La fin de saison reste la période de l’année la plus productive en matière de pêche. On retrouve une présence importante de poissons « fourrage » qui rassemblent une population de prédateurs actifs. Cette concentration d’espèces est tout simplement un événement qui s’explique par le refroidissement des eaux dû à la saison. Les lieus jaunes se regroupent par la même occasion, et entrent dans une frénésie alimentaire durant quelques semaines, sur un bon nombre de postes distincts. De ce fait, toutes les audaces sont possibles en matière de techniques de pêche. Quels que soient votre aisance d’approche et votre mode de pêche fétiche, il est temps pour vous de tester plusieurs montages simples à réaliser, afin de leurrer les lieus jaunes de différentes manières.
L’usage d’anguillons
Les anguillons sont utilisés depuis très longtemps en dandine et à la traîne. Ces bouts de plastiques sont beaucoup moins utilisés, du fait de l’évolution des techniques et des leurres, et pourtant ils assurent de bons résultats sur les lieus jaunes. De différentes couleurs et de différentes tailles, vous pouvez les monter en tandem avec un plomb pour lester votre ligne, ou bien avec une cuiller ou un jig. L’usage de leurre métallique en guise de poids harmonise l’ensemble du montage, et le rend nettement plus attrayant, puisqu’il reproduit en quelque sorte des proies suivies par un prédateur. L’avantage de cette approche offre la possibilité de prospecter toutes les hauteurs d’eaux, du fond jusqu’à la surface. La réalisation du montage est basique, ajoutez un bout de fluoro carbone d’une longueur de 1m20 et d’un diamètre de 40/100, puis raccordez-le à votre corps de ligne en tresse ou nylon. Ensuite, vous coupez deux excédents de 20 cm de fluoro carbone de 35/100, pour venir fixer les anguillons. Conservez un espace de 40 cm entre chaque empile, afin que les anguillons ne s’emmêlent pas lors de l’animation. Ensuite, il ne vous reste plus qu’à ajouter le plomb ou la cuiller sur la partie basse du montage pour lester l’ensemble. Côté animation, rien de plus simple qu’une récupération linéaire en remontant votre ligne du fond à la surface. Vous pouvez aussi dandiner votre ligne durant la remontée, afin de faire virevolter les anguillons.
Les trains de plumes
Les trains de plumes à lieus jaunes procurent de bons résultats sans se compliquer la vie, et permettent aux adeptes de la mitraillette d’atteler des poissons de belles tailles. Ces lignes à lieus jaunes sont montées généralement de trois ou quatre hameçons équipés de plumes rouges, orange et blanches et se lestent par un plomb. Néanmoins, vous pouvez les réaliser vous-même, en achetant au détail des plumes ou streamers non montés servant de teaser. D’ailleurs, les hameçons sont beaucoup plus solides et de taille conséquente, afin de sélectionner vos prises et de capturer les plus gros lieus jaunes. La priorité dans ce montage est de confectionner une ligne résistante et discrète. Prenez un bout de fluoro carbone d’une longueur d’1m20 et d’un diamètre de 40/100 pour réaliser votre bas de ligne. Ensuite, vous coupez trois bouts de 15 cm de fluoro carbone en 35/100 en guise d’empile, pour fixer vos plumes. Comme pour le montage anguillon, espacez convenablement les plumes pour concevoir un montage homogène. Une autre possibilité est de les monter en direct sur le bas de ligne sans ajouter d’empiles. Vous fixez simplement vos plumes par un nœud palomar, et espacées de 30 cm. Pour finir, ajoutez sur la partie basse du montage votre jig ou votre plomb pour plomber l’ensemble du montage. Pour ce mode de pêche, vous pouvez pratiquer une pêche en verticale sur le fond ou en remontant votre ligne dans les couches d’eaux. Selon l’activité des lieus jaunes, vous pouvez donner des impulsions avec votre canne en variant votre vitesse de récupération, afin de donner plus de mouvements dans les plumes. Mais comme je vous l’expliquais, les poissons sont mordeurs à cette saison, et pour ma part, les animations les plus simples sont tout aussi efficaces.
Le montage au vif
La pêche au vif reste sans aucun doute la technique la plus productive pour réaliser de grosses prises. Cependant, le seul inconvénient de cette pratique est d’obtenir les vifs avant de s’atteler aux gros lieus. Pour se les procurer, l’idéal est de se rendre sur des zones de hauts-fonds, où l’on observe des variations de fond marquées. On y trouve facilement des bancs de poissons « fourrage » comme les lançons. Les vifs se tiennent sur ces zones dégagées, décollés du fond, là où la zone est plus sécurisante pour eux. La réalisation du montage est très simple, enfilez sur le corps de ligne un « anti-emmêleur » muni d’une agrafe pour maintenir le plomb, suivie d’une perle en caoutchouc, afin d’éviter le frottement entre l’émerillon baril, et le tube rigide. Ensuite, vous reliez votre émerillon baril pour le raccorder au corps de ligne. Sur le 2e œillet de l’émerillon, ajoutez votre bas de ligne en fluoro carbone de 35 à 40/100, mesurant 1m50 à 2 m selon la longueur de votre canne, puis vous fixez un hameçon simple n° 2 à 3/0 selon la taille du vif. En pratique, tenez votre canne en main en accompagnant lentement votre ligne vers le fond. Cette approche permet de couvrir toute la zone de prospection, en faisant évoluer naturellement le vif dans les différentes couches d’eaux. Soyez vigilant à la touche, les rushs de gros lieus sont puissants et bien souvent, on se fait surprendre. Pensez à bien régler votre frein pour éviter les casses sur les départs en trombe. Pour escher le vif, passez l’hameçon d’une narine à l’autre s’il est de petite taille, ou bien piquez-le par la bouche s’il est suffisamment gros, pour qu’il nage sans contrainte.
Le choix des leurres souples
Le choix des leurres souples est toujours une décision délicate dans le modèle que l’on va utiliser, surtout lorsque l’on pêche à plusieurs sur le bateau. Le premier copain va préconiser un shad de telle couleur, et le second pote va plutôt utiliser un slug, car il pense que c’est plus adapté à l’espèce recherchée. C’est vrai qu’il vaut mieux monter un leurre qui correspond davantage aux proies dont les lieus jaunes se nourrissent. Cela dit, la règle n’est pas toujours exacte. Surtout qu’en cette période, les poissons sont actifs et mordent à tout type de leurre comme je vous le précisais. Le plus important est d’être performant dans la technique dans laquelle on se sent bien, à l’aise dans le maniement de la ligne et être en confiance avec le montage utilisé, que se soit à l’anguillon, à la mitraillette, au vif ou bien évidemment au leurre souple. Pour ma part, j’utilise des leurres souples Caperlan, qui sont à la fois résistants et armés d’hameçons solides. Côté couleur, j’utilise essentiellement des couleurs plus chaudes, comme le rose, orange, jaune pour les lieus jaunes, je trouve que ces couleurs sont mieux perçues dans les eaux sombres et teintées, mais cette hypothèse ne reste que la mienne. Peut-être que d’autres pêcheurs vous diront le contraire. Même si l’on procède de la bonne animation et du meilleur leurre du marché, il y a tout de même une part d’inconnue dans le comportement des poissons, que l’on ne pourra pas expliquer...