Le début de saison de pêche au bar est une période qui reste comme tous les ans, un moment difficile pour la reprise de la pêche. Peu enclins à se déplacer dans ces eaux froides, ces prédateurs sont encore fragiles de leur périple hivernal. Après avoir parcouru de longues distances pour se regrouper en nombre et se reproduire, les premiers bancs de bars regagnent progressivement nos côtes en quête de nourriture, qui va les remettre en forme au fil d’une saison printanière favorable et tempérée. De ce fait, si tous les paramètres naturels coïncident convenablement, les boules de fourrage vont se densifier, et il sera alors plus facile de repérer les bars, qui vont eux aussi accroître leur activité pour se nourrir davantage.
Une révision nécessaire
La révision annuelle du matériel est nécessaire en vue de la nouvelle saison de pêche qui va débuter incessamment, quelles que soient les techniques de pêche que l’on pratique. Comme de nombreux loisirs qui demandent l’usage d’un matériel adéquat, et en parfait d’état de fonctionnement, afin de réaliser sa passion en minimisant certaines contraintes, la pratique de la pêche en bateau demande à porter également une attention bienveillante, sur l’ensemble du matériel. Et en toute logique et de bon sens, la première chose à faire, c’est l’entretien de votre bateau et le point sur le matériel de sécurité à bord. Toutes les embarcations à moteur, quelles que soient leur taille, leur puissance moteur et leur fréquence de navigation, nécessitent au minimum un entretien annuel. De ce fait, il est grandement nécessaire de faire effectuer par un professionnel du nautisme, une révision complète des éléments importants du bateau, notamment le remplacement de l’huile et du filtre à huile du moteur. Parfois, il suffit d’un simple contrôle de l’état d’usure des pièces, afin de vérifier si ces dernières permettent encore de naviguer une saison sans les remplacer. En même temps, faites vérifier votre matériel de sécurité pour faire valoir la conformité du matériel en cas de contrôle sur l’eau. Les équipements évoluent, les normes de sécurité aussi, et les dates de péremptions arrivent à terme sans que l’on y prête attention. En procédant ainsi, vous pourrez naviguer en sécurité à bord de votre bateau, et entamer cette nouvelle saison de pêche au bar qui approche.
Vérification du matériel de pêche
Venons-en maintenant au matériel de pêche. Ce dernier demande aussi un entretien périodique pour assurer un bon état de fonctionnement. Rien de plus énervant une fois en pêche, d’entendre son moulinet grincer toute la journée, ou d’être embêté avec un frein de bobine grippé. Pour ainsi dire, c’est du déjà-vu, et ces anomalies doivent de toute évidence, ne pas se reproduire avec une bonne vérification du moulinet. Pour cela, graissez les éléments les plus sollicités, l’engrenage, l’axe de manivelle, le ressort sous la bobine. Un point d’huile est nécessaire au niveau de la poignée et dans les articulations du pick-up, afin qu’il s’ouvre et se ferme bien. Vérifiez également si le roulement de galet du pick-up n’est pas endommagé, si c’est le cas, remplacez-le ou essayez simplement de le dégripper avec de l’huile, ce qui évite à la tresse de chauffer et de s’user davantage lors du frottement. Un autre point important, et uniquement dans le cas où le frein de la bobine génère un dysfonctionnement et se grippe par moments, c’est de retirer le circlip puis le joint d’étanchéité, afin d’accéder aux disques entre chaque rondelle métallique. Si vos disques sont en feutre, graissez-les très légèrement avec un pinceau, afin de rendre le freinage progressif tout en conservant une fermeté au fur et à mesure que vous resserrez votre bobine. Si les disques sont en carbone, un simple essuyage à la microfibre suffit pour les rendre de nouveaux fonctionnels, sauf dans le cas où l’un d’entre eux serait défectueux et à remplacer. En ayant fait un état des lieux de tous ces mécanismes, vous repartez sans problème pour une saison complète. Selon l’usure de votre tresse, vous pouvez aussi la retourner sur votre bobine, afin de bénéficier d’une tresse comme neuve. Côté canne, il suffit de contrôler l’ensemble des anneaux, mettre un peu de dégrippant sur les éléments où la corrosion apparaît. Effectuez aussi un nettoyage de l’emmanchement des cannes, et ajoutez un peu d’huile sur les bagues du porte-moulinet. Il arrive parfois que le vernis se désagrège au niveau des anneaux, dans ce cas, vous pouvez poncer légèrement la zone endommagée, et remettre 2 couches de vernis pour stopper et atténuer la fissure. Pour conclure, reliez un bas de ligne neuf à la tresse, remplacez l’agrafe actuelle, et recollez vos leurres selon la nécessité. À noter également le remplacement des hameçons et anneaux brisés oxydés sur les jigs et poissons nageurs. En suivant le cheminement de toutes ces étapes, vous pouvez attaquer votre saison de pêche au bar en étant serein.
Analyse et choix des postes
Une bonne analyse des secteurs de pêche facilite nettement la localisation des bancs de bars. L’expérience de vos précédentes sorties enrichit également votre réflexion sur le choix des postes à privilégier au début du printemps. Et comme vous avez le temps bien au chaud chez vous, en attendant que la saison débute, analysez vos cartes shom papiers ou numériques et notez les points précis où vous avez déjà rencontré du poisson. Généralement, on revient sur les mêmes postes d’une année sur l’autre, cela dit, il est bien d’observer sur vos cartes des zones similaires, où l’on retrouve une topographie identique. Cette analyse rapide vous permet de multiplier le nombre de postes non loin des autres, et d’augmenter ainsi vos chances de trouver les premiers bancs de bars. Ensuite vous retranscrivez vos points sur la cartographie marine de votre appareil, ce qui vous fait gagner un temps précieux sur votre prospection lors de vos premières sorties.
