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Calamars aux leurres, c'est le bon moment !

Crédit photo Yann Cuvelier
Étant donné qu’il existe une multitude de leurres qui permettent aujourd’hui de pêcher toute l’année, autant vous dire que la trêve hivernale devient difficile pour les passionnés de pêche aux leurres. Et d’ailleurs, le temps des céphalopodes apparaît comme une aubaine, les calamars sont bel et bien présents à la côte, et la pêche à la turlutte vient en quelque sorte comme une cerise sur le gâteau. De toute évidence, cette approche est la plus pertinente pour leurrer ce prédateur des eaux froides.

Comme chaque année durant la même période, les eaux se refroidissent et de nouvelles espèces abondent près de nos côtes, au détriment d’autres espèces, qui vont, quant à elles, s’absenter durant quelques mois, pour regagner les profondeurs du large, afin d’entamer leur phase de reproduction. Néanmoins, cela ne change pas grand-chose pour nous pêcheurs passionnés que nous sommes, puisque c’est l’occasion d’employer de nouvelles techniques de pêche aux leurres. Et comme les calamars sillonnent de nombreux secteurs de pêche côtiers, il serait dommage de ne pas se rendre à leur rencontre, afin de tenter une sélection de beaux spécimens. Pour regagner les premiers postes, les trajets en bateau ne sont que de courtes durées, alors ne perdez pas une seconde et profitez-en. Selon la morphologie des postes et la profondeur, vous pouvez aborder différentes techniques de pêche pour rencontrer les calamars à la turlutte. À vrai dire, aux heures précises auxquelles s’alimentent ces prédateurs, que vous soyez débutant ou aguerris, les calamars ne verront pas la différence. Le plus important est d’adopter une méthode à la fois cohérente et bienfaisante, pour simplement les persuader de s’emparer de vos leurres en action.

La période froide est très favorable à la pêche des calamars non loin des côtes.
Crédit photo : Yann Cuvelier

En zone côtière

À cette époque-ci, il n’est franchement pas nécessaire de parcourir des milles pour localiser nos chers prédateurs. L’hiver étant bien entamé dans la saison, les bancs de calamars regorgent d’individus de toutes tailles sur la majorité des zones côtières. L’intérêt de les pêcher en bateau est de pouvoir concentrer votre approche sur les premiers tombants, précisément où la profondeur augmente, et où le flux d’eau s’accentue à cause des mouvements de marée, ce qui amène de la nourriture. D’ailleurs sur ces fonds plus importants qui peuvent aller de 25 m et plus, selon les secteurs géographiques où vous vous situez, on retrouve pour la plupart du temps, un substrat sablonneux-vaseux sur lequel résident nos céphalopodes. Les ouvrages portuaires sont des infrastructures intéressantes à pêcher en dehors du chenal d’approche, le courant est permanent et regroupe de nombreuses petites espèces qui contentent nos calamars. Placez-vous de manière à effectuer des dérives lentes, afin de laisser descendre rapidement votre leurre sur le fond, à la verticale. Du fait de la profondeur sur ces zones propices, les calamars s’alimentent sans méfiance en journée, ils s’y sentent en sécurité car la luminosité est plus faible près du fond.

Selon l’auteur, la couleur des turluttes dépend de la clarté de l’eau.
Crédit photo : Yann Cuvelier

Pendant la marée haute

Les plateaux de roches peu profonds moyennant les 10 à 15 m sont également des secteurs pêchants. On y trouve de nombreux obstacles comme des roches isolées, des pics de roches, des nuances de sable, de gravier, ainsi que des résidus d’algues, laminaires en tout genre. Tous ces éléments cités sont favorables à la biodiversité marine, qui regroupe une chaîne alimentaire riche et diverse, tant en mollusques, crustacés, qui attirent de la même nos calamars. Sur ces secteurs-là, la marée haute est toujours plus fructueuse en matière de résultats, compte tenu de la hauteur d’eau plus importante que génère la fin du flot. La pêche en lancer ramener s’y prête très bien avec l’usage de turlutte coulante plombée. Ces zones moins profondes sont plus propices au lever du jour, et en fin de journée quand la luminosité baisse davantage. Évitez également les gros coefficients sur ces postes en question, le fort marnage occasionné, incite les calamars à regagner les zones plus profondes, où ils ressentent moins l’influence des courants.

