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Direction le petit large en toute sécurité...

Avec le retour des beaux jours pourquoi ne pas envisager de partir un peu plus loin pêcher avec son kayak, mais attention, cela ne se fera pas sans respecter certaines règles…

Tout d’abord prendre en compte la météo, on va privilégier les belles journées bien sûr, sans vent et surtout pas de vent de terre, avec des coefficients moyens, de 50 à 70, c’est l’idéal. Mise à l’eau au lever du jour pour profiter des premières lumières et faire de belles photos, le mieux est de partir au petit large avec la marée descendante, ce sera plus facile pour arriver sur les spots éloignés et surtout le retour se fera avec la montante. Deux heures avant l’étale de marée basse est le bon moment, ceci pour profiter de ce qu’on appelle la bascule et de la marée montante qui, dès que le courant de marée se forme, attise l’appétit des poissons. Quand on parle de petit large, ce n’est pas utile d’aller à 10 kilomètres, la bande des 3 ou 4 kilomètres est suffisante pour trouver des fonds qui vont être beaucoup plus importants que les bordures habituelles.

Les kayaks sont prêts et la météo idéale
Crédit photo : Paul Duval

Sécurité

Côté sécurité, tout a été vérifié avant, si vous ne dépassez pas la bande des 2 miles (3,7 km) le gilet habituel 50 newtons sera suffisant, au-delà il vous faudra un gilet 150 newtons. L’électronique a été contrôlé, la batterie d’alimentation est à pleine charge, vous avez prévu de la boisson et quelques barres énergétiques, un coin d’îlot au large sera apprécié pour la pause du midi, alors emportez aussi le casse-croûte avec vous, c’est toujours un moment sympathique à partager avec les copains.

Le matériel

Côté matériel, il faudra revoir vos bas de ligne, les jolis poissons sont plus présents, et il faudra prévoir du fluoro carbone en 35/00 au bout de la tresse, sur une des cannes. Prenez deux cannes avec vous, voire trois. Une canne plus puissante pour pêcher les fonds supérieurs aux 40 m car il vous faudra alors employer des grammages plus conséquents et une canne intermédiaire genre 10/30 g, me semble un bon compromis. En kayak, on ne va pas sortir avec des triques. Je prends une 7/28 g avec un 2500, un PENN clash, pour les fonds jusqu’à 20 m, ma canne intermédiaire est une DAM en 10/30 g toujours avec un 2500 PENN pour les fonds de 20 à 40 m et une 12/42 g avec un PENN Slammer en 3500 pour les fonds au-delà des 40 m. Avec ces trois ensembles, je suis prêt à affronter toutes les situations halieutiques qui vont se présenter au cours de la journée.

La sélection de jigs de l’auteur.
Crédit photo : Paul Duval

Côté leurres

Là il faut aussi un peu de tout, au cours de la session plusieurs techniques seront mises en pratique, pour gagner du temps, préparez vos boites par grammages : une boite de leurres souples avec des grammages de 15 à 25 grammes en têtes plombées, une boite avec les grammages de 30 à 50 g en têtes plombées et enfin une boite de jigs en grammages étalonnés également. Pour les jigs, j’utilise des poids de 14 à 60 g maximum, je ne suis pas un adepte du lourd, et ces grammages sont suffisants pour travailler nos spots du petit large. Les fonds de 60 m sur nos zones sont le maximum. Je fais le choix des shads et j’utilise des corps de 8 à 15/20 cm pour les plus longs. Pour l’été les couleurs « naturelles » sont recherchées, mais en cours de session, sur les spots plus profonds, je lance quelques couleurs flashy comme l’orange ou le jaune.

Le kayak

Côté flotteur on préférera un kayak propulsé et homologué bien sûr, plus facile pour maîtriser les dérives tout en pêchant. On privilégie une sortie groupée, en cas de pépin, il vaut mieux être plusieurs si cela vous arrive à quatre km de la mise à l’eau. Avec pédalier pour moi de préférence, je préfère en effet ce geste de pédaler, surtout sur de grandes distances mais cela reste un ressenti personnel. Ces kayaks spécialement étudiés pour la pêche en mer, sont stables, larges, avec pas mal de rangements et une capacité de stockage assez importante, c’est idéal pour une journée sur l’eau.

Les vieilles raffolent des petits leurres souples
Crédit photo : Paul Duval

La pratique

En ce beau samedi, les conditions sont remplies pour une de ces sorties au petit large entre copains, sur la côte nord Bretagne. Pas de vent annoncé, journée ensoleillée, marée basse vers les 09h30, cela nous permet d’arriver tranquillement sur les spots en faisant de temps en temps quelques lancers avant de se retrouver sur la zone de fonds. Dès le départ, comme d’habitude, un poisson nageur est mis à l’eau en traîne, un Yo Zuri bleu sardine, un crystal minnow, et bien sûr cela ne traîne pas, quelques bars matinaux seront au rendez-vous, dont certains plus que corrects. Pour ce début de saison d’été, j’utilise des poissons nageurs qui évoluent dans la couche 1.5/4 m en fonction de la hauteur d’eau. Les eaux étant bien claires, un poisson se trouvant dessous n’hésitera pas à monter se saisir de ce poisson qui rentre dans son espace visuel. Ce sont des leurres de 7 à 11 cm environ, j’ai une préférence pour les flottants qui remontent vers la surface dès que vous arrêtez de pédaler. Je donne aussi de grands coups de canne vers l’avant pendant la nage pour augmenter violemment sa vitesse de déplacement. Attention au réglage du frein, primordial pour ce type d’action, en cas d’attaque à ce moment-là… Après une demi-heure de ce régime, nous arrivons sur des fonds de 10 à 15 m, les plus légers des leurres souples sont mis à l’eau, quelques bars encore, les premières vieilles, bien présentes toute l’année, quelques coquettes aux couleurs de poissons exotiques. Les copains qui s’essayent au jig font aussi quelques poissons, toutes les techniques semblent fonctionner aujourd’hui. Nous faisons ainsi des stops and go, jusqu’à arriver sur nos spots, la fin de descendante n’est pas loin, encore une petite heure et l’activité semble se calmer, on en profite pour faire de la détection, un poisson de temps en temps pour l’un ou pour l’autre et quelques photos nous permettent de patienter. Ces temps morts sont aussi l’occasion de se rapprocher les uns des autres et de taper la discute comme on dit par chez nous.

À la traîne avec un poisson nageur bleu il n’est pas rare qu’un premier bar se prenne !
Crédit photo : Paul Duval

La bascule

La bascule arrive et l’inversement de flux avec elle, il est temps de sortir les plus grosses têtes plombées. Il ne faut pas attendre longtemps, nous enregistrons tous nos premiers lieus ainsi que quelques petits cabillauds. En général, sur ces spots, nous prenons plutôt les cabillauds l’hiver mais depuis 2/3 ans, nous en prenons souvent l’été, ils ne sont pas bien gros malheureusement. Les plus jolis avoisinent les 3 kg mais pas plus. De temps en temps, entre deux lieus ou cabillauds, c’est un bar également qui monte au kayak. Après deux heures de ce régime, il fait toujours aussi beau et chacun ayant fait sa pêche, nous décidons comme bien souvent de rentrer vers un îlot abrité pour faire la pause repas, ce moment de partage est essentiel pour débriefer et se raconter ce qui a fonctionné ou pas pour chacun d’entre nous. Viendra ensuite le temps du retour après cette belle journée…

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