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Les spécimens du Moulin de Gémages

Bienvenue dans le Perche, au Moulin de Gémages, un parcours de pêche magnifique qui serpente sur six hectares de prairies. Les lieux vous offrent douze plans d’eau et trois kilomètres de berges pour assouvir votre passion ! Les truites qui hantent le parcours sont nombreuses et se nourrissent de manière totalement naturelle. Certains spécimens sont énormes et livrent des combats dantesques ! Il n’en fallait pas plus pour nous décider à lancer nos mouches dans ce cadre de grande qualité…

Comme toujours au Moulin de Gémages, l’accueil d’Ivan et de Sophie Iannaccone, les propriétaires, est très chaleureux. Un excellent repas, puis une bonne nuit de sommeil dans les chambres grand confort à disposition et nous voilà fin prêts pour taquiner les truites du parcours. Nous avons de la chance, la météo est avec nous et les premiers rayons de soleil nous laissent largement entrevoir que de très grosses truites sont de sortie ce matin. Inutile de s’encombrer de trop de matériel pour cette pêche à « rôder » que j’affectionne particulièrement ! Une canne de 9 pieds soie de 6, un long bas de ligne et quelques boîtes de mouches bien garnies vont nous suffire pour décider les belles truites. Si vous hésitez, demandez conseil à Ivan, il connaît ses poissons par cœur et saura vous guider pour faire le bon choix. Question matériel, vous pourrez même essayer quelques-unes des nouveautés de chez Thomas&Thomas, Winston ou Abel. Ici le beau matériel ne fait pas défaut ! En haut du parcours, les plans d’eau sont alimentés par captage et l’eau claire est à température constante. Les truites y sont souvent plus facilement repérables et en activité. Nous avons décidé avec l’ami Jean-Didier de tenter les plus grosses truites en interceptant en nymphe leurs déplacements.

Après une bagarre explosive, la grosse truite se rapproche enfin du bord 
Crédit photo : Laurent Guillermin

Truites trophées en maraude

Au détour d’une grosse souche, je repère tout de suite un beau poisson aux alentours de 5 ou 6 kg avec un très gros bec. Je lui envoie rapidement une nymphe d’ensemble type oreille de lièvre ! La truite cueille la mouche du bout du bec, ferrage instinctif et départ en trombe vers le large. Puis la ligne devient molle, ma canne se détend et je ramène une pointe de bas de ligne totalement rappée. La « bécarde » a tout simplement mis à mal ma pointe qui a cédé sous la maltraitance de ses dents ! Oui, la pêche des gros spécimens a certains inconvénients, mais nous allons persévérer ! De son côté, Jean-Didier a d’autres déboires avec le même type de poisson. Certaines grosses truites ne pouvant complètement refermer leur gueule à cause de la protubérance de leur bec, la mouche leur échappe au ferrage. Il faut donc appliquer un ferrage volontairement exagéré sur le côté afin de parvenir à les piquer ! Tout un programme, mais c’est diablement passionnant ! Je continue ma lente progression les yeux rivés sur l’eau quand une forme longue et nonchalante attire une fois de plus mon attention. La grosse truite « patrouille » sous les branches tombantes à la recherche de nourriture ! Ni une ni deux, alors que ma nymphe entre dans son champ de vision, elle est happée dans un élan. Je couche la canne pour ferrer, la truite est bien piquée et je parviens à contrer son premier rush puissant. Le bas de ligne flirte dangereusement avec les racines de la bordure mais le fluorocarbone Phantom Plus en 17,2/100 confié gentiment par Ivan tient le coup. Après quelques gros coups de tête, Jean-Didier, qui m’a rejoint, fait entrer ce grand poisson dans l’épuisette. Sans doute 6 ou 7 kg de muscles ! Une très belle prise pour ce début de matinée…

Un gros spécimen de truite « gold » 
Crédit photo : Laurent Guillermin

Dans le plan d’eau juste en contre-bas, je repère de loin une grosse truite aguabonita (gold) qui longe la bordure. J’essaie un premier lancer de loin, mais la truite disparaît ! Dommage… Puis, soudain, alors que je tourne la tête, elle revient doucement vers moi. Je dépose alors ma nymphe sur son passage. Légère animation, elle ouvre sa gueule blanche ! Je ferre amplement et la bagarre lourde s’enchaîne. Les coups de tête sont puissants, mais encore une fois ma pointe, que j’ai changée après ma première prise, tient le coup ! Ivan qui a observé la scène de loin, vient me prêter main-forte et fait glisser la truite jaune dans l’épuisette. Un magnifique spécimen qui avoisine les 10 livres. Un poisson en pleine forme, délicatement remis à l’eau après les honneurs du photographe ! C’est ensuite Jean-Didier qui met au sec un superbe poisson aux allures de « steelhead » après une belle bagarre. Nous prendrons ce matin une belle brochette de grosses truites en les recherchant volontairement.

