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Côtes d'Armor, le réservoir de l'Etang Neuf

Crédit photo Jean-Baptiste Vidal
En Bretagne, les réservoirs de pêche à la mouche sont peu nombreux pour les pêcheurs souhaitant prolonger leur saison. Cependant, dans les Côtes d’Armor, un très bel étang à vocation halieutique permet d’assouvir sa passion du bord ou en barque, tout au long de l’année, mais surtout hors saison après la fermeture de la pêche en première catégorie. Situé à Saint Connan à 20 km au Sud de Guingamp, les 9 hectares du réservoir de l’Etang Neuf, offrent une belle diversité de pêche dans un cadre agréable et sauvage.

En 1996, la fédération de pêche et de protection du milieu aquatique des Côtes-d’Armor, en collaboration avec l’AAPPMA de Guingamp, décide de proposer une nouvelle offre de pêche sur l’Étang neuf situé à Saint-Connan. Cet étang de 9 hectares, propriété de la fédération, alimenté par les sources du Trieux, est situé dans un cadre sauvage à quelques mètres en amont de la pisciculture fédérale.

Le plan du réservoir
Crédit photo :

L’idée d’ouvrir un réservoir dédié principalement à la pêche de la truite, uniquement à la mouche, trouve tout son sens. Premier de ce genre en Bretagne, le réservoir attire des pêcheurs de toute la Bretagne, voire de toute la France. Les truites fario et grosses arcs-en-ciel font le bonheur des pêcheurs. Le réservoir enregistre une moyenne de 700 réservations par an. La pêche s’y pratique essentiellement en barques. En 2001, une importante pollution a anéanti l’exploitation piscicole fédérale, et la condamne à la fermeture. Le projet tombe en sommeil jusqu’en 2009, date à laquelle la mairie de Saint-Connan et la communauté de communes du Kreiz Breizh prennent contact avec la fédération pour mettre en place un pôle culturel sur le site, alliant histoire, peinture et pêche. Pour des raisons de maîtrise d’ouvrage, la fédération vend l’étang à la collectivité, mais conserve le droit de pêche. D’importantes infrastructures sont construites pour recevoir un pôle muséographie sur la résistance, une auberge, un atelier de peinture et un espace de pêche. En 2012, le site ouvre à nouveau à la pêche. Les infrastructures pour la pêche sont remarquables : lodge, toilettes, restaurant, embarcadères et pontons de pêche. Les empoissonnements sont réalisés par la pisciculture du Sulon, située à trois kilomètres, ce qui permet une bonne réactivité et d’assurer un produit 100 % local. Les poissons élevés dans des bassins en terre sont de très bonne qualité. L’idée de départ est conservée en orientant la gestion vers la pêche à la mouche en réservoir, mais la possibilité de pêcher aux leurres est ouverte. La cohabitation des deux techniques s’avère difficile, et il faudra quatre à cinq ans pour trouver la bonne formule, un bon niveau d’empoissonnement et retrouver la fréquentation d’avant 2001. En 2019, une seconde tranche de travaux a permis de compléter l’offre et de développer la pêche du bord et en float-tube, avec l’ajout de pontons et d’un abri pour le pique-nique. En 2020, en accord avec la fédération, l’AAPPMA de Guingamp prend en charge la gestion du plan d’eau, avec la création d’un groupe de travail constitué d’élus du bureau de la fédération et de l’AAPPMA, tous passionnés de pêche, et notamment de pêche à la mouche. Ce partenariat a pour ambition de développer le site en augmentant sa fréquentation, grâce à la création de nouveaux rendez-vous (stages, rencontres en partenariat avec le comité régional de pêche à la mouche, manifestations en fonction de la saison), mais aussi à des empoissonnements plus importants et réguliers. L’objectif est d’améliorer l’offre et de satisfaire les différentes catégories de pêcheurs, et notamment les touristes pêcheurs en période estivale. Gageons que les efforts entrepris ces dernières années, la création du groupe de travail, ainsi que les bénévoles, permettront dans un avenir proche d’optimiser le développement de la pêche sur ce réservoir, dans ce très beau site naturel du centre de la Bretagne.

Peu importe la saison, les truites du réservoir sont en pleine forme et très combatives. Un régal pour le pêcheur, qui devra néanmoins mériter ces truites et chercher la pêche pour rencontrer un certain succès.
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Une gestion novatrice

Après la création des infrastructures complémentaires, un système astucieux de réservation et d’utilisation des barques de pêche a été mis en place. En effet, une fois la date de votre journée (ou demi-journée) réservée sur le site Internet de la fédération de pêche des Côtes-d’Armor, il est possible de louer une barque et d’accéder à une salle (chauffée) avec vue sur le lac. En réservant, un code d’accès vous est attribué, qui vous permet de récupérer les clefs des portes du bâtiment principal et d’accéder à la salle « pêche » spécialement dédiée aux pêcheurs ayant acquitté leur droit de pêche. Pour ceux qui ont réservé une barque (6 disponibles), la clef du cadenas pour la libérer, les gilets de sauvetage, le siège, et l’écope s’y trouvent. Toute la partie réservation et mise à disposition est donc informatisée et passe par Internet, ce qui est très pratique, rapide et fonctionnel. Les coûts journaliers restent très intéressants, compte tenu des infrastructures (salle et toilettes) et des aménagements (pontons et barques) sur ce réservoir. 

