule, et ces conditions dignes d’un plein été, que j’enchaîne à nouveau 7 poissons en quelques heures avec une moyenne à plus de 21 kg ! Je ne sais plus où donner de la tête, c’est du pur bonheur ! En plus de ça, cerise sur le gâteau, la journée se termine avec une énorme bicolore de plus de 26 kg ! Quel kif de pouvoir profiter de ces moments avec de pareilles conditions dans un tel cadre. On dirait bien que mon choix fut le bon et que le repas a rendu complètement folle ces dames. Il n’y a pas vraiment de secret, à cette période de l’année, si vous calculez bien votre coup, et que vous avez la chance d’être au bon endroit, au bon moment, lors des regroupements de poissons, et un stock d’amorçage sous le coude, vous optimisez clairement vos chances de réaliser un petit carton printanier… La magie des grands lacs… Ils n’ont pas fini de me faire rêver. J’espère que vous aurez l’occasion de vivre ces mêmes sensations dans un tel cadre… À très vite pour de nouvelles aventures !

Des poissons en pleine santé. Les photos dans l'eau devraient être obligatoires pour préserver au maximum nos compagnons de jeu.
Crédit photo : Dylan Boutry

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