L’été va rapidement se terminer… Même si la surface de l’eau est bien chauffée par le soleil encore présent à cette époque, la houle commence à forcir avec l’arrivée des vents d’Ouest et le courant froid. Les trois mois à venir sont certainement les plus propices pour capturer de jolies pièces. En effet, tout est possible. Vous pourrez pêcher des bars francs, des raies, des bars mouchetés, des congres mais aussi des sparidés et des dorades royales ou des sars. Les poissons vont se préparer à l’hiver et donc approcher dans la bande des 100 m dans l’objectif de faire du gras pour tenir quand les températures redescendront. Comme l’alimentation fourragère est encore sur la bordure, les poissons nobles vont la rejoindre instinctivement dès que la température chutera.
Privilégier les plages à baïnes
À cette époque de l’année, les plages n’ont pas encore bougé comme on peut l’observer en hiver. Il est important de bien étudier le terrain pour repérer les lieux en vue des prochaines sorties. Nous vous conseillons de fouler le sable de préférence à basse mer et par gros coefficient pour scruter la configuration de la plage. L’observation du sol est aussi un élément à ne pas négliger pour trouver des traces de coquillages, de vers marins et d’autres aliments qui seront des indicateurs clés pour le pêcheur en quête d’un bon spot. Prendre de la hauteur (cette fois-ci à pleine mer) depuis les dunes est aussi un bon moyen pour repérer les courants, les entrées et les sorties de baïne. Vue aérienne, Webcam… tout est bon pour dégrossir en amont sans avoir à se déplacer, mais rien ne vaut le petit tour sur la plage pour avoir un aperçu de l’instant T. Le choix de la marée est certainement le critère le plus important. Notez que tous les coefficients peuvent être productifs à partir du moment où vous y allez dans le bon créneau. Les deux extrémités (basse mer et pleine mer) sont les meilleures périodes de renverse, et il y a plus de courant. C’est à ce moment précis que le poisson s’active pour s’alimenter. Les coups de mer aiguisent l’appétit des carnassiers qui viendront marauder dans les brisants sur les plateaux. Les mouvements de marée importants offrent de nombreuses friandises, comme les couteaux ou autres coquillages, qui viendront petit à petit s’échouer sur la côte. Pour votre confort et votre sécurité, il sera préférable de pratiquer juste après le coup de vent, c’est-à-dire 12 à 24 heures après. C’est bien plus facile à cette période car le vent est tombé et la houle résiduelle est suffisante pour espérer pêcher de belles pièces.
En situation : choisir et se positionner correctement sur la baïne
Le choix du spot et le placement sur la plage sont des éléments prépondérants dans votre réussite. Il est fort probable que vous restiez posté plusieurs heures au même endroit. Pour être concret, voici les différents placements sur une baïne, qui restent variables en fonction du coefficient et du sens de la marée (montant ou descendant). Les baïnes sont souvent riches en alimentation et les combinaisons de placement sont multiples.
• L’entrée de baïne permet de pratiquer la fin de marée descendante et le début de montante. Les poissons suivent le courant et naturellement l’alimentation. Un autre poste intéressant à ce moment de la marée est la pointe du banc de sable. Cet emplacement est valable quand la houle est faible.
• Le banc de sable est fait pour être pratiqué à basse mer quand le courant de l’entrée de baïne est trop important ou s’il y a une présence d’algues ou de débris.
• Le couloir est un poste de mi-marée, lorsque le banc de sable est recouvert et que l’écume commence à faire son apparition. Si le passage n’est pas trop large, il est aussi possible de pratiquer sur le banc de sable.
• Le cul de baïne est intéressant à pratiquer sur les dernières heures du montant – deux heures avant et deux heures après. Sur ce poste il est possible de pêcher le banc de sable ou le cul de la baïne sur la bordure.
Les baïnes peuvent être très dangereuses : de jour comme de nuit, nous vous conseillons de rester prudent et surtout de pratiquer à plusieurs !