Misez sur les fonds sablonneux
Étant donné que les eaux sont encore froides, j’élimine toutes les zones peu profondes par l’inexistence de végétation, due au manque de chaleur et de luminosité, et concentre mon approche sur des fonds sablonneux parsemés de petites roches, moyennant les 30 m. Sur ces zones précises, je favorise mes sorties à partir de coefficients de 70 à 80. Le rapport des marées est plus fort, et amène les bars à se nourrir davantage dans ces eaux où la température reste faible. Les longs plateaux du petit large et l’extérieur des îles côtières sont des zones à prospecter sur la partie ouest, sud-ouest. Les bars provenant du large se calent en aval de ces premiers tombants dans les 30 à 40 m. Lorsque les vents dominants de mer proviennent de ces orientations, les poissons sont nettement plus mordeurs dans les eaux plus instables, qui sont chargées en sédiment, même dans une eau froide. Ils chassent les boules de lançons qui se tiennent dans les vastes couloirs de sables aux abords des failles rocheuses. D’ailleurs en procédant ainsi, les bars s’économisent en énergie, puisque les proies sont à leur portée, ce qui leur permet aussi de s’alimenter plus longtemps.
Les techniques
L’avantage de la pêche au bar est que l’on peut exercer différents modes de pêche, et pratiquer exclusivement celui avec lequel, on se sent le plus à l’aise pour tromper nos prédateurs. Toutes les audaces sont permises, que ce soit la traîne, la pêche au vif ou la pratique du leurre, ces différentes techniques apportent autant de bons résultats les unes que les autres. Dans notre approche de début saison, le plus important est de pêcher précisément où se positionnent les bars, car ils se déplacent très peu. Pour ceux qui pratiquent la pêche à la traîne, utilisez des lignes de traînes pré-montées de plusieurs leurres souples de type « raglous » ou anguillons espacés de 2,50 m à 3 m, les uns des autres. L’intérêt dans cette approche est de passer votre montage au ras du fond, et pour ce faire, plombez votre ligne avec un plomb de 300 à 500 g, puis laissez filer une centaine de mètres de ligne derrière le bateau en naviguant entre 2 à 3 nœuds, afin que la ligne puisse se tendre parfaitement. Ensuite vous effectuez plusieurs passages en parallèle au-dessus du poste jusqu’aux premières touches, puis vous notez le point GPS. Une fois le « waypoint » enregistré, vous n’avez plus qu’à suivre vos précédentes traces en repassant précisément sur le spot où se tiennent les bars.
Pensez au vif
La pêcher au vif apporte également de très bons résultats sur les bars en début de saison, en utilisant bien évidemment des proies qui correspondent à leur régime alimentaire. Le lançon est le vif par excellence pour la pêche du bar, et il est relativement facile de s’en procurer sur les bancs de sable, le long des tombants à l’aide de petites mitraillettes. Une fois que vous avez localisé les bancs de lançons, conservez uniquement les sujets de belles tailles au vivier, afin qu’ils restent bien résistants et vivants sur l’hameçon. Vos vifs doivent impérativement conserver toute leur vivacité pour qu’ils soient efficaces sur les bars. Le montage est très simple, passez votre tresse dans un tube coudé muni d’une agrafe pour fixer un plomb de 60 à 100 g selon le courant. Votre tresse est raccordée sur le premier œillet d’un émerillon baril, et le second pour raccorder votre bas de ligne de 2 m en fluoro carbone, afin de favoriser la discrétion du montage. Ensuite ajoutez un hameçon n°2 à 4 pour escher le lançon soit par le nez, soit par la bouche. Sur zone, descendez lentement votre montage sur le fond, pour ne pas blesser le vif. Une fois au fond, relevez votre ligne d’un mètre, de manière à ce que le lançon se tienne à l’horizontale pendant la dérive. À la touche, rendez systématiquement la main avant de ferrer, ce qui évite les décroches sur les touches furtives.
Texture souple pour les leurres
Pour terminer cet article, ma préférence va tout de même aux leurres souples afin de pêcher nos premiers bars de l’année. Du fait de leurs faibles déplacements, j’utilise essentiellement des leurres de texture très souples à faibles vibrations, afin de déclencher leur instinct de prédation de début de saison. Par ailleurs, il est tout de même préférable de privilégier les coloris naturels à cette époque de l’année. Les shads plus ou moins longilignes de 15 à 20 cm fonctionnent très bien avec des animations lentes et minimalistes. Votre leurre souple doit évoluer avec légèreté dans l’eau sans action virulente, et très près du fond, où se trouvent les boules de fourrage et les prédateurs. Soyez attentifs et calmes dans vos gestes d’accompagnement et de récupération, afin d’inculquer à votre leurre, un déplacement naturel dans une eau encore froide. Côté tête plombée, munissez-vous de grammage allant de 30 à 50 g, afin de bien tenir le fond lorsque les poissons sont collés sur le sable.