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Spots d'hiver en côte Nord-Bretagne

Crédit photo Paul Duval
Pour beaucoup, la saison d’hiver est signe de kayak rangé au garage, c’est dommage. De belles journées sont exploitables. Il suffit d’être bien équipé au niveau des tenues, de surveiller les bons créneaux météo et de choisir ses cibles, toutes les espèces n’étant pas en activité à cette période. Et certaines sont parties se reproduire…

Quand on parle de la côte des légendes, ou du pays des Abers, il s’agit en fait d’un territoire formé par 2 abers, ou vallées côtières, qui vivent au rythme des marées : l’Aber Benoît et l’Aber Wrac’h, chacun ayant sa propre identité et son biotope. Ce territoire se trouve sur la côte Nord - Finistère, à environ 25 kilomètres de Brest.

Quand on parle de la côte des légendes c’est en fait un territoire formé par 2 abers ou vallées côtières qui vivent au rythme des marées.
Crédit photo : Paul Duval

L’Aber Wrac’h

Un aber est un estuaire, une vallée fluviale qui change de visage au fil des marées. L’Aber Wrac’h est le plus grand des 2. La partie maritime s’arrête 12 kilomètres plus haut, au lieu-dit Le Diouris à pont Krac’h (le pont du diable), laissant ensuite la place à la partie fluviale et à sa population de truite de mer, saumon et fario. On pêche surtout à la sortie du Wrac’h, entre le port de plaisance de l’Aber Wrac’h et ses nombreux parcs à huîtres, et la sortie d’aber vers l’île de Stagadon et le plateau du Libenter, ainsi que le chenal d’accès à l’Aber. Sur les tombants, les fonds varient de 15 à 55 m vers le Trépied. De nombreuses plages de sable blanc parsèment les rives de cet aber, certaines ne sont accessibles que par la mer ou à pied, lors des gros coefficients de marées. La plage de Cézon, notre point de mise à l’eau principal, donne accès au petit large de sortie d’aber après une demi-heure de navigation. Pour se rendre sur cette zone en toute sécurité, il faut bien sûr prendre en compte les coefficients de marées. Les courants étant assez forts, on peut vite se retrouver en galère à chercher à rentrer à contre-courant. Nous privilégions les marées de coefficients inférieurs à 75. On se laisse porter vers le large par la marée descendante pour pouvoir pêcher nos zones dès la bascule de marée haute. En général, le poisson rentre dans l’aber avec celle-ci. Cela nous laisse 2 bonnes heures de pêche avant que le courant ne soit trop fort. Ce même courant nous aidera à rentrer, les 3ème et 4ème heures de marée étant les plus fortes, selon le principe des douzièmes.

Vous prendrez ici du lieu tout l’hiver.
Crédit photo : Paul Duval

Lieus, cabillauds, calmars…

Attention aussi à la brume, qui peut tomber très vite avec la marée montante. En général, on la voit arriver, il est alors bon de rentrer dans l’aber près de points visibles de la côte, identifiés et reconnaissables. Bien sûr, la navigation au GPS est toujours possible, mais je la déconseille : le chenal d’accès est emprunté par beaucoup d’utilisateurs, plaisanciers sur de gros voiliers, pêcheurs en bateaux, pêcheurs pro rentrants de marée. Nos kayaks, lorsqu’il fait beau, ne sont pas trop visibles par ces usagers, alors par temps de brume… Pensez à la sécurité avant tout. Les poissons recherchés sont le lieu, le cabillaud, le calamar. En début d’automne, nous y avons fait de gros tacauds, consommés frais, c’est-à-dire pêchés du matin. C’est une chair fine et excellente, mais il ne faut surtout pas lui faire connaître la glace, son goût s’en ressent alors. Nous pêchons ces poissons au leurre souple et au jig. Personnellement, je préfère les souples. À l’automne, je vais utiliser des coloris naturels, puis, au fur et à mesure que l’hiver approche, les coloris flashy, comme le rose, le jaune, ou le rouge en fluo vont alors à l’eau. Nous prenons du cabillaud et du lieu tout l’hiver, ensuite, aux alentours de la mi-février, les jolis lieus se font plus rares : ils rejoignent leurs zones de reproduction situées dans des fonds plus profonds au large. Il y a aussi beaucoup de labridés de toutes les couleurs, vieilles et coquettes. Bien sûr, lorsque c’est la saison, le bar règne en poisson roi, surtout vers la zone des parcs. Aux beaux jours, on y trouve aussi pagres, dorades grises et quelques royales, pour ne citer que les principales espèces.

