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Focus sur une technique : la pêche des gros bars à gratter avec Bruno Pèbe

Cela faisait déjà un bon moment que Bruno Pèbe me parlait de faire une partie de pêche du bar en finesse à gratter. Mais que voulaient dire exactement ces termes ? Là où la majorité des pêcheurs de bars utilise des têtes plombées très lourdes, nous allions descendre à quelques grammes pour chercher de gros bars…

Nous sommes sur la zone de pêche avant l’apparition du soleil. Nous nous sommes levés bien avant le jour et avons retrouvé Romain, le complice de pêche de Bruno, au port. La mise à l’eau et le chargement du matériel ont été réalisés très rapidement. Les deux compères sont rodés et ne comptent plus les départs dans le noir. Pas besoin d’échanger une parole, chacun sait ce qu’il doit faire. Pendant que Romain pilote le semirigide, Bruno prépare les cannes. Il fait encore bien noir mais Romain, inutile de préciser que cet enfant du pays connaît le secteur comme sa poche, nous positionne sur un premier poste. Si l’ambiance est encore crépusculaire, nous devinons le paysage. L’archipel des Glénan offre un décor digne d’une carte postale. Nous sommes tout excités à l’idée de pêcher dans ce petit paradis. Et sous la surface, roches, hauts-fonds, plateaux, cassures… tous les éléments sont ici réunis pour concentrer une belle population de bars. Et en ce début de saison, les poissons ont repris leurs positions sur ces postes qui leur offrent le gîte et le couvert.

Dès la première dérive, les touches arrivent rapidement.
Crédit photo : Erwan Balança

Des cannes courtes et légères

Bruno nous tend une canne déjà montée, elle est courte et légère, une de celle que l’on ne s’attend plus à trouver entre les mains d’un pêcheur en eau douce. « Le plus souvent, les pêcheurs en mer vont chercher les poissons dans des zones profondes. On a tous en tête cette image de pêcheurs sur un bateau animant leurs cannes de haut en bas, avec des shads lestés de 40 ou 50 g. Certes, cela permet de faire descendre un leurre rapidement dans la couche d’eau et d’aller capturer des poissons qui sont parfois dans des profondeurs de 30 m, voire plus… Mais les sensations et le plaisir sont différents si l’on capture les mêmes poissons avec un matériel léger. Pour cela, on préfère cibler des postes de pêche peu profonds mais tout aussi poissonneux. Il y a des bars sur les zones peu profondes et quand ils sont dans quelques mètres d’eau, les poissons sont souvent actifs. On peut même les trouver en chasse dans quelques dizaines de centimètres d’eau, les caudales émergeant alors à la surface. La pêche est différente dans ces zones relativement peu profondes. On utilise alors un leurre très peu lesté, entre 5 et 15 g. Pour cette pêche, la canne et le reste du matériel doivent être adaptés : une canne courte d’une longueur comprise entre 1,80 à 2,10 m et d’une puissance de 10/ 20 g sera parfaite. On lui associera un moulinet en taille 2500 à 3000 garni de tresse de 14 ou 16 livres qui permettra de bonnes distances de lancer avec ce type de leurres souples faiblement lestés. Cette finesse offrira également l’avantage d’être plus discret pour échapper à la méfiance des poissons. Le bas de ligne, d’une longueur minimale de deux mètres, sera constitué d’un fluorocarbone de 20 à 25/100. »

Les cannes sont prêtes et montées.
Crédit photo : Erwan Balança

Un mètre par seconde !

