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Cannes, moulinets, soies... comment choisir sa canne mouche pour pêcher le carnassier ?

Voici quelques petits conseils, trucs et astuces pour préparer votre prochaine saison de pêche des carnassiers à la mouche. Quelles cannes et quelles soies choisir ? C’est une question qui fait couler beaucoup d’encre et à juste titre, car le cahier des charges est complexe : technique, taille de streamer, pêche du bord, en float tube ou en bateau… Bref, comment s’y retrouver ? On fait le point !

Si vous pêchez à pied ou en wading, il vous faudra une canne polyvalente. Pour faire simple, recherchez des cannes entre 9 et 10 pieds soie de 8/9 plutôt puissantes. Beaucoup font le choix de commencer par des soies de 8 plus légères, plus faciles à apprivoiser, mais vite limitantes et frustrantes quant à la taille des streamers utilisables. Je vous conseille donc de plutôt privilégier une soie de 9. Pour débuter, ne choisissez pas des cannes d’actions trop rapides. L’apprentissage du lancer avec des mouches parfois lourdes et volumineuses est grandement facilité par des cannes plus lentes. En effet, la souplesse du blank pardonnera plus facilement les erreurs de tempo et les contrecoups induits par ces grosses mouches. De plus, la densité de soie utilisée pour des pêches du bord s’accorde très bien avec ce type de cannes. Plus vous progresserez, plus vous prendrez plaisir à utiliser des cannes rapides pour gagner en vélocité et en précision, ce qui est loin d’être négligeable pour une pratique en milieu encombré. Sur ces spots, la pêche se fait dans la grande majorité des cas en zone « shallow » et de manière statique. Le facteur dérive n’étant donc pas un problème, inutile de trop s’attarder sur une multitude de densités de soies. Une flottante et une intermédiaire rapide ou une S3 répondront à la plupart des situations. Privilégiez des soies profilées avec des têtes relativement courtes pour pouvoir charger la canne rapidement et ainsi éviter de multiplier les faux lancers, et donc les potentiels accrochages dans des zones encombrées.

Valentin préconise un bon gant pour se saisir d’un beau spécimen comme celui-ci.
Crédit photo : Valentin Bernard

Embarqués

Pour ce qui est des pêches en embarcation, nous serons moins regardants sur la quantité de matériel que nous pouvons transporter. Et cela tombe bien, car deux autres facteurs prennent une importance toute particulière et nécessitent un changement de matériel plus régulier : la vitesse de dérive et la profondeur. En effet, pour une pratique à pied, il nous suffit d’attendre de manière statique la descente de la soie et ainsi positionner son montage dans la couche d’eau. Selon le vent ou le courant, il en est bien autrement sur une embarcation. Il faudra donc penser à avoir sur le bateau des cannes montées de différentes manières. Je conseille l’utilisation de cannes entre 8’6 et 9 pieds montées avec différents types de soies : au minimum une montée avec une soie de type S3 et une S5, et pour bien faire une S7 ou S9 supplémentaire. La recherche de distance nous sera grandement facilitée par des soies profilées avec des têtes longues. Les obstacles n’étant plus un problème, vous aurez tout le temps et l’espace d’allonger vos lancers. Petite exception pour les soies flottantes que je conserve ici en shooting ou avec des têtes courtes, car les mouches de surface très légères, mais volumineuses, se trouveront plus facilement propulsées.

Voici un outil indispensable du pêcheur de brochet toujours à portée de main ! Une pince avec un bec fin et long est à privilégier pour les décrochages. Garder également toujours sur vous une pince coupante, à défaut d’avoir un ergot coupant suffisamment fort sur votre pince habituelle. Il m’est arrivé de me retrouver tout seul avec un hameçon planté dans la main lors d’une mauvaise manipulation. Couper l’hameçon est parfois le seul moyen pour se sortir de situations compliquées. J’utilise également un gant de protection pour la manipulation des gros poissons. En effet, lorsque je passe mes doigts sous l’opercule des ouïes, pour m’en saisir afin de les décrocher, je préfère me protéger de dents tranchantes et d’un potentiel hameçon chance qui se promène! Je n’utilise ces gants que pour les poissons de belle taille, car les plus petits peuvent être manipulés de manière plus conventionnelle. Enfin, n’oubliez pas de prendre avec vous ou dans la voiture une petite trousse de secours avec pansements, ruban adhésif et autre désinfectant, car la pêche du brochet, bien que passionnante, peut être sanglante.
Crédit photo : Valentin Bernard

Pour aller plus loin

Toujours dans la recherche de confort et de performance lors du lancer, j’ai passé un certain temps à travailler mes accords cannes/soies. Globalement, de grandes tendances ressortent: pour les soies de faible densité (flottantes/intermédiaires), je préconise des actions plutôt médium. Plus les soies seront denses (de plus en plus plongeantes) et plus je conseille l’utilisation de cannes rapides et courtes. Attention, j’ai noté que pour un même numéro de soie il existe de très fortes différences de poids sur les têtes de lancer, et ce, même au sein d’une seule marque ! La pratique du lancer peut vite devenir fastidieuse avec des cannes et des soies mal accordées. Il est donc indispensable de demander conseils à vos détaillants lors de l’achat de celles-ci. Privilégier des moulinets à cassette ou avec plusieurs bobines facilement interchangeables.

