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Match d'automne : Tenya vs Kabura

L’automne est la meilleure saison en rade de Brest pour la pêche aux leurres appâts, mais lesquels employer ? Quand sortir tel ou tel modèle et dans quelles conditions de pêche ? Nous allons essayer, dans les lignes qui suivent, d’y voir un peu plus clair…

Cette méthode de pêche n’est pas nouvelle, mais son avènement en France est récent et c’est un véritable raz-de-marée d’innovations sur les linéaires de produits dédiés chez les détaillants et sur les produits associés comme les appâts prêts à pêcher, les poudres ou spray boostants, les jupes d’habillage de rechange, etc. C’est également une technique facile à mettre en place d’un kayak, dès lors que l’on respecte certaines règles. Cette pêche peut être très technique comme très simple. Très technique lorsque l’on recherche un poisson spécifique comme la royale par exemple, ou très simple sur les multi-espèces. Bien sûr il faudra avant faire le plein d’appâts, ou plus facile, les acheter. On les trouve tous dans le commerce, la plupart sont imprégnés en plus d’attractants et leur efficacité n’est plus à démontrer. Personnellement, j’emploie les deux sortes, ceux de la cueillette et ceux du commerce. J’aime bien les gambas et les chipirons Péxéo. Pour le reste, j’utilise ceux que je ramasse, les pieds de couteaux, les coques, les palourdes, les myes, les tentacules de céphalopodes et, un appât roi pour moi, les barbes de coquilles Saint-Jacques. Le choix du leurre appât va bien sûr dépendre du spot, de l’espèce recherchée, des conditions de courant et marées, alors voyons tout cela en détail…

Organisez le plus souvent possible vos sorties à plusieurs pour faire des essais et pour davantage de sécurité en mer
Crédit photo : Paul Duval

Le kabura

C’est celui que je recommande lorsqu’on débute sur cette technique. La mise en œuvre est très facile et on en laisse moins au fond si on suit quelques conseils de base. Le kabura, en gros, est une tête plombée montée coulissante sur un morceau d’assist d’une dizaine de centimètres. La tête vient buter sur une perle d’arrêt. Derrière, l’armement est constitué de deux hameçons montés sur deux assists libres. L’ensemble est habillé par des filaments de silicone, et on rajoute des lamelles de silicone de couleur qui rappellent les tentacules de céphalopodes. Ces tentacules vont bouger de façon attirante pendant le maniement du leurre.

C’est sans doute le signal œil qui a attiré cette grise sur un kabura
Crédit photo : Paul Duval

Les appâts utilisés avec ces leurres sont de toutes sortes : coquillages, tentacules de calamar ou seiche, ou comme je l’ai écrit plus haut et pour moi le meilleur, les barbes de coquilles Saint-Jacques. Pour finir, le pouvoir attractif de ces leurres est augmenté par la présence d’yeux de chaque côté de la tête, bien souvent surdimensionnés. C’est Ange Porteux, grand pêcheur devant l’éternel, qui disait que le plus important sur un leurre, c’est le signal œil, et il en a fabriqué des leurres au cours de sa carrière. L’action de pêche est simple, il faut laisser descendre et toucher le fond, puis on relève juste au-dessus du fond et l’on va s’aider de la dérive et du courant formé pour l’animation du leurre appât. Dans ce cas de figure, le sondeur devient un outil obligatoire, sous peine de laisser tous les leurres de la boîte au fond. On pêche en général dans la zone des 5 mètres au-dessus du fond, en évitant de faire un angle trop important avec le kayak, un angle entre 15 et 30 degrés est considéré comme bon. Au-delà, la ligne prend trop de ventre et le ressenti des touches et le ferrage deviennent aléatoires voire inefficaces. Plus le leurre va monter dans la couche d’eau en augmentant l’angle, plus la tête va basculer vers l’avant de l’assist, permettant ainsi la « danse » des lamelles de silicone derrière la tête. Ces kaburas sont vraiment des aimants à poissons, ils ne sont pas trop sélectifs et attirent toutes les espèces. Le kabura est le modèle idéal pour commencer ce type de pêche.

Le tenya s’adresse plutôt aux beaux poissons comme ce pagre.
Crédit photo : Paul Duval

Le tenya

Il vient en complément du premier, mais avec celui-ci, il y a plus de risques d’accroches et donc de pertes. Le tenya est formé d’une tête de formes diverses selon les marques : ovales, rondes, cubiques, pyramidales, peintes ou non. Bien souvent il y a une embase plate permettant de le poser sur le fond de façon à présenter l’appât le plus naturellement possible. Certains des derniers tenyas du marché ont adopté la forme des coquillages qui sont le repas habituel des prédateurs : moule, patelle, bigorneau ou bulot (c’est la gamme Kamou, d’Explorer Tackle). L’armement est composé d’un hameçon principal fixe, en direct sur le plomb et d’un hameçon voleur monté sur un morceau d’assist. On peut trouver quelques mèches de silicone de couleur sur certains modèles. L’eschage est bien souvent réalisé à l’aide d’une gamba à laquelle on aura supprimé la queue, l’appât est enfilé sur le principal par le corps, le voleur viendra se fixer sur la tête à contresens.