Jolie vieille, aussi appelée « mérou breton » par les pêcheurs locaux.
Crédit photo : Paul Duval

Des îles accessibles

De nombreuses îles sont visibles et parfois accessibles à pied, comme l’île Cézon, l’île Garo, l’île Guenioc, l’île Wrac’h, l’île Tariec, l’île Vierge, Roc’h Avel et Trevors. Cette côte est très déchirée, les tempêtes d’hiver y sont redoutables. Cette partie s’appelait autrefois « la côte des naufrageurs ». Les habitants fixaient des lanternes entre les cornes des vaches pour faire échouer les bateaux croisant dans ces eaux, et qui venaient alors s’y échouer. L’époque était rude pour tous… Nous fréquentons ces cailloux lors des grandes marées, nos flotteurs étant alors les outils idéaux pour s’y faufiler. L’ormeau y est très présent. Il existe d’autres plages, comme celles de la baie des Anges ou du Port Scave, ou encore celles qui n’ont pas de nom et qui se découvrent à la marée basse entre deux zones rocheuses. Bien souvent, nous choisissons ces dernières pour nos casse-croûtes de fin de session.

L’aber Wrac’h est le plus grand des 2 abers, les gros tacauds s’y pêchent très bien au souple.
Crédit photo : Paul Duval

L’Aber Benoît, l’aber de l’huître

Le deuxième aber a un tout autre visage. Il est surtout connu par la présence d’ostréicultures de renommée mondiale, comme celle de Prat ar Coum, où la famille Madec pratique l’ostréiculture depuis 1898. Je les ai connus lors d’une exposition universelle au Portugal, à Lisbonne. La famille y avait un stand, et on y est resté une bonne partie de l’expo, heureux d’y avoir trouvé un coin de Bretagne… Nous fréquentons plus cet aber l’été et à l’automne. C’est l’endroit idéal pour la pêche sur parc, et toutes les techniques qui en découlent. Le leurre de surface y est roi, beaucoup de moucheurs fréquentent également les berges, ou des pratiquants de la pêche à vue avec de jolis pépères à la clef. J’y vais aussi pour pêcher le lieu. Ils sont moins gros que sur l’aber Wrac’h, mais bien présents. Même principe que sur le Wrac’h, il faut privilégier la bascule de marée, au milieu du chenal d’accès, entre les parcs et les balises de chenal, comme celle du chien. Attention aux bouées de casiers très nombreuses à cet endroit. Il existe plusieurs mises à l’eau facilement accessibles, avec de grandes cales. J’emprunte pour ma part la cale de Stellac’h à Saint-Pabu, avec un grand parking. Cette cale se trouve à mi-chemin sur cet aber. D’un côté, il y a les parcs, de l’autre, la sortie d’aber. Elle est juste en face de l’ostréiculture de Prat ar Coum. La 2ème mise à l’eau est sur l’autre rive, le Port du Vilh, près de la sortie d’aber. En conclusion, ces deux abers sont d’excellents spots d’hiver, le Benoît étant plus protégé que le Wrac’h. Bonnes sorties d’hiver et soyez très prudents !

 

Rappel : la règle des douzièmes

Sur une marée, environ 6 heures, la force du courant de marée va dépendre du débit d’eau rentrant ou sortant, cela ne se fait pas de façon linéaire. Le courant de marée est le plus fort en milieu de marée, 3ème et 4ème heure, en début et en fin de marée il est plus calme. La hauteur d’eau évolue suivant la règle des douzièmes.
Heure 1 : 1/12e
Heure 2 : 2/12e
Heure 3 : 3/12e
Heure 4 : 3/12e
Heure 5 : 2/12e
Heure 6 : 1/12e
La valeur à prendre est la hauteur de marnage que l’on divise par 12 pour avoir la valeur d’un douzième.

 

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