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Traque des gadidés sur épave

Crédit photo Yann Cuvelier
La période hivernale est idéale pour rencontrer de beaux gadidés en abondance dans nos eaux froides. À cette saison, les épaves côtières sont des bases propices, et il est fréquent de pêcher plusieurs espèces de cette grande famille en pratiquant bien souvent la même technique. Néanmoins, pour bien faire, un montage approprié à la taille du poisson est préférable. Cela permet de cibler l’espèce recherchée, et de réaliser par la même occasion de jolis coups de ligne.

La pratique de la pêche en hiver est une chance pour les nombreux pêcheurs passionnés. Beaucoup d’entre nous attendent avec impatience cette période ardue de l’année, afin de pouvoir se retirer sur les bases côtières, et plus particulièrement sur les épaves. Ces dernières rassemblent, à cette époque précise de l’année, une population abondante de poissons, et ce grâce à une manne nourricière relativement riche et diverse. On retrouve de nombreuses boules de fourrages de petits poissons, des crustacés, et divers mollusques, qui contentent parfaitement nos gadidés. Ainsi, en adoptant les bonnes techniques, vous optimisez une pêche sélective des espèces que vous souhaitez rencontrer.

Dans les eaux froides de l’hiver, la recherche des gadidés sur épave est passionnante en verticale.
Crédit photo : Yann Cuvelier

La diversité des gadidés sur épave

Servant à la fois de refuge et de zone d’alimentation, les épaves côtières moyennant les 40 à 60 m de fond sont de véritables sources nutritives en cette période froide de l’année, puisque de nombreuses espèces abondent sur ces secteurs précis. Les gadidés sont de loin les prédateurs les plus présents, et d’ailleurs, sur la même zone, il est fréquent de toucher un lieu jaune, un cabillaud, ou une grosse julienne, c’est vous dire la diversité d’espèces de cette même famille. Bien évidemment, votre approche doit être différente dans ce cas de figure. Ces spécimens n’occupent pas forcément la même profondeur, ou le même positionnement autour de l’épave. Les juliennes et cabillauds sont souvent collés au fond, même s’il arrive parfois qu’ils remontent dans les couches d’eaux supérieures aux heures de frénésie. Quant aux lieus jaunes, les gros sujets se trouvent bien souvent aux abords de l’épave, voire décollés quand ils chassent. Pour les lieus de taille moyenne, vous les localisez systématiquement sur la partie haute de la carcasse, regroupés en banc. Dans votre approche, même si leurs zones de tenues sont propres à chacune de ces espèces, une chose est sûre, c’est qu’ils s’alimentent de la même manière, comme tout prédateur, c’est-à-dire en chassant leurs proies. Lors de votre phase de prospection, votre approche au leurre fonctionne de la même manière sur ces trois espèces. Concernant les gadidés de plus petite taille, la présence de merlans est également importante. Ils se pêchent essentiellement à l’aide d’appâts, tout comme les tacauds, et les plus gros sujets d’entre eux peuvent également se prendre au leurre. Ces prédateurs se tiennent davantage sur le fond, où la luminosité est plus faible ; ils se déplacent et chassent par la perception des vibrations ressenties à l’abri des plus gros prédateurs.

Lorsque vous recherchez les lieus, cabillauds et juliennes, utilisez des têtes plombées légères et planantes.
Crédit photo : Yann Cuvelier

Repérage des épaves

Ma première étape consiste à prendre note d’un nombre d’informations nécessaires, afin d’être précis le jour J. Tout d’abord, je localise sur une carte « shom » les épaves productives non loin de la côte, dans des profondeurs maxi de 60 m. Puis, je relève méthodiquement les zones propices en notant les indications précises, comme des roches immergées à proximité de l’épave, ou bien des variations de fonds indiquées par des lignes de sonde. Ensuite, je retranscris mes positions sur ma cartographie électronique en enregistrant les coordonnées longitudes et latitudes, afin de localiser rapidement l’épave sur le fond. Une fois sur zone, analysez précisément les points intéressants avant de descendre votre montage, en repérant les poissons au fond et autour de l’épave, grâce aux échos détectés par la sonde. Pour la recherche de gros sujets, bien souvent collés sur le fond, ajoutez la fonction ligne de fond. Celle-ci vous permet de dissocier les prédateurs et les éventuels débris de l’épave enfouis dans le substrat sablo-vaseux.

