Quand je dis, « au détour d’un quai », c’est pour la formule qui donne une note maritime et pittoresque au propos car ce jeune homme de 38 ans vit à cent à l’heure et jongle avec ses vies parallèles, il vaut mieux prendre un rendez-vous pour le rencontrer. Grâce à son travail de qualité, Jean possède un agenda très chargé, la saison de pêche est dense, mais il sait garder son naturel calme et attentionné pour ses stagiaires. C’est peut-être son attachement à son environnement et son contact régulier avec la nature qui lui donnent ce caractère agréable. Passionné par l’ornithologie, son premier métier était écologue au sein d’un bureau d’études, mais la pêche n’était jamais loin. Il a débuté en eau douce à la truite au toc ou à la mouche, puis en mer en surfcasting. Il a continué la pêche à la mouche, mais cette fois-ci en mer du bord ou en kayak puis est passé à la pêche au leurre du bord et enfin en bateau. Pour Jean, la saison de guidage sur le bassin d’Arcachon s’étale d’avril à début novembre, le reste de l’année, il quitte sa combinaison de pêche pour mettre sa casquette de géomaticien au sein du parc naturel régional des Landes de Gascogne. Un métier peu connu, mais tellement important, Jean manipule des informations géographiques pour aider les décideurs dans leur choix concernant la préservation, la valorisation et l’aménagement du territoire. Ce passionné de nature œuvre pour son environnement qu’il aime observer et partager avec ses deux enfants et profiter des bonheurs simples de la vie. Son expérience et son expertise garantissent de belles sessions de pêche dans un des plus bels endroits de la côte atlantique française.
Les sensations font surface…
Depuis 2013, Jean gère la société « Jean Servant – Pêche sportive » et s’octroie le plus beau bureau que l’on puisse rêver : les passes du bassin d’Arcachon. Avant que le jour se lève, Jean est déjà en place sur le spot pour observer les premières agitations de sternes ou mouettes à la surface de l’eau et lire la pêche. Le bateau dérive au pied la dune du Pilat, la plus grande dune d’Europe s’associe au soleil levant pour offrir chaque matin une aube époustouflante dévoilant ses pentes raides et dorées. En face, à l’ouest, le célèbre banc d’Arguin, cette délicate langue de sable évoluant au gré des tempêtes et des courants du bassin laisse le regard se perdre sur un horizon épuré semblable à une aquarelle à ce moment de la journée. Dans ce moment féerique et éphémère, les premiers remous apparaissent à la surface, des sternes virevoltent au ras du plan d’eau lisse, machinalement la main agrippe le blank pour retirer la canne de son support, la session de pêche peut commencer. C’est dans ce décor et cette ambiance que Jean offre aux stagiaires une pêche de qualité et forte en sensations.
Dans le bassin d’Arcachon
Le poisson roi, le bar, la pêche la plus spectaculaire, le leurre en surface, un décor naturel de choix, un moniteur guide de pêche d’expérience et attentionné, quoi de mieux pour passer un très bon moment ? Peut-être un bateau confortable et très bien équipé en plus ? Le capitaine vous accueille à bord du Pandion II, un semi-rigide de 9 mètres de la marque Ribwest fièrement motorisé par deux Mercury Verado 300 ch L6. À cheval sur la sécurité, Jean propose à bord un équipement de qualité pour la sécurité des pêcheurs ainsi qu’une électronique performante pour toutes les pêches. Ce bateau très confortable et polyvalent permet à Jean de proposer la pêche du bar et du maigre jusqu’au mois d’août, puis la pêche du thon rouge sur chasse le reste de la saison. Notre moniteur guide de pêche est attaché à proposer des prestations de qualité, que ce soit pour de l’initiation ou du perfectionnement, tout en sensibilisant les pêcheurs aux milieux naturels dans lesquels ils évoluent. Ses prestations sont construites autour des objectifs suivants : sécurité, apprentissage, convivialité, satisfaction et respect de l’environnement. C’est avec toutes ces valeurs et ces qualités que j’ai pu embarquer avec Jean et des stagiaires forts sympathiques pour vivre une session de pêche du bar en surface sur le bassin d’Arcachon.