Panaché moule et pied de couteau sur un montage tenya Kamou. Ce grondin n’a pas résisté.
Crédit photo : Paul Duval

L’animation consiste à prendre contact avec le fond, puis le faire bouger par de petites tirées, et enfin le reposer. Il faut le relever ensuite plus haut et ainsi de suite. Le but étant d’imiter la nage sporadique d’une crevette. Cette animation doit être réalisée le plus verticalement possible, donc en fonction du courant et du fond, cela va nécessiter de pêcher plus lourd qu’avec les kaburas, qui eux évoluent au-dessus du fond. Cela augmente de fait les possibilités d’accroche sur le fond. Mais l’avantage des tenyas est qu’ils s’adressent à de plus jolis poissons. Ceci est dû sans doute à la plus grosse bouchée proposée. C’est le leurre idéal pour les dorades royales, les grosses grises et la cible principale pour ce type de pêche en rade, le pagre.

Même les roussettes raffolent des tenyas version tentacules
Crédit photo : Paul Duval

Scion sensible mais réserve de puissance au talon

Côté matériel, une canne très sensible du scion, mais avec une grosse réserve de puissance, fera l’affaire. Là aussi les marques ont mis sur le marché toutes sortes de blanks dédiés à ces techniques. Un moulinet en 2500 ou 3000 est idéal, doté d’un très bon frein, les départs de sparidés à la touche sont parfois violents …Certains pratiquants préféreront le casting, d’autres le spinning, le casting étant peut-être plus adapté à cette pêche verticale. Une tresse de qualité qui ne prendra pas de ventre dans le courant et qui coulera vite, sans résistance, est recommandée. Les spécialistes préfèrent des tresses 8 brins, multi-couleurs pour retrouver le fond rapidement sans trop gratter et risquer l’accrochage, ainsi qu’un bon fluoro carbone d’une longueur de 4 m environ, entre 23 et 30/00. Un émerillon en pointe vous permettra de changer rapidement de leurre/appât en cours de session. L’idéal, là aussi, est d’essayer de pêcher le plus léger possible.

Le kabura est plus facile d’accès selon l’auteur et permet de cibler de nombreuses espèces en pêchant décollé du fond
Crédit photo : Paul Duval

Exploitez les fonds de 20 à 50 m

En général, sur une sortie leurres/appâts, je commence par les kaburas pour voir quelles espèces sont en activité, en essayant le grammage le plus adapté et le plus léger possible. Bien souvent les premières prises sont les dorades grises, présentes un peu partout en rade. Je teste aussi différents appâts et n’hésite pas à panacher du frais et du congelé. Puis je passe sur les tenyas/gambas pour tenter les pagres, sars et grosses grises. Si vos gambas sont dépouillées, sans prise de poissons, ce sont les petites grises qui sont à l’œuvre, déplacez-vous, pêchez sur des fonds supérieurs. Bien souvent je pêche depuis le fond en remontant de 5 m en 5 m de profondeur. Les fonds exploités en rade vont de 20 à 50 m. En agissant ainsi, vous avez de grandes chances de tomber sur les jolis poissons. Sur la gamba, la touche est franche et remonter un joli pagre d’une hauteur d’eau de 50 m n’est pas gagné d’avance. En arrivant dans les trois derniers mètres, arrêtez de pomper, laissez le poisson décompresser en surveillant le lâcher de bulles d’air, cela sera plus facile pour relâcher le poisson… En conclusion, le kabura est plus adapté aux débutants qui veulent s’essayer à ces techniques, il autorise plus « d’erreurs de pilotage » et intéressera beaucoup plus d’espèces, mais de plus petites tailles. Le tenya, au départ, risque de vous décourager un peu, la marge d’erreurs est plus ténue mais il intéresse de plus jolis poissons… Alors tenya ou kabura, kabura ou tenya, je les mettrai à égalité. Quant aux plaisirs en action de pêche, je dirais qu’ils sont complémentaires sur une sortie standard leurres/appâts. L’un étant à la portée de tous et l’autre plus technique, les deux font la paire !

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Magazine n°83 - septembre-octobre-novembre 2021

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