Les appâts blancs sont de saison
Pas de doute : pour sélectionner les belles pièces, c’est le moment d’opter pour les grosses bouchées. Cela tombe plutôt bien puisque c’est la saison de l’encornet… N’hésitez donc pas à escher vos plus petits spécimens entiers ou bien de grosses lanières de seiches. N’oubliez pas les poissons gras (très odorants) comme les sardines qui donneront d’excellents résultats en cette période, quand l’eau est légèrement teintée, sur les raies et sur les congres. Dans les incontournables, vous allez retrouver les vers, comme les arénicoles, les vers tubes, les pistiches et les vers de sable. Il est important de ne pas écarter ces appâts car ils donneront à coup sûr de très bonnes prises, notamment sur les bars. Le bémol en utilisant ces vers concerne la taille du poisson. À l’arrivée, il est souvent plus petit qu’avec de grosses bouchées. Une chose est sûre, il faut opter pour des appâts frais et soigner leur présentation. À cette période de l’année où la nourriture est abondante, le poisson a en effet le choix. Il ne se privera donc pas de passer à côté de votre appât sans y toucher…
En pratique, comment cibler une espèce ?
Certains sont convaincus que le poisson est partout car il est libre de déplacement. C’est en partie vrai mais les meilleurs spots sont souvent ceux difficiles d’accès. On vous conseille donc ces zones peu pêchées où les poissons vivent paisiblement. Ces fameux coins « secrets » où il faut marcher de longues minutes dans le sable mou peuvent être identifiés avec nos outils du quotidien : carte marine et Géoportail Web seront alors vos meilleurs alliés. Maintenant, pour cibler une espèce, il faut combiner les facteurs météo, marée et technique (montages/appâts). Pour illustrer, prenons l’exemple du bar et du maigre. Ces poissons se pêchent plutôt dans les rouleaux, donc quand la mer est formée, ils sont actifs sur le fond mais aussi entre deux eaux et ils apprécient le courant. Le bar se pêche aussi bien de jour que de nuit, tandis que le maigre plutôt dans les transitions (jour/nuit, nuit/jour). Pour mettre toutes les chances de votre côté, nous vous conseillons de :
• pêcher quand la houle est présente, de préférence sur la phase décroissante (1,50 m max);
• choisir une baïne avec un plateau et des brisants marqués;
• vous assurer que le coefficient est suffisant pour offrir un volume intéressant (>75) ;
• utiliser un montage une empile haute d’environ 1,50 m qui fera travailler correctement votre appât au gré du courant;
• sélectionner vos esches: vers (tubes/pistiches) ou chair blanche (encornets/seiches);
• et, spécifiquement pour le maigre, de trouver une marée avec une coïncidence lever ou coucher du soleil Cette approche peut être facilement déclinée sur toutes les espèces dans l’objectif de sélectionner spécifiquement une famille de poisson.
À l’approche de l’hiver
Plus nous nous rapprochons de l’hiver et plus vos sorties seront intéressantes et productives. N’hésitez donc pas à affronter le vent, car les poissons sont à coup sûr dans les rouleaux. Pas trop vite quand même, gardez-en sous le pied, car la fin d’année réserve souvent de très belles surprises !
Adapter son matériel et ses appâts
Les poissons se déplaçant en banc sont souvent de la même taille. C’est naturel et cela permet de respecter la chaîne alimentaire. Ils ne sont donc que rarement solitaires et parfois bien plus nombreux qu’on ne le pense. Comme les plus petits, ils restent opportunistes et pour les faire mordre il ne faut pas lésiner sur la taille des appâts, sur celle des hameçons et sur les diamètres de Nylon d’empile. Eschez un bel encornet, une sardine entière ou encore un poisson de roche vivant comme un gobie sur un hameçon 4/0 à 6/0 vous permettra à coup sûr de sélectionner un gros poisson.