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Pêche en surfcasting : trois distances, trois montages

En surfcasting, savoir lancer à grande distance est un plus indéniable. Cependant, le poisson n’est pas nécessairement au-delà de la bande des 100 mètres. Il aime, par moments, patrouiller près du bord, dans peu d’eau, à la recherche de nourriture le plus souvent décollée du fond par les vagues. Adaptez vos montages à la distance de pêche.

L'idéal est d’utiliser deux, voire trois cannes quand les conditions de pêche le permettent, afin d’étager ses lignes. Pour qu’il en soit ainsi, il est nécessaire d’adopter, en fonction de la distance de pêche, un montage spécifique. Le mouvement de l’eau diffère selon que l’on est près ou loin du bord. Lancer loin suppose un montage approprié pour gagner en distance mais aussi pour protéger l’appât des frictions qu’il subit lors du lancer et de l’impact à la surface de l’eau. À moyenne distance, un montage coulissant est bien souvent la solution si l’état de la mer le permet alors qu’à moins de 40 mètres du bord, compte tenu de la turbulence de l’eau, un montage « basique » à potence est judicieux pour éviter les emmêlements. L’état de la mer, le moment de la marée et la distance à laquelle on pêche conditionnent le type de montage.

Cette petite roussette a succombé à un appât présenté sur un long bas de ligne pour lui offrir une belle liberté de nage.
Crédit photo : Thierry Sauvin

Sans pour autant inscrire dans le marbre ce qui suit, on peut distinguer trois intervalles de distances, du plus près au plus loin, et y associer un montage.

Jusqu'à 40 mètres du rivage

Peu de pêcheurs en surfcasting pêchent à moins de 40 m du bord. Et pourtant, c’est bien souvent à proximité du cordon de galets que la pêche se fait ! Sur cet intervalle de distance, la profondeur est faible (1,50 m maximum en général) et le territoire de pêche est souvent agité. C’est la zone à mousse, là où les vagues se cassent. Au début du flot, l’appât se trouve alors sur le bas de plage, zone où se trouvent coquillages et vers marins. Le mouvement de l’eau qui résulte du flux et du reflux de l’eau soulève le substrat et décolle la nourriture du fond (vers, coquillages et crustacés) dont raffolent les poissons et plus précisément le bar. À mi-marée et à l’approche de l’étale de haute mer, non loin du cordon de galet, la zone est alimentée d’une abondante nourriture le plus souvent en suspension. La turbidité de l’eau qui en découle fait écran entre le poisson et le pêcheur. Le poisson perd alors un peu de sa méfiance. C’est une zone particulièrement prisée par le bar, celui-ci se trouvant parfois dans 20 cm d’eau… Dans cette zone tourmentée, le montage à une ou deux potences avec des empiles courtes de fort diamètre est plutôt recommandé. Certes ce montage est un peu rustique mais au moins les risques d’emmêlements sont limités contrairement à d’autres montages plus élaborés et offrant moins de résistance aux poissons. En outre, les prédateurs qui s’y trouvent sont en chasse et n’hésiteront pas à se jeter sur l’appât. Celui-ci a tout intérêt à être robuste et assez imposant. En effet, ballotté par le mouvement de l’eau, l’appât devient, dans une certaine mesure, un appât-leurre. Les touches sont généralement violentes.

De 40 à 80 mètres du bord

C’est la distance de pêche la plus courante. Pourquoi ? Parce que c’est la distance que l’on peut atteindre aisément sans pour autant maîtriser les techniques de lancer sud-africain (plomb posé) et pendulaire. À cette distance, la mer est plus calme et l’eau y est plus claire aussi… À 80 mètres, la mer ondule mais à l’approche des 40 mètres, la hauteur de la vague s’élève et sa lèvre (partie supérieure) commence à tomber alors que son épaule n’est pas encore cassée. C’est une zone dont la profondeur peut atteindre les 3 mètres. On y rencontre bars, sparidés (dorades grises et royales), raies et poissons plats. Ici, le montage qu’il faut privilégier, si la mer n’est pas trop agitée, c’est le montage coulissant avec coulisseau. Si les turbulences s’accentuent, il faudra raccourcir et/ou augmenter le diamètre du bas de ligne pour donner davantage de rigidité et ainsi éviter les problèmes d’emmêlement. À l’approche des étales, moment où le courant ralentit puis disparaît, un montage à potence avec empiles courtes est parfois préférable pour éliminer les risques d’emmêlement.