Montage d’une turlutte en direct sur le bas de ligne pour les pêches en verticale.
Crédit photo : Yann Cuvelier

Les modèles de turluttes

Le marché du leurre propose un panel incommensurable de modèles de turluttes pour leurrer les calamars et autres céphalopodes, et, à vrai dire, il y a de quoi être hésitant sur le choix du ou des turluttes que l’on souhaite utiliser. Nous sommes bien dans un monde de passionnés, qui nous fait à la fois rêver, et qui nous demande encore davantage de s’investir dans l’achat de leurres multiples, afin de se dire que dans notre collection grandissante de leurres en tout genre, il y a forcément le modèle qui fait la différence d’un jour à l’autre. On retrouve des turluttes flottantes, coulantes et plombées en tête, des couleurs de toutes sortes, des modèles phosphorescents, des lumineuses, des cages à poissons, des turluttes à bavette, et pour couronner le tout, des turlutes qui disposent de revêtements thermiques en tissu, qui accumulent la chaleur pour la restituer sous l’eau. Comme les calamars sont capables de chasser dans l’obscurité, et ce par la perception de la chaleur, ces turluttes haut de gamme procurent d’excellents résultats dans les eaux très sombres. Les turluttes les plus couramment utilisées chez nous, sont des imitations de crevettes, elles sont armées d’un ou deux paniers, afin de faciliter la prise des calamars. Néanmoins, en recherchant notamment des espèces de poissons aux leurres souples et aux jigs sur les mêmes zones de pêche, il m’arrive régulièrement de piquer de beaux calamars en cette saison, avec ces leurres plutôt destinés à la recherche de poissons.

Un joli spécimen capturé en profondeur sur un jig qui ne lui était pas destiné.
Crédit photo : Yann Cuvelier

Ma sélection

Pour ma part, j’adapte les turluttes qui me paraissent en adéquation avec le poste que je prospecte. Sur les zones peu profondes, j’emploie des modèles préplombés en têtes, afin de pouvoir les lancer à des distances convenables. Ensuite je les anime lentement en linéaire comme un leurre souple, en agitant de temps en temps le scion de canne, afin d’amplifier les vibrations. Avant d’entamer votre phase de récupération, laissez bien descendre votre turlutte, et selon le grammage utilisé, elle peut mettre quelque temps à gagner le fond, il est intéressant durant cette phase de descente, d’émettre simplement quelques coups de cannes pendant la dérive. Le fait de l’animer de cette manière dans le courant rend les calamars très attentifs, qui portent bien souvent une attaque simultanée. Cependant si le courant est soutenu, ajoutez sur le bas de ligne un plomb coulissant de 15 à 20 g, de manière à bien lester l’ensemble du montage pour qu’il évolue sur le fond lors de la dérive. Dans ce cas, c’est la dérive générée par le courant, qui fait travailler la turlutte lentement juste au-dessus du fond. Sur les postes plus profonds, le montage est différent pour aborder la pêche des calamars. J’ajoute une empile d’une vingtaine de cm sur mon bas de ligne, tout en conservant une soixantaine de cm en dessous de l’empile, afin d’y ajouter un plomb de 30 à 50 g, pour bien tenir et sentir le fond à chaque tirée. Dans cette approche, j’emploie soit des turluttes flottantes, soit des modèles légèrement plombés en tête, si une présence de courant se fait ressentir au fond. Le fait d’utiliser une empile permet de faire virevolter de manière plus lente les turluttes sur le fond. Cela dit, si cette méthode n’apporte que peu de résultats, supprimez l’empile et fixez directement la turlutte sur le bas de ligne, afin qu’elle soit plus vive lors de l’animation, ce qui déclenche parfois plus facilement les calamars. Côté couleurs, j’utilise des modèles phosphorescents dans les eaux sombres, et des turluttes roses et orange avec une prédominance de fluorescent. Pour les eaux plus limpides, comme c’est le cas dans nos eaux froides lors des belles journées d’hiver, les coloris naturels sont les plus pertinents.

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