Du rythme et de l’observation
Embarquement avant le lever du jour, direction la passe sud du bassin. La météo est calme, sans vent, la journée s’annonce intéressante. Très bonne ambiance à bord, les stagiaires du jour n’ont pas beaucoup d’expérience en pêche de surface, c’est une découverte pour certains. Après les consignes de sécurité et d’usages prodiguées par le capitaine Jean, nous ne perdons pas de temps pour être les premiers sur le spot. Quelques instants d’observation que déjà des rides et des remous apparaissent sur la surface lisse du plan d’eau. L’ambiance du lever de soleil est magique comme décrite précédemment, les poissons sont aussi au rendez-vous. Les ingrédients pour une belle partie de pêche sont effectivement de qualité. Chacun des pêcheurs se voit attribuer un ensemble canne et moulinet pour la session et un leurre adapté à la situation. La première heure de la journée est souvent un moment crucial pour faire monter des poissons de belle taille qui restent toujours discrets en surface quand le soleil est trop haut. Il faut donc d’entrée de jeu être rigoureux et attentifs dans sa pêche. Les cannes utilisées pour animer des leurres en surface pour la pêche du bar doivent être spécifiques pour que l’animation et le lancer soient efficaces. Jean est équipé par la marque Sakura avec des cannes de la gamme Salt Sniper en modèle spinning 732 M+ topwater en 2,20 m et 10-30 g de puissance et la gamme Shukan avec la 762 M Topwater en 2,29 m pour 10-45 g de puissance. Ces modèles spécifiques à la pêche au leurre de surface sont idéaux pour profiter du maximum de sensations. Ce matériel permet des lancers appuyés, car il faut pouvoir rester à une bonne distance des chasses afin d’être le plus discret possible. Le scion adapté fait travailler le leurre naturellement et de façon très efficace, que ce soit à longue ou à courte distance.
Des leurres qui se lancent loin
Pour les leurres utilisés, Jean s’adapte à la situation, bien entendu, et à l’humeur des poissons mais un ou deux leurres sont régulièrement utilisés sur le bateau, le Mousty et le Naja de chez Sakura également. La raison donnée par notre guide est que ces deux leurres ont des volumes imposants dans la taille 125, ils se lancent très bien, car ils font presque 30 g et surtout ils possèdent des billes bruiteuses qui en font un leurre très attractif pour les bars qui ont un instinct agressif. Le fort bruit produit par ces leurres déclenche des attaques d’agressivité et fait monter plus souvent les poissons en surface. Le rythme de l’animation de tels leurres demande un certain temps d’apprentissage pour les stagiaires du jour, car cette animation en walking the dog demande une coordination des gestes. Jean n’est pas avare de conseils auprès de ces stagiaires, il apporte une attention particulière à ce que tous maîtrisent les techniques et prennent du plaisir. Après quelques ajustements, les premiers coups de gueule sur les leurres crèvent la surface de la passe, les premiers poissons sont au bateau. Plusieurs touches s’enchaînent, l’ambiance à bord est toujours plus joyeuse à chaque prise. D’autres leurres efficaces sont souvent utilisés par notre guide, comme le Dynastick ou le mister Joe de chez Sakura, ce qui permet de s’adapter aux situations et aux poissons. Les touches diminuent, les dérives se rallongent, les lancers s’enchaînent à bon rythme, mais plus de touches, à bord les pêcheurs sont plus silencieux. Jean se déplace et change de dérive pour prospecter rapidement différentes zones tout en remotivant ses troupes tel un entraîneur de foot qui lèverait la voix sur le banc de touche pour encourager et motiver ses joueurs.
Direction le nord
Cette façon de faire m’étonne agréablement, car je trouve ça plutôt stimulant et attentionné de la part de Jean qui pense à la réussite de ces stagiaires. C’est aussi une façon de montrer aux pêcheurs que la pêche, c’est aussi du mental et qu’il ne faut pas baisser les bras, toujours y croire, même si à bord le moral est au beau fixe, chacun est assez optimiste malgré cette baisse de touche. Notre guide décide de changer de passe, il se dirige vers le nord dans les faibles profondeurs là où les vagues se forment et se brisent sur les bancs de sable. L’ambiance est plus sportive, car il faut rester vigilant aux vagues lorsque l’on s’aventure dans ces passes. Les stagiaires prennent leurs appuis pour ne pas tomber dans le roulis de la petite houle et les premiers poissons sont piqués. Des tailles modestes pour ces bars, mais cela fait plaisir de prendre des touches en surface dans les vagues.
La partie de pêche arrive bientôt à son terme et la météo décide également de baisser le rideau sur cette très belle session. Au loin, un ciel sombre et électrique pointe le bout de son nez par le sud-ouest, les nuages menaçants se déplacent vers la dune du Pilat au-dessus de laquelle il ne tarda pas à tomber de magnifiques éclairs. La pluie s’invite au spectacle, de grands voiles blancs avancent sur les plages bondées. Jean décide d’aller se mettre à l’abri pour ne pas tenter de se faire surprendre par l’orage, ce qui pourrait être dangereux sur l’eau avec des cannes en carbone à la main. Ces quelques heures de pêche dans les passes du bassin d’Arcachon ont ravi tout le monde. Professionnel de la pêche et de l’environnement, Jean sait que l’avenir de la pêche passera par le plus grand respect de l’environnement dans lequel nous pratiquons ce loisir, ce métier pour certains et ce mode de vie pour tous les passionnés.
Le Guide
Jean Servant - Pêche sportive Moniteur guide de pêche Arcachon, Cordouan, Capbreton
« Mes proches sont nombreux à penser que je suis né avec une canne à pêche dans les mains. Piqué au plus profond, cette activité est rapidement devenue une véritable passion avec la maîtrise de la pêche à la mouche et de la pêche aux leurres. »