Au-delà des 80 mètres

Ici, la mer ondule et la longueur d’onde est importante (distance entre les deux crêtes de vagues). Seuls les bons lanceurs maîtrisant les techniques performantes peuvent dépasser la barre des 100 mètres avec appât. La couleur de l’eau est plutôt bleu foncé signifiant que la profondeur est importante. On y trouve des poissons particulièrement méfiants et notamment la dorade royale. C’est aussi à cette distance qu’il faut pêcher par temps calme et ensoleillé, le poisson restant le plus souvent loin du bord et en profondeur pour des raisons de sécurité. Bien pêcher à cette distance suppose une bonne maîtrise des techniques de lancer (pendulaire ou sud-africain) mais aussi des montages avec accroche appât dont l’intérêt est d’une part de limiter la prise au vent de celui-ci et, d’autre part, de le protéger des frictions qu’il subit lors du lancer.

La présentation de l’esche est primordiale pour réussir une belle pêche en surfcasting. Il faut être soigneux et posséder des appâts frais et de bonne qualité.
Crédit photo : Thierry Sauvin

Les laisses de mer, un signe de bon augure

Échouées sur les plages, les laisses de mer ne sont guère avenantes. Nombreux sont les pêcheurs à les fuir. Et pourtant, une plage « sale » parce que jonchée de laisses de mer est un signe annonciateur de belles pêches. Cette accumulation de débris naturels et de détritus déposés sur le cordon de galets forme un écosystème participant à la vie du littoral. C’est un habitat trois étoiles pour les insectes et crustacés (puces de mer) dont se régalent oiseaux et poissons. À l’étale de pleine mer, cette dernière reprend ses anciennes laisses qui libèrent ses petits habitants. Les bars s’aventurent alors près du bord. Compte tenu du flux et du reflux de l’eau, leur présence n’est pas toujours facile à détecter. Tout feu tout flamme, ces poissons se trahissent par des remous de couleur ocre jaune car l’eau est chargée de sable. N’hésitez pas à tendre vos lignes près de ces dépôts.

Les lancers à longue distance, 100 m et plus doivent être maîtrisés par le pêcheur. Le montage, avec système accroche appât, limite les emmêlements lors du vol
Crédit photo : Thierry Sauvin

La mer est un milieu très instable pour ne pas dire soupe au lait. Il est donc nécessaire de modifier ou de changer de montage en fonction de l’état de la mer mais aussi de la distance à laquelle on souhaite pêcher. Bien sûr, cette association « trois distances, trois montages » ne constitue en rien une règle indépassable. On le sait, la réussite passe aussi par la transgression.


Les deux niveaux d’une plage

Généralement, une plage comprend deux niveaux : le bas et le haut. Riche en nourriture (vers marins, coquillages et lançons) et relativement plat, le bas de plage est à privilégier. Il est donc important de pêcher le plus longtemps possible sur cette zone qui fait office de garde-manger. Plus pentu et bordé par un cordon de galets, le haut de plage est souvent pauvre en nourriture. Il ne faut pas pour autant le négliger. Celle qui s’y trouve, le plus souvent en suspension, provient généralement du bas de plage. Sous l’action des vagues, coquillages et vers sont alors présents surtout lors du flot. Pêcher tout contre du cordon de galets peut rapporter gros ! L’eau est chargée de sable et d’algues suite au flux et au reflux de l’eau, mouvement entraînant des laisses de mer riches en puces de mer… friandises dont se délectent les bars.


Une pêche à reculer pour rester sur le bas de plage

Si vous ne maîtrisez pas les techniques de lancer, la pêche à reculer est un excellent moyen d’atteindre de grandes distances avec une bonne présentation de l’appât. Après avoir lancé sa ligne à l’étale de basse mer, il suffit, avec le flot, de reculer sa canne. Selon la configuration de la plage, on peut atteindre facilement les 250 m ! L’appât est installé sur le bas de plage, niveau préféré des poissons. Il est possible de rencontrer des dorades royales, raies, turbots. En outre, puisque l’appât n’a pas été lancé violemment, sa présentation est impeccable ! Compte tenu du fait, que l’appât va séjourner plusieurs heures au fond de l’eau, il est préférable d’utiliser un tentacule de calamar ou bien deux ou trois bulots enfilés sur la hampe de l’hameçon.

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Magazine n°952 - Septembre 2024

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