Cette année sera peut-être le bon moment de sortir accompagné d’un neveu ou nièce, d’un copain de passage dans la région, du fiston ou de la fille, et de partager quelques moments savoureux sur l’eau. Ces mois d’été se prêtent à toutes les techniques, c’est le moment de sortir leurres de surface, poppers, jigs, leurres souples, tenya, appâts naturels. Les eaux vont se réchauffer tout l’été et au fil des semaines, toutes ces techniques pourront à un moment ou à un autre, être mises en pratique. Suivant la personne ou les personnes qui vont vous accompagner, choisissez avec soin les spots convoités, toutes ces personnes n’ont pas le même niveau de pêche ou de kayak, aussi pour que ces sorties soient de merveilleux souvenirs, adaptez-vous au pêcheur qui vous accompagne, ce n’est pas un concours, juste quelques instants de partage.
Soyez pédagogue
À l’heure ou ces lignes sont écrites, je vais revenir sur une des dernières saisons pour illustrer mes propos, c’était dans le monde d’avant… Sur la pointe bretonne, il est possible de toucher beaucoup d’espèces en fonction des techniques employées, le fourrage est bien présent et l’activité sous l’eau bat son plein. Le mois de juin est le mois de la reprise multi-espèce pour la pêche au tenya/madaï/kabura. Un tenya habillé d’une jolie crevette saura décider un sar, un pagre ou de la belle daurade grise. Ces techniques sont faciles à mettre en place avec un novice en la matière, surtout la pêche aux kaburas, qui se pratique dans la zone au-dessus du fond, ça accrochera moins au fond avec quelqu’un d’inexpérimenté et cela permet de toucher des espèces différentes. Sortez également les leurres durs, poissons nageurs sous la surface, leurres de surface. Là aussi ce sont des techniques faciles à mettre en œuvre avec quelqu’un peu habitué, il faut quand même maîtriser le lancer et la récupération, mais si la personne qui vous accompagne ramène un joli bar au kayak, il s’en rappellera toute sa vie.
Bordures et parcs
Privilégiez les bordures ou les parcs, une attaque de bar en surface fait partie des meilleurs souvenirs de vacances, de même qu’un lever de soleil au-dessus des piquets de parcs. Pour les plus jeunes, n’hésitez pas à leur apprendre à manier un jig avec une plume montée en teaser, les maquereaux sont bien présents, atlantiques, espagnols ou même chinchards, ce sont de bons combattants sur des cannes UL. Éclaboussures et éclats de rire assurés.
Si la personne qui vous accompagne est un « pêkeux » avec de bonnes connaissances, il y a un spot préférentiel où vous devez l’emmener et juillet est excellent pour cela, c’est le cimetière des bateaux de la marine nationale, du côté du pont de Térénez. L’été vous risquez de rencontrer beaucoup de monde, la plupart des guides de pêche du coin y font une bonne partie de leur saison. Cet endroit exceptionnel vous permettra de toucher les reines de la rade, les émissoles. Elles se pêchent essentiellement au crabe vert. Partez du principe que de gros crabes vont sélectionner de gros poissons. J’y avais emmené un copain de passage dans la région, Stéphane, un excellent pêcheur d’eau douce qui sévit dans l’Est, son rêve était d’en piquer une lors de son passage par chez nous. Ce jour-là nous avons enchaîné poisson sur poisson, et oui elles savent recevoir nos copines les émissoles, ainsi que de la daurade royale et bien sûr de jolis bars, très présents aussi sur ce coin. Nous avions terminé cette session avec des crampes dans les bras… Le lendemain je l’avais emmené dans le goulet de Brest où là aussi il a découvert la diversité de la rade, sparidés en tous genres, bars, grondins, maquereaux, etc. Un coup à devenir amoureux de notre belle région.
Joli mois d’août
Le mois d’août est également un très bon mois, c’est aussi le mois où les gros bars commencent à être bien présents, c’est aussi le mois de la famille. C’est le moment de faire découvrir notre belle rade aux habitants des grandes villes qui viennent nous voir. Comme ils sont peu habitués à manier une canne dans un kayak, il y a pas mal de coins relativement protégés où l’apprentissage se fera en douceur, tout en gardant l’espoir de prendre du poisson, comme l’anse de l’Auberlac’h, peu sujette aux courants de marée dès lors que l’on reste à l’abri dans l’anse. Les jolis bars sont à l’affût au niveau du déversement de l’étang d’eau salé en fond d’anse. Ils sont également présents sur les bordures ou autour de la pêcherie (élevage de daurades et de bars). Certaines années, les bonites vous surprendront par leur puissance, elles mordent bien sur un poisson nageur, traîné 30 mètres derrière le kayak, frein bien réglé sous peine de casse, ou sur un jig lancé dans une chasse. Les maquereaux espagnols fréquentent aussi ce lieu, les poissons au-dessus du kilo ne sont pas rares et leur défense est inoubliable. Dans les coins protégés pour néophyte mais susceptibles de bonnes surprises halieutiques, le plateau Océanopolis est tout indiqué. Mise à l’eau très pratique au niveau de la cale Bekayak, cale de l’école de voile, parking gratuit, douches gratuites à la sortie de l’eau, tuyau d’eau pour rinçage du matériel, ici c’est Brest…
Coup du matin et coup du soir
Ce spot est également protégé des courants de marée, tant que l’on ne va pas dans le chenal. Les fonds sont de 2 à 6 mètres suivant la marée, les poissons nageurs sont à utiliser en priorité. Préférez le lever du jour au mois d’août, le coin est tranquille jusque vers les 9 h ensuite c’est l’autoroute un jour de départ en vacances, revenez en fin de journée faire le coup du soir, magique. Pour ceux qui sont plus aguerris, le goulet est toujours intéressant, là aussi attendez-vous à rencontrer du monde, à partir de 8 h les places sont chères autour de la Cormorandière. Il y a aussi la côte nord avec les spots autour du phare de la Vierge vers Plouguerneau ou autour de Stagadon à la sortie du Wrac’h. L’été est également le moment privilégié pour faire ses exercices de sécurité, cela peut prendre la forme de jeux avec les plus jeunes en leur apprenant à dessaler volontairement et à remonter dans le kayak, des exercices de remorquage également, oui, le bout de remorquage fait partie intégrante du matériel sécu obligatoire, alors autant s’en servir. Vous verrez qu’il n’est pas si évident à mettre en place sur l’eau.
Que du bonheur partagé
Bref, il faut profiter de l’été pour partager notre passion avec les amis et la famille, en toute sécurité bien sûr, assurez-vous de leur aisance dans l’eau, protégez-vous du soleil, casquette, gants, t-shirt, lunettes de soleil et bien sûr crème solaire. Portez toujours le gilet et pas dans la soute, c’est bien sûr obligatoire mais cela peut surtout vous sauver la vie. Ayez de quoi boire (de l’eau ou du thé froid sucré), emportez un pique-nique avec vous, la pause du midi est un autre moment important à partager avec vos proches, peu habitués à la pause casse-croûte sur un coin de rocher au milieu de l’eau et la photo de l’instant aura une place de choix dans l’album de vacances… Si un jour vous venez en rade et que vous voyez un kayak avec un fanion orange et un Gwenadu, n’hésitez pas à venir dire bonjour, on tapera la discute comme on dit ici, le kayak ça vous gagne…