Situé en Creuse, à quelques encablures de Guéret et de Montluçon, à deux kilomètres du charmant village médiéval de Chénérailles, le domaine de Peyrusse constitue un écrin de verdure de 64 hectares composé de prairies, de bois vallonnés et de nombreux lacs. J’ai déjà eu le privilège d’y faire une session l’été dernier avec ma douce et tendre Aurélie. Cette fois-ci c’est avec mon cher ami Pascal. Récit d’une pêche entre amis dans un cadre enchanteur.
Malédiction ?
Lors de ma première venue, j’avais déjà eu beaucoup de contretemps qui avaient entrainé un report de la session à deux reprises. Cette fois-ci, c’est fin février 2022 que je devais aller de nouveau à Peyrusse avec Pascal. Mais le destin s’acharnait et ce n’est que fin avril que la session eu lieu. Un problème familial nous avait contraints, Pascal et moi, à décaler de quelques semaines… A peine arrivés à destination, c’est une panne de batterie sur le véhicule de Pascal qui nous empêchait de pleinement nous concentrer sur la pêche pour la première nuit. Avions-nous déclenché la colère des dieux ou étions-nous en proie à une malédiction vaudou, toujours est-il que ce n’est que de la pêche et que nous tentions de prendre les choses avec philosophie… D’autant que Julie et Julien sont toujours au top et même au-delà… Ils nous ont aidé à déterminer si la batterie était ou non HS et à aller en racheter une. A ce niveau-là ce n’est plus du professionnalisme mais de l’humanisme ! Pascal a très vite partagé cet avis et la suite allait bien se dérouler, mais pas du tout de la manière dont je l’imaginais…
Une structure d’accueil au top
Au-delà de l’indéniable qualité de pêche, l’équipe en place a le souci permanent de l’écoute et de l’échange humain. Julien, Julie et Frédéric sont toujours disponibles pour donner un conseil, rendre un service ou suggérer des idées à leurs clients. Dans cette optique, d’importants aménagements ont déjà été réalisés : amélioration des locaux sanitaires accessibles 24h/24 au niveau de l’accueil, mise en place de toilettes sèches près des postes de pêche, mise en place de barbecue et de table de pique-nique sur chaque poste, aménagement d’un local pour recharger des batteries, des téléphones et mise à disposition d’un frigo. On peut encore citer la mise en place d’aquariums pédagogiques, d’une décoration autour de l’histoire de la pêche, d’une salle de réunion ou de repas pour les groupes, la vente directe de petits matériels de première nécessité.
Le domaine de Peyrusse est le résultat d’un véritable projet global dont les mots clés sont : pêche, détente et nature à l’état pur ! Le trio qui s’occupe de ce site est conscient de tout ce potentiel et continue à œuvrer dans ce sens. Aller pêcher à Peyrusse et y passer du temps c’est se rendre compte concrètement que ce projet est bien plus qu’une association : c’est une véritable identité locale. Pour preuve, point de tondeuse mais des moutons en liberté qui assurent un entretien naturel et très efficace. A Peyrusse la biodiversité est omniprésente dans l’eau et sur la terre : c’est un bout de nature préservé et en plein devenir.
Pour preuve, depuis le mois de juillet 2021, les progrès sont clairement visibles. Au printemps 2022, une toute nouvelle passerelle a été installée sur l’île du poste 1 de l’étang des Sandres. C’est une belle passerelle métallique, assez large pour un fauteuil roulant, qui permet d’atteindre le poste confortablement. C’est une belle étape dans les dynamiques d’amélioration du domaine qui montre que les remarques et suggestions sont entendues et suivies par les gestionnaires de Peyrusse. L’hiver dernier, une portion de 80 mètres de chemin a été réalisée derrière les postes C2 et C3 afin de mieux accéder à cette zone. Les travaux d’amélioration du cheminement vont continuer dans les mois qui arrivent. On peut aussi citer la réalisation d’une belle vitrine qui met en valeur des articles en vente directe. C’est donc sous les meilleurs augures que notre session s’est déroulée.