Pour le merlan, la pêche aux trains de plumes est une des techniques qui fonctionnent très bien, en utilisant essentiellement des plumes de couleurs rouges et jaunes.
Crédit photo : Yann Cuvelier

Placement du bateau sur l’épave

Le placement du bateau au-dessus et autour de l’épave est l’élément majeur à ne pas négliger, afin de pêcher convenablement les gadidés. Et pour se faire, vos conditions de sortie doivent être optimales pour assurer de jolies pêches, avec une mer calme, peu de vent et des coefficients de marée de 30 à 50, pour réaliser des dérives lentes. De plus, en fonction de l’espèce que vous ciblez, votre technique diffère, et le positionnement de votre bateau aussi. Lorsque vous recherchez les lieus, cabillauds et juliennes qui se prennent plus facilement aux leurres, utilisez des têtes plombées légères et planantes, de façon à rendre la nage de votre leurre fluide, pour que celui-ci redescende lentement lorsque vous l’accompagnez dans la descente. Au contact de l’épave, réalisez une traction ample, pour qu’il remonte rapidement dans la couche d’eau et ne s’accroche pas. Concernant la pêche aux appâts pour les merlans, vous devez placer le bateau perpendiculairement au sens du courant, et dans l’axe qui longe l’épave, afin de conserver la ligne à l’aplomb lors de la dérive. Dans cette approche, il ne faut surtout pas passer au-dessus, comme une phase de prospection au leurre, auquel cas vous risqueriez de vous accrocher et de perdre l’ensemble du montage. Les concentrations de poissons sont essentiellement sur le dessus de l’épave, mais les plus gros sujets sont la plupart du temps aux abords et près du fond.

Préférez des couleurs chaudes, comme l’orange, pour traquer la julienne en hiver.
Crédit photo : Yann Cuvelier

Montages petites espèces

Pour leurrer nos gadidés de petite taille, vous disposez de plusieurs possibilités pour les pêcher. La pêche aux trains de plumes est une des techniques qui fonctionnent très bien, en utilisant essentiellement des plumes de couleurs rouges et jaunes. Pour rendre ce montage plus attrayant, vous pouvez lester la ligne avec une cuiller ou un jig, à la place d’un simple plomb. Lorsque les merlans sont actifs, les touches se succèdent et la pêche est alors très ludique. Les anguillons montés en potence sont également très efficaces pour sélectionner les plus gros merlans, suivis d’une grosse cuiller. Cependant, et fort de son succès, ce montage est moins sélectif. Vous rencontrerez bien souvent de petits lieus jaunes et d’autres espèces. La pêche à l’appât procure d’excellents résultats en pêchant sur le fond. Cette technique sélectionne davantage les gros sujets, et permet de toucher de gros tacauds et merlans. Compte tenu de leur voracité, tout ce que vous leur présentez en appât naturel, accompagnés de paillettes et de perles fluorescentes, les incitera à mordre d’autant plus. Car, bizarrement, tout ce qui brille déclenche des signaux de prédation chez ces deux espèces. Pour bien faire, vous réalisez un montage à double empile, suivi d’un plomb pour maintenir la ligne bien au fond. En guise d’appâts, vous pouvez utiliser des lamelles d’encornets et de poissons, ou bien des coquillages décortiqués que vous trouvez dans le commerce. Côté canne, les modèles à scions fins et résonnants sont tout de même conseillés pour les pêches en verticale et à soutenir. Pour finaliser l’ensemble, un moulinet 3000/ 3500 muni d’une tresse de 12/100, et suivi d’un mono filament en nylon ou fluoro carbone de 30 à 35/100 sera parfait pour aborder ce type de pêche.

Un beau cabillaud capturé au shad.
Crédit photo : Yann Cuvelier

Techniques pour spécimens

La pêche au leurre souple et au jig est sans aucun doute la technique la plus appropriée pour pêcher les gros gadidés autour des épaves. En animation verticale, ce mode de pêche permet de pêcher du fond jusqu’à la mi-hauteur d’eau et, selon l’activité des poissons, de pouvoir varier votre vitesse de récupération. Pour la recherche des lieus jaunes, la récupération de votre ligne en linéaire, en marquant de courtes pauses au-dessus de l’épave, donne de bons résultats. Tout en procédant de cette manière, visualisez l’évolution de votre ligne au sondeur, afin de passer dans la détection de poissons. Les couleurs chaudes présentent sensiblement de meilleurs résultats. Cela dit, les shads et slugs de 20 à 30 cm sont des valeurs sûres. L’intérêt dans cette approche est d’employer des modèles très souples générant suffisamment de vibrations en animation lente. Concernant la recherche des cabillauds et juliennes, la pêche à gratter sur le fond est pertinente aux abords de l’épave. Le plus important est de conserver le contact en permanence avec le fond, donc n’hésitez pas à plomber lourdement votre leurre. D’ailleurs, les captures de gros lieus jaunes se font également sur le fond. Rien ne vous empêche également de pratiquer la technique de l’ascenseur sur les premiers mètres. Ces prédateurs remontent pour chasser leurs proies, et cette méthode est prenante. N’oubliez pas les jigs et grosses cuillers : les ondulations saccadées qu’elles provoquent lors des animations vives agacent fortement les plus gros gadidés. Pour ce qui est du matériel, nous avons tous nos préférences, mais dans l’idéal, une canne spinning ou casting de 2,10 m à 2,30 m d’une puissance de 20/60 g est idéale dans cette approche. Selon votre aisance de pêche, un moulinet casting ou à tambour fixe 4000/4500 est tout à fait adapté aux gros gadidés. Garnissez-le d’une tresse de 14 à 16/100 et d’un fluoro carbone de 45 à 50/100 en bas de ligne.

Yann avec un beau lieu pris sur épave.
Crédit photo : Yann Cuvelier

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