Du bord, il faut réduire son matériel pour ne conserver que l’essentiel
Crédit photo : Valentin Bernard

Préparez vos bas de ligne

Contrairement à la pratique de la truite, la conception des bas de lignes pour les carnassiers, et notamment pour le brochet, reste des plus simples. En règle générale, je rationalise la conception de mes bas de ligne brochet. Que ce soit pour les pêches du bord ou en bateau, j’utilise de plus en plus de bas de ligne courts, qui permettent plus de précision et évitent nombre de ferrages ratés. On commence par le talon, avec 1,50 m de fluorocarbone en 60/70 centièmes. Cela vous permet une bonne transmission d’énergie de la soie vers votre mouche. En prospection du bord, il sera indispensable de rajouter un brin de « cassant » de 50 cm en cas d’accroche en 40 centièmes. Et pour finir, un avançon peut éviter les coupes d’une quarantaine de centimètres. Il y a deux écoles en ce qui concerne cet avançon, les pro-acier et les pro-fluoro. Pour ma part, je les emploie de différentes manières. Pour des pêches rapides sous l’eau, qui ne nécessitent pas ou peu de temps de pause, j’utilise des bas de ligne en acier, car leur poids a tendance à faire piquer du nez le streamer suspendu. Je préfère les solutions gainées dites « thermosoudables » faciles à préparer (à condition de toujours avoir un briquet tempête sur soi!). Ils offrent une solidité face à la coupe sans commune mesure. Son seul point négatif est sa fâcheuse tendance à vriller au fil des prises. En cas de pliure, il est à noter de le changer systématiquement.

Gros plan sur le nœud agrafe suivi d’une agrafe rapide sur l’avançon en acier ou titane.
Crédit photo : Valentin Bernard

Au contraire, pour les pêches lentes avec par exemple des streamers « suspending » ou de surface, je vais préférer le fluorocarbone de 50 à 90 centièmes. J’utilise la plage de 50/60 pour des pêches de printemps fines en eau claire, où les longues pauses sont souvent nécessaires. Sur ces pêches visuelles, avec un peu d’entraînement et de self-control (pour ne pas trop appuyer les ferrages), il est tout à fait possible d’affiner la pointe pour laisser au streamer plus de liberté de nage. N’oubliez toutefois pas de diminuer la finesse du fer de votre hameçon pour faciliter la pénétration de celui-ci sur des ferrages plus « doux ». J’utilise un bon 70/80 centièmes pour les pêches de surface. Les poissons ont toujours tendance à nous surprendre lors de ces pêches, un ferrage brutal nécessite l’emploi d’un avançon fort. De plus, les brochets, bien que très maladroits, ont tendance à vite engamer les streamers de surface lorsqu’ils ont réussi à enfin « cadrer » leur prise. Sur mes avançons acier, une agrafe dite « rapide » me suit depuis des années sans aucun souci de fiabilité. Quant au fluorocarbone, j’utilise un nœud agrafe, simple mais terriblement efficace. Il m’accompagne même en exotique sur les poissons les plus exigeants. Réalisation du nœud agrafe : prendre un fluorocarbone dit « hard », effectuer un petit « champignon » à l’extrémité avec un briquet puis former à quelques centimètres un simple nœud. Passez le « champignon » dans l’œillet de votre mouche, puis repassez-le dans le nœud simple. Serrez après avoir ajusté la longueur de la boucle ainsi formée et c’est fini !

Celui-ci va retrouver son élément rapidement.
Crédit photo : Valentin Bernard

Le rangement des mouches

Bon nombre de solutions existent pour ranger vos streamers : boîtes, valises, pochettes… Mais l’utilisation de matériaux parfois naturels comme les plumes ou les poils nécessitent des espaces propres à chaque type de mouches, pour ne pas les détériorer. Première astuce : rangez-les par profils. Dans mes boîtes, je distingue différents types de mouches, mais surtout deux grandes classes : les mouches dites « fines » et les volumineuses. Les mouches de profil fin, aplaties de type « piker pointer » par exemple ou baitfish minnow auront toute leur place dans une trousse ou un portefeuille à feuillet. Alors que de plus grosses mouches avec un volume travaillé sur une base de bucktail devront nécessairement avoir de l’espace dans une boîte large pour ne pas prendre de « faux plis ». Pensez également à les trier par couleur. Eh oui, comme pour la lessive, il faut mieux éviter le mélange des couleurs et du blanc ! Attention, ne jamais ranger ses streamers mouillés dans les boîtes. Toujours avoir un espace pour entreposer les streamers utilisés le jour même et les laisser sécher une fois de retour à la maison. Pour ce faire, un panier de lancer en mousse est à mon sens un allié indispensable du bord. La durée de vie de vos soies en dépend.

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