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Surfcasting dans les Hauts-de-France

Crédit photo Romain Steeno
La pêche du bord en hiver est parfois compliquée pour le pêcheur. Pourtant, ces mois de froids sont très productifs en matière de variété et de densité de poissons. C’est en compagnie de Frédéric Baudin, figure locale du Dunkerquois, que nous allons aborder la pêche en surfcasting durant la période hivernale.

Souvent capricieuse, la météo en hiver peut cependant offrir quelques journées clémentes. Nous prenons donc rendez-vous dans les Hauts-de-France avec Frédéric Baudin, plusieurs fois champion de la discipline et toujours parmi les meilleurs espoirs français pour disputer les rendez-vous internationaux. Au travers de plusieurs parties de pêche, Frédéric Baudin va nous livrer ses conseils grâce à une expertise acquise au fil des décennies sur son terrain de jeu du dunkerquois et à un partage sans faille !

Frédéric est un champion de haut niveau qui connaît parfaitement ses secteurs de pêche.
Crédit photo : Romain Steeno

Frédéric Baudin en quelques mots

« Depuis maintenant près de 25 ans, je pratique la compétition en surfcasting. Champion de France à la Tremblade en 2012, plusieurs fois sélectionné en équipe de France, je me suis enrichi, au fil des années, de différentes techniques qui me permettent de pêcher les 4 coins de la France. Passionnés par les voyages, nous avons, avec une bande de potes, joint l’utile à l’agréable, et découvert la pêche exotique. Nous sommes ainsi partis plusieurs fois dans l’archipel des Bijagos en Guinée-Bissau. Cela a été l’occasion de revenir avec des courbatures, mais surtout des souvenirs plein la tête, notamment grâce aux caranges et otolithes XXL ! En 2016, plus localement, avec quelques copains, nous avons créé le Surf Casting Club Dunkerquois, et nous comptons maintenant près de soixante-dix licenciés. L’esprit d’équipe, le partage et le respect de l’environnement sont les valeurs fondamentales du SCCDK. N’hésitez pas à entrer en contact avec nous directement par notre site Internet https://sccdk-peche.com, ou par les réseaux sociaux, comme notre page Facebook. »

La digue du Braek
Crédit photo : Romain Steeno

Rendez-vous pêche au Braek sur une basse mer

La digue du Braek est un haut lieu de la pêche en surfcasting dans les Hauts-de-France. Les Belges et les Hollandais font même la route pour accéder à ce spot mythique. Le Braek est connu grâce à cette longue digue bétonnée de plus de six kilomètres qui, d’un côté, fait face à la mer, et de l’autre, au bassin minéralier. Attention aux véhicules comme les camionnettes : une limitation de hauteur se trouve à l’entrée, filtrant ainsi l’accès. Nous arrivons avec Frédéric, et il restera un peu moins de 2h de descendant. Nous avons prévu de faire entre 1h et 1 h 30 de montant pour profiter du courant faiblissant. Le coefficient est important (106), ce qui permet de profiter pleinement de la marée basse sans devoir courir après la marée. Effectivement, lors des dernières heures du descendant, la mer ne court plus et, pour ainsi dire, seule la hauteur d’eau change. Du haut de la digue, mon guide distingue ces zones de courants (traces blanches) où nous devons lancer nos lignes. Frédéric s’installe rapidement et place ses 3 cannes côte à côte. Cela m’interpelle. « Dans le Nord, le mouvement de marée est important, et pour éviter de courir, je place mes 3 cannes côte à côte. Pour autant, elles pêchent bien à 20 m l’une de l’autre… Il suffit pour cela de les lancer en éventail. » Voilà une astuce fort intéressante, qui limitera considérablement vos déplacements ! Il est encore un peu tôt pour atteindre la fameuse zone productive, nous sommes maintenant dans le « money time ». Les montages accroche-appâts sont lancés le plus loin possible pour atteindre le trou, cette zone de courant où le poisson est très actif.

À la renverse de marée, le poisson est toujours plus actif.
Crédit photo : Romain Steeno

Limandes et merlans

Grâce à une houle quasi nulle, et malgré le fort coefficient, il n’est pas nécessaire d’utiliser des plombs grappins ou pyramide. « J’utilise presque systématiquement les plombs accroche-appâts de Breakaway en 170 g. Ce grammage autorise une légère dérive, favorisant ainsi la prospection. Et puis, utiliser un plomb « libre » me permet aussi de pêcher plus fin sur mon moulinet, qui est généralement compris entre 16 et 20/100, pour ainsi limiter la prise au courant et atteindre plus facilement le trou. » À cette distance et avec l’élasticité du nylon, les touches restent discrètes, mais les premiers poissons sont remontés : limandes, merlans et quelques bars seront de la partie. À la renverse de marée, le poisson est toujours actif, et puis au début du montant, Frédéric m’explique le « coup de grâce ». « Bien souvent, quand la renverse de marée commence à s’intensifier, je remonte mes lignes et les replace le plus loin possible… c’est parti pour vingt à vingt-cinq minutes durant lesquelles je vais reculer et laisser pêcher. Ce dernier coup de ligne est souvent payant, car avec la marée montante, le poisson a tendance à sortir du trou pour prospecter la plage. » C’est chose faite, puisque Frédéric remonte les derniers poissons… Bravo ! En remontant la digue, il me fait remarquer que, pour les pêches de pleine mer, il y a de très bons coups à faire lorsque le vent est de dominante ouest (sud-ouest, ouest, nord-ouest). À nouveau, 2 h avant et 2 h après seront les moments clefs. Attention, au Braek à pleine mer, le trépied lesté est vivement conseillé…

