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Bien choisir sa canne à mouche et la soie adaptée

Quoi de mieux pour démarrer cette rubrique destinée aux moucheurs en herbe, que de parler des cannes et des soies adaptées ? Ces deux éléments indissociables créent presque toute la dynamique du lancer. Ils doivent donc être parfaitement appropriés aux débutants afin d’éviter un surplus d’efforts inutiles. Découvrez ici les principales notions à retenir pour choisir son premier ensemble mouche en rivières…

Ce que recherche l’apprenti moucheur

J’utiliserai mes expériences de guidages pour traiter cette partie de manière générale. Souvent, le pêcheur qui démarre à la mouche n’est pas des plus exigeants. Pour lui, évoluer dans une nature quasi vierge, une canne à la main, en apprenant les bases de la pêche à la mouche, serait presque suffisant. Or, comme dans tout sport, pour que le pratiquant prenne le virus, il faut du résultat. C’est d’autant plus vrai dans la pratique de notre loisir favori. Il est alors nécessaire que le pêcheur connaisse ses premières sensations en capturant ses premiers poissons ou, du moins, en ayant des touches, voire des décrochés. Ces derniers viennent valider les heures d’apprentissage sur le terrain et le temps passé à regarder des vidéos…

Actions et longueurs de cannes

Canne et soie sont le prolongement du bras, c’est avec elles que le pêcheur novice passera du temps au bord de l’eau. Elles doivent donc coller le plus possible à ses aptitudes techniques pour lui faire prendre le plus de plaisir, le plus rapidement possible, sans le fatiguer. Alors, même si le choix d’un ensemble peut être subjectif, j’oriente généralement les débutants vers des cannes « faciles ». Autrement dit, des cannes d’action medium fast ou progressive rapide, qui se chargent rapidement en effectuant le moins de faux-lancers possible. Elles permettent donc de poser facilement une mouche sur l’eau même lorsque l’on débute. De plus, ce type d’action peut corriger certains ferrages trop « appuyés », là où une action trop rapide entraînera des casses sur des pointes fines. Il est important de savoir quels profils de rivières vous serez amené à pratiquer le plus souvent. L’idéal est de démarrer sur des cours d’eau type torrent alpin ou petite rivière de plaines, peu encombrés, riches en postes marqués et en poissons… Oui, en poissons et pas forcément en truites de souches. N’oublions pas qu’à nos débuts, nous étions tout à fait satisfaits de prendre une arc-en-ciel de 25cm, un chevesne de 30cm ou encore une fario de 15cm. L’espèce et la taille n’avaient pas d’importance, nous avions simplement pris un poisson à la mouche…

L’exercice du lancer sur gazon est une bonne manière d’optimiser ses futures sessions de pêche en moyennes et grandes rivières
Crédit photo : Bernard Galliano

Pour ces pêches courtes plein amont ou trois quarts amont, je dirigerai le futur moucheur vers des cannes de 10 pieds. Leur bras de levier relativement long autorise des pêches diagonales voire quasi verticales avec peu de soie hors des anneaux et un contrôle optimal des dérives. Les approches sont également plus discrètes, notamment en eaux basses et claires. En outre, cette longueur reste polyvalente pour débuter en sèche et se perfectionner ensuite en nymphe en petits milieux à moindre coût. Le budget est évidemment un facteur limitant dans le choix d’un ensemble. Les marques le savent bien et proposent aujourd’hui des cannes de belle qualité à un tarif d’à peine 150 euros prix public. Pour celles et ceux qui n’auraient pas l’occasion de pêcher de tels parcours, il faut savoir qu’à partir du moment où vous pêchez à distance et posez régulièrement la soie sur l’eau, une canne de 9 pieds est idéale. D’action identique, sa longueur restreinte réduit automatiquement l’angle du ferrage, qui s’en trouvera d’autant plus efficace. En revanche cette canne est moins polyvalente que sa cousine en 10 pieds et, dans un second temps, elle oblige le moucheur souhaitant pratiquer toutes les pêches au fil à effectuer un achat supplémentaire. Dans ce cas de figure, s’entraîner au lancer sur gazon vous permettra d’optimiser vos futures sessions au bord de l’eau.

Équipé d’un matériel adapté, ce jeune garçon n’aura pas de mal à faire monter ses premières truites.
Crédit photo : Bernard Galliano

Puissances de cannes avec des soies adaptées

Au départ, une canne est conçue pour travailler efficacement avec un ou deux numéros de soie. Il s’agit du ou des numéros indiqués sur le talon de la canne (ou le brin D pour les cannes en 4 brins). La marque est généralement écrite en premier, suivie du modèle, de la longueur en pieds, des numéros de soies et du nombre de brins. Un exemple : JMC Reflex R2 10 - #4/5 - 4. Il est donc impératif de lui attribuer le ou les numéros correspondants.

Les profils de soies WF, DT, R2T, parallèle…

Au regard des différents profils présents aujourd’hui sur le marché on pourrait s’y perdre… Tout en gardant à l’esprit l’idée de pêcher efficacement, rapidement et sans effort, je conseillerais à un débutant une soie WF (Weight Forward ou profil décalé). Ce modèle présente un profil fin sur l’arrière (running line) et épais sur l’avant. Forcément plus dense, cette épaisseur forme le poids nécessaire au lancer et au déploiement régulier du bas de ligne sur l’eau. Si on pousse un peu plus loin la technique, on s’aperçoit aussi qu’il existe plusieurs formats de soies WF mais là n’est pas le sujet de l’article. Quant aux autres profils, ils demanderaient plus de faux-lancers et donc d’efforts au débutant pour pêcher correctement. Certaines marques proposent des soies à prix abordables se terminant par des micro-boucles. À titre d’exemple, il se trouve que la gamme Forge de chez Airflo a toutes les qualités requises.

Les numéros de soie

D’ordinaire, lorsque l’on débute en rivière, on recherche les salmonidés et cyprinidés de taille moyenne en sèche avec des soies de 3 à 5 flottantes. Ces dernières sont généralement choisies en fonction de la taille globale des poissons recherchés, mais aussi de la taille des mouches utilisées. Il n’est pas nécessaire, par exemple, de présenter une sèche sur hameçon de 22 à un poisson avec une soie de 5. Cette dernière viendrait nuire à la présentation et aux efforts effectués pour le leurrer. Une soie de 3 sera donc bien mieux adaptée dans ce cas précis. Lorsqu’ils entament l’apprentissage, j’essaie de faire pêcher le plus souvent possible mes stagiaires avec des mouches bien visibles, de tailles moyennes, montées sur des hameçons de 12 à 16. Une soie de 5 chargeant rapidement la canne tout en leur donnant les premières sensations est alors parfaitement adéquate.

En résumé

Pour faire ses armes en sèche en petits milieux (de 5 à 15 m de large environ) riches en courants et postes marqués, une canne de 10 pieds, soie de 4/5, d’action medium fast et une soie de 5 WF offriront les meilleurs atouts techniques. En revanche, sur des rivières plus imposantes et lentes c’est la canne de 9 pieds qui prendra le relais. En attendant, je vous souhaite une belle découverte de notre passionnant loisir et vous donne rendez-vous au prochain numéro pour un focus sur les kits « prêt à pêcher » et les moulinets.

Le chevesne est une cible présente partout, donc très accessible aux débutants. Attention tout de même à sa méfiance…
Crédit photo : Bernard Galliano

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