Une belle touche, suivie comme toujours d’une belle bagarre !
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Une belle diversité de secteurs de pêche

Le réservoir de Saint-Connan est alimenté par deux arrivées d’eau se jetant dans la partie en amont de l’étang : le Dourdu en rive droite ; et en rive gauche, les sources de la rivière Trieux réputée pour ses populations sauvages de truites et de saumon, ces derniers principalement recherchés sur sa partie moyenne et aval. Ces deux tributaires sont souvent convoités par les truites qui viennent y chercher nourriture et oxygène. La profondeur y est moindre, du fait de la sédimentation naturelle et du profil du lac. Les poissons aiment aussi y venir se réchauffer aux beaux jours, lorsque les eaux de ces tributaires, plus chaudes, apportent un confort thermique non négligeable et attirent également poissons blancs et autres vairons. Le lac gagne en profondeur à mesure que l’on se rapproche des bâtiments, et donc de la bonde, exutoire de l’étang, où les eaux repartent dans le Trieux. Ces différentes profondeurs permettent aux truites de trouver une zone de confort en toute saison.

Les infrastructures créées en 2009 ont permis de relancer les activités autour du réservoir. Les grosses truites aiment se balader et chasser sous les bâtiments proches du restaurant, dans les empierrements.
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

La partie la plus profonde est d’environ 3,5 m. C’est dans cette partie du lac que les poissons aiment se réfugier, soit en trouvant de l’eau plus fraîche dans le fond lorsque les eaux montent en température en période estivale, soit pour trouver la couche d’eau la plus agréable (thermocline) en hiver. Les berges boisées apportent également une partie importante de nourriture (exogène), et les truites longent souvent les bordures pour y trouver divers insectes terrestres, mais aussi des larves de libellules et d’autres proies. Les chironomes, à la base de la chaîne alimentaire et proies importantes des truites, sont bien présents, et peuvent éclore un peu tout au long de la saison. Des pontons ont été aménagés tout autour de l’étang, afin de proposer un accès plus aisé pour la pêche du bord à mesure des années. Ce sont tous de bons secteurs de pêche lorsque l’on ne souhaite pas pêcher en bateau. Néanmoins, la pêche se pratique très souvent en barques, voire en float-tubes, ce qui permet de se déplacer et donc de trouver les zones où les truites sont plus actives. Le but est de mieux prospecter les parties plus profondes, trop éloignées du bord, dans lesquelles les poissons vont parfois se concentrer. 

Au fur et à mesure des années, de nombreux pontons ont été installés pour développer la pêche du bord. Cependant, la pêche se pratique principalement en barques, voire en float-tubes.
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Toutes les techniques sont possibles

Comme dans la plupart des réservoirs, il faudra chaque jour trouver la pêche. Même si l’on recherche des poissons issus de pisciculture, qui sont assez « faciles » à capturer au départ, ces derniers vont vite devenir plus sauvages et méfiants. Il faudra savoir jongler entre les différentes techniques pour tirer son épingle du jeu. Selon la saison, la pêche sera différente, car les poissons auront une activité dépendante de la température, du taux d’oxygène de l’eau et de la nourriture présente. J’utilise souvent plusieurs cannes déjà montées prêtes à l’emploi, et privilégie les pêches en sèche ou noyée dans un premier temps. Une canne de 9 pieds soie de 6, montée avec une soie flottante pour la noyée notamment, quand il y a un peu de vent et que de petites vaguelettes se forment sur le lac. C’est le cas aussi pour pêcher en nymphe, au chiro ou, bien sûr, en sèche. Une de mes pêches préférées est de repérer des truites actives en surface, et de leur proposer soit une mouche sèche, soit un train de chiros. C’est toujours très excitant de faire monter en sèche des poissons de belles tailles. À noter qu’au printemps, il est possible de réaliser de très belles pêches en surface en fin d’après-midi et, coup du soir notamment, avec de petits sedges noirs. N’oubliez pas les mouches de mai, bien présentes dans les tributaires et dans le lac. Une canne de 10 pieds soie de 6 ou 7, montée avec une soie intermédiaire, est l’ensemble que j’utilise la majorité du temps, pour pêcher au streamer léger, mais également en noyée ou au chiro. J’alterne les techniques en fonction de l’activité des poissons et de la profondeur des spots. 