Selon Frédéric Baudin, sur la digue du Braek, la tombée de la nuit est un moment à ne pas manque.
Crédit photo : Romain Steeno

Le bassin minéralier à la tombée de la nuit

Souvent considéré comme un spot de repli, le bassin minéralier est pourtant un véritable secteur de pêche tout confort ! Situé juste derrière la digue du Braek, ce plan d’eau fermé est relié à la mer par 4 écluses. Ce bassin portuaire est entouré de sites Seveso à risques, et l’accès y est simplement toléré. Pour cette rencontre, Frédéric ciblera un début de soirée pour profiter de la tombée de la nuit qui reste LE moment clef pour la pêche dans le bassin. Nous entamons une pêche à 40 m avec des montages à 3 potences munis de perles flottantes sur les empiles supérieures. Celles-ci permettent de surélever l’appât et de lui donner un effet de nage. « De nuit, j’aime bien utiliser des flottantes phosphorescentes sur des poissons comme le merlan. C’est très efficace. En hiver, pour les empiles, un Amnesia est parfaitement adapté. En revanche, en été, je passe sur du fluoro carbone en 26/100, car l’eau est transparente. » Mon guide affectionne particulièrement la demie dure et le ver d’eau qui, dans le bassin, permettent de toucher tous les poissons. Je remarque qu’il n’utilise pas d’aiguille pour escher ses appâts… « Je n’utilise pas d’aiguille, car les hameçons longue tige permettent d’escher les vers très facilement. D’ailleurs, j’utilise très rarement les hameçons ronds. » Je remarque que Frédéric utilise uniquement des plombs libres compris entre 120 et 150 g. « Pour ce qui est du plomb, les grappins sont à proscrire ici, car il n’y a pas de courant dans le bassin, et cela vous évitera de plus d’accrocher dans les moules qui se trouvent en bordure. »

Notez la position très haute des cannes pour pêcher le bassin, ceci afin de soustraire la ligne des bordures garnies de moules.
Crédit photo : Romain Steeno

Trépied obligatoire

La topologie du terrain rend le trépied obligatoire. « Pensez à prendre un trépied pour y poser vos cannes, car les abords du bassin sont composés de béton ou de dunes. Mettez-y votre canne assez haute pour ne pas faire reposer votre fil sur les moules qui se trouvent en bordure de quai. » Le coucher de soleil approche, l’obscurité s’installe et les premières touches animent nos scions ! La densité de poissons s’intensifie avec la nuit. Nous terminerons avec près de 20 poissons chacun. Dans le bassin, on pêche pour le plaisir, et toutes les prises sont remises à l’eau. Un dernier bon conseil pour éviter d’accrocher en remontant : maintenez la canne très haute et moulinez rapidement, même avec du poisson. L’astuce de l’ailette avant le plomb est même possible !

Premier petit bar du bassin, bien vite remis à l’eau.
Crédit photo : Romain Steeno

Pas seulement une pêche de distance

« Le Braek à basse est très intéressant à pêcher notamment sur les gros coefficients de marée calme, où c’est typiquement une pêche de distance. Pour cela, il faudra des montages adaptés, comme nous vous le proposons. Pour les appâts, le poisson d’hiver n’étant pas très regardant, le ver noir ébrodé est l’appât qui permettra de prendre toutes les espèces. Dans ce chenal, l’activité marine est très présente, avec pas mal de crustacés, comme les crabes et crevettes, alors si je devais donner deux conseils, ils seraient les suivants : ligaturez vos appâts, et remontez régulièrement vos lignes. Passé quinze minutes maximum, vous pouvez considérer que votre montage est improductif. [...] Dans le bassin, il est rarement utile de lancer loin, car le poisson se trouve généralement dans les 70 premiers mètres. À partir de 20 m du bord, le fond tombe à pic pour atteindre plus de 15 m au milieu du bassin, et ainsi permettre aux navires marchands de circuler. Côté appâts, la demie dure et les petites arénicoles (ver d’eau) restent les appâts les plus pêchants et permettent de balayer l’ensemble des espèces présentes. Il est fortement recommandé de ne pas pêcher trop fin en nylon de moulinet ; un bon 30/100 en direct est suffisant. Concernant les montages, 3 longues empiles, comme nous vous le proposons, conviendront parfaitement. » Si le vent est fort, Frédéric vous conseille de tenter la pleine mer au Braek qui réserve souvent de belles surprises même en cette période fraîche. Et si le vent est très fort, le repli côté bassin est fortement conseillé même de jour. Dans tous les cas, l’orientation de Dunkerque fait qu’il y a toujours un spot à pêcher… [Pour en savoir plus, retrouvez deux montages de Frédéric]

À la nuit noire, les premiers merlans se font prendre.
Crédit photo : Romain Steeno

 

Le palmarès de Frédéric Baudin

2002 : champion de France jeunes toutes catégories
2003 : champion de France espoirs
2004 : membre équipe de France espoirs
2005 : membre équipe de France espoirs
2006 : membre équipe de France espoirs
2007 : membre équipe de France espoirs => médaille de bronze individuel + champion du monde par équipe
2012 : champion de France toutes catégories + membre équipe de France adultes
2014 : médaille de bronze championnat de France adultes
2017 : membre équipe de France adultes, champion de France par club
2018 : membre équipe de France adultes + équipe de France des paires
2019 : membre équipe de France adultes
2021 : membre équipe de France des paires, participation au championnat du monde des clubs

 

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