Session en période de fraie
La première précision à apporter c’est qu’au moment de notre arrivée, les poissons étaient plus ou moins en train de frayer et que les touches étaient plus ou moins régulières. Mais nous avions bon espoir… Nous savons que tous les poissons ne frayent pas en même temps et que cela peut vite basculer d’une journée à l’autre. Le premier soir c’est repérage et découverte pour Pascal. Nous n’avons pas l’esprit pleinement libéré avec cette histoire de batterie. Aussi nous repérons quelques spots et nous amorçons un peu lourd deux zones pour y laisser pêcher 2 ou 3 cannes. Nous ferons aussi « chercher » 2 ou 3 autres cannes. Il y a un peu d’activité mais ce n’est pas la folie. Après une bonne nuit, je commence à placer quelques cannes en pleine eau et sur la bordure d’en face, pendant que Pascal est accompagné par Julie pour aller chercher une batterie neuve. Il me reste une canne à placer et je choisis de la placer sur notre bordure dans un renfoncement visiblement peu pêché par les habitués. J’y place un montage équilibré avec un mais plastique jaune aromatisé à la mûre… Il y a peu d’eau sur ce spot mais j’y crois !
Une canne… puis deux…
Pascal revient tranquillement sur notre poste au C3, après avoir fait un tour du propriétaire des autres étangs. Il est enthousiaste et libéré car notre problème matériel est enfin réglé ! Nous mangeons et en plein après-midi la canne sur notre bordure déroule fort. C’est une jolie miroir de la douzaine qui lance donc notre pêche. On ne s’attendait pas à un tel début et pas forcément sur ce genre de spot ! Nous replaçons cette canne avec minutie et laissons pêcher les autres. Nous pêchons avec au moins 3 approches différentes, persuadés que nous allons trouver quelques pistes pour enchaîner les touches ! Le lendemain matin le constat est clair : une décroche est à déplorer sur la même canne et nous n’avons pas eu d’autre touche. Nous essayons alors de pêcher au zig à différentes profondeurs, mais rien n’y fait ! De fait une deuxième canne rejoint la bordure et un spot « oublié » … Et cette canne produit des touches également.
... puis 3
A partir de là, nous avons commencé à trouver la pêche : il fallait pêcher les « angles » habituellement peu soumis à la pression. L’esche gagnante semblait être le maïs plastique aromatisé et le tout amorcé avec des micros-graines. Peu en quantité mais de la qualité avec une mixture qui marquait franchement le spot. Nous avons donc laissé pêcher 3 cannes sur des spots en pleine eau assez lourdement amorcés et nous avons affiné les 2 cannes qui produisaient.
Les poissons étaient de passage sur ces bordures et ils étaient opportunistes. Ils se déplaçaient visiblement beaucoup et s’alimentaient très parcimonieusement. Il suffisait de déterminer un spot favorable dans peu d’eau qui formait une sorte de passage obligé. A force nous avons réussi à faire dérouler une troisième canne. Au total nous avons fait une trentaine de poissons de 10 à 19 kilos. Dans le lot on retiendra une grosse commune et une miroir aux magnifiques écailles. Les touches ont eu lieu à peu près n’importe quand, aussi bien le jour que la nuit.
Théorie et pratique : l’ADAPTATION !
Au final cette session s’est très bien déroulée (à part quelques décroches du fait d’un hameçon trop « fin ») mais pas du tout de la manière dont nous l’avions imaginée. La pêche s’est finalement faite sur les cannes jokers, clés du moment. Ainsi entre la théorie et la pratique, seule l’adaptation paraît cohérente. Peyrusse est un domaine privé, très bien pourvu en carpes, mais rien n’est jamais gagné d’avance, puisque la technique du zig n’a rien produit alors que c’est régulièrement une des clés. Nous avons eu la chance de mettre au sec un bon nombre de 15+ et de passer un bon moment aussi bien amical qu’halieutique. Une vraie bonne session entre potes !