Une grande famille que celle des sparidés! Elle compte presque une quarantaine de genres, dont des poissons que nous connaissons bien sur nos côtes françaises Atlantique ou méditerranéennes. Nous pouvons citer le sar commun, la daurade, le pagre ou encore les dentés. Sur la côte Atlantique, dans les Landes, Sébastien Lafond, pêcheur en surfcasting qui dispute chaque année les championnats de France, nous explique sa façon de cibler la pêche des sparidés depuis la plage, juste derrière les vagues. Une technique ludique dans un cadre qui est vraiment magnifique !
Un poste typique
En ce début de printemps, la majorité des sparidés sont proches du bord car la saison de reproduction arrive, les poissons se regroupent et cherchent de la nourriture. Sébastien choisi un poste typique de la pêche en surfcasting, une baïne, une sorte de piscine naturelle formée par les vagues, proche d’un banc de sable. La houle est calme et le courant ne tire pas trop, des conditions idéales pour pêcher aux appâts naturels avec des vers notamment. La météo est belle et sans vent, Sébastien choisi de pêcher tôt le matin dans la fraîcheur. Le soleil pointe à peine à l’horizon que les lignes sont déjà tendues. La nuit, les sparidés comme d’autres poissons ont tendance à se nourrir très près du bord, dans peu d’eau. Ils regagnent ensuite des fonds plus importants et plus éloignés du pêcheur dès que la lumière s’intensifie et que le soleil monte dans le ciel. Les tournants de marées dans ces heures matinales sont souvent intéressants.
Lancer loin !
Le matériel utilisé par Sébastien est adapté à des lancers assez lointains car il pose souvent un montage loin du bord pour varier les distances de pêche avec ces deux cannes et pouvoir localiser le poisson plus facilement. Pour ce faire, la bobine de son moulinet est dite longcast, sa forme permet une meilleure libération du Nylon qui est d’un diamètre assez fin, 0,20 mm, pour une meilleure pénétration dans l’air. Afin de ne pas casser au lancer, il utilise un arraché conique qui passe de 0,20 mm à 0,57 mm puis un corps de ligne court en 0,50 mm sur lequel il vient fixer ses bas de lignes d’un diamètre allant du 0,26 jusqu’au 0,33 mm. Il utilise parfois un 0,23 mm pour cibler les oblades avec un montage particulier. Tout ceci, associé à un bon choix du plomb utilisé mais aussi une bonne technique de lancer, permet d’envoyer son montage très loin derrière les vagues.
La distance de pêche est souvent cruciale en surfcasting, mais il faut aussi savoir parfois pêcher très proche du bord car le poisson n’hésite pas à se rapprocher en fonction des heures de la journée et des marées dans ces conditions. Les plombs utilisés sont sélectionnés en fonction des conditions de mer et du courant. Pour cette session, Sébastien opte pour un plomb Sporten de 150 g car le courant est faible. Le plomb portugais, plus angulaire, est utilisé quand le courant est plus fort. Le plomb ogive aurait aussi pu être utilisé pour cette session par exemple.
Vaste choix d'appâts
Pour la pêche des sparidés, Sébastien utilise des vers arénicoles, des vers tubes ou des pistiches principalement, mais aussi des couteaux. L’important est de varier les appâts afin de définir celui qui fonctionne le mieux et de trouver rapidement ce qu’il faut si le poisson se focalise sur un seul d’entre eux. Certains sparidés possèdent des dents et mâchoires assez puissantes ! Notre pêcheur utilise des hameçons N° 2 ou 4, fort de fer pour résister aux daurades ou certains gros sars. L’eschage des appâts est une étape très importante pour la réussite de la pêche en surfcasting. Il faut pouvoir lancer loin un appât souvent fragile et bien le présenter aux poissons.
Pour cela, Sébastien utilise une aiguille à vers sur laquelle il enfile un ou plusieurs vers qu’il fait glisser le long du bas de ligne pour positionner l’hameçon à l’extrémité. Afin de bien solidariser le tout au bas de ligne et d’éviter d’abîmer les vers au lancer, il entoure le tout de fil élastique dédié à cette pratique. La technique pour effectuer cela est de mettre la pointe de l’hameçon dans l’aiguille qui va servir de support rigide pour guider l’élastique autour des vers. Les appâts vont rester bien droits le long de l’aiguille. Il suffit ensuite de retirer cette dernière en la faisant glisser tout en maintenant les vers avec l’autre main. Il ne reste plus que l’élastique entouré autour des appâts qui sont prêts à être lancés ! Cette technique est la même avec des couteaux.
Susciter la curiosité
Sébastien rajoute parfois une perle de couleur ou phosphorescente en amont des appâts sur le bas de ligne, cela permet aux poissons de mieux repérer le montage et l’esche. Les poissons sont d’un naturel curieux. Un élément inconnu est pour eux une source d’intérêt ce qui facilite parfois la venue des poissons sur les appâts. Il utilise aussi plusieurs appâts différents sur le même hameçon pour décider les poissons. L’idéal pour cela, c’est d’utiliser le montage appelé wishbone: deux hameçons sur la même terminaison de bas de ligne. Un genre de montage tandem avec un appât différent sur chaque hameçon. Ce montage est très efficace pour avoir des touches rapidement lorsque le poisson ne mange qu’un seul type d’appât, une façon de multiplier les chances d’avoir des touches encore une fois et assurer de jolis combats.
Astuce pour l’oblade
Pour pêcher plus facilement l’oblade la perle de couleur est flottante car ce poisson a tendance à se nourrir dans la couche d’eau plutôt que ramasser les appâts au fond. Si vous regardez bien, ce poisson a la bouche légèrement orientée vers le haut ce qui démontre une tendance à chercher sa nourriture en pleine eau. Sébastien diminue alors le diamètre de son bas de ligne jusqu’au 0,23 mm pour permettre une meilleure flottabilité de la ligne. La perle permet d’équilibrer ou de faire flotter l’appât au-dessus du fond sous l’action des vagues qui le fait évoluer dans la couche d’eau et permet de déclencher plus de touche en particulier sur cette espèce de sparidé. Une astuce qui fait la différence.