Une truite énorme capturée avec une imitation d’écrevisse.
Crédit photo : Laurent Guillermin

Nymphes olive et imitation d'écrevisse...

À la fin du délicieux repas de midi, nous échangeons avec Ivan sur le comportement de ces gros poissons sur son parcours et il me tend une mouche en marabout marron avec des pattes en élastique. Montée spécialement pour un voyage à l’étranger, cette mouche est en fait une excellente imitation de petite écrevisse qui fonctionne très bien selon lui sur les grosses truites de son parcours. Il est vrai qu’ici, il est difficile de ne pas tomber sur un beau poisson, car les lieux offrent une grande diversité de profils. Avec une bonne dose d’observation, le pêcheur trouve facilement une situation ou un poste où les poissons sont actifs. C’est d’ailleurs en pêchant les bordures en nymphe à vue, mais aussi en sèche, que les prises sont bien souvent les plus nombreuses. Si vous souhaitez capturer un beau spécimen, n’oubliez pas les petits recoins et les zones couvertes de végétation qui offrent une pitance variée aux plus beaux salmonidés.

Jean-Didier avec une truite arc-en-ciel de 12 livres.
Crédit photo : Laurent Guillermin

Nous reprenons tranquillement notre quête des plus gros poissons en scrutant les bordures. Il paraît évident que certaines truites se refont une santé en chassant « le fourrage » tout près du bord. Inutile donc de lancer loin, le mieux étant de garder les yeux grands ouverts ! À la sortie d’un collecteur d’eau, plusieurs poissons semblent attablés sur de petites nymphes, sans doute des chironomes. Mais je vois distinctement un plus gros poisson gris foncé sous un bon mètre d’eau. Je rallonge ma pointe et noue une imitation d’écrevisse. Je lance un peu plus loin pour ne pas effrayer tout ce beau monde et laisse à ma mouche le temps de gagner le fond. Deux ou trois strips rapprochent l’imitation de la grosse truite. Je relâche la ligne. Je renouvelle la manœuvre encore une fois, la masse sombre cette fois se détourne et ma soie se tend. Ferrage ample mais sans violence et la soie me file entre les mains. Le départ est si puissant que toute ma ligne est maintenant dehors et le backing dans les anneaux. Après quelques longues minutes en couchant la canne à gauche puis à droite, je parviens à faire revenir la truite qui entre dans la grande épuisette. Ce sera sans doute le plus gros poisson de la journée. Ce n’est pas un « bécard », mais une truite très lourde aux reflets gris métallisé ! Quel combat ! Un vrai moment de plaisir ! D’autres truites magnifiques feront les frais de cette imitation ou de nos nymphes olive.

Encore un spécimen capturé en vue à la sortie d’un collecteur. Notez en arrière-plan, une truite aguabonita a déjà repris place 
Crédit photo : Laurent Guillermin

Un cadre unique et préservé

Si nous avons axé notre approche sur la traque des plus gros salmonidés, il vous sera tout à fait possible de prendre des truites arc-en-ciel, fario, aguabonita, léopards, ombles alis et saumons de fontaine avec une démarche plus traditionnelle. L’avantage au Moulin, c’est que le parcours est assez grand et varié pour que chacun y trouve son plaisir toujours dans le respect des règles et du poisson. Le Moulin de Gémages est géré de manière familiale et la convivialité est de mise. À 1h30 de Paris Sud, 45 minutes de Chartres, 35 minutes du Mans et 45 minutes d’Alençon, on peut dire sans se tromper que sa situation géographique est idéale. Le Moulin de Gémages est aussi le distributeur exclusif de marques renommées internationalement donc lors de votre passage, n’hésitez pas à essayer la canne de vos rêves. Que vous soyez débutant ou confirmé, vous trouverez dans la boutique du lodge tout le nécessaire à la pêche à la mouche. Enfin, si vous avez envie comme nous l’avons fait lors de notre passage de vous mesurer à de très gros poissons, prenez votre temps. Réduisez votre matériel au strict minimum et arpentez lentement le parcours. Cherchez dans les zones difficiles, dans les recoins, près des arrivées d’eau. Les gros spécimens sont partout. Réglez bien votre frein, soyez prêt à de rudes combats tout en puissance et garnissez votre moulinet de backing, car au premier rush, je suis certain que toute votre soie va se dérouler. Mais c’est bien pour ce genre d’émotions que nous pêchons à la mouche non ?

Nymphes olive et imitations d’écrevisse ont bien fonctionné
Crédit photo : Laurent Guillermin

Contact

Le Moulin de Gémages
61130 Gémages
Tél. : 02 33 25 15 72
www.lemoulindegemages.com

L'hébergement et la table d'hôtes

Hébergement labélisé Gîtes de France
•5 chambres d’hôtes de charme, 4 épis label « Charme » et « Caractère »
•1 gîte pour 6 personnes, ancienne habitation du minotier - 3 épis
•La table d’hôtes généreuse et raffinée est assurée dans la salle à manger du Moulin le soir sur réservation.

 

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