Ainsi, la canne possède une action rapide pour pouvoir manier sèchement les leurres. Il faut aussi qu’elle soit très sensible, pour toujours garder le contact avec ces leurres de quelques grammes. Dès que le leurre touche l’eau, il faut suivre sa descente car il n’est pas rare qu’un poisson le saisisse à ce moment. Nous nous concentrons pour visualiser mentalement le déplacement du leurre dans l’eau. Pour s’aider, on peut compter et considérer que le leurre descend d’un mètre par seconde. Par exemple, si la profondeur est de 6 mètres il touchera le fond à six. Et l’on doit alors ressentir le « toc » dans la canne qui indique l’impact. Bien sûr cette technique n’est pas très précise mais sur les lancers suivants, si la profondeur n’a pas changé, on aura une première estimation. Les leurres utilisés sont fins de type Slug, ou finesse, en général des leurres ne possédant pas d’appendices vibratoires (bien que de petits shads puissent parfois être efficaces). Quand ils touchent le fond, il faut effectuer une animation faite de tirées sèches pour leur donner vie. Mais, nous qui pensions que ces leurres devaient être animés nerveusement pour être pêchants, nous avons rapidement découvert que cela n’est pas toujours vrai ! Il faut peu de temps pour que Romain pique un premier poisson.

Un joli spécimen se débat en arrivant au bateau.
Crédit photo : Erwan Balança

Laisser rouler le leurre sur le fond

Tout sourire, Bruno l’interroge « Tu ne ferais pas une pêche de feignant par hasard? » nous ne comprenons pas bien ce qu’il veut dire par là, mais Bruno qui a l’œil partout ne s’est pas trompé. Effectivement, Romain fait une « pêche de feignant » comme l’appellent les deux compères. Cette pêche ou plus précisément cette animation, consiste à laisser rouler le leurre sur le fond. La subtilité est de garder une bannière suffisamment molle pour que le leurre puisse évoluer librement mais il faut en même temps garder le contact avec le leurre pour ferrer à la moindre touche. Cette technique, assez proche de la pêche au toc, est particulièrement efficace lorsque les bars cherchent (ou ramassent) leur alimentation sur le fond. Ce qui semble être le cas ce matin car sur le bateau les bars s’enchaînent. Ils sont dans cinq mètres d’eau et se tiennent dans les deux mètres au-dessus du fond : à chaque dérive, des poissons rejoignent le vivier. La couleur du moment semble être, elle aussi, trouvée et après différents essais, c’est le coloris Ayu qui rapporte le plus de touches. Cette teinte naturelle est proche de la robe d’un petit lieu. C’est une valeur sûre en mer et un choix souvent efficace.

C’est souvent sur une animation très lente que les plus gros poissons ont été capturés.
Crédit photo : Erwan Balança

Un pagre surprise

C’est un de ces grands moments de pêche où tout est réuni pour notre plus grand bonheur : des poissons en nombre, une météo clémente et une excellente ambiance à bord avec ces deux sympathiques champions. Nous aurons même la chance de piquer un magnifique pagre. Ce poisson a tout pour plaire : on pourrait l’imaginer dans un aquarium tant il est coloré et au bout de la ligne sa défense est digne d’un poisson exotique. Depuis quelques années, ce magnifique poisson est régulièrement pêché sur les côtes bretonnes et le rendez-vous est pris avec nos deux amis pour une cession de pêche dédiée au pagre.

Bruno et Romain sont habitués à pêcher ensemble. Si sur le bateau l’ambiance est à la franche rigolade, nos deux pêcheurs sont aussi très concentrés sur leur pêche et rien n’est laissé au hasard.
Crédit photo : Erwan Balança

Leur matériel pour la pêche à gratter

  • Canne : Megabass Levante Oshu Édition F4 avec une longueur de 1,92 m et une puissance de 7/21 g, cette canne sensible est parfaite pour ce type de pêche.
  • Moulinet : Spinning 2500.
  • Tresse : YGK real sports G soul super Jigman X8 en PE 0,8 (soit 16 livres) tresse YGK et un bas de ligne de 4 m en fluorocarbonne.
  • Leurres : leurres souples de type slug ou finess, Sawamura one up slug, et Megabass X Layer.
  • Têtes plombées : de forme filiforme, la tête Decoy SV bachi head est la plus utilisée par nos deux pêcheurs. Lorsque les fonds sont encombrés pour limiter les risques d’accrochages ils utilisent une tête de type texan la VJ 36 (Decoy)

 

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Magazine n°76 - avril-mai 2020

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