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La pêche des gros sars d'hiver en surfcasting

De la famille des sparidés, le sar est un adepte des eaux oxygénées. Depuis le bord il existe de nombreuses techniques spécifiques pour cibler l’espèce (toc, pelote), mais revenons plus en détail sur la recherche des gros sars en surfcasting.

Côtes bretonnes, côte Ouest et dans le Sud-Est les sars sont présents tout au long de l’année sur des zones facilement identifiables : les spots rocheux et bien oxygénés. C’est plus particulièrement en hiver dans l’écume blanche que vous trouverez les plus beaux poissons. 

Le coucher du soleil est un moment propice pour les gro
Crédit photo : Romain Steeno

Conseils techniques sur les postes rocailleux

S’il y a bien un endroit à privilégier ce sont les roches battues par la houle qui viennent créer des bouillonnements d’écume blanche. Les tombants abrupts avec 3/4m d’eau sont parfaits pour trouver les sars en nombre, dans ces conditions ils évoluent souvent dans des failles et sortent s’alimenter en sillonnant le trait de roche avec le mouvement de marée. Pour limiter les risques d’accrochage nous vous conseillons d’être attentif à la touche et de prendre contact immédiatement avec le poisson avant qu’il ne parte se mettre à l’abri. Inutile de lancer loin, le sar est un poisson qui se rapproche très près du bord tant qu’il y a de l’eau. Favoriser la présentation naturelle de votre appât en effaçant le poids de votre plomb cette technique augmentera considérablement vos touches. Pour effacer la résistance de la plombée plusieurs possibilités : 

  • diminuer le poids du plomb (30/40 g) ;
  • donner de la bannière pour faire travailler l’appât avec le courant ;
  • augmenter la longueur de vos avançons : 1,50 m et plus.

En alternant les distances et prospectant à plusieurs cannes il vous sera facile de trouver les endroits de passage. Vous remarquerez que les touches s’enchaînent canne après canne : au fur et à mesure du passage du banc.

Un beau sar capturé par mer agitée.
Crédit photo : Romain Steeno

L’après tempête sur les plages

L’après tempête révèle souvent de belles surprises en surfcasting. Même si les plages bougent beaucoup il est primordial de rester en veille sur le terrain de jeux pour repérer les lieux de passe potentielle. À l’occasion l’après coup de mer pourra vous faire découvrir un plateau rocheux, mais surtout avec les vents de mer, vous apporter de nombreux échouages de couteaux, myes et coquillages en tout genre qui affoleront les poissons ! La marée haute est certainement le meilleur moment simplement parce que c’est durant cette période qu’il y a le plus d’eau, rassurant ainsi les sars. C’est à ce moment précis que le poisson s’active pour s’alimenter avant de rejoindre les roches. En plage, les sars sont souvent plus actifs aux transitions de crépuscule ou de nuit noire. Ils profitent de l’obscurité pour sortir des roches et rôdent sur les plages généralement en banc de plusieurs individus souvent de même calibre. La mer encore bien formée, nous vous conseillons de pêcher en fixe (avec plomb pyramide 170 g ou grappin 150 g) et surtout canne bien haute sur un pique d’au moins 1m50 pour vous faciliter la lecture des touches et vous éviter les parasites accumulés sur la bordure.

Le panaché « arénicole couteau » est très apprécié des plus gros spécimens.
Crédit photo : Romain Steeno

Les postes rocailleux sont à privilégier mais les plages formées peuvent être intéressantes

Le choix du spot et le placement sur la plage sont des éléments prépondérants dans votre réussite. Il est fort probable que vous restiez posté plusieurs heures au même endroit, il est donc important de bien choisir le spot et de se positionner correctement. Pour parler concret, voici les différents placements sur une baïne qui restent variables en fonction du coefficient de marée et du sens de la marée (montant ou descendant). Les baïnes sont souvent riches en alimentation et les combinaisons de placement sont multiples. Une entrée de baïne permettra de pratiquer la fin de marée descendante et le début de montante. Les poissons suivent le courant et naturellement l’alimentation. Un autre poste intéressant à ce moment de la marée c’est la pointe du banc de sable, ce poste est valable quand la houle est faible. Le banc de sable est fait pour être pratiqué à basse mer quand le courant de l’entrée de baïne est trop important ou qu’il y a une présence d’algues ou de débris. Les couloirs sont des postes de mi-marée, lorsque le banc de sable est recouvert et que l’écume commence à faire son apparition. Si le passage n’est pas trop large, il est aussi possible de pratiquer sur le banc de sable. Le fond de baïne est parfait pour une pratique dans les dernières heures du montant 2h avant et 2h après. Sur ce poste il est possible de pêcher le banc de sable ou le cul de la baïne sur la bordure. Les baïnes peuvent être très dangereuses, ne vous aventurez pas seul et soyez très prudent surtout pour les pêches de nuit !