Une large sélection vous permettra de trouver les mouches du moment. Les coloris naturels (blanc, noir et olive) sont souvent mes préférés sur ce réservoir. Pour autant, il ne faut pas oublier les coloris flashy pour déclencher les poissons à certains moments de la journée, ou jours, et les imitations de gardons pour traquer les grosses truites.
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Trouver la bonne animation

Lorsqu’il faut pêcher plus creux, une canne de 10 pieds soie de 7 avec une soie plongeante sera plus judicieuse pour pêcher au streamer ou au boobies (lorsque les truites sont vraiment récalcitrantes et collées au fond). Je réserve ce montage principalement pour les pêches hivernales, lorsque les poissons sont peu actifs. Tout au long de la journée, il faut chercher les zones dans lesquelles se cantonnent les truites, mais aussi la couche d’eau où les poissons évolueront et seront en phase d’alimentation. Comme partout, le choix et la taille des mouches, mais aussi la vitesse d’animation, sont à varier et à trouver, pour rencontrer un certain succès. Les mouches de couleurs naturelles ont ma préférence (olive, noir, blanc), sauf si les poissons sont fraîchement introduits, ou ne répondent pas à ces coloris précités. Le rose est une excellente couleur par eaux froides. En septembre et en octobre, il y a souvent de l’activité en surface, et je commence en sèche avec de gros sedges en chevreuil à draguer, parfois avec une nymphe en potence, ou en noyée. Les tipules peuvent aussi intéresser fortement les truites en cette saison. Puis, si rien ne se passe, je prospecte au streamer en intermédiaire, ou en flottante si je pêche les arrivées d’eau ou les bordures, lorsque les truites sont à la recherche de proies dans moins d’eau. En plein hiver, et parfois durant l’été, si les températures sont trop élevées, les truites se sont souvent réfugiées dans les profondeurs du lac, et il faut donc descendre et pêcher plus creux. La pêche au streamer est alors bien souvent la pêche la plus efficace. Dans ce cas, je monte deux streamers, ou deux mouches (un streamer et une nymphe de type montana, ou gros chiro), pour trouver les coloris du jour. Parfois, l’utilisation de streamers de plus grande taille (6 à 8 cm) pourra faire bouger les grosses truites se nourrissant principalement de poissons blancs. Celles-ci affectionnent les postes sous les bâtiments et les enrochements proches du restaurant. J’y ai pris de très belles truites sur chasse, avec des mouches de type sparklers tête orange, ou un streamer blanc/orange qui imite à la perfection ces cyprinidés. Il m’est d’ailleurs arrivé à plusieurs reprises de prendre une truite qui recrachait un gardon fraîchement capturé. 

Cette truite gobait en surface en plein mois de juin. Un sedge en chevreuil à draguer la fera craquer.
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Pensez aux chiros

La pêche au chiro est aussi l’une de mes préférées, car la prospection est intéressante et les touches sont parfois très violentes et électrisantes ! Il faudra trouver les coloris et la taille du jour, mais aussi la profondeur de nage de notre train de 2 ou 3 mouches. Peu importe la technique, l’animation des mouches dépend aussi de la température de l’eau. Il faut encore une fois chercher ce qui fonctionnera à un moment de la journée, car les truites s’activent par moments, puis changent parfois de couche d’eau, et l’activité diminue. Les truites sont souvent très combatives et peuvent vous mettre sur le backing ! J’essaye de ne pas trop descendre en taille de nylon, mais parfois, en pêchant fin, il arrive de faire la différence. Je suis généralement en 18/20 au streamer, et en 16/14 en noyée et chiro. Rarement seul, je suis régulièrement accompagné, notamment par mon ami Jean-Marc. Nous essayons toujours de pêcher différemment pour trouver la pêche plus rapidement. À deux, dans tous les cas, nous passons toujours un bon moment. Il y a souvent une petite compétition « amicale » entre nous, qui rajoute du piment. C’est aussi l’occasion de revenir sur la saison passée et de se raconter nos bons moments de pêche, nos belles prises, nos échecs et nos expériences.

 

Infos pratiques

• Péche à la mouche exclusivement du 15 octobre au 15 juin (3 mouches maximum), et pêche aux leurres et à la mouche du 16 juin au 14 octobre. Empoissonnement uniquement pendant la pénode « mouche ». Il faut avoir une carte de pêche journalière, hebdomadaire ou annuelle pour pouvoir réserver. Possibilité de conserver 1 poisson par pêcheur par jour.
• Hameçon simple sans ardillon ou écrasé. Traine et amorçage interdits.
• Pêche en barques possible (6 disponibles) Supplément pour la location de 10 € la demi-journée et de 15 € pour la journée.
• Accès limité à 12 pêcheurs maximum du bord, 6 barques et 6 float-tubes.
• Pêche en float-tube possible. Droit de mise à l'eau : 2 € (float-tube non fourni)
•Tarif : 12 € la demi-journée et 18 € la journée pendant la période mouche.
• 12 € tarif unique en période leurre et mouche.
• Tarif de groupe possible. Renseignements et réservation en contactant la tédération de pêche.
• Réservation du parcours en totalité : 240 € la journée. Réservation obligatoire par téléphone au 02 96 68 15 40.
• Réservation : www.federation-peche22.com.
• Possibilité de se restaurer sur place à l'Auberge de l'Étang neuf (réservation recommandée).
• Une salle dans laquelle se situe le matériel pour les barques permet également de manger au chaud. Des toilettes sont aussi disponibles sur place.
• Un espace extérieur couvert permet aussi de pique-niquer à l'abri.

 

 

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