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Bar en surfcasting : premiers conseils

Décennie après décennie la pêche du bar en surfcasting est l’une des plus pratiquées sur nos côtes. Ce poisson aussi convoité pour sa chair que pour cette touche qui laisse votre scion dressé et votre ligne totalement relâchée fait de lui un poisson au comportement unique et singulier. Avant de détailler les lignes techniques pour pêcher le bar en surfcasting, laissez-moi vous écrire quelques mots informels de situations vécues qui je l’espère vous révéleront quelques vérités utopiques sur la pêche du bar en surfcasting.

Beaucoup sont convaincus qu’en France « il n’y a plus de bars à pêcher du bord » mais 2021 nous aura montré le contraire. 2021 aura été une année à deux vitesses. Le premier semestre avec son lot de restriction puis le second où les vannes ont été rouvertes nous ont permis de fréquenter la grande bleue sans limite. Pour dresser le portrait sur la zone nord (mer du Nord, Manche et mer celtique) 2021 aura été une année riche en bars, oui ! Les nombreux comptes rendus de pêche attestent d’une population arrivant à maturité 45/50 cm pour la moyenne, voilà des signes encourageants pour les années à venir.

Un joli bar pris à l’arénicole en bordure
Crédit photo : Romain Steeno

Le plus encourageant c’est la densité de poisson car il n’a pas été rare de voir du bord cinq, six prises parfois plus, toutes calibrées. Voilà de quoi se poser quelques questions :
• est-ce lié à l’encadrement de la pêche loisir (quota et maille) ?
• est-ce lié à l’encadrement des professionnels de la gestion de la pêche du bar qui rappelons-le : prévoit par dérogation une interdiction totale de pêche du bar au nord du 48e parallèle, des possibilités de pêche professionnelle pour certains métiers de pêche, uniquement en janvier puis du 1er avril au 31 décembre avec des restrictions fortes ?
• est-ce lié à une année exceptionnelle : facteurs météorologiques ?
Chacun a ses idées mais il est difficile d’y répondre avec fermeté et fondement puisqu’en dessous du 48e , les résultats côté pêche de loisir ont été tout aussi surprenants. Pour mémoire en dessous du 48e , le premier trimestre 2021 n’aura jamais été aussi meurtrier sur les frayères… en témoignent les tristes résultats sur le port des Sables-d’Olonne qui n’aura jamais vu débarquer autant de bars sur la période de reproduction. Cette forte pression n’aura pas entamé les résultats qui ont été réguliers tout au long de la saison avec des marées exceptionnelles apportant des souvenirs de pêche mémorables. Là encore, il est difficile de conclure sur cette situation et d’en connaître les raisons exactes.

La saison dernière a montré que la tombée de la nuit n’est pas toujours le meilleur moment car d’autres paramètres influent sur le résultat.
Crédit photo : Romain Steeno

C’est (souvent) meilleur la nuit…

Quoiqu’on n’en pense, quoiqu’on n’en dise le stock se refait au nord et s’effondre au sud du 48e mais pour nous pêcheurs il y a encore des bars à prendre en surf. L’année 2021 en est la preuve qui au demeurant restera à jamais gravée dans nos mémoires. Dans les faits, j’ai longtemps pensé que les bars mordaient mieux la nuit que le jour, dans une mer plutôt agitée que calme mais 2021 m’aura aussi montré les nuances que je devrais tenir dans mes propos parfois catégoriques… Au moment où j’écris ces mots il est l’heure de dresser le bilan halieutique 2021 et d’ouvrir une nouvelle page : 2022. Aficionado des sorties de nuit, qui se présentait dans 90 % des cas le soir au coucher du soleil, au milieu de la nuit ou le matin à l’aube m’ont souvent apporté de bons résultats. Je présentais d’ailleurs dans chacun de mes articles ces créneaux comme Les « meilleurs moments » : vous aurais-je menti ? Les périodes de restriction sanitaire comme nous les avons vécues au premier semestre 2021 nous ont permis de remettre tout à plat côté pêche en surfcasting et notamment dans celle de la traque du bar. Rappelez-vous jusqu’en juin nous ne pouvions pratiquer pratiquement que de jour et cela ne nous a pas empêchés de prendre du poisson et du beau.