Sar capturé au ver qui va retrouver rapidement son élément.
Crédit photo : Romain Steeno

Les empiles d'1,5 m en 26/100 passent partout

Que vous soyez en Atlantique ou en Méditerranée le 26/100 est un diamètre de fil pour réaliser les empiles passe-partout. Suffisamment bon marché les « fluoro coated » représentent une bonne alternative en termes d’invisibilité, d’élasticité et surtout de souplesse. Pour accentuer et donner de la discrétion, augmenter la longueur de votre empile (2 m, 2,50 m). Cela offrira à votre appât une plus grande liberté et par conséquent une présentation plus naturelle. Cas contraire pour les mers plus fortes raccourcissez votre empile (1,20 m, 1 m) pour limiter les vrillages.

Les appâts de prédilection

La mâchoire d’un sar est puissante et surtout conçue pour broyer toutes sortes de vers et coquillages marins : rien n’arrête l’espèce. Des appâts pour pêcher le sar il en existe dans différentes familles (vers, coquillages, crustacés) et surtout de toute tenue à l’hameçon. Il faut parfois payer cher (trop) ces fameux appâts « miracles », mais est-ce que cela vaut toujours le coup ? Voici une synthèse non exhaustive des appâts qui vous permettront d’appréhender correctement la technique.

Le 26 centièmes fluoro coated est un bon passe-partout pour vos empiles.
Crédit photo : Romain Steeno

L’Américain : polyvalent

Le ver américain est généralement vendu en boîte de 8 pièces il reste très efficace sur les sparidés de taille moyenne. Ce ver doit être enfilé à l’aiguille et ne pas être percé sinon il se videra rapidement de son sang et deviendra improductif. Utiliser une aiguille pour enfiler et présenter correctement votre appât.

Le couteau : un appât économique

Très économique et facile à se procurer, le couteau représente un appât de choix polyvalent. À présenter entier ou décortiqué (ficelé), le couteau permettra à moindres frais de tenter sa chance. Le couteau est à ramasser après les coups de mer où ils s’échouent en nombre sur la plage.

Le crabe : un sélectif à gros sar

Facile à ramasser dans les zones rocheuses, le crabe sélectionnera les plus gros poissons. Utiliser un avançon avec deux hameçons permettra de présenter correctement le crustacé et assurera la capture du prédateur !

Le choix d’un hameçon rond fort de fer à pointe rentrante en taille 1 est conseillé pour ne pas louper les touches.
Crédit photo : Romain Steeno

En pratique, comment cibler les gros sars ?

Les poissons capturés sur nos côtes se situent généralement entre 400 g et 700 g, c’est principalement en hiver qu’il y a le passage des gros sars dépassant le kilo. Pour espérer prendre ces gros sars, nous vous conseillons de chercher un spot où la mer bouillonne avec de l’écume blanche, non loin de rochers ou roches plates. Les sars se tiennent généralement dans l’écume et naviguent entre les rochers, il faut alors prendre des risques et lancer au plus proche de la roche quitte à y laisser du matériel… Sur plage, il faut des conditions similaires : une mer suffisamment agitée avec beaucoup d’écumes et idéalement pêcher non loin des plateaux rocheux. À pleine mer, de nuit ou quand la pénombre est bien installée, les gros sars sortent de leurs trous pour sillonner le rivage à la recherche d’alimentation en tout genre. La recherche de belles pièces est toujours un moment particulier avec des poissons qui vous feront monter l’adrénaline tant la touche est violente et offriront un combat palpitant où rien n’est écrit d’avance !

Joli spécimen de la côte landaise.
Crédit photo : Romain Steeno

Des hameçons adaptés aux mâchoires acérées des sars

On n’appréhende pas le sar comme le bar puisqu’ils ont des méthodes d’alimentation bien différentes. L’un croque alors que l’autre aspire et gobe sa proie. Il ne faut donc pas perdre de vue que lorsque le sar s’alimente il broie avec sa mâchoire puissante. Avec des hameçons trop fins de fer vous prenez le risque qu’ils finissent écrasés sur cette gueule pavée si puissante et de louper le poisson trophée. Utilisez donc des hameçons forts de fer type « Chinu » (courte tige) en taille 2 à 1 en toute circonstance pour traquer sereinement les plus gros spécimens.

 

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Magazine n°79 - décembre 2020 - janvier 2021

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