Lorsque l’on évoque une partie de pêche avec Stéphane Macrez, la question la plus fréquente est : « Vous avez pêché aux leurres de surface ? » Son nom est associé à cette technique. Si cette pêche offre un beau spectacle aux pêcheurs, il faut bien la maîtriser pour pouvoir capturer régulièrement des bars et surtout capturer de gros spécimens. Nous profitons donc de ce moment de navigation pour recueillir quelques conseils dans le but de capturer un gros bar avec cette technique, voire un poisson record…
Bien s’équiper est indispensable
La première chose est d’avoir un équipement de qualité ! Il ne faut pas lésiner sur le matériel et choisir ce qui se fait de mieux actuellement sur le marché. Les gros poissons sont devenus rares, il est dommage de voir un poisson trophée vous échapper à cause d’une mauvaise préparation de votre matériel. L’action de la canne a beaucoup d’importance. Stéphane utilise une canne de 2,5 mètres, d’une puissance de 30 lb avec action de pointe type Tenryu 82 H. Il faut une canne capable de propulser des leurres allant de 30 à 60 g à très grandes distances, mais également capable de combattre un joli poisson. Les moulinets sont des Shimano Stella 5000 ou Mega Bass Gaus 30X garni de tresse en PE 1.2 high-tech type ygk Gsoul x 8. Cette tresse possède une résistance et une glisse exceptionnelle à l’intérieur des anneaux qui permet de gagner quelques mètres à chaque lancer. En fin de journée, l’accumulation de ces mètres supplémentaires représente une belle zone pêchée supplémentaire. Dans cette pêche, l’accumulation de petits plus fera, à la fin, une différence significative.
Ne pas descendre en dessous de 35 centièmes
Pour le bas de ligne, il ne descend jamais en dessous de 35/100 et le 45/100 lui semble être le bon compromis. Stéphane justifie ce choix par le fait que les gros bars, une fois piqués, ont la capacité de couper net les bas de lignes les plus costauds, avec leurs opercules tranchants. Il n’utilise pas forcément du fluorocarbone pour cette pêche en surface. La discrétion du bas de ligne a une influence toute relative sur les résultats. Un Nylon est certes moins discret mais sans grande importance ici, il amortira mieux les chocs de tête d’un gros bar, et ainsi réduira les risques de décrochage. La longueur conseillée est d’environ 1,2 m. Dès que l’on s’intéresse à des poissons puissants, les nœuds deviennent un élément primordial : un mauvais nœud provoque un point faible sur la ligne et est la cause de nombreuses casses sur de beaux poissons. Le nœud fétiche de Stéphane pour ligaturer un bas de ligne est le nœud type FG knot. Probablement le nœud le plus solide pour relier les deux types de matériaux, tresse et Nylon. Certes, ce n’est pas le plus facile à réaliser, mais le maîtriser est un vrai plus pour la solidité et la fiabilité du montage. Il a aussi la particularité de passer remarquablement bien dans les anneaux.
Nœud ou agrafe
Pour relier son Nylon à son leurre, il utilise soit un nœud de liaison, soit une agrafe de 40 lb. Chacun ayant ses avantages. L’agrafe permet de changer de leurre rapidement. Mais il existe un risque non négligeable de perdre le leurre ou pire, la prise d’une vie si, par malheur, le poisson a la bonne idée d’avoir l’agrafe juste à la commissure de ses lèvres et de l’ouvrir sans trop de difficulté ! Cette mauvaise expérience peut paraître surprenante mais notre guide l’a déjà vécu… et à plusieurs reprises ! Le nœud est plus sûr, quand il est bien fait, mais il est plus contraignant lorsqu’il faut changer régulièrement de leurre. Il fait toujours un nœud avec une boucle qui permet au leurre de nager en toute liberté… C’est encore un détail, mais un détail ayant de l’importance !
Le choix des leurres
« Gros leurre gros poisson ! » Pour le bar, il n’y a pas d’exception, même si prendre un poisson trophée peut également arriver avec un petit top water. D’une façon générale, l’utilisation d’un gros leurre apportera certainement moins de prises, mais augmentera la chance de toucher un gros ! Même si des poissons de petites tailles sont capables d’attaquer des leurres conséquents, le plus souvent ils hésiteront avant de se jeter sur une grosse proie. À l’inverse, un gros poisson n’hésitera pas à faire un long déplacement pour attaquer un gros leurre : la promesse d’un repas riche justifie la dépense d’énergie. Stéphane a un leurre favori et, quand on lui pose la question du modèle, c’est sans hésitation qu’il cite l’Asturie 150 ! Viennent ensuite le Z-Claw magnum, ainsi que le Britt 145. Le choix de la couleur est complexe et il n’existe pas de vérité absolue : un choix peut être efficace mais l’inverse aussi. La période idéale pour rechercher les gros poissons en surface commence à la fin du mois d’août et va jusqu’en novembre. C’est à cette période que les poissons records quittent leur refuge pour se gaver avant l’hiver. Maquereaux, grosses sardines, mulets et chinchards ont atteint une taille respectable. Un coloris proche de celui des proies qu’ils traquent semble logique. Mais à la pêche il y a toujours une ou plusieurs exceptions…
Les bonnes couleurs
Une valeur sûre est le blanc ! Les gros bars aiment le blanc. Et Stéphane nous raconte la capture de son plus gros spécimen sur un Z-Claw magnum blanc… Pour le choix de la couleur, il opte d’une manière générale pour du clair quand le temps est sombre et du foncé quand le temps est clair. Mais comme il nous le dit avec un grand sourire, pourquoi pas l’inverse… Ces coloris favoris sont le mulet, le coloris sardine, le ayu, et le blanc. Mais quel que soit le choix du coloris, l’essentiel quand on pêche pendant des heures est d’y croire ! Il faut garder en tête, lorsque l’on cherche des poissons de grande taille, qu’ils ont dû en voir passer des leurres et autres engins de pêche de toutes sortes.
Les périodes favorables
La meilleure période va de mi-juillet à fin novembre. La température de l’eau dépasse les 16 degrés et plus elle est chaude, mieux ce sera. Espérer prendre l’un de ces spécimens au printemps ou en hiver est presque illusoire. Mais pour Stéphane, la chose la plus importante, même au-delà des coefficients ou de la marée, c’est l’heure ! Cette pêche n’est pas pour les lève-tard et les couche-tôt. Et comme il aime à le dire : « Pour avoir une chance de réussir, rentrez quand les autres partent, et partez quand les autres rentrent… » Il propose d’ailleurs ces guidages tôt le matin et tard le soir… C’est au lever du jour et à la tombée de la nuit entre chien et loup que nos pépères se montrent les plus actifs. C’est pourquoi il est primordial d’être sur place juste avant le lever du jour ! La nuit, le poisson n’aura pas été dérangé par d’autres bateaux et d’autres pêcheurs. À méditer !