Parfois, chercher un spot un peu reculé, c’est la clé du succès.
Crédit photo : Romain Steeno

Des postes plus reculés

Ce que j’ai remarqué dans cette nouvelle approche de pêche de jour, c’est que les spots où les beaux poissons sont au premier plan de nuit peuvent être totalement improductifs de jour à cause des nuisibles : les petits poissons en l’occurrence les petits bars. Autrement dit sur ces spots les petits sont beaucoup trop actifs et présents de jour pour que l’on puisse pêcher les plus beaux. Certes le choix des appâts telle une lanière de seiche aurait pu contrer cela mais ayant beaucoup pêché avec des vers je me suis retrouvé piégé par leur voracité. Sur ces spots la nuit les faisait rejoindre la pleine eau et nous permettait de prendre les plus beaux. Pour contrer cela, j’ai dû chercher des spots plus reculés… Les belles journées de mer formée connaissent de l’engouement pour les surfeurs, alors il fallait ne pas hésiter à marcher plusieurs dizaines de minutes pour se retrouver seul face à l’océan. Rechercher donc des espaces plus retirés ce qui voudra certainement dire une marche de quelques kilomètres à pied bien sûr chargé de votre équipement pour trouver un poste de pêche suffisamment dessiné pour apporter de l’intérêt aux bars. Par expérience les bons spots sont la plupart du temps relativement loin et c’est souvent ça qui fait la différence. Et puis quand il fait beau longer la côte n’est pas désagréable tant qu’on n’est pas trop chargé et à l’aise dans ses mouvements, adapter donc votre paquetage et veillez à ne pas trop vous charger. Pour l’année 2021 mes meilleures sorties ont presque toutes été réalisées en pleine journée, comme quoi… dès l’instant que la mer est bien rangée…

Un beau poisson capturé en pleine tempête non loin de la côte.
Crédit photo : Romain Steeno

Une mer agitée, c’est plus de touches

Il y a plus de vingt ans maintenant, quand j’étais gamin on m’a toujours dit : « Le bar c’est dans la troisième vague ». À cette époque-là vous me direz, la densité de poissons était tout autre mais le point commun avec aujourd’hui c’est que le bar chasse toujours dans ces vagues et cette écume blanche. Étant de véritables prédateurs c’est souvent après la tempête avec les échouages et quand la nourriture s’amasse au bord que les poissons profitent de ces courts instants pour faire le plein. Dans les faits ils sont capables aussi de profiter de l’agitation sous-marine pour rentrer dans les bâches dans l’intention de se gaver de crevettes et autres proies en difficulté dans le courant. Inutile de le pêcher très loin car il se trouve souvent dans les vagues et la mousse là où le sable est remué. C’est généralement sur les plateaux dans les brisants que les résultats sont plus productifs. Voilà pourquoi nous vous invitons à pratiquer une mer formée et régulière de plusieurs marées. Attention cependant aux algues qui pourront aussi jouer les trouble-fêtes et vous fausser la partie. Appréciant grandement le courant je vous conseille de choisir des coefficients de marée typiquement supérieurs à 85 pour pouvoir disposer d’un vrai mouvement de marée. Orientez-vous sur les pointes de plage qui, par petit coefficient de marée deviennent des « hotspots »!

Une mer bien formée est souvent un gage de succès.
Crédit photo : Romain Steeno

Championnat de France Bias 2018 : le concours de circonstances !

Certains championnats m’ont ouvert les yeux sur l’importance des paramètres marée et météo. Le championnat de France de Bias l’illustre parfaitement. Un CDF c’est 300 pêcheurs, 3 secteurs de 100 pêcheurs (étalés sur 6 km), 3 jours de compétition (1 manche de 4 heures par jour). Nous sommes mi-septembre sur des coefficients de marée décroissant. Le premier jour de pêche est musclé avec des prévisions de houle passant le mètre cinquante. Certains postes sont bien marqués et laissent présager de belles surprises. La manche a été gagnée par Stéphane Morel (ASPLH) avec près de 8 kg de poissons dont un magnifique bar de 83 cm. Ce jour 2792 poissons ont été sortis pour un poids total converti 374,2 kg avec majoritairement des bars et des sars. La houle est retombée dans la nuit pour la seconde manche. Nous sommes sur un lever du jour et la manche sera gagnée par le local de l’étape Kévin Bastiat avec plus de 5 kg de poissons. Ce jour 1824 poissons sont sortis pour un poids total converti 292,14 kg : bars et rayés au programme. La troisième manche avec une houle inexistante mais surtout des températures en nette hausse. La manche sera gagnée par Philippe Galabru avec plus de 6 kg et un magnifique bar de 83 cm. Pour cette dernière 1002 poissons sont pêchés pour un poids total converti 221,64 kg : mulets et grandes vives pour les prises courantes. « Quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense la météo et le choix de la marée sont deux indicateurs pour pêcher correctement le bar. »

Deux cannes bien placées sont souvent suffisantes pour réussir.
Crédit photo : Romain Steeno

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